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find out I was just a bad dream (naosaure)

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find out I was just a bad dream (naosaure) Vide
MessageSujet: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyLun 11 Déc 2017 - 1:25


   
please put me to bed and turn down the light
Isaure & Naos

   
«  fold down your hands give me a sigh put down your lies lay down next to me don't listen when I scream bury your doubts and fall asleep find out I was just a bad dream let the bed sheet soak up my tears and watch the only way out disappear don't tell me why kiss me goodbye for neither ever nor never goodbye neither ever nor never goodbye »
Les mains agrippées aux lanières de son sac à dos, dernière rémanence d’une existence passée entre des barreaux, Naos n’avait pas même pris le temps de faire le deuil de cette vie. Retournant sa chambre sous l’effet de la rage, le brun ne savait plus trop bien qu’elle était l’image qu’il souhaitait arracher à ses prunelles. La sienne ou celle de cet homme l’ayant abandonné à sa liberté quand il avait tant besoin qu’on l’enferme. Elle était sous son crâne la prison, elle était dans son âme la fracture. Il pouvait sentir son étoffe s’étioler au gré de ses éclats de haine, ses éclats de peine le laissant esseulé et sans chaines. Le brun ne savait plus vraiment bien ce qu’il avait attendu de son entrevue avec Cal. L’autre ne l’avait pas délesté de ce poids lui écrasant les épaules, il n’avait pas su comment le laver de ses fautes. Souffrant une amnistie qui refusait de venir, le Jagger fut forcé d’arracher les chaines à ses poignets quand bien même ce fut la dernière chose l’ayant empêché de se laisser mourir. L’empereur ne l’avait pas condamné, mais peut-être que c’était pire encore d’affronter cette sentence quand il espérait si ardemment être jugé coupable de ses péchés. Forcé d’affronter une vie exempte de sens, il s’accrochait aux derniers filaments ténus de ses espérances, conscient de n’être qu’un naufragé contemplant le rivage quand le ressac l’en éloignait.
Ombre longeant les murs du Palais des flammes, le mêlé savait qu’il n’était pas bien d’animer ce cœur si prompt à éprouver ses espoirs déçus. Pourtant, dernière procession de foi qu’il s’imposait avant son pèlerinage, le Jagger ne savait comment quitter cet endroit sans voir une dernière fois son visage. Sans au moins tenter emporter la douce dans ses pensées et, si la douce se faisait tendre, peut-être espérer l’emmener dans ses bagages. Convoitant ses quartiers de ses prunelles, ce fut sans étonnement qu’il découvrit un cerbère fièrement ancré à sa porte. Déité gardée des yeux du monde, la princesse reposait une nouvelle fois en sa tour, triste ritournelle qui la ramenait invariablement à cette prison-là. Dans un chaos réglementé avec soin, le molosse délaissa son poste le temps d’une seconde parfaitement conscient que son rôle n’était pas d’empêcher les gens d’entrer, mais bien d’empêcher la belle de sortir. Naos avait la vie du château gravée en sa chair, des années de pratiques lui donnant parfois l’impression d’avoir presque décidé des tours de ronde et des stratégies employées par la garde impériale. Le bleu se défit des ombres le drapant de leur ébène avant de s’élancer en direction de cette porte ouverte sur un futur possible qu’il était prêt à risquer. Se jetant tête la première dans cette histoire en devenir, il aurait dû se douter qu’à contempler la solaire il finirait par avaler le bitume.
L’astre lunaire s’était élevé sans un bruit, ses rayons opalescents baignant la pièce d’une onde indescriptible. Dans cette pénombre pleinement assumée, la prisonnière affrontait sa sentence, son échine refusant de se courber. Trainant l’obscurité dans son sillage, mort en devenir incapable d’adoucir le trait, le mêlé ne savait plus bien ce qui l’avait mené ici. Les prunelles reposant sur la sublime, une vague de tristesse le submergea alors qu’il se rappelait de la candeur juvénile de sa cadette ébahie par cet éclat de soleil. La princesse dépassait les mots et c’était surement pour ça que le brun sentait ses côtes éclater sous les assauts répétés de ce cœur cherchant à fuir sa cage. « Il parait qu’une princesse prisonnière d’une tour à besoin d’être sauvée ? » La voix de Naos était un murmure mesuré, mélange somptueux de gaité et d’effronterie qu’il espérait capable de duper l’Oshun. Jouant la comédie pour ne pas avoir à affronter la vulnérabilité l’ébranlant, elle était l’unique raison pour laquelle il était debout à cet instant. Les mains tremblant plus que de raison, le brun prétendait lourdement, les traits tirés par ce masque l’empêchant de respirer alors que ce costume trop étroit pour sa personne lui brisait l’échine. Personnage tragi-comique, le Jagger posa son sac bien trop vide sur le lit de la belle, espérant malgré lui qu’elle comblerait sa besace, pauvre carne fatiguée n’ayant plus rien à porter en son sein. Rien que cette absence l’ayant défait, lui qui désormais était incertain. Pris par le souffle de cette urgence lui rongeant la carne, il n’avait pas encore eu la force d’affronter le regard de celle qui le terrifiait autant qu’elle l’apaisait. Le mêlé avait besoin d’être adouci, délesté de ce feu érodant sa chair pour ne laisser derrière que les restes d’un homme incapable de vivre. Il avait besoin qu’on l’arrête pour contempler la plaie, qu’on s’inquiète de ce mal qui se répandait partout. Cette haine qui le laisserait seul et désœuvré. Sauf qu’il voulait pas le voir, le brun. Il voulait pas le dire, incapable d’arracher à ses lippes une nouvelle fois cette vérité le lacérant un peu plus à chaque fois qu’elle était évoquée. Posant une main au fond de son sac, s’assurant qu’il avait bien tout ce qu’il comptait emporter, Naos se perdait à force de prétendre être occupé. Ses yeux se posant sur la porte dans le dos de la blonde, il observait sa chambre comme s’il s’attendait à voir quelqu’un surgir à chaque seconde. « Je pars ce soir et… » Cela faisait longtemps que le Jagger avait cessé de faire sens, comme si la fièvre n’était jamais vraiment retombée. Quand Oona était morte, son frère s'était effrité. Plantant ses prunelles hantées par la mort dans celles de la princesse, le trouble était évident le long des traits défaits de cet homme-enfant. « Je t’emmène avec moi. » Dans le fond, il avait besoin qu’elle l’emmène avec elle. Histoire de ne pas exister pour un temps. Juste le temps de laisser place à l’oubli. Et peut-être seulement pourra-t-il espérer un jour retrouver l'embellie.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Naos Jagger le Mer 13 Déc 2017 - 23:52, édité 1 fois
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‹ AGE : vingt-une jolies petites pétales, des sourires envoyés dans le vent, des rires qui s'accrochant à vos tympans. c'est une enfant, une enfant avec l'horizon dans les yeux, brillant par mille feux. au final, eva c'est qu'une jolie petite adolescente, l'innocence incarnée, estropiée.
‹ STATUT : mariée, il n'y a rien de plus ironique que l'amour, ce sentiment exécrable qui l'a anéanti. elle s'est mariée à lui, petite sotte, petite naïve; et il est parti, jouant de son charme pour la duper encore une fois. veuve dans l'esprit, la bague pourtant toujours serrée autour de son doigt.
‹ SANG : petite mêlée aux hémoglobines tentaculeuses. on lui dit vermine, elle répond d'un sourire malsain. parce qu'elle n'est ni rien, ni esclave. libérée, pourrie jusqu'à la moelle, personne ne s'élève au niveau de sa personne, pas même un quelconque maître.
‹ POUVOIR : orange, ucuc
‹ METIER : princesse
‹ ALLEGEANCE : kamikaze en mission solitaire, elle a appris à ne faire confiance à personne. seule, mais inclus dans des secrets qui ne devraient jamais être sien, elle était autrefois à la ligue, à présent elle n'est rien, qu'une boule de vengeance et de rage.
‹ ADIUTOR : elhara sorensen, deux biches égarées, deux âmes en péril et pourtant eva n'a jamais plus aimé que cette personne qu'elle se voit protéger. dépourvue de toute loyauté, de toute patience, eva elle l'aime pourtant d'un amour si pur, si miséreux. elhara c'est son étoile, et quiconque souhaiterait lui faire du mal, terminera égorgé sur la chaussée.
