La Mort est présente comme jamais. Elle observe, elle scrute et elle attend patiemment que la récolte commence. Elle ordonne à ses soldats de prendre les vies qu’elle commande. Elle ordonne aux âmes en perdition de la couronner, parce qu’aujourd’hui il n’y a pas de roi, il n’y a pas de reine, il n’y a qu’elle et sa majestueuse ombre. Alors quand on te désigne pour rejoindre l’autre côté des murs, quand on te demande de passer derrière les lignes ennemis pour tenter de tuer l’ennemi d’une coalition toute entière, tu hoches la tête et tu souris. Tu empoignes le manche du fouet attaché dans ton dos avec un plaisir non dissimulé. Un dernier regard pour @Merle Osanos, tu t’engouffres parmi les troupes, te fraye un chemin jusqu’au devant du combat.
L’adrénaline s’insinue dans tes veines alors que tu t’étires avant le début des festivités. Tu observes les visages inquiets à côté de toi et tu souris de plus bel. « C’est un beau jour pour mourir. » que tu lances à la volée alors que les portes du château s’ouvrent. Il n’en faut pas plus pour que la bataille s’entame. Un coup d’œil vers tes coéquipiers, tu frappes du pied sur le sol, fait claquer ton fouet en avant. Un hochement de tête et tu te mets à courir en cœur avec le reste des troupes. Tu t’avances, rapidement et balance l’arme enroulée d’une eau qui se givre à mesure que le mouvement se fait, jusqu’à s’abattre sur une première victime potentielle (dé : réussite). Tu te moques bien de qui tu frappes, de qui tombe ou qui reste debout. Ton but n’est pas de faire s’écrouler ce champ de bataille, mais bien de voir sombrer le trône du tyran.

La peur et l'excitation animaient Deynor lorsque les portes de la forteresse s'ouvrirent et qu'il mit les pieds au milieu de cette gigantesque mêlée humaine. Lorsqu'il avait été question d'une bataille, l'éleveur de chevaux n'avait pas une seule seconde hésité à y prendre part, quand bien même il n'avait rien d'un guerrier. L'histoire s'écrirait ce jour-ci à Greenstall, et il ne voulait rater cela pour rien au monde, même si cela signifiait risquer sa vie, et aussi briser en mille éclats sa couverture à Eartanera. Était-il prêt à assumer ses convictions et le fait de soutenir Adonis Griffith au nez et à la barbe de tous, ou encore d'avoir espionné pour lui pendant toutes ces années et d'avoir ainsi berné la plupart de son entourage ? De tout son cœur, oui. Il ne l'avait que trop ardemment souhaité, ces derniers temps, le masque s'étant fait de plus en plus lourd à porter, et la comédie qu'il jouait ayant pris des saveurs plus qu'amères. Il avait laissé son cheval en retrait, car il ne connaissait que trop bien la forteresse pour y avoir passé le plus clair de son temps ces dernières années. Armé de ce marteau choisi un tantinet au hasard, le brun s'avança face à un soldat qui, perplexe de se retrouver face à lui, s'immobilisa. Fort de ses convictions et persuadé d'œuvrer pour le bien, Deynor lança son bras en arrière, brandissant le marteau avec la terrible certitude que les actes qu'il ferait le marqueraient à jamais, même s'il cherchait avant tout à neutraliser et non ôter des vies.

les poids des deux cimeterres dans ton dos. le frémissement du métal sur ta peau. les muscles puissants de ton étalon sous tes jambes. les lianes d'acier enroulées autour de tes poignets, comme de mortels bracelets. et le contact familier et rassurant des cilices sur ton épiderme à vif, rappel constant de la présence des sept au-dessus de toi.
tu ne commettras pas de meurtre.
les mots tourbillonnent dans ta tête comme des oiseaux d'airain.
tu ne commettras pas de meurtre.
la volonté des dieux contre celle des rois. tu ne peux décider à laquelle tu ta rallieras. tes doigts effleurent la robe baie de ton étalon frémissant, t'attendant presque à les voir revenir couverts de sang. tu glisses un regard en coin à ta cousine @braelyn wheatdrop et à ton ami @deynor hothgar et ta respiration s'apaise. c'est pour les tiens que tu es présente. pour @hissa griffith, à l'intérieur, prête à les détruire, comme un superbe virus. amazones, guerrières de lumière.
les portes s'ouvrent, et tu n'as plus le temps de réfléchir. ni bien, ni mal. il s'agit de neutraliser ceux que tu ne parviens pas à qualifier d'ennemis, de protéger tes cousines, ton sang. lancée à pleine vitesse à cheval, tu te jettes dans la citadelle imprenable. ton sang pulse dans les veines, toi, cavalière, toi protectrice. ce sont brae et deynor que tu protèges aujourd'hui, c'est eartanera. ton premier objectif, c'est de retrouver hissa. ensemble, vous serez invincibles. et tu regrettes l'absence d'helana.
tu repères le guerrier, tu repères l'oncle de celle qui a été ta plus proche amie de l'académie. alors tu tends la main vers @loras harlaw, convoquant ta maîtrise du métal toute neuve pour le ligoter dans les cordelettes d'acier qui s'enroulaient autour de tes poignets. en espérant que l'acier se plie à ta volonté, que l'entraînement de brae paie.
échec cuisant. les cordelettes ratent leur cible, et elles viennent s'enrouler de nouveau autour de ton poignet.
neutraliser, pas tuer.
tu ne commettras pas de meurtre.

