Elle court dans le château à perte d'haleine pour retrouver son équipe. Lula se maudit d'avoir pris le temps de discuter avec son ancien amant, cela pourrait bien compromettre leur mission. Elle avait abandonné son équipe, l'équipe que lui avait confié @Diana Osanos pour passer quelques minutes avec @"Raeghar Ososryd". Quand soudain, une explosion retentit beaucoup trop près d'elle. Trop tard. Elle n'avait pas eu le temps de rejoindre ses équipiers, ni Dimitri. Elle se retrouvait violemment projeté au sol sous l'impulsion de l'explosion et l'un des murs près duquel elle atterri s'effondre sur elle. Par réflexe, elle se protège le visage avec ses bras. Elle met quelques secondes avant de réaliser, de se remettre du choc. Elle ouvre les yeux et grimace. Des sifflements lui parviennent jusqu'aux tympans, suite à la déflagration. Elle entend des voix, des cris étouffés au loin. Elle est seule dans le couloir pour l'instant et heureusement, elle a toujours son bandage. Cependant, elle entend des pas s'approcher. Les pas se rapproche, alors elle tente de se lever mais quelques choses la bloque. Son regard se pose alors sur sa jambe et sur sa hanche, coincées sous des morceaux du mur d'à côté. Elle panique, elle sent son palpitant s'accélérer et elle a peur. Elle ne sent plus sa jambe, et ses os du bassin la font souffrir. Elle ne sait pas comment elle va s'en sortir, elle ferme les yeux quelques secondes pour réfléchir, mais rien ne lui vient. Elle va se faire prendre, elle vient de signer son arrêt de mort.

« Non, non je vais bien. » A ses mots, il se sent rassurée et un soupire de soulagement lui échappe. « Et toi ? Tu n'as rien ? » Il sent les mains de @Wanda Oshun parcourir son corps et ce dernier s'électrise à ce contact. « Je n'ai rien, ne t'inquiète pas. » Il lui adresse un mince sourire pour la rassurer et s'empresse de se redresser avec Wanda à ses côtés. Ils marchent, enlacés et Allen servant de bouclier. Il veut la protéger, c'est la seule qui compte réellement à cet instant. « Cal, Isaure, tu sais si ils vont bien ? » A vrai dire, il n'en a aucune idée. Il ne les a pas vu suite aux explosions, trop occupé à se précipiter vers elle. Ses iris observent les alentours, cherchant la chevelure blonde typique des Oshuns, en vain. « Je n'en sais rien, je ne les ai pas vu. Pour l'instant, l'important c'est de te mettre en sécurité. » Il la tire vers une partie du Château où il n'y a pas eu d'explosion. Où pouvait-il l'emmener ? Il entre entre les quatre murs du Palais et avance dans les couloirs. Même dans cette partie du château, des cris et des pleurs assourdissants se font entendre. « Je vais t'emmener dans ta chambre d'accord? Et si tu le souhaites, j'irais chercher Cal et Isaure après. » Par les Septs, mais qui pouvait bien être responsable d'un tel carnage ? Au fond de lui, il connaissait la réponse. La Ligue surement, ainsi que les Osanos, ça ne pouvait être qu'eux.

