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my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure)

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my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) Vide
MessageSujet: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptySam 22 Juil 2017 - 23:10



 

 
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People aren’t suns or stars or skies. They can’t be. Bodies weren’t meant to hold the fire and the sea. But sometimes, sometimes I let myself think that maybe we used to be. And when I look at you,
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  Le palais des flammes était un brasier n’attendant qu’une étincelle pour s’enflammer. Le va-et-vient perpétuel des convives avait laissé place au chaos d’une rage passée sous silence trop longuement. Le cœur battant trop vite, le rythme saccadé de sa lutte se répercutait en un écho douloureux aux tempes de Naos. Une main posée sur la boursoufflure, comme s’il lui suffisait de frôler l’ecchymose pour en diminuer toute la mesure, il aboyait ses ordres aux gardes qu’il connaissait de longue date, leur loyauté le rassurant lui qui avait été fauché en ce lieu qu’il pensait être son terrain de jeu. Les heures avaient filé, les tambours de guerre battant un rythme entêtant continuaient de rompre cette soirée placée sous le signe de la peur. Ses prunelles sombres frôlèrent les frères Oshun, ceux-ci mêmes qu’il s’était juré de faire tomber dans le même souffle qu’il usait encore et encore afin de les protéger. Ses prunelles trop lourdes s’attardèrent à tort sur la princesse, le fou incapable de détourner les yeux face à ce naufrage à laquelle la belle semblait soumise avec une grâce qu’il ne pouvait supporter. Les minutes défilaient, le palais pris d’assaut retrouvait ses marques alors que le Jagger se perdait en palabres enragées face à l’incapacité des personnes présentes. Même s’il ne pouvait l’assumer, il avait eu peur le mêlé. Peur pour des gens qu’il ne pouvait aimer.
Dans ces manœuvres gravées en son encéphale, les convives étaient évacués alors que les différents Oshun devaient se retrouver parqués en leurs quartiers une horde de gardes sur leurs talons ainsi qu’affublés de leur adiutor personnel. Cependant, Weiss semblait introuvable, la cohue ayant divisé les individus au travers du palais, laissant une fleur faner au pied du brun sans que ce dernier ne sache que faire. Il offrit quelques mots à Cal, affublant ce dernier d’un nombre trop conséquent de garde en lui annonçant qu’il allait partir à la recherche de la mêlée manquante. Si l’Oshun en pensait quelque chose, il ne vocalisa pas ce qui sembla si clairement lui traverser les prunelles se laissant guider mollement par sa garde rapprochée. Libérée de ces spectateurs oppressants, la princesse ne s’affubla de sa propre garde, s’éloignant sans un mot sous les regards médusés des individus censés assurer sa protection. « Je m’en occupe. » S’entendit Naos dire la voix ferme et sans appel alors qu’il emboitait le pas au soleil menaçant de s’éteindre à tout instant. Le silence était pesant, le bruit des talons de la belle rappelant au Jagger à chaque nouveau pas qu’il n’était qu’un énième esclave courbant l’échine sur son passage. S’abandonnant à ce silence menaçant de leur faire boire la tasse, le révolté se prit à perdre pied sous les assauts incessants de ses propres pensées. Les souvenirs des mots échangés lui revenaient, cette peur ayant consumé ses entrailles toute la soirée durant empêchant son cœur de reprendre un rythme constant. Il souffrait les évènements s’étant produits plus que de raison, ses prunelles trop sincères incapables de contempler autre chose que la princesse qui menaçait de se briser à tout instant.
Le soleil avait un orage coincé dans les prunelles et Naos ne pouvait ignorer le fait que l’averse menaçait de s’échapper de ses paupières à la moindre bourrasque. Loin du public si prompt à lacérer ceux qu’il avait mis sur un piédestal, Naos perdit pied lorsqu’il entendit ce qu’il ne put méprendre pour autre chose qu’un sanglot. Ralentissant le pas, il trainait la patte derrière Isaure alors que celle-ci fendait les couloirs comme si elle n’avait pas conscience de l’ouragan en son thorax qui s’échappait par ses yeux. Pour la première fois depuis longtemps, le Jagger ne souhaitait pas rendre au ciel cet ébène dont on l’avait drapé à la naissance. Pour la première fois depuis trop longtemps, il voulait sauver son étoile, l’aider à briller, incapable de la voir s’éteindre en une gerbe d’étincelles comme il l’avait poussé tant de fois à le faire. « Hey. Hey, Isaure. Isaure, arête-toi ! » Les mots étouffés pour ne pas alerter de potentiels convives du naufrage prenant place à la vue de tous, le mêlé se prit à jogger derrière la belle afin de la rattraper. L’ignorant certainement, celle-ci ne lui accorda même pas un regard alors qu’il se retrouvait à son flanc. Poursuivant sa fuite, le silence seulement entrecoupé de ces sanglots qu’elle ravalait péniblement, Naos ne savait que faire pour lutter contre les flots lui qui était plus habitué à mener les embruns aux prunelles des gens plutôt que de les essuyer.
Le cœur serré par toutes ces choses qu’il ne savait nommer, il ne réfléchit pas alors qu’il tendait les doigts vers la supernova sans se soucier de se cramer les ailes par la même occasion. Son bras droit s’enroulant autour de la taille d’Isaure, il arrêta nette cette dernière, la forçant à se tourner vers lui sa main gauche fauchant la pommette humide de la belle. Le souffle saccadé de la jeune femme l’inquiéta, cette vulnérabilité mal ravalée dégoulinant de ses traits sans qu’elle ne semble capable d’en masquer l’étendue. On aurait dit que l’Oshun avait étalé l’effroi, la tristesse et la peur sur son faciès en se remettant du mascara. On aurait dit que la blonde faisait face à l’averse, les bras tendus et le cœur à nu, rien ni personne présent pour la protéger du froid si prompt à s’inviter dans ses os. « Respire, princesse. Respire. » Prenant une longue inspiration, invitant la jeune femme à en faire autant, il exhala lourdement, ses prunelles ne quittant jamais le regard humide de la belle. Dans ce silence lui enserrant les côtes, le poitrail écrasé par toutes ces choses qu’il ne pourrait jamais dire, Naos se prenait à maudire ces Septs en lesquels il ne croyait pas, ou presque. Les maudire pour cette histoire vécue en marche arrière, passée à haïr avant de connaître, à aimer au lieu d’oublier.
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Eva Solskien
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‹ CRÉDITS : AV/@FREESIA.
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‹ AGE : vingt-une jolies petites pétales, des sourires envoyés dans le vent, des rires qui s'accrochant à vos tympans. c'est une enfant, une enfant avec l'horizon dans les yeux, brillant par mille feux. au final, eva c'est qu'une jolie petite adolescente, l'innocence incarnée, estropiée.
‹ STATUT : mariée, il n'y a rien de plus ironique que l'amour, ce sentiment exécrable qui l'a anéanti. elle s'est mariée à lui, petite sotte, petite naïve; et il est parti, jouant de son charme pour la duper encore une fois. veuve dans l'esprit, la bague pourtant toujours serrée autour de son doigt.
‹ SANG : petite mêlée aux hémoglobines tentaculeuses. on lui dit vermine, elle répond d'un sourire malsain. parce qu'elle n'est ni rien, ni esclave. libérée, pourrie jusqu'à la moelle, personne ne s'élève au niveau de sa personne, pas même un quelconque maître.
‹ POUVOIR : orange, ucuc
‹ METIER : princesse
‹ ALLEGEANCE : kamikaze en mission solitaire, elle a appris à ne faire confiance à personne. seule, mais inclus dans des secrets qui ne devraient jamais être sien, elle était autrefois à la ligue, à présent elle n'est rien, qu'une boule de vengeance et de rage.
‹ ADIUTOR : elhara sorensen, deux biches égarées, deux âmes en péril et pourtant eva n'a jamais plus aimé que cette personne qu'elle se voit protéger. dépourvue de toute loyauté, de toute patience, eva elle l'aime pourtant d'un amour si pur, si miséreux. elhara c'est son étoile, et quiconque souhaiterait lui faire du mal, terminera égorgé sur la chaussée.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyLun 24 Juil 2017 - 0:19


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La main tremblait. Elle tremblait de peur, de frustration peut-être, d’un besoin de s’émanciper et de claquer, cogner quelque chose. Mais droite tel un piquet, elle ne dit rien, elle resta stoïque, attrapant sa main vagabonde par son autre moitié, les cachant dans les pans de sa robe. Elle sentait le cœur battre à tout rompre dans cette cage thoracique qui semblait tenir d’une prison contre ce palpitant explosif. Isaure avait eu peur, vraiment peur. Ils étaient entrés dans son palais, dans son futur fief, sa maison trouée par ses injustices, par ses défauts. Une sécurité de mise qui n’avait servi à rien, la richesse, les privilèges ne tenaient qu’à un fil, cette réalisation venait enfin de la frapper. Weiss n’avait pas été là, et si dans sa tête elle se savait vivante, elle avait l’impression d’avoir perdu l’autre moitié de son âme. Comprenant à quel point elle était jetable, fragile, faillible, cassable, incapable, elle sentait ses entrailles s’entrechoquer dans son ventre. Elles lui criaient de partir, de courir, de chercher Weiss, de la serrer dans ses bras et de la remercier, de la remercier d’être là, de l’aider, de la protéger. Le monde était vilain, moche, sanglant, sanguinaire, il était ce à quoi on l’avait façonné d’être. Les pavés tapissés de sang n’étaient qu’un doux rappel de l’injustice mêlé à l’extrémisme parcourant ces rues. Et ce soir, elle avait été frappé en plein cœur, comprenant, réalisant à quel point sa mère n’était pas son seul ennemi. Elle aurait pu peut-être les comprendre, s’ils n’avaient pas touché aussi près de son nid. Attaquant son cadet, s’attaquant à sa fierté, sa dignité. Il l’avait terrorisé et pour ce simple affront, jamais elle ne pourrait leur pardonner. Alors que lentement le palais reprenait un rythme essoufflé, elle sentait sa respiration se calmer, s’ordonner alors que les gardes cherchaient Weiss, Weiss qui avait disparu, qui n’était pas là. Le nœud dans son estomac se reforma y laissant une créature s’agrandir. S’il lui était arrivée quelque chose ? Et si elle était en danger ? Elle tenta de ne pas crier, de ne pas laisser l’écho de sa colère dans ces couloirs trop ouverts. Isaure ne pouvait se permettre d’être vulnérable, pas devant tous ces gens. Même dans une situation grave, même dans la tragédie, elle ne pouvait être faible, elle ne pouvait pleurer ou montrer sa peur. Elle devait être la pierre froide qu’elle était, le diamant brut, imperméable à n’importe quelle blessure. Elle était seule. La solitude qui venait frapper son esprit, ses mains vagabondes qui cherchaient à tout prix une victime ; Un tableau qu’elle pourrait griffer de toute sa rage, cette haine palpable. Elle s’était sentie bête, risible, ridicule, quand face à ces hommes elle n’avait pas su tenir tête. Elle n’avait pas su montrer le panache princier qu’elle s’était formée, cette carapace qui ne fonctionnait que quand ses alliés étaient auprès d’elle. Mais alors que Maven était tombé, que Weiss était absente, Isaure tenait sur un fil tel un funambule en détresse. Elle savait marcher, elle savait la direction dans laquelle où aller, et pourtant elle ne croyait être qu’un mirage, un songe, son âme s’étant égarée au passage.