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MessageSujet: Re: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyLun 11 Déc 2017 - 19:07


FOLD DOWN YOUR HANDS GIVE ME A SIGH PUT DOWN YOUR LIES LAY DOWN NEXT TO ME DON'T LISTEN WHEN I SCREAM BURY YOUR DOUBTS AND FALL ASLEEP FIND OUT I WAS JUST A BAD DREAM LET THE BED SHEET SOAK UP MY TEARS AND WATCH THE ONLY WAY OUT DISAPPEAR DON'T TELL ME WHY KISS ME GOODBYE FOR NEITHER EVER NOR NEVER GOODBYE NEITHER EVER NOR NEVER GOODBYE


Isaure mutile ses draps alors que ses doigts fins déchirent le tissu avec véhémence. Elle n’a plus aucune once de patience. Elle est frustrée, perturbée. Elle comprend le garde devant sa chambre, elle comprend la méfiance de son frère, il n’en est pas moins qu’elle est fatiguée, épuisée peut-être de cette situation, de ce tourment. La princesse a enfin plié genoux face à cet ennemi qu’elle a passé des années à détester, et pourtant toujours dans ses appartements, elle se sent comme une vulgaire prisonnière, un rien. Les mains enchaînées, alors que délivrées, ses yeux ne savent que chercher la sortie, l’issue de secours. Qu’est-ce qu’elle veut ? Elle n’en sait rien, peut-être une bribe de pouvoir, une bribe de reconnaissance, un pardon. Elle a tué leur mère, elle a brisé la confiance instaurée entre eux à de nombreuses reprises, et pourtant sur un terrain d’entente fragile, ils se sont retrouvés. Des jumeaux autrefois partagés, enfin alliés. Absurde, ironique peut-être, un sourire amer se mue sur ses lèvres, alors qu’elle repense à toutes les personnes tombées dans son objectif incroyablement pathétique d’avoir un jour voulu la couronne. Svea, Adonis, Maven, ces gens qu’elle a blessé, à qui elle a tourné le dos bien malgré elle pour récupérer la place qui lui était due ; Aux côtés de Cal, et s’il y a quelques semaines, elle n’y aurait jamais cru, elle croit enfin assimiler que finalement c’est peut-être cette place là qui lui revenait de droit depuis le début. Maman n’est plus là pour partager quiconque, et la fratrie Oshun, dans ce climat de guerre et de chaos, saura peut-être enfin se réconcilier, saura peut-être enfin s’allier et animer en leur sein une rage sans pareille, faisant courber l’échine à tout leurs ennemis. Ils se comptent sur bien plus que les doigts d’une main, une ribambelle d’individus prêts à les tuer, les assassiner pour assener le dernier coup franc avant de leur voler la couronne. Cette couronne si hypocritement méritée, si hypocritement arrachée des mains d’autres. Et Isaure espère peut-être enfin pouvoir faire opérer un changement. Elle n’est pas reine, ne le sera jamais, la place d’impératrice n’étant qu’une belle illusion, un souhait, une vengeance. Mais la princesse est épuisée, épuisée de cracher son poison, de détester et de haïr. Elle veut enfin pouvoir utiliser toute cette énergie gaspillée dans quelque chose qui compte, quelque chose qui fait sens. Elle ne cherche pas à abolir la monarchie, ni à faire tomber son nom, mais au contraire s’ouvrir à de nouvelles frontières. Ni un ange, ni un enfant de cœur, la cassure du lien qui la liait à Weiss, à sa Mêlée lui a fait voir une perspective tout à faire différente, tout à fait fascinante. Ils méritent plus. Le monde entier mérite bien plus, et si quelqu’un tentait peut-être enfin de lier les bouts, les développements opèreraient. La guerre cesserait de les déchirer, et le royaume, dans une naïveté presque accablante, retournerait dans une paix voulue.
Elle réfléchit parfois la nuit, s’étonnant à ne plus observer ce plafond blanc avec rage et haine. Si dans son cœur la colère subsiste toujours, une paix intérieure s’y est pourtant glissée. Elle comprend enfin que malgré les actions de ses bourreaux, malgré la torture, malgré le cœur brisé, malgré l’impression d’avoir été trahi à de nombreuses occasions, elle a évolué, elle a changé. Elle est devenue plus qu’une simple vengeance, elle est devenue bien plus qu’une Harpie, qu’une âme vengeresse avec pour seule ambition de terrer à feu et à sang le palais, la terre toute entière. Elle a grandi Isaure alors qu’elle a ôté sa première vie, alors qu’elle, inévitablement, vu la vie s’échapper des yeux de sa mère. C’est cruel de croire qu’en gommant Camilla de l’équation, elle a enfin su se trouver. Parce que la seule plaie qui n’a jamais su se refermer, c’était le manque d’amour d’une mère, d’une figure maternelle qui ne l’a toujours que méprisé. Et même dans ses dernières paroles Camilla l’a insulté, et même dans ses dernières paroles elle a sous-entendu sa déception ; et Isaure a cauchemardé de finir comme elle, et c’est dans cette vile illusion qu’elle a décidé de changer. Parce que Isaure était à quelques bribes de devenir comme cette mère qu’elle a tant détesté, elle allait devenir l’antithèse de ses réels souhaits. Isaure ne sera jamais plus l’innocente princesse, elle ne sera jamais plus un ange ou la naïveté même, mais elle se refuse d’être un monstre, elle se refuse de tuer pour atteindre son sommet. Alors qu’elle est noyée dans ses pensées, elle entend à peine la porte de ses appartements s’ouvrir. S’attendant à y voir son frère, elle ne sait cacher l’étonnement peint sur son visage alors qu’elle reconnaît la silhouette de Naos. Naos. Une bien vile distraction, une jolie illusion, une entité qui fait bondir le cœur dans sa cage. Se mordant l’intérieur de la joue, elle va à sa rencontre, incapable d’effacer de sa mémoire, la dernière fois qu’ils ont partagé cette chambre. – Il parait qu’une princesse prisonnière d’une tour à besoin d’être sauvée ? – Ses sourcils se haussent alors qu’elle ne saurait dire s’il est sérieux ou s’il est venu pour la tourmenter une dernière fois ; Puis elle se souvient de ce que Cal lui a avoué. Oona est morte, sa cadette, la prunelle de ses yeux, une des raisons de toutes ses actions. Elle voudrait pouvoir lui prendre la main, la serrer fort, et lui dire que malgré tout, malgré les années à le détester si vaillement, malgré ses actions, malgré tout ce qu’il a pu faire, il est quelqu’un de bien ou une nuance de ce mot. Il est quelqu’un de compromis, d’un peu détruit, mais Isaure n’a pas à juger, n’a plus à hausser un sourcil. Elle a mis derrière elle toutes ses querelles, et si elle n’est pas encore prête à lui dire qu’elle l’exempte de ses péchés, qu’elle lui pardonne enfin de sa terrible trahison ; il n’est pas un monstre, il n’est pas l’homme qu’il pense être. Parce que bien malgré elle, bien malgré tout, elle le connaît, et il pense probablement que c’est sa faute, il pense probablement qu’il est la cause de cette mort. Et si Isaure ne sait lire dans ses pensées, elle ne peut qu’imaginer le champ de bataille qui y règne, elle ne peut imaginer que la peine et la douleur. Il passe son sac par-dessus son épaule et semble y chercher quelque chose, alors qu’elle dépose délicatement ses mains sur ses hanches, et ne donne en guise de réponse qu’un léger haussement de sourcil. – Je pars ce soir et.. – Elle ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Elle ne sait pas même quoi dire. Prévisible peut-être, maintenant que l’oiseau est libre de ses chaines, qu’il s’en aille, refuse de revenir ; peut-être que Weiss a pensé faire la même chose. Partir pour ne jamais revenir. – Je t’emmène avec moi. – Elle sursaute aux mots si timidement répliqués. Elle ne s’attendait à rien, mais très certainement pas à ça. Perplexe et alarmée, elle s’avance vers lui, tentant tant bien que mal de faire fondre un sourire franc sur ses lèvres endolories. – Je m’attendais à tout sauf à ça. – Elle préfère ne rien dire, ne rien faire, rester vague, ne pas exprimer le refus qu’elle devra lui offrir en guise de pardon. – Je présume que tu as parlé à mon frère. J’espère que tu ne l’as pas trop amoché. – Elle dit ça sur le ton de la rigolade, même si le cœur n’y est pas. – Je comprends que tu veuilles partir Naos. J’ai appris pour Oona. Je suis terriblement désolée, je ne saurais pas même imaginer comment tu dois te sentir, mais.. – Elle marque une pause, bien consciente de la maladresse de ses mots. – Mais j’espère que tu sais que ce n’est pas ta faute et que d'après ce que tu m'as raconté, ta soeur t'aimait énormément et ne voudrait pas que tu.. que tu fasses des choses impulsivement et dangereuses pour ta santé. – Elle expire, elle n’est pas dans sa bulle de confort, elle en est sortie et s’y sent terriblement mal. – Je comprends que tu veuilles partir, mais je dois rester ici. – Parce que c’est sa place, parce qu'elle n'a pas encore eu le temps d'écrire la fin de ce chapitre. Et même si ça la tue de dire non, et même si ça lui crève le cœur, elle sait au fond, que c’est la bonne chose à faire ; même si, bien malgré elle, une petite part espère peut-être qu’il insiste, qu’il l’emmène, lui prenne la main et la fasse échapper loin, si loin de cet enfer.
