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'bataille' : 1

TENUE | Elle quitte en trompe les cachots après son court intermède avec Isaak, tâchant toutefois de retarder les gardes afin de laisser une chance à son neveu de retrouver Adonis. Elle se doute bien qu’il est là pour venir à son secours, et même si les actions de son fils sont repréhensibles, il ne méritait pas le sort que Thomas lui réservait. Son cœur se serre à la pensée des conditions de détention qu’on lui a imposé, mais elle chasse rapidement ses images de sa tête afin de rester concentrer sur l’urgence du moment : Eartanera est sous attaque. Et si Thomas préfère rester terrer dans le château, entouré de ses meilleurs combattants, Juliette, elle, ne peut se résoudre à abandonner leurs hommes sur le champ de bataille. Le chaos qui règne sur les terres de Greenstall la ramène des années en arrière, du tout de la grande guerre. Pourtant, cette bataille sous ses yeux se déroule ici et maintenant. Elle ne réfléchit pas, la Griffith. Sa place est au côté des soldats qui se battent pour leur roi, pour la couronne. Arrachant une épée des mains d’un pauvre homme ayant perdu son combat, elle se rapproche de la mêlée, prêtant assistance aux guerriers de sa nation. Sa seule présence cause une certaine distraction dans les rangs de l’ennemi. Elle le voit dans le regard de ceux avec qui elle croise le fer, cette petite hésitation, ce léger doute. C’est tout ce qu’il lui faut pour prendre le dessus et mettre hors service ces combattants. Elle ne tue pas, la reine. Mais elle blesse suffisamment pour mettre à terre un homme, n’échappant toutefois pas aux coups. Une cicatrice marque sa joue et elle sent le sang qui coule le long de son visage, mais ça l’importe peu. Ou pas du tout, alors qu’une vague de flamme déferle devant eux, tout droit venue sur ciel. Des flèches enflammées. Flamaerin et Aerinstin ont donc uni leur force contre eux. En est-il de même pour Aguarinui? Elle l’ignore, mais tout ce qu’elle sait, c’est que les forces ennemies semblent prendre avantage sur eux. Des déserteurs filent dans toutes les directions pour sauver leur peau face à ce mur de feu, tandis que d’autres en payent les frais. La fumée produite par le brasier qui s’élève la prend à la gorge et l’air se fait de plus en plus étouffant. Une quinte de toux la prend et elle porte une main à son visage pour se protéger, bien inutilement. C’est là qu’elle remarque la silhouette de @Loras Harlaw. Le capitaine semble mal en point, abimé, mais rien qui puisse l’interrompre ou le distraire de son rôle dans cette guerre. Elle se fraye un chemin jusqu’à son capitaine, son plus précieux allié, son chevalier servant. – Harlaw! – l’interpelle-t-elle en criant, le forçant à reculer pour venir à sa hauteur. – Ils sont trop nombreux. Nous devons fuir. – Ce n’est même pas une suggestion, mais plutôt un ordre. Ils n’ont plus le temps de débattre du bien-fondé de cette décision. Elle est la reine, et il devra se plier à son jugement. – À moins que tu ne préfères mourir. – Les alliés ne seraient pas tendre à son égard.  Encore moins Adonis. Juliette n’avait aucune intention de crever sur ce champ de bataille. Sa vie comptait bien plus que cette maudite couronne qui n’avait su que faire pourrir de l’intérieur les hommes de cette famille. – Honore ce serment que tu as prononcé dans ce cachot. Honore-le si tu tiens réellement à moi, à ta reine. – Elle tanguait dangereusement sur une corde sensible, se jouant des sentiments de l’homme derrière la bête. C’est devant elle qu’il avait plié le genou en premier, c’est à elle qu’il avait fait serment de fidélité. Il devait désormais prouver sa valeur, et se tourner vers sa véritable allégeance. Vers elle.