Les gardes la laissèrent enfin en paix, alors qu’une ombre la suivait. Incapable de se retourner, de le chasser, elle vagabondait dans les couloirs à la recherche de ses appartements. Et alors que l’adrénaline tombait enfin, ses barrières n’étant retenues que par sa fierté ébranlée, finissaient, elles aussi par s’écraser. Les épaules en avant, les poings serrés, il n’y avait plus d’issue possible, il n’y avait plus besoin de se cacher, de se figer. Si l’ombre la voyait, et bien il pouvait en rire, mais le besoin de pleurer, de crier, de céder à la panique, à la peur était si grande, si prenante, qu’il lui fallait enfin s’y adonner. Un sanglot. Retenu, presque inaudible, qui s’échappa pourtant de sa bouche. Elle n’avait pas pleuré depuis bien des années, se promettant de ne jamais plus être touché là où le cœur se croyait incassable, c’était pourtant enfin qu’elle lâchait la carapacé, qu’elle se défaisait de son influence. Elle avait le droit de pleurer, elle avait le droit d’être vulnérable. Et alors que le premier sanglot s’émancipa, il ne fut pas longtemps suivi d’un autre, puis d’un autre, et alors que ses mains fermées dans des poings se jetèrent sur son visage pour y sécher les larmes, elle sentit sa respiration la prendre de court. Elle n’était pas en train de pleurer, mais bien de paniquer. Le cœur battait si violemment dans sa poitrine, qu’elle crut un instant s’écrouler au sol. Ses yeux piquaient, ses jambes tremblaient, alors qu’elle pensait enfin tomber, s’écrouler telle la tour qu’elle était, elle entendit une voix ; cette voix qu’elle ne connaissait que trop bien. « Hey. Hey, Isaure. Isaure, arête-toi ! » Elle aurait pu commencer à courir, si ses jambes avaient eu la force de la tenir. Elle continua pourtant sa route, courir pour laisser derrière elle une bataille qu’elle savait perdue. Elle avait été impuissante, voilà ce à quoi sa destiné l’avait forcé. Incapable de se défendre, d’user de son élément, de sa maîtrise pour se sortir d’une telle terreur, elle avait user de sa douceur physique pour s’en sortir ; pour survivre. Mais rien ne faisait plus sens, alors qu’elle croyait enfin tomber. Mais un bras l’attrapa au creux de ses hanches, alors qu’elle sentit une force graviter autour d’elle. La proximité qui l’empêcher de s’écrouler,s'afaisser, une proximité qui l’empêchait de respirer. « Respire, princesse. Respire. » Et pourtant, elle se voyait dans l’incapacité de respirer normalement. Elle croisa son regard, et y crut voir une once de pitié. Que faisait-il là alors qu’elle était à son plus bas ? Qu’espérait-il obtenir en la voyant si vulnérable ? Allait-il se venger des vilaines absurdités qu’elle avait pu lui envoyer à la figure ? Allait-il se moquer de l’enfant qu’elle était redevenue ? Cette douce et naïve gamine qui n’avait su qu’affronter ses peurs par la peur elle-même. Qui s’était évertuée à pleurer des torrents d’eau froide pour oublier, craquer, s’abandonner. Alors, Isaure respira, mais elle se laissa rythmer par les bas, par le cœur qui explosait, par les mains qui tremblaient, les jambes qui lâchaient. Où était Weiss ? Et si la balle qui avait touché Maven n’était pas allée à son épaule mais à sa tête ? Et si Cal avait réellement était fait otage ? Et si elle y avait perdu la vie ? Ne disant jamais adieu à ses proches, ses alliés ? L’adrénaline avait disparu n’y laissant qu’un tas chaotique de vulnérabilité. Isaure n’était plus rien, elle était redevenue l’enfant d’autrefois, pleurant dans sa chambre pour des choses qu’elle n’aurait jamais. Incapable de laisser un son s’échapper de sa bouche, elle sanglotait divinement mal. Elle se dirigea droit vers un mur, contre lequel elle se laissa glisser, s’asseyant en boule, une boule si fragile, aussi frêle qu’une plume. « J’ai.. J’ai du mal à respirer. » Elle défit son corset avec peine, maudissant les lacets dans son dos, alors que ses mains prisent dans une folle danse ne pouvaient s’empêcher de trembler terriblement. « Je.. crois... que je suis en train d’exploser. Est-ce que.. est-ce que tu peux tenir mes mains s'il te plaît? » Les mots se disaient si vite, et dans son regard s’illuminait la détresse, parce qu’elle pleurait, respirait à peine, ses mains semblaient appartenir à un autre corps, alors qu’elle s’abimait au sol telle la fleur fanée qu’elle était devenue.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyLun 24 Juil 2017 - 20:50



 

 
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  Le grondement en dehors commençait seulement à faire trembler les murs du palais. Les enfants jouant aux dieux étaient pris par l’effroi de ces fondations branlantes sur lesquelles on leur avait demandé de s’élever. Le monde en dehors vibrait au gré d’un cantique porté par la rage du peuple, l’ichor dans les veines de ce dernier lui offrant des ailes quand il n’avait jusqu’alors fait que courber l’échine. Naos ne savait plus trop bien si on lui avait donné des ailes ou si on les lui avait brisés. Il souffrait la dualité rompant son thorax, lacérant sa chair sans qu’il ne puisse se décider à quel fragment de son être se raccrocher. Le mêlé se devait de garder la tête hors de l’eau, garder l’orage loin de ses prunelles sombres malgré les éclairs s’échappant de ses lippes. Il n’avait pas le temps d’affronter la marée à la nage, pas le luxe de se noyer dans ses propres pensées. Pourtant, il sentait le grondement qui prenait ses os, le doute qui agitait ses doigts alors qu’il lui fallait se retourner contre le monde ou sa propre personne dans la recherche d’un exutoire. Observant le masque si savamment ciselé de la princesse prise par les vents Naos aurait pu croire à cette apathie lui tirant les traits si on fond des prunelles n’existait pas ce vide prêt à lacérer tout sur son passage dans le simple but d’exister. Ce néant faisant gronder sa chair de la même langueur alors qu’elle s’échappait, lui glissait entre les doigts comme l’étoile qu’il n’avait pas le droit d’attraper. Homme à la dérive prêt à s’aliéner, il aurait dû envoyer les gardes de la belle à sa suite, lui offrant le réconfort froid de ces armures de glace l’accompagnant jusqu’à sa prison de verre. Au lieu de quoi, il avait décidé de la suivre, se jetant à corps perdu dans son sillage, pour une fois seulement réparer ce qu’il n’avait pas brisé à son image.
Les vagues de sanglots faisaient trembler la princesse comme une feuille. La belle peinait à tenir sur ses fondations et pourtant elle avançait d’un pas résolu, se gardant des vents en laissant les embruns couler de ses yeux comme des torrents glacés. Il y avait quelque chose chez le brun qui fut passé sous silence. Un bruit de fond auquel il s’accrochait en permanence qui sembla s’arrêter alors qu’il pouvait voir l’Oshun se briser à portée de ses doigts. Attrapant l’étoile filante avant la chute, la protégeant de la souffrance qu’était cette explosion d’étincelles là, il aurait voulu l’emprisonner en ses bras pour avaler ce mal l’empêchant de respirer, ce feu qui la consumait sans qu’elle ne puisse y résister. Le Jagger contemplait l’averse, les yeux de la belle rougis par le ressac de la mer sans savoir que faire pour ramener l’air à ses poumons quant à seulement la regarder il en perdait son souffle. Qui était-il pour ainsi ployer aussi aisément face à la princesse ? Depuis quand portait-il cette faiblesse à même le poitrail, incapable de repousser cette fragilité si ténue qu’il avait fini par en oublier qu’on pouvait le toucher en plein cœur, l’atteindre sous la cuirasse de malheur ? Un souffle, puis un second, Naos cru un instant qu’Isaure reprenait pied pour la voir s’effondrer de plus belle, soutenant avec aisance le poids d’une fleur fanée incapable de tenir sur ses racines. Pourtant, elle se défit aisément de sa prise, le mêlé trop étonné que pour rattraper les étincelles que la belle était devenue. La regardant poser un genou à terre avec la grâce et l’élégance d’un monarque, il détourna les prunelles un instant. Juste le temps de chasser de ses prunelles l’ombre de cette insécurité qu’il refusait de vocaliser, persuadé que l’astre rejetait l’aide de cette ombre qu’il était tant il avait pu la faire saigner.
Incapable de résister à sa curiosité, il posa ses yeux sur la détresse à ses pieds. Cette femme-objet que tous oubliaient dans le ballet inconscient d’une royauté ne demandant qu’à s’arrêter. Il la regardait comme si c’était la première fois depuis longtemps. Depuis l’époque révolue des rires et des joies, des sourires échangés à l’ombre de leurs secrets alors que la belle était un livre ouvert dont il savait connaître tous les paragraphes. Le livre ouvert à ses pieds n’était que blessure. Plaie ne demandant qu’à saigner dans l’espoir de pouvoir ainsi connaître les limites de la déchirure. Elle lui parlait sans pourtant le regarder, ses doigts s’agitant frénétiquement dans son dos comme un animal incapable de se défaire de ses chaines. Le cœur en berne, le regard plus pâle qu’à l’accoutumée, il posa un genou à terre devant la princesse, chevalier de pacotille conscient de ne pas pouvoir sauver la jeune femme de ce monstre-là, cette angoisse la rongeant en dedans. « Laisse moi t’aider. » Les mots ressemblaient à un souffle, rien de plus que le croassement du vent s’évanouissant sans que la belle ne puisse être sur qu’il avait véritablement parlé. Pourtant, il s’assit à côté d’elle, ses doigts trouvant les nœuds de sa cage pour en défaire la prise, libérant Isaure du corset comprimant jusqu’alors sa poitrine.
Ses yeux se noyèrent dans le trop-plein de celui de la belle alors qu’il butait contre les mots qu’elle avait prononcés avec urgence. Nouant ses doigts autour de ceux de la belle, il ne faisait pas confiance en ses prunelles pour ne pas dévoiler ses secrets. Après avoir détourné les yeux, laissant sa tête reposer contre la pierre lui servant de dossier, il aurait ri de la scène si lui non plus n’était pas au bord de l’apoplexie. Au lieu de quoi, le silence entre eux seulement entrecoupé par le souffle saccadé de la princesse, il restait là comme un con. Comme un chien de garde prêt à attaquer quiconque s’approcherait trop près de sa maîtresse. Pourtant, le mêlé savait qu’il se trompait d’individu au bout de sa chaine, courbant l’échine face à la mauvaise personne. « Tu veux savoir un secret ? » La voix douce, presque enfantine, il retrouvait de cette superbe que les années lui avaient arrachée, faisant de l’adolescent un adulte amer. Tournant son faciès vers la belle, Naos peinait à contempler plus longuement le naufrage prenant place à son flanc, balayé par les vents ramenant à lui la douleur et l’écume. « Je sais pas si ça te ferait du bien, mais… » Se raclant la gorge, chassant de ses cordes vocales cette vulnérabilité qu’il haïssait montrer, il offrit un sourire bien mince à Isaure alors qu’il concluait : « J’aimerais te prendre dans mes bras. » Pour la première fois, le Jagger tendait un drapeau blanc en direction de la jeune femme. Pour la première fois, il laissait parler les torrents ayant délavé son âme au point que le brun ne sache ce qu’abritait sa propre carne. Pour la première fois, les yeux plus humides qu’à l’accoutumée, les tremblements dans la main de la belle se répandant jusqu’à ses os, il se sentait fébrile aussi.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyVen 25 Aoû 2017 - 0:31