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MessageSujet: Re: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyLun 11 Déc 2017 - 21:17


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Le naufragé s’était échoué chez l’insaisissable prêt à s’immoler au feu d’espoirs inatteignables. À porter cette étincelle, entretenir un brasier qui brûlait froid, le mêlé en avait consumé ses prunelles, le fond de son regard rien de plus qu’une plaie par laquelle le firmament refusait de couler. S’infiltrer chez l’Oshun n’avait pas été le plus compliqué pour le Jagger. Avant même de passer sa porte, il savait cette mission mortifère. Pourtant, incapable de résister à la tentation, il s’était cramé les ailes à vouloir espérer la seule personne dans sa vie qui restait une lumière. La nuit s’était posée sur la chair du brun, abandonnant à ses veines la froideur d’un carmin qui ne portait plus rien, pas même une étincelle de vie. Forcé de s’astreindre à sa gravité, convoitant une douceur qu’il n’avait jamais méritée, Naos savait qu’il n’avait pas le droit d’espérer la divine. Il savait que rien ne rachèterait les fautes qu’il avait commises à l’égard d’Isaure, leur amertume lui rongeant les bronches alors qu’il s’empalait un peu plus sur la lame d’idéaux désabusés. Toutefois, aveugle à ce grondement lui traversant la chair, il espérait pouvoir porter un peu de sa lumière. Pouvoir s’ouvrir les veines pour qu’elle s’infiltre en son âme comme le seul mal capable de lui faire du bien. Isaure avait été une erreur. Le mêlé le savait déjà le jour où il l’avait rencontré. Forcé de contempler le carambolage, saignant ses artères pour sanctifier le mal qu’il avait semé, l’idiot ne changerait rien à ces années de souffrance le tourmentant encore à cet instant. Incapable de résister à la belle, il avait fini par tomber dans ses yeux, s’écrasant à ses pieds comme le dévot qu’il était face à la divinité souillée par ses maux.
Forçant une comédie ne lui séant pas au teint, ses yeux étaient fous alors que sa chair douloureusement blafarde. Son cœur portait le deuil comme une fièvre refusant de se briser. Il sentait brûler en lui le mal d’une perte qu’il n’accepterait jamais alors que s’ébranlant avec toujours plus d’acharnement il prétendait ne pas choir. Dans le fond, Isaure ne méritait pas ça. Elle ne méritait pas cette conversation à sens unique, ces mots échangés pour évincer un silence qui sonnait faux. Pourtant incapable de penser à quelqu’un d’autre que sa personne, le brun souffrait un égoïsme l’ayant déchiré depuis sa naissance. Il n’était pas juste que les femmes de ce royaume se retrouver à rapiécer les hommes partis au combat. Il n’était pas juste qu’il lui demande de partir avec lui quand il ne lui avait offert aucune raison de rester autrefois. Repoussant toute rationalité, le Jagger se perdait dans ses propres songes alors que la mécanique de son esprit ankylosée se brisait sur d’autres équations insolubles. Il lui avait tendu sa main, il lui avait tendu ce cœur incertain peinant à battre en sa cage thoracique. Il lui tendait tout ce qu’il lui restait, à cet instant prêt à se rompre entre ses doigts si elle le voulait. Bien que ses mots apparussent assurés, tranchant douloureusement avec le trouble lui délavant le faciès, le brun n’était qu’un homme fait de papier. Il attendait d’être balayé par le vent. Balayé par des mots qu’il ne savait comment accepter, lui qui ne pouvait contempler le refus de la seule personne qu’il ne souffrait pas à cet instant. Parce qu’elle était l’unique. Elle était la seule dont l’image ne lui invoquait ni rage ni tourment. C’était une douce ironie pour celui ayant maudit la vie de cette enfant. Une triste ritournelle le ramenant toujours à la belle quand il prétendait être pris par le temps, pris par ses idéaux à la noblesse périmée. Désormais, il était porteur de drapeau, forcé de contempler les oripeaux d’une cause l’ayant laissé seul au plus profond de sa chair. Il voulait juste gouter un peu de sa lumière. Il souhaitait juste la porter dans son cœur comme un talisman, juste le temps que le ciel se lève en ses veines et que l’ébène le libère de son châtiment.
Les traits crispés, Naos n’essayait même plus d’adoucir les émotions dégoulinant le long de son faciès alors qu’Isaure ouvrait enfin les lippes. La juvénilité sacrant le visage de l’homme endurci par la vie, c’était un livre ouvert qui s’affichait devant la princesse. Un livre aux pages écornées, l’échine brisée par des années à porter une histoire trop lourde pour sa reliure. Un livre dont le propriétaire s’empressait de lire le dernier chapitre, redoutant une fatalité attendant de le faucher. La douceur d’Isaure était un concept étranger pour celui qui avait passé sa vie à la disputer, à lacérer sa chair alors qu’elle lui labourait la carne. La mécanique de son cœur usé ne s’était toujours pas remis des instants de grâce passée entre ses draps, cette passion-là une violence au goût d’infini pour celui incapable d’aimer autrement qu’aigri. L’évocation de Cal glaça le sang dans les veines du Jagger, ce dernier essuyant le ton badaud de la princesse comme si ce n’était rien qu’une autre des gifles qu’il avait méritées tant d’années plus tôt. Qui avait décidé que le mêlé n’était pas celui ayant fini amoché ? Pauvre estropié forcé de fuir les appartements d’un homme qui ne fut jamais vraiment son ami, d’une moitié de son âme qui ne serait jamais son frère. La mâchoire crispée, le cœur s’écrasant avec moins de vigueur contre les côtes formant sa cage, ses prunelles délavées portaient bien mal la peine ne demandant qu’à lui échapper. Cet éclat de souffrance ne demandant qu’à éclater entre leurs doigts, se faisant rage car cette émotion là restait toujours préférable à ce tas informe le détruisant en dedans.