Le chaos, et bien plus encore.
Eros se sent oppressé, alors qu’il enfile son armure, qu’il attrape son épée et regarde autour de lui. Le peuple crie, les soldats s’étirent sur les fronts, alors que la cloche signalant une attaque se déclenche enfin. Il siffle entre ses dents, alors qu’il se prépare à tuer, à faire saigner ; saigner ceux qui étaient autrefois ses amis. Rien ne peut plus les arrêter, le cadet a frappé et il semble qu’Eros se retrouve sur les fronts ennemis accompagnant son père au lieu de ce frère qu'il a suivi toutes ces années. Se battant pour Greenstall, et pour son père, souhait ou malédiction inespérée, il sait ce qu’il a à faire, ce que ses Dieux lui chuchotent. Des traitres, mais surtout des mutants, et cette fois-ci Eros ne tentera pas même de se tempérer, maître de la terre, maître du métal ou encore de la lave, tous périront, parce qu’il n’est que colère. Des années à se battre pour une cause, qui à présent, ne fait plus aucun sens. Alors que son frère souhaite être roi, les Sept lui disent tout le contraire, lui insufflent que cette couronne ne lui revient pas, ni aujourd’hui, ni demain. La langue claque contre le palais, alors qu’il boucle sa dernière ceinture et sort de la grande porte, accueillant avec son épée dégainée les premiers soldats ; ses ennemis. Et dans ces visages il reconnaît ceux qu’il a autrefois aimé, avec qui il a ri, et pleuré, avec qui il a prié et bu. Ce passé qui vient s’entrechoquer dans sa tête comme un disc rayé, alors qu’il l’éteint avec une détermination nouvelle. Il n’a plus le temps pour sa conscience ou la culpabilité, il est temps de tuer, de détruire la terre toute entière ; et surtout réformer ces têtes vides à des Dieux qu’ils ont si vaillamment insulté. Abattant son épée, la lame est tel un aimant s’accrochant à sa cible, alors que des têtes roulent et que le sang coule. Il voit une dague être lancée à sa rencontre, alors qu’il l’évite de justesse. Elle vient pourtant lui entailler l'épaule droite. Il sent la douleur, et au lieu de l’anéantir, ça ne fait que l’éveiller davantage ; ça le rend rage et colère alors que ses yeux se tournent vers @Amara Graylin. Mutante. – Raté. – Un rictus se forme sur ses lèvres, alors qu’il s’imprègne de la terre. Il se concentre sur l’attaque sur les trois blocs qu’il veut lui envoyer dessus, bras levés, il n’hésite plus. L’attaque est faite. Et il échoue.

Les vibrations de son coeur répondent aux échos des pas effrénés de soldats, de guerriers; d’inconnus. Kalei est encore étranger à cette masse mouvante, à cette sensation oppressante, lui, adulte au coeur d’enfant qui avait été longtemps préservés au sein de l’empire et de ses murs dorés.
Le voilà désormais, les yeux brillants d’excitation et de fatigue, les lèvres gercées et mordillées en observant avec attention les silhouettes se fondre entre elles. De loin, cela semblait presque être des illusions, un spectacle foudroyant où il n'était que simple témoins des masses se percutant, se perdant et s’évanouissant dans les teintes sombres et ardentes. Mais la réalité frappa l'héritier de plein fouet lorsque les portes du palais furent ouvertes, et qu'il sentit alors un grand frisson gagner tout son corps, provoquant un instant de panique - ou plus - comme une angoisse viscérale; peut-être celle de mourir lorsqu’il vit les quelques têtes de soldats joncher à même le sol. La voix de @Lenora Osborne lui fit un effet de réveil en écho à celle de @Hedda Wolffhart et effectivement, aujourd’hui ne devait pas être le jour pour lui de mourir; lui venu pour se battre pour ses valeurs, pour celles de @Cal Oshun et celles qu’il aspire à maintenir dans un futur lointain, pour @Zahir Khodja et lui prouver qu’il n’est pas un moins que rien. Il inspire, ferme ses yeux un bref instant et d’un mouvement rapide il embrase son épée de flammes et avance contre le premier ennemi qui l'avait repéré, ne pensant plus au risque de la mort qu’il l’attendait, mais bien à la bataille qu’ils devaient tous remporter.