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La peur. Elle était à l’état brute enfouie dans son estomac bouffant ses entrailles alors qu’elle laissait des larmes défigurer son visage. Elle qui devait toujours être si forte, solide, tombait, se ruinait ; et pourtant c’était peut-être ce dont elle avait besoin. Peut-être qu’elle avait besoin de s’écrouler, d’assumer, de s’écraser au sol, de se prendre des coups dans la mâchoire, sur le visage. Sentir ces hématomes frotter contre sa peau tels d’incessants souvenirs. Personne n’était en sécurité, pas elle, pas ses proches, pas ses ambitions, pas ses acquis. Parce que finalement dans l’infâme monde dans lequel elle vivait, rien ne lui appartenait, pas même ses certitudes. Elle était tombée ce soir, bien plus bas qu’elle n’aurait jamais pu le penser. Un Piédestal qui s’était fendu en même temps que sa mine, que son arrogance. Elle croyait tout avoir Isaure, elle croyait être cette princesse qu’on ne pouvait toucher, qu’on ne pouvait blesser, mais finalement elle était plus frêle encore qu’une plume. Branlante entre ses envies, ses besoins, ses actions, ses ambitions, elle était une balance qui ne savait pourtant pas trouvée son milieu. Elle se foutait de lui, de ce qui l’entourait, finalement elle se foutait de qui elle était à cet instant, elle voulait revenir à ces temps-là où on lui avait laissé quelques minutes pour déverser ses larmes, ses frustrations. Isaure voulait redevenir une enfant pour une poignée de secondes, puis oublier, gommer cette faiblesse dont elle avait fait preuve. Dans le monde où elle vivait, il était interdit de montrer quelconque vulnérabilité, elle ne pouvait donc pas se permettre de perdre les pédales dans les couloirs ; et pourtant ils étaient vides, seul l’être tant détesté, l’ennemi fatal s’y trouvait. Ca ne l’empêcha pourtant pas de vaciller, de poser son poignet contre sa bouche pour étouffer un sanglot, pour s’asseoir et le regarder droit dans les yeux. Y voir peut-être quelque chose qu’elle n’y avait encore jamais vu ; de la pitié. Elle étouffait. C’était un fait, peut-être placébo, mais ses mains tremblaient, sa poitrine semblait vouloir se lever au rythme de ses respirations saccadées, mais son corset, cette robe sordide l’en empêchait. Alors elle jeta ses doigts sur l’animal qui la renfermait dans cette cage, elle essayait de détruire ces lanières qui lui collait à la peau. Pourtant, elle était vaincue, c’était trop lui demander de fonctionner correctement, de lier les bouts, alors que sa tête ne voulait plus. Coincée dans ce qu’elle aimait appeler sa prison miséreuse qu’était sa cervelle, l’âme semblait vouloir en rééchapper, mais comme le nœud qu’avait formé les lanières de son corset, rien ne se défaisait facilement. « Laisse-moi t’aider. » Elle leva à peine les yeux, elle sentit son toucher, elle sentit la libération tant attendue, alors que le morceau fatal traînait à ses pieds et que sa poitrine prit un énorme élan. Elle respira, elle revivait enfin. Mais le sanglot échappa à sa bouche, alors que ses lippes libéraient enfin la frustration, la colère, mais surtout la peur, celle qui s’était si docilement agrippée à sa cage thoracique. Un flot d’émotions qui rendaient un trop, un trop de choses. Elle craquait enfin, elle laissait les fissures s’installer contre sa peau pâle. Isaure n’était plus que fragilité, l’ancienne princesse dont elle croyait avoir laissé le cadavre dans sa tour solitaire. Mais au fin fond, si profondément, cette Isaure là ne s’était jamais noyée, elle avait simplement attendu la faiblesse, la brèche pour s’y immiscer et faner ce qu’il restait de la femme forte.

Panique. Probablement, c’était ce qu’elle ressentait. Elle avait vu son petit frère presque périr sous les doigts de résistants, ces chiens qui avaient osé levé la main sur un prince ; son petit prince. Ils les avaient presque tous amené, vendu aux plus offrants, espérant peut-être pouvoir en tirer bon parti. Mais les enfants Oshun n'avaient rien à offrir. Il n’étaient rien d’autre que le simple néant. On les croyait flamboyant, mais finalement ils n’étaient rien de tout ça. Ils étaient seuls, seuls et contre tous. Parce qu’ils n’aimaient pas et personne ne les aimait en retour. Un jeu du feu qu’ils avaient eux-mêmes provoqués. C’était par le toucher du gosse qu’elle revint à la réalité. Nouant ses doigts autour des siens, elle sentait un support, un appui, celui qu’elle n’aurait jamais cru possible. « Tu veux savoir un secret ? » Elle voulait savoir tous ses secrets. Parce que Naos, elle ne le connaissait pas, il ne la connaissait pas et pourtant il était là. Elle serra davantage la main, alors qu’une nouvelle vague de sanglots vint l’assaillir. C’était si pénible, de se remémorer le passé, de revoir tous ses souvenirs angoissants se déverser sur une personne alors que la peur prenait le dessus. Elle se revoyait trainée hors du palais, tirée par les cheveux pour se rendre dans une tour de solitude. Elle se revoyait ces années à pleurer, à crier, à se battre, à saigner pour obtenir une vengeance, une réponse à ses maux. Ca lui revenait en boucle, alors que son cœur s’affolait davantage. Et pourtant une once de curiosité s’affichait dans son cœur, alors que le garçon parlait. « Je sais pas si ça te ferait du bien, mais… » Isaure leva les yeux, ces yeux de biches qu’elle lui avait déjà lancé dans le passé. Parce qu’elle était égarée la princesse et elle ne savait plus à quoi se raccrocher. « J’aimerais te prendre dans mes bras. » Elle tremblait, elle ne savait même plus ce dont elle avait besoin. Une force, une cage qui n’en était pourtant pas une. Un reniflement, puis un autre et elle hocha la tête. « D’accord. » Drapeau blanc, trêve de quelques minutes pour se sentir en sécurité. Elle déposa sa tête contre son épaule, cette épaule qu’elle avait autrefois si souvent côtoyée. Sur laquelle elle avait aimé se reposer, c’était familier, pourtant un terrain inconnu. Parce que cette Isaure là avait disparu, et le Naos d’autrefois n’avait jamais vraiment existé. Deux inconnus qui semblaient pourtant se connaître ; s’apprivoiser après des années de haine. Pour quelques secondes, quelques secondes de répit dans cette guerre qui ne prendrait jamais fin. « Juste pour quelques secondes.. » C’était peut-être une excuse, mais la méthode faisait son effet. Si elle tremblait toujours terriblement, si elle sentait son cœur s’emballer, se déchirer dans sa poitrine, les sanglots avaient enfin pris fin. Alors que ses yeux rouges semblaient secs, alors que les larmes semblaient enfin disparaître. « Merci. » Un mot sincère, le premier peut-être après cinq ans. Et elle le serra davantage entre ses bras, comme un naufragé à sa bouée.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyLun 28 Aoû 2017 - 22:49



 

 
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People aren’t suns or stars or skies. They can’t be. Bodies weren’t meant to hold the fire and the sea. But sometimes, sometimes I let myself think that maybe we used to be. And when I look at you,
IT'S EASY TO BELIEVE.


  Les Oshun n’étaient rien de plus que des miroirs se renvoyant la même image à l’infini. Surfaces lisses, policées qui ne renvoyait que du vide tant et si bien qu’en leur vanité ils ne savaient plus d’où venait l’horreur les rendant livides. La famille des flammes n’avait plus rien des dragons auxquels on les associait si aisément. Sous l’éclat de leurs rubis, les rayons solaires provenant de leurs crinières, les Oshun n’étaient que des enfants souffrant de ne savoir comment exister. Des gamins forcés de se bâtir sur les restes calcinés de leur foyer, rien de plus que du charbon entre les doigts et même pas les cendres d’un père pour leur montrer le chemin. À regarder la princesse se rompre sous ses prunelles, Naos ne ressentait que tristesse lui qui avait juré d’amener à cette lignée des cieux vermeils. Lui qui dans sa solitude s’était fait descendant de l’astre lunaire afin d’attirer les iris mouillés d’une gamine au sourire d’été et à la douceur mensongère. Il n’y avait que des ronces cachées entre les feuilles de la fleur désormais, rien que du malheur pour les hommes s’oubliant au feu de l’holocauste sacré de cette divine rose. Le Jagger se rendait compte à quel point il avait forgé sa moitié en la faisant tomber de son piédestal. Faisant de l’enfant une femme à la douceur animale et à la volonté sans égale. Le gamin couvert de suie avait ramassé l’enfant de charbon, abandonnant pour œuvre rien de plus que cendres et désillusions. Il l’avait créé à son image, Adam enragé souffrant son unicité au point d’imposer son malheur à une Ève égarée. Aujourd’hui, l’enfant fleur était femme, était flamme et le gamin lunaire n’était rien. L’ironie était douce pour le mêlé rompu par ces heures passées dans l’ombre de l’héritier à ne plus savoir que faire pour être autre chose que ce monstre d’égo et de rage qu’il avait tant singé.
Les doigts serrés autour de la main d’Isaure, Naos avait le cœur qui battait de travers à la voir rompue par les sanglots. Pris de court par cette innocence avec laquelle elle se répandait à même les pavés, le brun ne savait trop bien que faire pour garder sous son crâne cette image conspuée d’une sirène noyant les marins. À croire qu’il voyait l’Oshun pour la première fois, qu’il prenait enfin conscience de la pleine mesure de ses rayons et la violence de ses éclats. C’était à son tour de défaillir face à l’œuvre d’art accrochée à ses doigts. Ce bout de femme tant adulée, jalousée, détestée, qu’il ne restait plus de place pour l’être humain sous la carne, la gamine apeurée et blessée que tous avaient ignorée tant de fois. Et il se rompait l’homme épris d’une lumière vouée à l’infini quand il n’était qu’ombre attendant le trépas. Il se rompait et s’oubliait face à cet astre céleste que même les larmes ne pouvaient rendre humaine. Le Jagger sentait les mots qui ne voulaient pas sortir, cette fébrilité avec laquelle il étalait son cœur pour le pire alors que la princesse peinait à reprendre son souffle. C’était elle qui se faisait battre par le ressac virulent de son désespoir, luttant contre l’angoisse lui nouant les bronches, pourtant il était celui prêt à s’éteindre pour quelques mots de sa rose. Pas même un mot. Rien qu’un signe. Il plierait le genou pour voir les oripeaux tendus de cette relation qu’il avait jetée au feu tant d’années plus tôt, se refusant à jamais le droit de se conjuguer avec la jeune femme au présent.
Le bruit sembla desserrer quelque chose en sa cage thoracique, à croire que quelqu’un était venu avec un pied-de-biche défoncer la cavité pour laisser toute la place à cette femme qu’il détestait tant. Tellement qu’il ne sut que faire à part hocher vaguement son faciès, tendant maladroitement son bras autour de la carrure frêle de la princesse rompue par les sanglots alors qu’elle s’oubliait un instant contre son épaule. Laissant son menton reposer sur le sommet du crâne de la belle, il se rappelait douloureusement le bruissement des ruelles et le murmure du vent quand il la quittait autre fois. Il se remémorait la douceur de son étreinte et l’artifice des propos qu’il crachait en s’oubliant sous le lustre d’un costume trop grand pour le gamin aux épaules trop étroites. Serrant la jeune femme contre lui, son propre souffle était troublé par cette faiblesse qu’il affichait sans savoir que faire de tout ce vernis craquant sous la pression. « Juste une seconde, on ne voudrait pas s’habituer à la sensation. » Sa voix était fatidiquement douce, les paroles d’un condamné s’échappant de ses lippes blessées sans qu’il ne lutte plus contre le poids de ces vérités ne lui appartenant plus. Il avait l’air taquin, malgré les tremblements traversant l’oiseau blessé entre ses bras, à croire que d’une seconde à l’autre un rire étincelant lui échapperait avant qu’il ne sèche les larmes de la belle. Pourtant, ses paupières se fermant sous l’impulsion de son battant endolori, il inspira lourdement, cherchant la force de s’arracher à la princesse et la douceur de ses bras.
Contre toute attente, l’Oshun brisa à nouveau le silence. Rompant la quiétude d’un instant d’oubli, rien de plus que quelques secondes qui mèneraient le mêlé à l’insomnie, elle disait si peu et pourtant en disait déjà de trop. Dans une exhalation de surprise, pris entre le besoin de rire et celui de disparaître plus encore dans les tréfonds de sa folie, le brun ne savait que faire de l’être à la chair à vif entre ses bras. Pourquoi s’acharnait-elle à faire de sa vie le purgatoire auquel il ne doutait pas être destiné une fois la faucheuse venue le chercher ? Quels déité ou dieu perdu avaient bien pu lui donner le droit d’ainsi tourmenter cette âme que plus rien ne pourrait sauver ? Puis, surtout, pourquoi se pâmait-il si aisément d’amour face à ce visage marmoréen qu’il s’était juré de haïr pour sa froideur royale ? Pourquoi est-ce que ça faisait si mal quand il affirmait tant être indifférent ? Pris dans ses ambivalences, prisonnier souffrant ces vagues à l’âme lui rappelant ses errances, le Jagger se mordait l’intérieur de la joue pour ne pas déverser ce trop-plein lui emplissant le poitrail. Tous ces mots coincés en sa carne flétrissaient à l’abri des rayons du soleil, des mots dont le pourpre avait tourné à l’orage, l’ébène en ses veines le menant au naufrage. « Tu ne devrais pas me remercier. » La réprimande était d’une sereine amertume. Le faiseur de rêves se rappelant lui-même des embruns menés aux paupières par la violence de ses mains. Sauf qu’il en pouvait plus de mener l’orage aux yeux de la belle, pas quand il était pendu à ses lèvres, tremblant au moindre de ses souffles. Attendant la mort et son absolution quand elle finirait par exhaler avec horreur et dégoût le fruit de ses passions, il ne savait plus que faire de sa propre personne. Desserrant avec précaution l’étreinte de ses bras, incapable de défaire sa carne de cet amas mêlé de chair, il redoutait l’instant où la belle viendrait à en maudire la pierre coincée sous la chair tiède, ce cœur amer le pesant comme un roc alors qu’il cherchait à vivre pour la première fois depuis longtemps. Avec une douceur lui étant peu familière, lui qui avait été forgé par la vie même, les mains calleuses redoutant d’ébrécher la peau diaphane de la princesse, Naos frôla de ses doigts le visage de la princesse afin de l’inviter à le regarder. Incapable de ne pas s’immoler à son contact, conscient qu’il n’était pas un homme assez sage que pour lui résister, il se contentait de l’observer intensément, la belle à portée de ses doigts et pourtant hors d’atteinte de son coeur. « Tu te sens mieux ? » Les yeux dans les yeux, le feu dans les cieux d’une nation grondant encore en dehors pour une hécatombe ne venant pas, le mêlé semblait n’avoir jamais été aussi sincère, aussi inquiet. De l’appréhension débordant de ses iris si sombres qu’elles n’avaient pas de fin, ses doigts touchaient à peine la joue d’Isaure comme s’il avait peur de la froisser. Peur de la briser comme de la porcelaine la petite poupée, lui qui avait pourtant fait de son mieux pour la rompre entre ses doigts. Perdu dans l’immensité de ses prunelles chocolat, il en oubliait qu’en retour elle pouvait contempler ses traits défaits, ses prunelles dégoulinant de sincérité alors que son sourire émacié était une plaie à vif qu’il lui offrait de toucher.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyMar 29 Aoû 2017 - 23:18