Le nom d’Oona était une violence que Naos n’était pas encore apte à subir. Reculant d’un pas, bête blessée cherchant à fuir les griffes lui lacérant la chair, il regardait l’Oshun comme si cette dernière portait la missive l’ayant réduit à l’état de poussière. Le Jagger n’avait plus rien d’une étoile, son éclat faiblissant sensiblement alors que ses traits défaits portaient bien mal les étendues de ce mal le figeant à cet instant. Il pouvait sentir en lui la rage croitre, prendre toute la place au point qu’il ne pouvait plus respirer que lourdement. Haletant, forcé d’écouter les propos d’une personne qui ne comprendrait jamais vraiment, il sentait les tremblements prendre sa chair alors que le mobilier l’entourant grondait tous ces mots qu’il ne saurait jamais comment prononcer. La respiration courte, les prunelles dilatées, il posa une main sur la pièce de mobilier la plus proche cherchant à adoucir la peine d’un cœur gémissant. Le brun tremblait, s’ébranlait comme une feuille portée par le vent alors que la pièce autour de lui s’agitait au rythme de son tourment. Naos souffrait. Il mourrait en dedans. Il voulait pourtant pas faire souffrir, contemplant la pièce s’agiter autour de lui alors qu’il s’accrochait désespérément aux rémanences de son contrôle. « Tu sais pas, Isaure. D’accord ? T'as aucune idée de quoi tu parles! » Sursautant, son corps entier bondit alors que le verre éclatant à l’autre bout de la pièce créa un bruit lui retournant les entrailles. Fébrile comme il ne l’avait jamais été, l’homme était une blessure refusant de se refermer. L’air lui manquait, la carne s’ébranlait et il ne savait comment faire pour garder en lui les fragments brisés de ce qu’il était. « Elle est morte. C’est passé. Qu’est-ce qu’on s’en fou de ce qu’elle souhaite là où elle est ? C’est pas comme si elle pouvait encore souhaiter quoi que ce soit ! » L’amertume s’était ancrée dans sa chair, dégoulinait de ses mots alors qu’entre deux inspirations inégales il crachait une hargne tournée envers sa propre personne.
La culpabilité lui brisait l’échine alors que les mots de la belle ricochaient dans les tréfonds de son crâne. Toutes les choses qu’il avait faites, les erreurs commises, les tentatives manquées. Il pensait à l’adolescent blessé, celui qui s’éleva contre l’univers l’arrogance pour tout poing armé. Il pensait à la gamine perdue dans son ombre, existant comme elle pouvait en endiguant la rage de son ainé. Sans un bruit, quelques babioles gisant au sol, la pièce avait cessé de s’ébranler, ne laissant derrière qu’un homme incapable d’arrêter de trembler. Ses lippes s’étirèrent, pourtant il n’y avait que la tristesse qui étirait ses lippes : « Y avait que toi… » Reposant l’entièreté de son poids sur ses guibolles tremblantes, il s’avança vers son sac comme si c’était la seule bouée de sauvetage l’éloignant de la noyade à cet instant. L’amertume s’était transformée en regret et la tristesse s’était travestie en l’ersatz d’un amusement froid que le brun ne ressentait pas. « C’était la seule chose impulsive qu’elle m’enjoignait de faire. Encore et encore, quitte à ce que je m’en mordre les doigts. Elle était naïve, foutue rêveuse qui croyait que c’était le grand amour. Regarde où ça t’as mené. » Récupérant ses affaires, soldat préférant partir au front que d’affronter les fantômes en son foyer, sa voix était défaite de toute chaleur. « Regarde où ça me laisse-moi. Foutu idiot venu se ridiculiser. »
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Dernière édition par Naos Jagger le Mer 13 Déc 2017 - 23:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyLun 11 Déc 2017 - 22:36


FOLD DOWN YOUR HANDS GIVE ME A SIGH PUT DOWN YOUR LIES LAY DOWN NEXT TO ME DON'T LISTEN WHEN I SCREAM BURY YOUR DOUBTS AND FALL ASLEEP FIND OUT I WAS JUST A BAD DREAM LET THE BED SHEET SOAK UP MY TEARS AND WATCH THE ONLY WAY OUT DISAPPEAR DON'T TELL ME WHY KISS ME GOODBYE FOR NEITHER EVER NOR NEVER GOODBYE NEITHER EVER NOR NEVER GOODBYE

Naos. Un cauchemar plus qu’un prénom. Une entité qui l’a dérouté à mainte et mainte reprise et pourtant contre son jugement, contre tout ce qui n’a jamais été logique, elle le laisse entrer et déposer à son passage des débris de pots cassés, jamais vraiment rafistolés. Parce que Isaure ne saurait l’oublier, si dans le cerveau ne martèle que l’idée de le faire, de se désintoxiquer de son toucher, elle s’en sent incapable. Et pour la première fois depuis bien des jours, elle se sent vivante, vivante et surtout stupide. A quoi bon enfoncer le clou dans la plaie, une plaie béante. A quoi bon lui dire pardon, lui dire non, à quoi bon briser l’animal, alors que dans ses yeux elle y voit déjà la déchirure ? Contre son jugement, contre le tout qui s’est formé dans sa gorge, elle ne sait réprimander cette onde de pitié, alors que c’est probablement la dernière chose dont il a besoin, qu’il a envie de voir miroité dans ses iris. Mais Isaure ne sait faire autrement, et elle se demande à quel point dans le temps elle a senti ses sentiments changer, elle a troqué sa rage et sa colère contre une chose, un chaos indéniable qu’elle ne saurait décrire, si loin, si éloigné de cette haine palpable. Elle a tant détesté, mais c’est peut-être l’épuisement qui l’a anéanti, qui l’a résigné à arrêter, à faire face à la vérité, une réalité si prévisible. Naos il s’est ancré dans les cordes de son âme, et après y être entré, il n’en est jamais sorti. Comme marquée au fer, l’ancienne Isaure et la nouvelle Isaure, cette misérable copie d’une fille innocente devenue affranchie, détiennent en leur sein un seul et même point commun : la faiblesse que représente la biche égarée face à leurs yeux. Parce que Naos n’est qu’un mirage, un garçon qui recule, qui ne contrôle plus rien. Elle le voit, qu’il a perdu la tête, qu’il a perdu la raison, et peut-être qu’à la pitié se mêle un sentiment d’empathie. Parce que dans ce chaos elle se reconnaît enfin. Dans la perte de tout, dans la tragédie qu’est cette enfoirée de vie, elle s’y revoit, mêlant ambitions et rêves dans un jeu qui s’est épris de son cœur avant de lui retomber si violemment dessus. Elle ne saurait pourtant quoi dire, quoi faire pour apaiser ses maux, n’ayant pas trouvé un antidote à ses propres plaies. Elle voudrait pouvoir glisser une main dans ses cheveux et lui dire que même si le monde semble écroulé, que même si le monde est noir et sombre, que même si l’espoir s’est éteint et que rien ne semble faire sens, avec le temps peut-être, le deuil sera bouclé et plus appréhendé. Mais c’est trop difficile que de laisser ces pathétiques mots passer le pas de sa bouche. Parce que qui est-elle pour lui gronder une philosophie de la vie qu’elle n’a elle-même jamais assimilé ? Elle se souvient de la mort de son père, de la rage et de la tristesse dans son cœur, alors que papa l’avait quitté pour toujours. Elle se souvient alors avoir maudit la terre toute entière, s’être donnée un moment de répit dans cette image angélique qu’elle reflétait pour pleurer cette figure paternelle tant aimée. Mais quand est-ce que Naos se donnera le bénéfice du doute ? Quand est-ce qu’il se donnera l’opportunité d’un répit mérité ? Jamais probablement, car ce mot n’appartient pas à son vocabulaire.
Et elle parle, elle parle comme si elle savait, comme si elle comprenait, et un filament peut peut-être, mais c’est maladroit, si mal exprimé, si mal expliqué. Parce qu’elle ne sait être douce, elle a oublié la notion, elle a oublié le mot. Elle a oublié comment être humaine, elle a oublié l’empathie. Elle a tout oublié, et elle prie, elle prie qu’il comprenne à quel point elle est désolée, ô combien elle tient à lui, malgré ses frasques, pour tenter de lui en parler. Mais là encore une fois, la bouche nouée, les lèvres scellées, de ses lippes ne sortent qu’un carnage ineffaçable. –  Tu sais pas, Isaure. D’accord ? T'as aucune idée de quoi tu parles! – Il n’a pas tort, mais elle ne peut s’empêcher de sursauter au vol d’objets. Elle a presque oublié les effets néfastes du virus, cette terrible tragédie. Elle aurait presque oublié la peine dans son cœur, le manque d’une seconde moitié, à présent effacée. Et elle voit la détresse du garçon dans ses yeux, sans pouvoir l’atteindre, sans pouvoir le toucher là où elle l’a si violemment cassé. Elle n’aurait jamais dû aborder ce sujet, elle n’aurait jamais dû avoir la prétention de savoir, de pouvoir faire sens. Elle aurait dû se taire, ne rien dire, et cacher dans ses silences, un pardon discret, effiloché. – Elle est morte. C’est passé. Qu’est-ce qu’on s’en fou de ce qu’elle souhaite là où elle est ? C’est pas comme si elle pouvait encore souhaiter quoi que ce soit ! – Rationnellement il a raison, une vérité amère, absurdement réelle. Elle ne saurait le contredire, elle ne saurait lui dire qu’au final, même si Oona n’est plus là, ça compte toujours. Parce que ça serait cracher sur son souvenir que d’ignorer ce qu’elle représentait. Mais les lèvres sont fermées, pas prêtes encore une fois à le frustrer, à lui faire du mal. Dans son manque de tact, elle n’a réussi qu’à briser une énième partie de son être. Il semblerait qu’elle a oublié le contact humain, son contact à lui, que dans sa sauvagerie, elle n’a jamais réellement su poser les mots pour le garder auprès d’elle. – Y avait que toi.. – Elle lève les yeux curieusement. Elle. Elle avale difficile la salive qui s’est nichée dans sa bouche dans son silence, dans son mutisme. Alors qu’il se retourne dans le vestige d’objets qu’il a fait dégringuoler à la volée, pour attraper son sac. Et probablement fuir, encore une fois. – C’était la seule chose impulsive qu’elle m’enjoignait de faire. Encore et encore, quitte à ce que je m’en mordre les doigts. Elle était naïve, foutue rêveuse qui croyait que c’était le grand amour. Regarde où ça t’as mené. – Et c’est la première fois qu’elle entend cette histoire, qu’elle y lit entre les lignes, ce qu’elle aime nier si ardemment. Le grand amour. Au moins une y aura cru, au moins une aura poussé l’impossible au possible. Isaure hausse un sourcil, incapable de cacher sa surprise. –  Regarde où ça me laisse-moi. Foutu idiot venu se ridiculiser. – Et c’est une vérité immuable, ils sont stupides et ridicules, ils sont à des années-lumière de leur première rencontre, de leur dernière rencontre. Ils sont dans un tas de chaos qui les habite, ils sont ce qu’ils sont, brisés, cassés, déchirés ; mais vivants. Et si elle pouvait, elle l’attraperait, lui dirait mot pour mot, lui donnerait toutes les raisons du monde pour qu’il reste, qu’il ne fuit pas. Qu’il reste ici, qu’elle puisse s’assurer que les vœux et les souhaits d’Oona soient enfin exhaussés. Mais Isaure n’est pas aussi brave, Isaure est trop fière et particulièrement têtue, têtue même dans la tragédie d’une vie perdue. Elle se contente de l’observer, avant de s’avancer vers son sac et d’y poser un pied provocateur à son sommet.  – Je n’ai pas la prétention de croire pouvoir comprendre une minuscule parcelle du mal que tu dois ressentir. Mais tu n’es pas obligé de faire face à cette tragédie seul Naos. – Elle marque une pause, inapte à respirer ou même bouger. – Tu n’es pas seul. – Un fait avéré. Et même s’il ne veut la croire, elle le sait. – Et je.. – Elle ne sait quoi dire, quoi faire, elle a peur de le laisser filer entre ses doigts, elle a peur de le chasser, d’être trop brusque. – Tu n’es pas en train de te ridiculiser. Crois-moi, je partirais avec toi si seulement je le pouvais. Mais si ta place est ailleurs, la mienne est ici. – Elle s’approche, et lui touche le bras si délicatement. Isaure souhaite qu’il reste. Il n’a pas le droit de partir, pas maintenant, plus jamais. – Il était temps que tu viennes me sauver de ma tour, même si c’est quelques années trop tard. – Elle se racle la gorge. – Je suis désolé, je ne voulais pas enfoncer le couteau dans la plaie. Mais reste encore un peu. – Tu ferais ça pour moi hein ? Alors qu’elle enroule ses doigts autour de son bras.
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MessageSujet: Re: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyMar 12 Déc 2017 - 21:02


 
please put me to bed and turn down the light
Isaure & Naos

 
«  fold down your hands give me a sigh put down your lies lay down next to me don't listen when I scream bury your doubts and fall asleep find out I was just a bad dream let the bed sheet soak up my tears and watch the only way out disappear don't tell me why kiss me goodbye for neither ever nor never goodbye neither ever nor never goodbye »
Dans ce chaos lui emplissant les bronches, ce naufrage se déroulant en son poitrail, Naos avait oublié ce que ça faisait de ressentir autre chose que de la haine. Cette émotion brûlante qui lui consumait les paupières, l’avait empêché de dormir alors que la fièvre le tourmentant il imaginait sa cadette à ses côtés. L’imaginait retourner le couteau dans la plaie parce qu’il ne pourrait jamais saigner assez. Pas quand elle était partie. Pas quand elle avait disparu. Surtout pas quand il avait promis de la protéger du monde et qu’au final c’était de lui-même qu’il aurait dû la protéger. De ce cirque l’entourant, ces intrigues politiques le noyant dans leurs eaux sombres alors que de l’autre côté de ces murs la vie filait. Alors que personne ne l’attendait.
Le Jagger luttait contre l’écho ricochant en sa chair, explosant sous son crâne. Il comblait le silence pour ne pas affronter ce bruit, affronter ce cri lui lacérant les tympans alors que son sang grondait. Tremblant comme une feuille, le brun était un homme ficelle effiloché. Chacun de ses brins tirés aux quatre vents alors que son cœur se détricotait. Il ne lui restait pas grand-chose à quoi se raccrocher, plus personne vers qui se tourner pour faire autre chose que souffrir. L’animal était blessé, aveuglé par l’étendue de la plaie et, pourtant, il reposait aux pieds de la princesse comme un clébard prêt à mourir pour elle. Le Jagger avait passé tant de temps à la faire souffrir, il ne savait plus désormais que faire à part la protéger. Alors, tel un molosse prêt à crever, il hurlait à la divine ces vérités qu’il portait dans le sang. Cette réalité l’ayant tourmentée tant de temps durant. Ces mots qu’il ne savait même pas porter entre les côtes. Le cœur en lambeau, l’âme au charnier, il n’avait plus de raison de protéger cette chair du mal qui l’attendait. Plus de raison de se protéger de la blonde, pas quand elle était l’issue qu’il espérait. Une fin à la hauteur de sa course effrénée contre la vie. Une fin où, le cœur en éclat, il n’y aurait plus d’encre à faire couler sur le papier alors que l’étoile qu’il était s’éteindrait entre ses bras.
Le mêlé avait le cœur à la fuite. Le cœur défait face à la lutte qu’il était. De sa lassitude, l’homme avait fait un manteau, le poids de l’étoffe lui brisant le dos alors qu’il cherchait à rajouter à son fardeau une besace dont le vide l’écrasait. La princesse aussi le laisserait seul, incapable de suivre l’homme dont la procession de fois serait un carnage. Malgré lui, le brun n’avait pas la force de poser ce poids sur les épaules de la blonde, lui imposer ce parcours-là quand lui-même ne savait pas où il irait. Il n’avait plus le courage de vivre dans sa tête, de se bercer d’illusions pour adoucir un présent immonde. Abattu, il pouvait sentir ses côtes s’affaisser sur le néant lui rongeant le thorax, ce vide qui prenait toute la place et qui menaçait de l’avaler. Ses idéaux s’étaient étiolés, ses belles paroles avaient perdu de leur éclat. Ne lui restait que les oripeaux déchirés d’une cause qui ne lui survivrait pas. Incapable de rester en place, de reposer ses os fatigués, il se laissait porter par le mouvement. Porter par cette urgence qui le poussait vers l’avant, vers l’ailleurs. Vers des possibles possiblement meilleurs quand le présent était limpide, insipide, douleur. C’était sans compter l’effronterie de l’Oshun, cette arrogance qui autrefois le faisait rager et maintenant étirait ses lippes dans ce qui aurait dû ressembler à un sourire délavé. Les yeux glissant le long des traits de la belle, l’émotion dévalant de ses prunelles sans que l’eau en ses yeux n’accepte de retourner à la mer, il contemplait la porte en son dos sans savoir que faire.