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Isaure était une biche aux yeux égarées et finalement peut-être qu’elle l’avait toujours été. Elle avait pensé jeter cet alter-ego loin, si loin qu’elle le croyait enterré, disparu, effacé, détruit. La honte, voilà ce que lui invoquait l’ancienne Isaure, cette enfant qui n’avait jamais su faire la différence entre le bien ou le mal. Elle avait honte d’avoir été cette personne, elle s’oubliait parfois dans ces souvenirs qui ne lui rappelaient que de douloureux nœuds à la poitrine. Cette gamine amoureuse de la vie, du monde, prête à se battre contre les injustices, contre la vie toute entière si cela signifiait répandre le bien autour d’elle. Peut-être qu’elle l’enviait, cet ancien mirage qu’elle avait autrefois été, cette femme qui semblait faible, mais qui pourtant de par ses idées, avait été bien plus forte que la chose qu’elle était devenue dans ce présent. Elle se souvenait de ces soirées à observer son plafond, à analyser toutes les erreurs qu’elle avait commise à cause de son innocence ; Quand elle avait entendu des je t’aime de la bouche de l’être aimé, alors qu’il lui murmurait des je te hais. Quand elle avait cru entendre, viens on part que tous les deux, alors qu’il avait voulu lui dire, je vais te vendre à ta propre mère et te faire regretter ta vie toute entière. Des bêtises, des conneries qu’elle souhaitait oublier, mais qui lui revenait. « Juste une seconde, on ne voudrait pas s’habituer à la sensation. » Et cette fois-ci que voulait-il dire par là ? Qu’est-ce qu’il faisait alors qu’elle reposait sa tête contre son épaule, et qu’il l’enlaçait, la serrait. Ils étaient des ennemis, des ennemis mortels, et pourtant c’était là, dans la cage de ses bras qu’elle sentait son cœur reprendre un rythme serein, que ses mains ne tremblaient plus, que ses larmes s’arrêtaient enfin. Naos. Un mirage lui aussi, qui lui invoquait des cauchemars, un cœur brisé en morceaux, des morceaux qu’elle avait longtemps dû chercher et recoller entre eux. Un cauchemar qu’elle s’était imaginée détruire, former une brèche là où il avait laissé la sienne. Une marque indélébile qui s’imprègnerait de lui à tout jamais. Le tuer, à ça aussi elle avait pensé, alors que ses mains innocentes, n’avaient encore jamais été imbibé de sang. D’une voix fébrile elle réussit à chuchoter ce mot merci. Et que voulait-elle dire par là ? Un remerciement sincère, une trêve de quelques secondes, un instant de paix, une réminiscence de ce qu’ils avaient été dans le passé. Parce qu’ils avaient passé beaucoup de temps dans le silence, alors qu’il fermait les yeux et qu’elle l’avait observé curieusement. Comment cet homme pouvait-il l’aimer, s’était-elle demandée ? Et finalement, la réponse elle ne l’avait jamais eu, car Naos, ne l’avait jamais aimé, pas même apprécié. Il s’était joué d’elle, de la biche égarée, de l’enfant, de la gamine. Il l’avait faite affronter ses pires cauchemars, ses plus grandes peurs, elle lui avait fait affronter des aléas de la vie qu’elle ne souhaitait à personne. La trahison, la solitude, la rancune, la colère, la rage, la haine, la tristesse, puis, au bout de ce terrible tunnel il y avait eu une once de lumière ; l’espoir. L’espoir de reprendre, ou plutôt d’arracher à ses malfaiteurs tout ce qu’il lui avait volé. Sa jeunesse. Parce que Naos était un voleur, le pire de tous, un bandit qui lui avait dérobé ce dont elle aurait dû profiter ; son premier amour, son premier baiser, son adolescence, ses rires et ses cris.

« Tu ne devrais pas me remercier. » Non, elle n’avait pas de raison de le remercier. Et pourtant elle le faisait quand même. Parce que finalement, même si Naos était son cauchemar, même si Naos était sa faiblesse, et le voleur de tant de choses, elle ne pouvait pas ne pas le remercier. Parce qu’il était là, toujours là alors qu’elle avait ressenti cette frayeur du passé. Qui de mieux pour la réconforter que l’homme qui l’y avait initié ? Elle se sentait enfin calme, vidée, l’explosion avait eu lieu, le néant l’approchait. Alors qu’elle se rendait enfin compte de la proximité de leurs corps, de ces centimètres qui les séparaient, elle comprit, elle comprit son erreur ce soir. Elle avait laissé l’enfant, la gamine parler, elle avait montré cette vulnérabilité tant détestée, cette naïveté épuisée. Il l’avait vu, il l’avait vu ce soir plus nu que jamais. Et pourtant il desserra la pression autour de son corps, alors que les parcelles de sa peau se languissaient de son toucher, elles lui criaient de ne pas partir, de ne pas s’éloigner. La bouche resta pourtant scellée, car le corps parlait, mais les esprits revenaient. En colère, elle était si en colère, contre elle-même, contre le monde, contre Naos, contre sa présence, contre sa gentillesse ; et cette sincérité. Elle aurait pu cracher sur cette honnêteté, sur ces yeux francs, sur ses doigts contre sa peau. Vomir les émotions qui lui traversaient les veines, alors que le rouge à ses joues s’atténuait enfin. Elle était ridicule ; un ancien tableau qu’elle ne connaissait que trop bien. « Tu te sens mieux ? » Oui. Non. Peut-être. Isaure était sûre de rien et de tout. Et puis, il déposa sa main contre sa joue, et elle s’électrisa, immobile telle une statut de marbre, elle posa ses iris dans les siennes et y vit le monde, elle y vit les étoiles, la souffrance, l’appréhension, et la sincérité ; cette satané sincérité. Elle serra les poings et sentit son cœur s’emballer. Boum, boum, boum. Et pourtant, comme un aimant, sa tête se pencha, elle s’avançait vers un point incertain. La bouche de l’autre. Du sale gosse. Alors que la gamine voyait les yeux, le visage du garçon plus clairement, elle ressentit ces quelques petits centimètres les séparant. Puis, le choc arriva enfin. Se reculant brusquement, se détachant complètement de son étreinte et s’asseyant à un mètre de lui et de sa carcasse, elle porta ses mains à ses joues, à ses cheveux, à son collier, aux lacets de son corset défait. « Hm. Nous ne devrions pas rester ici, quelqu’un va finir par nous voir et se faire une très mauvaise idée de cette scène. » Elle se leva, elle était bien trop énergique, bien trop évidente dans ses émotions. « Je vais mieux merci. » Ce dont elle rêvait, c’était un bain chaud, un lit qui l’attendait, la protègerait jusqu’à la fin de ses jours, une échappatoire. Et elle ne connaissait meilleure échappatoire que ce qui l’attendait dans sa table de nuit. « Tu sais ce dont j’ai besoin ? Du vin. De l’alcool. » Elle marqua une pause. « Je peux t’offrir un verre ? » En toute platonicité, bien entendu.
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my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) Vide
MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyMer 30 Aoû 2017 - 1:17



 

 
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  Le petit soldat avait rendu les armes sans un bruit. Fort de l’embellie, il s’était débarrassé de l’écarlate empourprant sa chair au point qu’il ne sache plus se défaire de ses tourments. Le soldat avait tombé les armes, abandonné le combat et voilà que sous la sueur et la suie ses prunelles troublées n’offraient aucune accalmie pour la fleur à son fusil. Il avait le cœur en miettes de ne savoir à quel idéal suranné se raccrocher. Il avait les espoirs en lambeaux d’ainsi sentir gronder sous sa peau la honte de ne pouvoir résister à la fleur fanée que le monde lui refusait. Naos savait déjà à quel point il avait pu faire du mal à l’Oshun. Il se souvenait de ses mains creusant les digues du cœur de la blonde, s’assurant que l’eau ne viendrait jamais fleurir les chrysanthèmes peuplant la tombe de sa jeunesse. Le Jagger était l’artisan du malheur de sa douce moitié. Architecte éperdu du chaos qu’il créait à outrance, il avait brisé la colonne vertébrale de sa plus belle œuvre pour pouvoir lui insuffler le mal de ses errances. La vie l’avait marquée, son œuvre, s’insinuant au plus profond de sa chair, abandonnant des stries sous ses paupières alors que ses prunelles portaient le poids de ces années d’exil. Celles-ci mêmes qu’aucun mot n’arriverait à traduire sans travestir l’enfer en un éden factice. Il avait les entrailles qui se nouaient à contempler la belle de trop près, à sentir sa poitrine se soulever au rythme oisif d’un cœur luttant pour se remettre à battre correctement. Il avait la gorge nouée de ne savoir quels mots arracher au néant en sa chair pour faire du silence autre chose que l’étincelle servant à bouter le brasier les tourmentant. Si Isaure était feu, Naos n’était rien de plus que la forêt. Soumis aux élans de la belle, il se pâmait sous ses yeux dès qu’elle embrasait ses racines sans l’aide du moindre son.
De ce cœur trop infime que pour ressentir tant de choses, le brun se défaisait de la proximité de la princesse de crainte de souffrir l’overdose. Il avait le palpitant qui battait irrégulièrement, le souffle soudainement court d’avoir trop chassé les ruines d’un amour n’ayant jamais existé. Le regard trop plein que pour prétendre défendre le fond de sa pensée, Naos se souvenait des paroles de sa mère. Celle-ci même le châtiant de toujours porter son cœur à même ses paupières. Sauf qu’il n’y pouvait rien le gamin s’il avait la marée dans le regard et ses tourments qui dégoulinaient de la voute de ses songes. Il sentait le trou noir dans son torse déverser le fond de ses déboires alors que ses mains tenaient à distance la source de l’agitation en son buste. Retenant la belle autant qu’il la repoussait, le mêlé contemplait la chute avec l’avidité d’un noyé convoitant la surface. Si l’air venait à lui manquer, le brun était prêt à lui offrir son dernier souffle. Si le monde réclamait de la voir saigner, il s’en écorcherait les poignets au point de n’avoir plus une goutte de carmin à offrir. Exsangue et étouffant, peut-être que ses mots sonneraient plus juste. Peut-être que sa blessure ressemblerait à la meurtrissure qu’il lui avait abandonnée en dedans du buste, ses doigts lacérant la cavité pour qu’à jamais l’organe agité ne se rompe pour quiconque. Il avait fait la plaie à son image, marquant la chair de ce message adressé à l’univers : ceci est ma ruine. Et de ruiné ne restait que lui, la belle s’étant élevé au-dessus des gravats quand il n’avait eu de cesse de ramper plus bas. Il avait le myocarde qui lui sortait par les yeux de ne savoir comment prononcer ces mots capables d’aliéner le trop, d’enflammer les cieux. Il avait ses émotions étalées sur ses prunelles alors qu’il s’inquiétait pour la princesse au souffle court et pourtant à la superbe toujours si effrontément affichée. Peut-être pensait-elle n’être que vulnérabilité devant le Jagger, pourtant ce dernier ne voyait que la fleur ayant résisté aux flammes. La femme souffrant l’ouragan qui en avait fait son manteau de pluie. Au point que quand elle pleurait, c’était le monde qui se déversait du ciel, incapable de retenir les embruns en ses nuages face à la tristesse de l’eau dégoulinant le long du visage de la belle.
Le silence d’Isaure était presque aussi troublant que sa présence, Naos s’inquiétant de ne pas la voir ne serait qu’acquiescer alors que son souffle semblait s’être calmé. L’inquiétude éclaboussait ses traits, le mêlé en oubliant dans sa prévenance au contact de quel feu il s’immolait. Ses doigts s’étaient arrêtés sur sa joue, le contact évanescent le bouleversant en dedans alors qu’il exhortait silencieusement un signe de la belle. Pris par le néant entre leurs bustes, ce trou noir rongeant tout en sa présence, il sentait la distance entre eux s’évaporer. Il sentait le souffle de l’Oshun se rompre sur les récifs acérés de son visage alors que ses prunelles se noyaient dans les iris étrangement sombres de la jeune femme. Il en avait le cœur qui se fanait d’avoir trop battu alors que son souffle s’évaporait au contact de cette chimère qu’il n’osait pas même imaginer. La possibilité de leurs lèvres se rencontrant à nouveau n’avait jamais été aussi tangible. Pas même un passé conjugué au présent que le brun conservait au conditionnel du rachat de ses fautes. Le faciès livide, le regard saignant de n’avoir le cœur de supporter ce cadeau-là, il s’abandonnait pleinement à la chute, il en oubliait la lutte. Ne lui resterait plus qu’à gouter le carmin s’échappant de ses lippes quand avalant le bitume il souffrirait l’abandon de ses ailes brisées.
Au lieu de quoi, animal apeuré, la princesse prit la fuite. Elle l’avait laissé froid. Il avait les éclats de son cœur qui lui échappaient par les yeux, la blancheur de son visage qui soulignait la honte qu’il n’arrivait pas encore à assumer. Se châtiant de rêver aussi futilement posséder l’indomptable, il se détourna de l’agitation sans pareille dans laquelle Isaure se perdait afin de ne pas affronter la réalité de leurs peut-être avorté. Heurté par ses mots, Naos reposa ses prunelles sur la belle qui d’un bond s’était déjà levée. Quelle mauvaise idée y avait-il à se faire ? Tous reconnaîtraient le fils de personne s’immolant au contact du soleil, la belle ne lui abandonnant même pas une seconde caresse du bout de ses prunelles. La rage sembla se refermer sur l’organe violenté en son poitrail, le Jagger ouvrant la bouche pour déverser le fiel lui nouant les entrailles dans la plus pure mesquinerie qui soit. Pourtant, avant même que l’acide ne lui ronge ses lippes ouvertes, l’Oshun se mit à nouveau à parler. Repliant ses jambes contre lui, il laissa sa tête reposer contre le mur alors que ses palabres enflammées n’étaient plus que cendre au bout de sa langue. Le mal était fait, mais dans le fond il le méritait. S’offrant à peine un instant, le mêlé se leva avec plus de langueur que son reflet, fourrant ses mains dans ses poches dans un signe de nonchalance piteux face à l’agitation éraillée d’Isaure. « Si tu vas mieux, mon office est fait dans ce cas. » Ne lui restait plus aucune excuse le poussant à s’attarder, aucune justification derrière laquelle se cacher pour profiter plus longuement de sa compagnie. Ne lui restait plus que les murs décatis de sa chambre, ses insomnies et la froideur de cette demeure n’étant jamais rien plus qu’une prison.
Les yeux posés sur la pointe de ses chaussures, le dos légèrement vouté vers l’avant, il ressemblait tant à l’enfant de Jhiu N'guri. Ce gamin paumé espérant qu’en faisant tomber une fille de son piédestal il arriverait à rendre son équilibre à l’univers. L’univers avant tant perdu son sens qu’il ne releva même pas les paroles de la princesse, ne doutant pas qu’elle puisse retourner le couteau dans la plaie de l’avoir vu si près de s’oublier à son contact. Parce qu’il s’était oublié durant un instant. Oubliant qui de lui et d’elle faisait partie de quel camp. Il s’était perdu dans ses prunelles et il savait qu’il n’y avait pas d’échappatoire face à cette errance-là. Pris de cours par ses propos, il planta ses iris troubles dans celles de la belle cherchant au fond de son regard les flammes de ses jeux ne tourmentant que lui. Raclant sa gorge, chassant tant bien que mal cette vulnérabilité qui le submergeait par vagues à l’âme, il s’humecta les lèvres avant de répondre : « Est-ce une bonne idée, princesse ? » Le surnom retentissait avec une douceur dont il était exempt jusque-là. Une tendresse que le brun ne devait pas calculer pleinement, pas consciemment en tout cas. Dans son regard, il portait la peur. Il portait le doute. Il portait cette crainte lui rongeant les entrailles de perdre la tête pour une femme fatale se contentant d’achever le travail. « Si tu veux de moi, d’accord. » La palabre était solennelle, tellement plus lourde que ce que le Jagger ne pouvait porter. Si elle voulait de lui, il la suivrait sans broncher, se faisant à jamais son ombre pour ne serait-ce que la frôler. « J’imagine que ta chambre est mieux fournie en boisson que n’est la mienne. » Cette fois, il n’avait pas peur qu’elle soit incapable de reprendre son souffle, affichant sa bravade alors que son cœur haletait. Cette fois, il craignait d’être celui en nage, de perdre la tête pour de bon pour la belle et surtout d’en redemander.
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‹ AGE : vingt-une jolies petites pétales, des sourires envoyés dans le vent, des rires qui s'accrochant à vos tympans. c'est une enfant, une enfant avec l'horizon dans les yeux, brillant par mille feux. au final, eva c'est qu'une jolie petite adolescente, l'innocence incarnée, estropiée.
‹ STATUT : mariée, il n'y a rien de plus ironique que l'amour, ce sentiment exécrable qui l'a anéanti. elle s'est mariée à lui, petite sotte, petite naïve; et il est parti, jouant de son charme pour la duper encore une fois. veuve dans l'esprit, la bague pourtant toujours serrée autour de son doigt.
‹ SANG : petite mêlée aux hémoglobines tentaculeuses. on lui dit vermine, elle répond d'un sourire malsain. parce qu'elle n'est ni rien, ni esclave. libérée, pourrie jusqu'à la moelle, personne ne s'élève au niveau de sa personne, pas même un quelconque maître.
‹ POUVOIR : orange, ucuc
‹ METIER : princesse
‹ ALLEGEANCE : kamikaze en mission solitaire, elle a appris à ne faire confiance à personne. seule, mais inclus dans des secrets qui ne devraient jamais être sien, elle était autrefois à la ligue, à présent elle n'est rien, qu'une boule de vengeance et de rage.
‹ ADIUTOR : elhara sorensen, deux biches égarées, deux âmes en péril et pourtant eva n'a jamais plus aimé que cette personne qu'elle se voit protéger. dépourvue de toute loyauté, de toute patience, eva elle l'aime pourtant d'un amour si pur, si miséreux. elhara c'est son étoile, et quiconque souhaiterait lui faire du mal, terminera égorgé sur la chaussée.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyLun 25 Sep 2017 - 21:46