La mâchoire crispée, les traits durcis par des vérités qu’il ne pouvait accepter, Naos avait des lames de rasoir lui lacérant la gorge, l’empêchant de parler. Il avait ce trop-plein d’émotion qui lui écrasait le thorax et le rendait incapable de respirer. Les yeux plantés dans ceux d’Isaure, il sentait son masque s’effriter alors que ses mots s’invitaient en son crâne. Le mêlé était hanté par des paroles qu’ils n’avaient pas prononcées. Toutes ces promesses qui s’étaient effacées, se noyant au fond de leur carne alors qu’elles ne demandaient qu’à être crachées à tout vent. Il était hanté par une femme, le soleil coincé dans la chevelure, qu’il avait tant tenté de briser qu’il avait fini par être celui la carne ouverte et le cœur écrasé. Il était hanté par tout ça. Une vie qu’il n’avait pas vécu. Un homme qu’il n’était pas. Et sa carne grondait, son cœur, piteux aléa mutilé s’écrasait sur les barreaux d’une cage qu’il ne pouvait plus supporter. Même si la douce s’était approchée avec précaution, son parcours jusqu’au ténébreux une ascension périlleuse, il ne la voyait pas. Pas vraiment. Il sentait juste ses mots s’ancrer profondément en dedans, poussant au silence celui qui n’était que bruit. Il aurait tant aimé que sa place soit en cet endroit, cette prison de marbre où les cœurs s’éteignent. Parce qu’alors sa place aurait été avec elle. Et alors, peut-être que sa solitude aurait été plus sereine.
Frémissant au contact de l’Oshun, malgré lui le brun se retrouva surpris par son contact. Cette douceur avec laquelle elle le manipulait de ses doigts, craignant qu’à trop l’agiter il finirait par se briser. Dans le fond, c’était ce qui finirait par se produire, l’homme une pièce fendue par le temps qui finirait en éclats. Incapable de supporter la douceur de la belle, il baissa les yeux alors qu’elle ravivait à sa mémoire d’autres fautes qu’il avait commises. Surpris plus encore par ses mots, ce fut des prunelles trop pleines d’eau qu’il posa sur Isaure alors que cette dernière s’accrochait à lui de peur de le voir emporter par le vent. Les lèvres tendues par une allégresse ombragée par la douleur l’étreignant, c’était un faciès marqué par la tristesse qu’il dévoilait alors que sa voix se brisait : « Tu veux que je reste ? » Ses mots portaient toute l’incrédulité qui croissait en l’échine du Jagger. Ses doutes lui rongeant son habituelle arrogance émaciée alors que le souffle court il peinait à assumer le brulant de ses songes. Déchiré entre ses désirs, ses craintes et ses regrets, il contemplait la princesse et cette issue de secours résidant en son dos. Aspirant à l’amnistie, il savait ne pas pouvoir trouver le sacre de sa peine en ces lieux ayant ouvert ses veines. Il avait besoin de traverser des kilomètres, dénouer les nœuds dans sa tête en parcourant ce pays jusqu’à ses frontières, se gorgeant de cette vague mortifère et de ce carmin ne demandant qu’à couler sous ses doigts. Il avait besoin de temps et d’espace. Pourtant, il avait besoin d’elle sans savoir comment, sans comprendre pourquoi. « Je voudrais rester ici. Juste ici. » Dans cette pièce à l’abri du monde, à l’abri de cette réalité implacable et de l’immonde d’une vie ne s’arrêtant pour personne. Il voulait rester avec elle. Afin de la désarmer, de la défaire, de graver en sa propre chair le moindre de ses secrets.
Les yeux se posant sur la pièce perdue au désordre de son manque de contrôle, le brun prit une longue inspiration douloureuse. Emplissant ses bronches jusqu’à l’éclatement alors qu’il essayait de trouver le courage de rester. Le courage de se défaire de cette peur qui le figeait, la douleur lui tourmentant la chair sans jamais s’arrêter. Posant sa main sur celle d’Isaure, il avait pas la force de la prendre dans ses bras. Trop terrifié qu’à s’accorder ce réconfort-là il finirait par la briser. Tout ce qu’il tenait proche de son cœur finissant par voler en éclats. Il voulait lui éviter ça à la douce, il voulait juste la protéger de ces mains et du chaos croissant en son carmin. Il lui avait fait du mal déjà trop de fois. « Je suis désolé pour ta chambre. Je contrôle… Rien. Je contrôle plus rien. » Surtout pas cette vie qui lui filait entre les doigts alors que le carmin lui recouvrait les iris, un besoin de justice lui délitant l’encéphale. Déglutissant péniblement, il baissa les yeux alors que de sa main libre il ébouriffait sa crinière. Il aurait voulu qu’elle le prenne dans ses bras, qu’elle le protège de ses pensées mortifères. Sauf que le mal était là, rongeant son crâne sans qu’il ne puisse lutter. Humectant ses lèvres, Naos resserra un peu plus sa prise sur la main de la belle alors qu’il ouvrait la bouche sur des mots dont l’ampleur lui lacérait les lèvres. « Je l’ai jamais dit à personne, même pas à Oona. Je suis sur qu’Echo savait, elle doit rire si fort à cet instant. » La voix rien de plus qu’un souffle ténu, il lui offrit à voir ses prunelles déchirées par les embruns alors que l’émotion lui nouait la gorge. « Je crois que ça fait longtemps que je suis amoureux de toi, princesse. Et je regrette. » Tellement de choses pour lesquelles il n’avait pas de mots. Tellement d’actions portées à son égard qu’il ne pourrait jamais réparer. Il l’admettait enfin et, au lieu de se sentir soulager, il pouvait sentir en dedans de sa chair l’obscurité s’éveiller. Butant sur les propos d’Isaure, suffoquant sur leur portée l’écrasant, un sourire larmoyant lui déchira le faciès alors qu’il souffrait l’ersatz d’un amusement malsain teintant sa voix : « Je dois vivre avec ça. Avec tout ce que j’ai fait et avec ce qui m’est arrivé. Lui est arrivé. Je dois vivre seul avec ça. » Et ça le tuait. Ca le tuait au point qu’il savait pas quoi faire de lui. Au point qu’il s’ouvrait la carne pour montrer à l’Oshun tout ce qui se cachait à l’abri des regards, silencieusement coincé en sa carne et que personne ne pouvait voir. Ca le tuait au point qu’il souhaitait juste la libérer avant qu’il ne reste plus rien de lui. Avant qu’elle puisse l’annihiler. Il n'appartenait qu'à elle de le briser dorénavant.