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Le calme avant la tempête qu’elle se dit, qu’elle entend. Cette passade qui s’apparente à la peur froide, terrible cruelle. Elle a peur Isaure, elle a peur des représailles, des conséquences d’un monde qui semble abominable, terrible ; injuste.
Elle s’en mord les doigts parfois, d’être sortie de ce donjon, de sa place, de son cocon, là où le seul risque était les griffes de son bourreau. A présent, les bourreaux se multiplient, la hantent la nuit pour lui rappeler à quel point elle est fragile, à quel point elle est cassable. Et ça l’insupporte, ça l’insupporte d’être passive, incapable de se défendre, d’anticiper le danger. Parce que le danger est là, il rôde, il lui insuffle de terribles choses.
Alors elle serre ses poings, elle affronte la terre comme elle aimerait pouvoir l’affronter, la tête haute, le menton levé. Mais parfois la faille est là, une brèche qui s’émancipe dans le cœur, dans les entrailles et qui vient tout ravager. Comme ce soir, des soirs à venir, là où les larmes se glissent sur le visage qui se veut d’acier. Les mains tremblent, les sanglots s’étouffent. Mais elle vit Isaure, au moins elle a ça, on ne lui a pas encore glacé la peau, on ne l’a pas encore empêché à respirer, à se laisser désirer.
Et l’ennemi est là, à l’instant où elle montre sa faiblesse, cette vulnérabilité qui ne semble jamais avoir disparu, Naos est là. Le prince des enfers, sa terrible hantise. Il la nargue de sa présence, de son oreille sincère, de sa sécurité, dans ses bras là où autrefois elle aurait pu s’y noyer. Mais la gosse réussit à respirer enfin, à calmer les trémolos de son palpitant, les tremblements dans ses mains, dans sa voix. Elle semble revivre enfin, là où la peur a pris le dessus ne règne plus qu’un calme plat, un silence froid, glacial qui s’émancipe jusqu’à la racine de ses cheveux. Ce soir elle a fait preuve d’une erreur, un énième obstacle à ses ambitions ; mais ce que beaucoup oublient, c’est que la princesse, aussi forte soit-elle, aussi terrible elle aime être, n’est qu’humaine. Un être sans foi ni loi, qui se cherche pourtant, à respirer, à se pavaner, à marcher, à tracer une route qui ne fait que bifurquer.
« Si tu vas mieux, mon office est fait dans ce cas. » Et elle pourrait lui dire de partir, de la laisser là, ce chaos qui n’attend que d’être bercé. Mais elle se retire, lui dit de rester, parce qu’elle est faible Isaure, elle est la gamine d’autrefois qui ne peut résister à ses charmes. Mais elle sait aussi qu’elle lui doit reconnaissance, de l’avoir aidé, de ne pas avoir ri ou s’être moqué. Parce qu’elle est pathétique Isaure, et dans les yeux de Naos elle ne voit pourtant aucune trace de la supercherie. Il est franc, et ce semblant du passé lui chuchote de poursuivre une soirée qui aurait dû se finir.
Elle veut pouvoir lui dire, sans s’écrouler, sans trahir ses idéaux, ses plans, ses ambitions de l’anéantir comme ces autres, qu’elle lui dit merci, sincèrement, peut-être trop honnêtement. Et que cette femme écroulée qu’il a vu, n’est rien de ce qu’elle est maintenant, à cet instant. Qu’il a vu la brèche, mais qu’il doit l’ignorer.
Parce qu’elle a honte, ô dieu qu’elle a honte, honte d’avoir montré, honte d’avoir pu croire une seule seconde qu’elle est loin de cette gamine d’autrefois, d’un passé qui l’effleure, la poursuit, la rend folle. La princesse déchue, celle qui tombe encore et encore dans les profondeurs d’un tunnel sans sortie, elle s’échauffe dans ses entrailles et quand le danger est là, elle ressort, désarme la guerrière pour ne laisser qu’un tas de cendres. Elle s’empare du contrôle de son âme, de ses fonctions vitales et efface les commotions, les pensées, l’anticipation et les actions. Elle redevient l’agneau que le loup bouffe tout cru.
Et Isaure elle est peut-être trop fière pour accepter que c’est la fin du combat, qu’elle doit vivre avec cette Autre qu’elle veut égorger vive. C’est un affront que d’être deux dans un corps si fin, que de vouloir se projeter de l’avant, mais rester clouer au sol dans la case passé qui s’évertue à la plaquer au présent. Isaure elle avance pas et ça l’agace très profondément, tant qu’elle en devient une harpie, désagréable, méchante, froide. Frustration qui s’accumule elle ne voit qu’un moyen d’effacer un énième affront ; l’alcool.
« Est-ce une bonne idée, princesse ? » Absolument pas. Probablement la pire. Mais elle s’en fout Isaure, elle hausse les épaules en signe d’innocence. Si au moins elle peut détruire la carapace de la roche, alors elle aura vaincu quelque chose ce soir. Un monstre de mystères et de secrets qui s’élève devant elle, alors qu’elle essaye de comprendre, de déchiffrer l’homme depuis des années. Peine perdue, comme toujours elle échoue. Parce qu’il ou elle se braque quand ils viennent en contact de l’autre, parce que l’un comme l’autre ont peut-être peur, peur de réunir ce qui n’est pas destiné à être.  « Si tu veux de moi, d’accord. » Et elle sent le cœur dans la cage thoracique qui s’emballe, qui fait boum boum alors qu’il ne devrait pas. Le petit sourire se mue sur ses lèvres. « J’imagine que ta chambre est mieux fournie en boisson que n’est la mienne. »  Et elle rit ; si seulement il savait.
Elle lui fait signe de la suivre, de partir dans les joyaux des joyaux, sa chambre, cet antre aux milles et un secret. Où la guerre est planifiée, déclarée, où l’on parle de la mort, de l’assassinat, de la politique grotesque. Cette chambre qui a accueilli ses larmes, ses rires, l’Autre elle, son chagrin d’amour, l’adrénaline d’un amour nouveau. C’est l’endroit de ses peines et de ses joies et Naos n’y a plus mis les pieds depuis qu’il l’a attrapé ici ; depuis qu’il a laissé ces gardes la prendre par les bras pour l’enfermer loin. Si loin. « Je crois que la dernière fois que nous étions tous les deux dans cette chambre je te suppliais de ne pas laisser les gardes m’amener. » Un rire sans cœur s’échappe de sa bouche, alors qu’elle s’approche d’une petite table de chevet. Elle en sort une bouteille de vin, deux verres. « Et je pleurais. Comme quoi tu vois les choses ne changent pas. » Soupire, elle n’accuse personne, elle est fatiguée Isaure, fatiguée de marcher sur des œufs, de devoir contrôler l’ampleur de ses mots. Que le gosse sache, qu’il ait vu, qu’il oubliera.
Elle laisse le liquide rouge glisser dans son verre de cristal, alors que d’une traite elle le termine, le lamine, laissant la douce liqueur brûler son gosier. Elle soupire à nouveau, cette fois-ci de soulagement et sert au songe un verre de son vin. Elle le lui tend et l’observe pendant quelques secondes un petit sourire formé sur ses lèvres. « Si quelqu’un m’avait dit il y a quelques heures que je t’inviterais dans ma chambre pour boire du vin, je lui aurais probablement ri au nez. » Elle aurait probablement ri à gorge déployée, l’idée est stupide, irréversible. Mais elle s’en fiche, maintenant elle ne veut penser à rien, pas même aux conséquences, qu’on la laisse être l’adolescente qu’elle n’a jamais vraiment eu le droit d’être.
« Tu n’es pas blessé ? » Qu’elle demande d’une petite voix.
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyMar 26 Sep 2017 - 1:20



 

 
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People aren’t suns or stars or skies. They can’t be. Bodies weren’t meant to hold the fire and the sea. But sometimes, sometimes I let myself think that maybe we used to be. And when I look at you,
IT'S EASY TO BELIEVE.


  Enfant des ténèbres cherchant la lumière, c’était dans son ombre que le Jagger découvrait sa foi. Les yeux plantés sur la silhouette de la déesse printanière, il comprenait pourquoi on lançait des guerres, détruisait des nations pour le regard d’une femme. Il comprenait comment une paire de prunelles pouvaient porter l’orage au ciel ou adoucir la plus horrible des plaies. Il comprenait surtout comment leur absence menait les gens comme lui à la déraison, ces fous à liés qui finissaient immolés d’avoir trop brulé pour ces passions. Gardant le silence comme d’autres portaient un linceul, le mêlé suivait la princesse sans bien savoir vers quels tourments elle le menait. Il était le petit prince des ténèbres, rien de plus qu’un roi des enfers quand elle n’avait été que Perséphone sacrifiée. Pourtant, dans cette itération du mythe, il était celui se brisant entre ses doigts. Pauvre roi de rien quand elle manipulait son destin, douce déité sanctifiée.
Le silence était pesant, un poids qui lui comprimait le poitrail alors que l’étoile filante striait l’ébène du ciel menant le fou jusqu’à sa perte. Incapable de détourner le regard, forcé de contempler la chute, Naos observait les portes de cette geôle avec un nœud coincé au fond de l’estomac. Vagabond retournant sur le lieu du crime, l’amertume de l’instant lui revenait à la mémoire alors qu’Isaure entrait en sa tour d’ivoire sans se soucier des restes exsangues de l’adolescente que le mêlé avec sacrifié ici même. Incapable de rejeter la gêne lui nouant la gorge, il sentait les fibres de son corps se révulser au bruit du claquement sec de sa seule issue de secours. Pris au piège au pays de ses fautes, le brun se laissa retomber lourdement contre le bois soigneusement travaillé de la porte. Prostré dans son mutisme, il était défait de la force nécessaire à traverser cette pièce, poser un genou à terre et demander pardon. Il était défait de sa rage, dépouillé de sa hargne. Guerrier fatigué, il n’avait plus la force de se battre. Pas même la force d’exister ailleurs que dans les prunelles courroucées de sa princesse. A l’époque, la gamine éperdue d’un mirage n’existait qu’en ses prunelles. Désormais, forcé de porter le poids de tous ses ravages, il n’y avait plus que dans ses yeux à elle qu’il avait l’impression d’exister.
Il était des mots qui portaient l’essence du monde en leur vocable. Des phrases portant des vérités qu’aucune bouche ne pouvait porter. Assénant le premier coup, l’Oshun ne cherchait même pas à voir le sang couler. Femme de grande noblesse, même si le mal était fait la belle refusait d’en festoyer. Ses lippes retroussées laissèrent cependant leur échapper un rire exempt de vie. Ce bruit irrégulier qui sonnait faux à trop grincer. Contemplant l’artiste réaliser son plus grand numéro, Naos ne se demandait pas quelle cicatrice il avait pu lui laisser de ce matin-là. Elle était là la déchirure, perdue dans le regard. Perdue dans sa façon de se tenir toujours trop droite. Il la sentait la déchirure quand elle ouvrait la bouche et qu’il n’en sortait que de l’écarlate. Affairée à d’autres objectifs, ingénue face aux prunelles la dévorant sans pour autant arriver à planter leurs crocs en sa chair, elle ne se souciait guère de l’homme figé au pas de sa porte. Cet allochtone désolé d’exister dans ce temple à la mémoire d’une morte, car morte l’adolescente l’était. Ne restait à sa place plus que le masque conspué d’une femme devenue acier pour que jamais plus on ne puisse ainsi la violenter. De son côté, il était toujours le même égocentrique décidé à faire passer son arrogance pour de l’altruisme. Le même briseur de rêves argumentant avec défiance qu’il sauvait les naïfs aux cœurs trop maladroits. Son crane reposant contre le bois en son dos, le mêlé ferma une seconde les paupières alors qu’il soufflait vaincu : « Je voudrais pourtant que ça change. » Y avait sa rage qui ne demandait qu’à gronder, ce feu lui consumant les bronches qu’il connaissait si bien. Pourtant, sous le joug de cette langueur l’empêchant de s’exprimer, le brun ne savait plus trop bien quoi faire à part saigner. Saigner dans l’espoir d’un jour arrêter. Saigner pour laver ses fautes, se défaire de ses péchés et un jour trouver l’amnistie. Il n’y avait pourtant pas de repos pour les damnés, pas d’illusions avec lesquelles le Jagger pouvait se bercer. La vérité était froide. Une lame qu’Isaure maitrisait avec soin, même si elle finissait aussi abimée que lui à la fin. Et ils étaient abimés, autant l’un que l’autre dans cette lutte qui ne rimait à rien. Les yeux reposant sur la damnée, condamné contemplant sa faute et son absolution, un sourire attendri ourla ses lippes alors que la princesse finissait son premier verre avec avidité.
Coincé de son côté d’un no man’s land qu’il n’osait traverser, Naos savait n’avoir rien à craindre de l’Oshun tant qu’il restait de son côté de cette ligne fantasmée. Tant qu’il restait prisonnier de ses propres remparts, protéger par ces mètres les séparant, il savait qu’elle ne pourrait rien de plus que s’attaquer à l’étoffe. S’il venait à s’approcher cependant, ne resterait à la belle qu’à tendre les doigts pour que la douce mécanique du cœur ne se rompe à son contact. La nervosité l’empêchant de rester sur place, il fit un premier pas sans reconnaître que c’était à cet instant que tout s’était joué. Avalant l’écarlate pour détendre les nœuds en ses entrailles, l’enfant des rues n’hésita pas à se resservir un second verre tout en disant : « Je crois qu’aucun de nous deux ne pensait vraiment ça possible. » Le verre de cristal coincé entre ses mains jurait lourdement avec tous les objets que ses doigts avaient pu toucher jusque-là. L’esprit embrumé par ce besoin qu’il avait d’anesthésier ses sens, conjurer une délivrance que le monde ne lui offrirait jamais, le carmin se répandait en sa gorge alors qu’il sentait le liquide lourdement reposer en son estomac vide.
Les yeux posés sur le mobilier, leurs verres échoués, Naos refusait de finir naufragé des prunelles de l’Oshun. Pourtant déjà perdu dans les filets de la sirène, il ne put que céder à cette supplique dans sa voix alors qu’elle entonnait une question qu’il n’aurait jamais cru l’entendre prononcer à son égard. Avec une lenteur lancinante, forcé de digérer à nouveau les évènements des dernières heures, le brun s’assombrit face à sa propre impuissance. Une balafre à son front témoignait de son incompétence alors qu’un ciel au teint lilas avait fini par fleurir le long de ses côtes à force de coups. « Je n’ai rien qui vaille la peine de s’inquiéter. » Sifflant son troisième verre en un temps record, il déposa son verre sur la table de chevet se souciant à peine du regard inquisiteur de la belle. Légèrement irrité par la jeune femme qui s’inquiétait soudainement pour son bienêtre, il souleva le tissu de sa chemise afin de dévoiler les vallées brisées de son thorax. Désireux de ne pas s’attarder sur l’irréparable, un corps devenu arme le jour où il avait vendu son âme au diable dans l’espoir fou de renverser la partie, il lâcha presque aussitôt sa chemise en s’empressant de dire : « J’ai déjà connu bien pire. » Le corps endolori, l’esprit embrumé par les remèdes d’une apothicaire assez entichée de lui que pour le soigner, le monde avait fait de sa carne l’autel de toutes ses erreurs. Il en avait des kilomètres d’épidermes couverts de tous ces actes manqués qu’il souhaitait réparer. Attrapant une nouvelle fois la bouteille, le souillon ne s’affubla même pas de son verre, préférant boire directement le contenu écarlate au goulot sans même soucier de la sensibilité de son hôte. Il était des mots que le Jagger refusait de prononcer, des maux qu’il ne savait comment exprimer. Alors, gardant le silence sur toutes ces choses qu’il ne savait comment déclamer, il comblait le vide en sa chair dans l’espoir d’un jour l’oublier.
La bouteille dans une des mains, Naos tendit ses doigts vers le visage de la jeune femme alors qu’il la scrutait avec minutie. Capturant entre ses doigts le menton de cette dernière, il l’observait sous toutes les coutures. « Et toi, tu es blessée quelque part ? » La mine grave, le regard blafard, il la garda prisonnière de son emprise incapable de décider que faire du papillon coincé entre ses doigts. Cédant face aux prunelles de l’Oshun, il la lâcha avant de porter une nouvelle fois le vin à ses lèvres pour étancher le trou noir le déchirant en dedans. Ses prunelles levées au ciel, gigotant sur place, le mêlé grommela comme un enfant : « Des fois je me demande si tu cherches pas à ce qu’on te blesse à dire tout et n’importe quoi à tort et à travers. » Vrillant ses prunelles irritées dans celle d’Isaure, il s’adressait à elle comme si cette faute lui était imputable elle qui quelques heures plus tôt fanfaronnait tonitruante devant une résistance en soif de vengeance. « On a compris que t’étais la fille la plus belle d’Aksana, c’est pas ça qui va te protéger du monde. » Et pourtant c’était ça qui l’empêchait lui de lui faire encore plus mal. C’était pour ça que ses prunelles s’adoucissaient, toute irritation quittant ses traits délavés par l’affection. C’était parce qu’il s’était arrêté sur la carcasse, découvrant ce qu’elle cachait alors que la découverte le brisait. « Tu te soucies vraiment de si je suis blessé ? » Les prunelles trop pleines, les traits défaits par l’innocence, il observait la princesse avec un mélange d’espoir et de crainte.  
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MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyVen 13 Oct 2017 - 0:38


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Isaure c’est la décadence et elle le sait. Une déception, un mensonge, une demoiselle en détresse, un rien. Puis un tout aussi, ce même tout qui l’a rendu folle cette dragonne, ce frère, cette petite sœur et l’Autre ; lui. Personne ne sait par où la prendre, comment la toucher, personne ne sait comment ne pas éveiller la Harpie capable seulement de cracher ses démons. Celle qui ne s’arrête jamais, pas même quand on lui ordonne de se taire.
La bouche a été scellé pendant trop longtemps, à présent elle peine à la fermer. En réalité, elle sait Isaure, elle sait que c’est dangereux de jouer avec le feu, mais c’est plus fort qu’elle, ça la dépasse. Tout ce qui l’entoure est de toute façon plus grand qu’elle, ses rêves et ses ambitions, cette couronne qui pèse de trop sur cette tête qui n’est pas destinée à la porter et qui la veut tant.
Elle sait aussi qu’elle n’est pas de taille, à tuer ou encore à étriper. C’est une enfant Isaure qui s’imagine que le savoir-faire lui viendra à l’instant où elle se retrouvera face à la cible. Mais c’est faux. Ou peut-être pas, des questions qui s’entrechoquent et qui ne trouvent pourtant jamais leurs alter-égo, la réponse.
« Je voudrais pourtant que ça change. » ô elle voudrait que ça change aussi, que le monde s’éveille, implose pour se façonner à sa vision. Elle veut casser les conventions, elle veut casser les mythes et les hiérarchies, elle veut foutre à néant ce qui n’aurait jamais dû exister. Et elle est égoïste Isaure, parce qu’elle voudrait un monde où elle n’a pas disparu, un monde où on ne l’a pas expulsé loin de tous et de tout. Isaure elle veut que ça change, mais elle sait pas comment enclancher la machine, ces rouages rouillées par l’arrogance des nobles, par ces morales qui ne valent plus un sous. C’est mensonge et hypocrisie ; et ça ça l’épuise.
Elle veut pouvoir crier haut et fort ce qu’elle pense, ce qu’elle va faire de lui et de lui quand elle sera impératrice. Parce que même si c’est trop grand, parce que même si ça la dépasse, elle veut et ne lâche rien. Alors elle oublie, s’oublie des fois, avec l’alcool, avec les extravagances d’un palais qu’elle mettra à feu et à sang s’il le faut. Elle s’amuse d’heures et de minutes qui lui sont précieuses. Elle se noie Isaure et il semblerait qu’elle ne s’en rend pas même compte. Fantôme, mirage ou songe, Isaure c’est un rien, mais un tout, une carcasse vide qui s’évertue à avoir l’air pleine. Pleine de rage et de colère, mais ce qui reste toujours c’est la fatigue, l’épuisement de se battre sans trouver rédemption.
Et elle voit l’Apollon boire, se noyer dans ce qui semble être un verre vide et elle sourit Isaure, elle sourit sournoisement. Qu’il se bourre la gueule, qu’il s’oublie complètement, qu’elle puisse déceler ce qu’elle n’a jamais compris ; le mystère que lui représente Naos. Ce même mystère qu’elle a trop longtemps essayé de briser, casser, avec douceur et naïveté. Mais ça ne fonctionne jamais ces conneries là, ça ne fonctionne jamais d’être docile, aimable et souriante. C’est par la manipulation qu’on acquiert ce dont on a besoin. La clé ? L’alcool. « Je crois qu’aucun de nous deux ne pensait vraiment ça possible. » Et il a raison.
Parce que c’est absurde, un combat qui s’évertue depuis son arrivée à la cour. Ces insultes qu’elle lui envoie à la figure, alors qu’il lui répond si courtoisement. Il est le démon Naos, et pourtant elle ne peut s’empêcher à être fascinée par sa proximité, par la chaleur de sa peau, par le toucher de ses doigts. Ca frétille dans le palpitant alors qu’elle voudrait y voir régner le calme plat. Il n’a plus le droit, il n’a pas le droit de lui faire ressentir autre chose que la colère.
Mais ça, la gamine le contrôle pas, comme sa vie, comme les nobles, comme le chaos qui l’entoure. Et alors, elle se contente de poser le verre sur ses lèvres et d’en boire le vin. La fontaine de jouvence, la fontaine de l’oubli.
« Je n’ai rien qui vaille la peine de s’inquiéter. » Et elle a envie de toucher le front et la balafre, elle a envie d’y appliquer sa pommade. Mais elle ne fait rien Isaure, bête comme ses pieds, elle reste là, immobile à se demander quoi faire, comment agir quand elle n’a probablement rien à dire. Il soulève le tissu de sa chemise, et la blessure est là, béante, suintant de coups manqués, d’erreurs commises. Et Isaure recule un peu, les joues rosies, le cœur qui bat.
Le vin. Ca ne peut être que le vin.
« J’ai déjà connu bien pire. » Elle pense à sa peau de marbre, celle que beaucoup croient immaculée, mais elle a souffert Isaure et elle reconnaît dans ses blessures, les mêmes que celle de l’Autre ; des guerres engendrées, des conséquences à bouffer, s’octroyant le droit d’avoir le goût amer de la défaite.
Il boit, il boit de la bouteille, les barrières explosées, les murs qui implosent, les paroles qui s’accumulent, se noient dans la belle bêtise qu’est l’alcool. Le liquide vermeil qui leur fera regretter, regretter d’avoir parlé.
Naos tend la main, il la tend vers son visage, mais elle ne réagit pas. Immobile face au toucher, mais éveillé dans chaque parcelle de son corps, elle se contente de le regarder droit dans les yeux. Alors qu’il touche sa peau et qu’elle arrête de respirer pour le pendant de quelques secondes. Et il attrape le menton, la regarde, le palpitant bat, explose peut-être, mais rien ne fait sens. Finalement, rien n’a jamais fait sens.
« Et toi, tu es blessée quelque part ? » ô oui. A tant d’endroits, dans la tête, sur le corps, dans l’âme, dans le cœur et dans l’esprit. Isaure c’est un champ de bataille, une guerre qui ne s’est jamais terminée. Le sang bouillonne, et les plaies encore ouvertes n’ont jamais eu le temps de cicatriser. Mais elle ne dit rien ; Pas maintenant. Et il la lâche enfin. Alors qu’elle sent, cette peau qui se languit d’un toucher qui n’aurait jamais dû être.
« Des fois je me demande si tu cherches pas à ce qu’on te blesse à dire tout et n’importe quoi à tort et à travers. » Elle le voit gigoter, elle le voit mal à l’aise, alors qu’elle monte le menton, elle bombe le torse. Elle n’a pas le droit, pas le droit de se laisser à lui, de s’abandonner à cette chose qu’elle a ressenti dans le passé. Cette Isaure là, elle a tracé à une croix rouge sur la tête de Naos. Elle lui a promis vents et marais, elle lui a promis sang et flammes ; mais elle ne lui a pas promis son cœur qui semble à peine se remettre de cet interlude perfide. Il se joue d’elle, c’est certain. « On a compris que t’étais la fille la plus belle d’Aksana, c’est pas ça qui va te protéger du monde. » Elle fait un pas en arrière et lui sourit. Ce sourire sans émotion, sans vie. Ce sourire qu’elle a façonné à son retour, ce même sourire qu’elle déteste et hait.
L’ancienne Isaure n’aurait jamais souri comme ça, l’ancienne Isaure riait à gorge déployée, elle réagissait comme elle aimait, rien n’était faux. A présent, c’est dans l’hypocrisie qu’elle se noie, qu’elle s’étouffe. Et c’est impossible d’en changer. Mais l’effet des mots est là, peut-être qu’il croit, peut-être qu’il croit qu’elle retombera, mais jamais, jamais à nouveau isaure ne courbera l’échine. « Tu te soucies vraiment de si je suis blessé ? »
Et elle rit, c’est presque cristallin. C’est presque vivant. Elle lui arrache la bouteille des mains et s’ensuit un pitoyable spectacle. Elle boit comme jamais, elle boit pour se donner le courage dont elle a toujours cruellement manqué.
« Je ne te poserais pas la question si je m’en fichais abruti. » La tête commence à tourner, les pieds à chanceler, alors qu’elle s’appuie contre la table qui trône au milieu de sa chambre. « La plus belle fille d’Aksana tu dis ? Serais-tu en train de tenter de me séduire ? J’ai appris de mes erreurs Naos, je ne suis malheureusement plus l’enfant que tu as connu. » Une autre gorgée pour apaiser le cœur qui bat. Et comme un félin elle s’approche de lui et elle dépose sa main sur son torse, à quelques centimètres de sa blessure, à quelques centimètres de son palpitant. « Je ne dis pas n’importe quoi à tort et à travers, je dis la vérité. Apparemment au sein de ce royaume la vérité a été censuré pour protéger les petites cachotteries de chacun. Je m’en fous, je n’ai plus rien à perdre, qu’on me blesse, ça m’importe peu. » Qu’elle dit, qu’elle crache, qu’elle revendique. « Est-ce que tu veux que je te soigne ? » Qu’elle dit en déposant sa main sur la chemise, sur la blessure, les yeux dans ceux de naos, approchant son petit corps frêle de celui de la création, de cet Autre. Elle refait le même geste que lui, elle attrape de sa main libre son menton, pour être sûr qu'il la regarde dans les yeux, qu'il y voit la guerre, le champ de bataille qu'il a laissé.
Est-ce que tu veux que je te soigne, que je panse tes blessures alors que tu as fracassé les miennes, alors que tu les a laissé béantes?
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my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) Vide
MessageSujet: Re: my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) my hands are still searching for ways to say sorry (naosaure) EmptyVen 13 Oct 2017 - 2:44



 

 
YOU CAN LOVE SOMEONE FOR A LONG TIME
WITHOUT KNOWING HOW.


 
she kisses you and it’s all over, she’s dashing you to the ground with a brush of her tongue, it’s a quickening and a death, you’ve never felt more alive. she kisses you, like you’re life and the reaper and royalty and dirty, every touch of her paintbrush-fingertips on your skin is startling, you’re shattering into a million pieces like a dropped china cup.