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MessageSujet: Re: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyLun 22 Jan 2018 - 0:31


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Isaure c’est un trop plein d’énergie et d’émotions. C’est un pot cassé, des brèches esseulant le sol si péniblement, avec des mains maladroites qui tentent de tout recoller. De tout réparer ; mais rien n’est réparable, tout est irrécupérable. Et pourtant, elle s’étonne encore parfois à ressentir quelque chose, à être vivante, à être éprise d’une adrénaline constante, parce qu’elle n’a plus envie de broyer du noir, de pleurer, de crier, elle veut agir et à partir de là, tout semble s’être reconstruit. De l’espoir, des doutes aussi, mais un quelque chose, un truc illuminé dans le torse qui lui crie d’avancer, qui lui crie de marcher, de courir et de ne jamais se retourner. De faire volte-face au futur, et d’envoyer valser le passé. D’oublier les anciennes rancunes, la rage et la haine, parce que ce sont des émotions qui l’accablent, qui la rendent incapable. Rêveuse, ambitieuse, mais vaine, des idées vaines qui n’auront que provoquées la chute d’autres. Et maintenant qu’un frère la hait, l’autre l’affectionne enfin. Et même si dans la poitrine un trou s’est formé, là où autrefois elle savait Maven fidèle, à présent un autre tunnel a retrouvé un peu de lumière. Un jumeau auquel elle est à nouveau liée, une évidence, une chose naturelle. Et puis l’histoire d’un amant, d’un premier amour tant détesté, qui revête face à elle une ribambelle de questions, de réponses jamais réellement données ou énoncées. Des interrogations, mais une affection trop plausible, trop normale, trop affectueuse, qui s’évertue à venir ternir ce qu’elle construit depuis tant d’années. Elle aurait voulu, encore il y a quelques mois, le voir tomber, s’écraser à ses pieds, lui demander frénétiquement pardon, s’excuser et lui promettre une allégeance avant qu’elle lui assène le coup fatal. Mais finalement, peut-être était-ce là aussi un énième mensonge, peut-être qu’au fond le mental dit d’acier a toujours voulu voir Naos à ses côtés, pas en tant que laquait ou valet, mais en tant qu’égal. En tant que moitié. Dans le toucher de ses doigts elle retrouve parfois le frémissement d’un passé, d’un autrefois si magnifique, si paisible, et elle reconnaît en cette mémoire trompeuse, un certain moyen de s’échapper d’un présent monotone. – Tu veux que je reste ? – Qu’il lui demande, alors qu’elle arque un sourcil. Elle se demande parfois ce qu’ils auraient pu être si réellement elle n’avait pas changé, s’il ne s’était pas moqué d’elle. Si finalement, tout ce conflit n’aurait jamais été et qu’ils auraient eu une vraie chance à l’amour. Peut-être qu’il ne se serait jamais intéressé à elle, peut-être qu’ils seraient passés l’un à côté de l’autre sans daigner se regarder. Et ça la fait un peu rire, parce que peut-être qu’en s’évitant, ils auraient réussi à être plus heureux, peut-être qu’en se laissant, en évitant de s’accrocher à ce songe, ils auraient trouvé quelqu’un d’autre qui ne les aurait pas rendu aussi fou. – Je voudrais rester ici. Juste ici. – Et son coeur fait un bond dans sa poitrine, alors qu’elle a envie de lui chuchoter de rester, alors, de ne pas partir, de ne pas lui tourner le dos. Pas comme ce reste d’inconscients, qui sont partis, qui ont fui. Isaure il ne lui reste pas grand monde, on lui a arraché sa sœur, son frère, ses amis, et à présent, à présent il ne lui reste qu’une poignée de personnes ; et naos en fait partie. Quand s’est-il immiscé dans sa vie, quand est-il devenu omniprésent ? elle n’en sait rien, n’a peut-être pas envie de savoir. Parce que ça serait avouer une faiblesse, un cœur qui bat, et des sentiments, ces mêmes sentiments qui lui ont, autrefois, fait mordre la poussière.
Il pose sa main contre la sienne, alors qu’elle sent sa peau caresser la sienne, alors que le temps de quelques secondes elle accepte de s’oublier. D’éteindre son venin, cette posture fière et arrogante. Et d’accepter, accepter qu’il y a forcément plus, il y a toujours eu plus et il en est la preuve. Des années durant où elle a essayé d’encager son myocarde, des années durant à détester l’amour ou quelconque émotion. Isaure était froide, à présent, elle se laisse un moment de répit, un instant peut-être où elle saurait montrer à l’Autre qu’il vaut effectivement bien plus qu’il ne le pense, que finalement, il n’y aura jamais d’autre. Qu’il y a eu lui, il y a lui, il n’y aura que lui. Ca fait peur et ça la met peut-être un peu mal-à-l’aise, mais il est temps qu’elle arrête de se mentir, qu’elle arrête de lui cracher à la figure. Au diable les sarcasmes, ce mécanisme de braquage quand il est dans son champ de vision, quand elle sent son aura engloutir la sienne. – Je suis désolé pour ta chambre. Je contrôle… Rien. Je contrôle plus rien. – Et elle rit, elle rit parce que c’est absurde. Absurde de penser à ça maintenant, alors qu’elle n’a également aucun contrôle, sur sa vie, sur ce qui l’entoure, sur son futur et cette satanée destiné qu’elle s’est si vaillamment bloquée. Il serre davantage sa main, alors qu’elle serre davantage son emprise sur son bras. – Je l’ai jamais dit à personne, même pas à Oona. Je suis sur qu’Echo savait, elle doit rire si fort à cet instant. – Elle lève un sourcil, et les yeux vers les siens. Elle ne sait pas de quoi il parle, ni ce qu’il va lui avouer, mais elle sent une bête dans ses entrailles s’éveiller, celle qui attend si impatiemment que les mots dépassent les frontières de sa bouche. Qu’il lui dise peut-être ce qu’elle tend tant à entendre. Mais Isaure se tait, laisse sa langue collée à son palais. – Je crois que ça fait longtemps que je suis amoureux de toi, princesse. Et je regrette. – Et elle s’éloigne un peu, prise de court, tout en anticipant ses mots. En ayant attendu des années entières qu’il lui dise, qu’il lui avoue l’ampleur de ses sentiments ; qu’il tombe enfin véritablement amoureux d’elle, qu’il le lui dise et qu’elle l’envoie balader. Mais la princesse se rend compte, qu’elle n’en a pas la force, qu’elle a gommé cette vengeance de son esprit, en même temps que ses rêves fous, que s’il l’aime, c’est indéniable qu’elle aussi. Et pourtant aucun son ne sort, la langue paralysée, le cœur esseulé, elle ne sait pas quoi dire, ni quoi penser. – Je dois vivre avec ça. Avec tout ce que j’ai fait et avec ce qui m’est arrivé. Lui est arrivé. Je dois vivre seul avec ça. – Et si ce ne sont pas des excuses, c’est un semblant de. Et peut-être qu’elle peut l’accepter, qu’il ne lui dira jamais pardon, qu’il ne se tiendra jamais à genoux face à elle, l’implorant de lui laisser la vie sauve. Parce que ce n’était que des rêves, parce que ce n’était que des illusions, un poison qu’elle s’est nourrie pendant plusieurs années pour tenter de se relever ; et de détester. Parce qu’à l’époque c’était plus simple d’haïr que de tolérer, que de tenter de comprendre ses motivations ou ses ambitions. Encore aujourd’hui elle lui en veut, elle lui en veut terriblement d’avoir joué avec sa tête et son cœur, d’avoir piétiné tout semblant de fierté. Mais elle est apte à lui pardonner, à l’accepter et même l’aimer ; librement, ouvertement. Un doux petit rêve qu’elle partage enfin avec la gamine d’autrefois. Elle s’approche de lui, inconsciente peut-être face à sa perte de contrôle, face à ce pouvoir qui n’écoute que lui-même. Mais elle dépose une main sur son visage, l’autre sur ses épaules, avant de s’approcher et de lui embrasser délicatement la joue droite. – Je ne pensais vraiment jamais entendre ces mots de ta bouche. – Elle s’avance pour lui embrasser le front, se tenant sur la pointe de ses pieds. – Tu n’es pas seul Naos, tu ne l’as jamais été. – Et elle embrasse sa joue droite. Déposant ses lèvres à quelques millimètres des siennes. – Reste, reste un peu plus longtemps, reste avec moi, car seul dieu sait à quel point j’en ai besoin. – Et elle finit par embrasser le bout de son nez. Se décollant un peu de lui, sa bouche se languissant de la sienne. Elle lui sourit. – Oublions le passé, oublions ce qu’il y a dehors, oublions tout simplement. Et tentons de nous aimer peut-être encore pour quelques minutes. – Ce n’est pas un je t’aime, ni une déclaration, c’est une paix, une paix intérieure et une tentative. Une tentative de les guérir.
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MessageSujet: Re: find out I was just a bad dream (naosaure) find out I was just a bad dream (naosaure) EmptyMar 30 Jan 2018 - 12:54


 
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Isaure & Naos

 
«  fold down your hands give me a sigh put down your lies lay down next to me don't listen when I scream bury your doubts and fall asleep find out I was just a bad dream let the bed sheet soak up my tears and watch the only way out disappear don't tell me why kiss me goodbye for neither ever nor never goodbye neither ever nor never goodbye »
Il était des vérités impossibles à porter. Des actions posées que l’homme peinait à assumer. L’échine droite, la bravoure difficilement digérée, le galérien souffrait ces réalités consumant sa carne. Il regrettait ces cicatrices striant sa peau, les marques d’un amour qu’il avait tant tenté d’endiguer alors que son cœur ne battait que pour cet idéal. Dévoilant la chair, exposant le derme, l’animal effaré offrait à voir à sa princesse l’étendue d’une peine à jamais camouflé. Il lui offrait pleine vue sur les vallées de son thorax, cette mécanique instable au centre de laquelle le cœur avait fini par à jamais s’arrêter. Il lui offrait à voir l’immonde de l’homme qu’il avait été, de cet homme qu’il serait à jamais. Pourtant, du bout de ses prunelles, la divine l’absolvait de ses torts, l’enjoignait à la prudence quand égaré il s’élançait des promontoires de sa vanité afin de se sentir vivant. Le naufragé buvait la tasse, refusait l’accalmie quand l’œil du cyclone aurait pu le laver de son infamie.