  La peau était devenue l’asile d’une fresque de maître. Le ciel lilas recouvrant sa carne basanée soulignait avec soin les tentatives désespérées d’un univers désireux d’apprendre à sa progéniture comment contenir le néant lui rongeant les veines. Le regard vide, pourtant les prunelles pleines de cette absence, peut-être le mêlé défiait-il la princesse d’oser observer la misère cachée à l’abri des regards. Peut-être l’enjoignait-il d’arracher le vernis lui servant de rempart pour contempler les remerciements violacés que le monde lui avait offerts. Naos l’encourageait à le défaire de sa superbe, crucifiant le voleur désespéré lui ayant dérobé sa jeunesse. Il savait pourtant que le châtiment arrivait trop tard, qu’aucune sentence n’arriverait à laver le sang sur l’étendard. Même une fois qu’il fera tout noir en lui, le gamin des rues savait qu’elle ne pourrait oublier le premier amour ayant fait obscurité de tous ses espoirs.
Le liquide lui rongeant les entrailles, le Jagger peinait à nager dans ces eaux troubles embrumant ses pensées. Contemplant au plus profond de la bouteille ces eaux tranquilles dans lesquelles se noient les marins, il aurait pu rire de ces fous alités encore capables de se noyer dans autre chose que leurs regrets. Parce que le brun se noyait, le silence pour tout linceul, le poids des années séparant les anciens amants lui rompant les côtes. Il se noyait dans le silence les séparant, la distance creusant deux corps qui avaient déjà cru s’aimer. Bien même que ses mots faisaient du vide un cantique, jetant au feu de l’Oshun ces vérités qu’il ne savait même pas porter au plus profond de lui, il y avait toujours ce bruit sourd qui lui déchirait les tympans. Cette absence de réponse faisant de l’homme un enfant, consumant la révolte en lui pour ne plus laisser que les ruines calcinées d’un amour qu’il n’avait jamais su admettre. Isaure n’était que superbe. Madone transcendée par l’amour de l’homme, il alimentait son brasier des miettes éperdues de ce cœur bon qu’à saigner face à ce qui ne sera plus, ce qui n’avait jamais été, ce qui n’aurait jamais dû être. Les lippes étirées de la jeune femme détonnaient avec son regard froid. Ces prunelles habitées par le feu et pourtant capables de ramener l’Arctique dans les veines du mêlé. À cet instant, la belle ressemblait à s’y méprendre à sa mère. Cette dragonne abhorrée que le Jagger s’était promis d’abattre. Alors même qu’il contemplait la progéniture des flammes figées par la violence de son éclat, le brun ne pouvait ignorer la honte lui étreignant l’échine. Les mots échappèrent pourtant au charnier de sa bouche, sa voix enrouée quémandant à la belle ne serait-ce qu’une once d’attention. Voilà que l’homme était redevenu le gamin désespéré. Celui-ci même qui, prêt à tout, avait oublié qu’il ne fallait jamais revenir sur le lieu du crime sous peine de se faire démasquer. Le masque était tombé et la sentence donnée. Juge et condamné, le Jagger savait qu’il n’était d’amnistie accordée aux scélérats de son étoffe.
Son rire vint déchirer l’œil du cyclone, cette accalmie grotesque en laquelle il espérait attendre le passage des ouragans. Il se retrouvait abandonné, délaissé et battu par les vents l’échine courbée et les yeux tournés vers le sol. Lui concédant le droit au liquide vermeil, Naos la regardait les traits tirés par l’incompréhension. Il ne savait pas ce qu’elle attendait de lui. Dans le fond, il ne savait même pas ce qu’il attendait d’elle, pourquoi il l’avait suivi. Pauvre éperdu prisonnier d’une paire de prunelles, il en avait oublié la soif de sang de la louve. Il avait tout oublié quand elle l’avait regardé dans les yeux en lui promettant l’infini l’espace d’un instant. Les mots claquèrent dans l’air et pourtant la répartie de la belle délassa quelque chose chez le brun. Y avait cet espoir, ténu et infime, pourtant un espoir bien présent. Cette étincelle qui refusait de s’éteindre alors qu’à l’instar d’un enfant l’adiutor du prince s’accrochait à sa lueur en imaginant ce que ça ferait un jour d’en connaître la véritable lueur. Surpris par les propos de l’Oshun, le Jagger ne savait plus qui de son cœur endolori ou de son esprit empourpré dans la brume se fourvoyait le plus. Conscient que l’astre solaire ne pouvait s’intéresser au favori de l’opale laiteuse, il rêvait d’y croire pourtant rien qu’un instant. Malgré lui, il avait le myocarde qui s’emballait. Cet organe ingénu qui se méprenait si aisément quand la belle faisait partie de l’équation de sa vie.
Les yeux posés sur la princesse, diablesse venue damner celui qui l’avait sacrifié tant d’années plus tôt, il ne savait comment résister à la féline. Pris de stupeur, une chappe de plomb lui tombant dans l’estomac, il avait les entrailles nouées rien qu’à penser à l’enfant devenue femme. À cette adolescente devenue fantôme quand il avait planté son poignard dans son dos. Cette douce rose dont il goûtait désormais les épines, affrontant les ombres de son passé et cette déité sanctifiée par la cendre et les ruines venues le hanter. Parce que du feu qu’il avait animé chez la gamine ne restait que les cendres et des espoirs d’ailleurs qu’il avait fait naitre en elle rien que des gravats. Détournant le regard, il grimaça légèrement au contact de la belle, cette main s’invitant sur sa carne comme pour y graver leurs promesses flétries. Les traits crispés, irrités par l’impudence de celle qui était déjà tombée de son piédestal par le passé, il ne put réprimer la dureté de sa voix : « Et si ça m’importe ? » La réplique avait perdu toute sa superbe, crachée entre les dents serrés du brun comme une question adressée à sa propre personne. Est-ce que ça lui importait vraiment ? Est-ce qu’il la défiait de cette affection qu’ils étaient incapables d’exprimer et pourtant qui les rapprochait inlassablement ? Le brun ne savait même pas, bien incapable de mettre des mots sur ces sentiments le laissant impuissant lui qui s’était juré ne jamais baisser les armes face à aucun Oshun. Il avait les bras tendus, les mains vides et la gorge déployée en soumission totale. Incapable de décider s’il souhaitait une autre issue que son annihilation totale.  
Les gestes de la princesse s’exprimaient avec plus de volume que ses mots. Déposant ses prunelles usées sur la main de cette dernière, il contempla un instant leurs chairs nouées avant de se perde dans les prunelles de celle-ci. Se retrouvant face à leur contemplation obligée de céder à l’amer de cette vérité qui les séparait. Elle ne serait jamais sienne et jamais il ne pourra oublier ce qu’il avait fait. Le reste n’était que fioriture étalée le long des blessures pour en apaiser la morsure. Pourtant, il avait le cœur à la débandade et les tambours de guerre battant le rythme fiévreux d’une reddition sonnant la fin d’une bataille dont il ne pouvait être que perdant. Forcée de céder face à la prise de la jeune femme, mais plus encore sous le joug de cette douceur si peu usité à son égard, elle avait fait du soldat animé qu’il était un combattant fatigué incapable de lui résister. Les yeux dans les yeux, les cieux de ses prunelles étrangères rencontrèrent les abysses mensongers peuplant le regard du Jagger. Cette obscurité qui consumait toute lumière, faisant éclipse des astres s’éprenant de sa douleur. La guerre faisait rage en la chair de l’Oshun. Le carnage que Naos avait créé abandonnant à la belle sa fièvre sans que les années ne puissent en adoucir la tourmente. Il lui offrait en retour les cicatrices peuplant sa chair. Ces aumônes flétries rongeant sa carne et gangrénant l’espace sous ses paupières.  « Pas comme ça. » Incapable de maîtriser ce souffle rauque qu’était devenu sa voix, il ne savait que dire pour exprimer ce dont il avait besoin. Ce corps à corps fiévreux les perdant dans l’espace délictueux les séparant du jour et de cette réalité n’ayant pas prise sur eux tant qu’au royaume des ombres seule la lune régnait comme maîtresse indolente.
Il avait des centaines de suppliques parsemant sa chair. Des lamentations lui lacérant les lèvres alors qu’il posait sa main sur celle de la jeune femme pour ne pas qu’elle s’éloigne de son épiderme fatigué. Il avait le nom de la princesse qui lui consumait les paupières et ces promesses rouillées qui lui oxydaient la cage thoracique, l’empêchant presque de respirer. « Puis, par où commencer ? T’aurais pas assez d’une vie que pour réparer ce qui va pas chez moi. » Le sourire ingénu lui étirant les lèvres témoignait mal de ce besoin qu’il avait de la sentir battre entre ses bras. Le brun peinait à dire ce qui n’allait pas, à lui faire comprendre que s’il avait fait de sa jeunesse un champ de bataille c’était parce qu’il était souffrance. Parce qu’il ne connaissait que ça. Déplaçant la main d’Isaure vers les flétrissures que les coups avaient abandonnées à ses côtes, il pressait la main de l’enfant soleil contre la source de ce mal tellement plus palpable que celui tapi en ses veines. Les traits déchirés entre souffrance et satisfaction, il la regardait comme on observe un enfant faire ses premiers pas. Incapable de faire la distinction entre la crainte et la fierté. « Est-ce que tu veux me faire mal, comme je t’ai fait du mal ? » L’invitation était impudente, un défi prononcé à demi-mot incapable de savoir si la belle planterait ses crocs en sa chair ou adoucirait son fardeau. Le Jagger avait mal. Comme il n’avait eu de cesse d’avoir mal depuis trop longtemps déjà. Enfant blessure, adolescent souillure. Le gamin était devenu un homme souffrance. Une fleur fanée refusant de mourir si cela signifiait qu’il arrêtait de saigner. Peut-être qu’il était exsangue. Peut-être qu’il avait du mal à respirer. Mais c’était là un châtiment bien tendre pour l’impudent ayant décidé d’éteindre des enfants flammes en espérant ne pas se bruler.
Humectant ses lèvres, les yeux perdus dans la contemplation de la blessure lui faisant face, il se laissait toujours époustoufler par ce bout de femme ayant fait d’un charnier les fondations de son royaume. Il ne lui avait laissé que des ronces et voilà qu’elle avait conquis les plaines arides de son malheur. Isaure était un mal que Naos souhaitait s’inoculer. Une plaie qui n’arrêterait jamais de saigner et qu’il se devait d’ouvrir béant pour laisser une chance à la lumière de rentrer en sa chair. Porté par son élan, un grognement de douleur lui échappant alors que la main de la belle s’agrippait à son flanc endolori, il manqua de trébucher en rendant leur équilibre précaire. Un bras s’enroulant autour de l’Oshun, il la serra contre lui alors que ses lèvres s’écrasaient contre celles de la belle sans plus de cérémonie. Il en avait le cœur qui chavirait d’avoir tant attendu pour s’immoler à son contact. Il en avait sa carne usée qui hurlait à l’infamie alors qu’il s’oubliait à son contact. Et c’était sans doute là la souffrance la plus parfaite. Ce mal qui lui rongerait les entrailles jusqu’à lui en faire perdre la tête. Le ballet incertain de leurs lippes cherchant l’ascendance traduisait sans mal leurs échanges enflammés. La passion et la rage les consumant autant à cet instant que lorsque leurs fiévreuses paroles se retrouvaient échangées. Rompant ce ballet mortifère la mécanique de son cœur dévastée, il ne savait déjà plus où la princesse s’arrêtait et où il commençait. Il savait juste qu’il saignait et qu’il continuerait à jamais de saigner. « Empêche-moi de recommencer. » Défi. Lamentation. Supplique soufflée aux quatre vents. Les mots de Naos étaient autant une mise en garde qu’un aveu de faiblesse important.
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