La fébrilité frappait le Jagger, battait ses rivages alors que tremblant il s’époumonait au silence. Il luttait contre cette tension en lui ne demandant qu’à être libérée, éclater. Les yeux posés sur l’Oshun, Naos se savait chaos et pourtant il ne pouvait l’assumer. Pas devant elle, pas quand dans ses prunelles il trouvait de quoi espérer. Pourtant, il n’y voyait pas de quoi rester. De quoi s’arrêter et l’espace d’un instant oublier. Oublier le temps qui massacre, oublier les gens qui s’effacent. Il ne voyait que de quoi y revenir, de quoi faire son âme l’empire de ses plus doux alizés. Petit soldat défait de sa superbe, il attendait craintivement l’allégresse du premier coup qu’elle pourrait lui porter. Il attendait de voir ses sentiments répudiés, raillé pour leur naïveté. Parce qu’elle était tout. Puisqu’il n’était rien. Dans cette union contre nature, le mêlé savait ne pouvoir goûter aux rayons de l’astre solaire lui faisant face sans finir par s’immoler à son contact, s’échouer dans les eaux d’une mer se faisant ultime foyer pour ses restes fumants. Il savait ne pouvoir l’espérer et pourtant ne pouvait se refuser cette folie-là.
Contre toute attente, Isaure se fit douceur quand il ne l’avait connu que flamme. Absolvant l’homme de son malheur, elle adoucit les plaies sans qu’il n’ose lui montrer les ravages de son âme. La mâchoire crispée, les prunelles embrumées par tous ces mots qu’il n’osait dire, il n’osait se mouvoir alors qu’elle s’agrippait à lui avec précaution, craignant certainement qu’il se brise. Les lèvres de la princesse vinrent caresser sa carne, lui offrait une amnistie à laquelle il n’osait aspirer. Fermant les yeux, savourant le calme qu’elle semait en son être, le Jagger sentait croitre en lui ces mêmes espoirs qui finiraient par virer aux tourments. Dévot goûtant une piété lui éclatant la carne, l’apostat goûtait avec fébrilité l’absolu de ces vérités qu’elle encrait en sa carne. La femme bénissait son front du bout de ses lèvres, lui offrant cette absolution divine dont il avait tant besoin. Découvrant ses prunelles au monde, le bleu de leur peine contemplant la déité s’arrêtant sur l’apostat échoué à ses pieds, le mêlé se demandait comment il avait fait pour ne pas la vénérer plus tôt. Comment il avait pu vivre sans ployer l’échine, poser genou à terre devant la grâce qu’était cette femme le lavant de ses péchés mortifères quand il ne méritait pas même qu’elle use la violence de ses flammes. Les mains dans le poitrail du Jagger, Isaure finissait son office, ses lèvres s’échouant à portée de lippe sans pourtant manquer de leur échapper. S’était la solitude qui semblait s’évaporer, ce poids pesant sur l’échine qui venait à manquer et l’incompréhension de l’homme défait qui l’ébranlait. Elle avait toujours su comment le troubler, la princesse. Toujours su comment répliquer, répondre coup pour coup quitte à ce que ni lui ni elle ne puissent en réchapper. Elle avait toujours su comment lui être égale, comment le surpasser. Puisqu’il avait toujours été bancal, s’était une fois de plus à ses pieds qu’il reposait, tendre dévot prêt à tout sacrifier pour un instant de plus gouter à sa félicité.
S’affairant avec précaution, la belle nouait ses bagues de promesses autour du battant du brun, retapant la mécanique de son myocarde quand il ne savait même plus comment fonctionner. Naos voudrait lui promettre sa présence, lui promettre de ne jamais se laisser emporter sur les chemins de l’absence. Il voulait à jamais exister au creux de ses bras, à porter de ses doigts pour gouter l’allégresse de s’éveiller entre ses bras. Pour tout souvenir de ses cauchemars les hurlements d’un cor n’existant qu’au brulant de ses songes. Il savait pourtant ne pouvoir goûter à cette existence-là, à cette douceur qu’elle lui offrait comme s’il la méritait. L’homme était dévot, souffrant cette révérence lui brisant l’échine. Il était avant tout pécheur, conscient du sang qui tacherait à jamais ses doigts et sans lequel il ne savait que faire pour avancer. Un sourire tendre lui éclata les lippes alors qu’Isaure lui embrassait le bout du nez, cette douceur enfantine lui rappelant amèrement le gamin qu’il avait été. S’humectant les lèvres, déglutissant dans l’espoir de chasser cette boule lui écrasant la trachée, il retrouvait cette arrogance en papier-mâchée derrière laquelle il aimait à se cacher. Enroulant son bras autour de la taille de la belle, il sentit en lui frémir ce trop-plein ne demandant qu’à lui échapper. « Tu ne m’appartiendras jamais Isaure, je ne suis pas assez idiot que pour le croire. » Un rire éreinté lui délita les lèvres alors qu’il posait ses oboles défaites à ses pieds. « Mais il n’appartient qu’à toi de me posséder. » En sans un mot de plus, il venait de sceller sa destiné au côté d’un astre qu’il passera sa vie à espérer. Triste immolé acceptant les flammes et le sort lui étant réservé avec une félicité effarante.
Caressant du bout de ses doigts le faciès de cette moitié de lui-même qu’il dévorait de ses prunelles, il découvrait une légèreté nouvelle dans l’acte de vénérer l’insaisissable. Et, dans ces secondes de silence, contemplant l’autre en se sachant contemplé, il était une intimité que le mêlé peinait à porter et pourtant qu’il ne pouvait ignorer. Un sourire tendre lui étirant les lèvres, c’était avec une langueur saisissante qu’il se pencha vers la blonde, aspirant à la folie de ses lippes au contact desquelles il finissait défait. Avec précaution, goûtant l’infini d’un sentiment lui labourant les entrailles, il caressait du bout de ses lèvres l’entrée de cette bouche qu’il vénérait avec piété. Les yeux clos, ses mains s’agrippant à l’Oshun avec plus de nécessité que précédemment, l’homme perdait la tête à son contact. Son battant s’écrasait contre les barreaux de sa prison dans l’espoir de dévoiler son être à cette sœur d’âme battant entre les bras de cette femme qu’il rêvait sienne. Avec plus d’ardeur, découvrant l’antre de sa bouche et la saveur de ces mots qu’elle ne disait pas, Naos s’abandonnait au contact de la solaire l’ayant désarmée. Plus insistant, ses doigts s’ancrant dans cette chair qu’il souhaitait bénir de mille et un baisers, il sentit en lui éclater l’élastique de son cœur alors qu’un bruit sec s’éleva en son dos. Surpris, éreinté et pourtant toujours un pied sur le départ, c’était le cœur à vif qu’il se retourna pour ne découvrir rien de plus que des fragments de verres gisant à même le sol. Ses bras enroulés avec possessivité autour de la princesse, il tourna à nouveau son faciès vers celle-ci alors qu’un rire légèrement essoufflé lui échappait. « Si tu me laisses accomplir ce que j’ai à l’esprit, je crois qu’il ne restera rien de ta chambre que ton sommier et nos corps dénudés. » Effleurant du bout des doigts la joue de la belle, il posa son index sous son menton alors qu’il plantait ses prunelles dans celles d’Isaure tout ce qu’il ressentait pour elle dégoulinant de ses yeux. « Je vais finir par croire que les Sept cherchent à nous envoyer un signe. »
(c) DΛNDELION
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