Et, à nouveau, tout vol en éclats. Il ne devrait pas être surpris, Raeghar et pourtant il l’est. Durant un instant, il est de retour des semaines en arrière, lors du festival d’été ayant lui aussi tourné au cauchemar. Il réagit plus vite que la dernière fois. Il ne se laisse pas surprendre, le regard alerte, le cœur battant. Son adiutor a jaillit devant une lui avec telle rapidité qu’elle en est suspecte. Il n’a pas le temps de s’interroger à ce sujet cependant. Autour de lui, les hurlements s’entremêlent et les corps s’affaissent. L’agitation est telle qu’elle n’épargne personne. Le corps tendu comme un arc, Raeghar garde les pieds bien enfoncés dans le sol, en dépit des protestations de son adiutor qui s’acharne à le pousser à l’écart du danger. Elle s’époumone, puisant dans ses forces pour contrebalancer le poids de son corps. Raeghar tiens bon. Il embrasse du regard la scène qui se déroule. Il repère sa fratrie et ses parents, encore debout sur leurs deux jambes, mais n’en est que passablement rassuré. Il en a honte, Raeghar, mais ses préoccupations sont ailleurs. Comme toujours alors que le monde s’embrase, c’est vers elle que ses pensées se tournent. @Lula Osanos. il ne devrait pas s'inquiéter pour elle, pas alors qu'elle est de toute évidence complice de ce nouveau massacre. Il est furieux, furieux contre elle. Une fureur qui n'a d'égale que son affection pour elle, affection qui surpasse largement sa haine. Il lui semble qu'il l'a laissée dans ce couloir il y a quelques secondes à peine et effectivement, le laps de temps écoulé est court. S'assurant d'un dernier coup d'oeil de la santé de ses proches, Raeghar rebrousse donc chemin, guidé par la pensée de Lula, le coeur au bord des lèvres, sourd aux appels de son adiutor qui le suit à la trace, calquant le moindre de ses geste sur le sien. Quelques secondes s'écoulent tout au plus avant qu'ils ne déboulent tous deux, binôme échevelé, dans le couloir dernièrement quitté. Et à nouveau, il la repère aisément. Lula, objet de ses sentiments tourmentés, prisonnière des décombres d'un mur éventré. « Lula ! » Il cri son nom, l'imbécile, sourd à toute prudence. Elle le rend sot. Elle finira par avoir sa peau. Il franchit la distance qui les sépare en courant pour vite croiser son regard bleuté, pressant et paniqué. « Je vais te sortir de là. » Et il le fera, même si cela doit être la toute dernière chose qu'il fait. Il ne peut pas l'abandonner là, c'est inconcevable. Il se jette dans la gueule du loup sans flancher, saisissant à deux mains un morceau de mur. Bien vite deux mains fines et agiles se rajoutent aux siennes, celles de son adiutor. Raeghar ne tique pas, s'appliquant à sa tâche avec des mouvements précipités. Il est exposé. Les cris de la foule lui parviennent si forts qu'il les jurerait poussé à quelques centimètres de lui et c'est certainement le cas. N'importe qui pourrait lui tomber dessus, en train d'aider l'ennemie et sa conscience de tout cela ne change rien. Il s'acharne malgré tout, essayant de la dégager rapidement pour son bien comme pour le sien.

« Lula ! » Son prénom résonne dans ses tympans et elle ne pense pas une seconde au danger qu'elle court avec ce cri qui formule son prénom à voix haute. Elle s'en fiche, elle ne fait attention à rien puisqu'elle a entendu sa voix. Lula lève la tête et son coeur s'affole davantage. Il est là. Il est revenu malgré les explosions. «  Je vais te sortir de là. » Elle se sent à la fois rassurée et paniquée. Mélange de sentiments contraire qui l'envahissent en sa présence. Ses prunelles océans se posent sur lui et se logent dans ses yeux pour ne plus en bouger. « Tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ? » Elle s'inquiète pour lui, Lula. Alors qu'elle devrait penser à sauver sa peau plutôt qu'à ce maitre du feu. « Non, tu dois t'en aller, c'est trop... » Elle laisse sa phrase en suspend, elle sait qu'il ne s'en ira pas. Il est têtu, @Raeghar Osoryd. Elle le regarde essayé de la dégager, accompagné par son adiutor. Lula fronce les sourcils en apercevant l'adiutor, mais ne dit rien. Elle s'en méfie, elle ne le connait pas comme elle connait Raeghar. Seulement, ce n'est pas le moment de jouer la carte de la méfiance, l'adiutor l'aide à s'en sortir et elle lui sera redevable, tout comme elle sera redevable à son ancien amant. Ils peinent à tout dégager, mais ils y arrivent. Elle tente de se relever d'elle même au début, mais elle retombe lourdement sur le sol. Sa hanche lui fait terriblement mal, quant à sa jambe, elle ne la sent plus du tout. « Raeghar, ma hanche, je... » Elle lève les yeux vers lui, embué de larmes. Elle fait tout pour les ravaler, mais la douleur est trop forte. La vérité est dure à avaler. Elle n'ose même pas la formuler à haute voix. « Je ne peux pas marcher. » Elle ne peut plus marcher, elle ne peut plus s'enfuir. Traduction, elle est déjà morte.

Le regard méfiant que posait @Lula Osanos sur son adiutor n'échappa guère à Raeghar. Lui-même n'était pas sûr de pouvoir se fier réellement à qui que ce soit d'autre qu'elle, mais il n'avait guère le luxe de prendre ses précautions. Aussi fort qu'il soit, il ne pouvait pas dégager le corps de Lula seul et il ne pouvait de ce fait pas refuser deux mains supplémentaires. Le reste, Raeghar prendrait la peine de s'en soucier plus tard, s'il avait seulement le luxe de disposer du temps en question. « Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ? » Il secoua la tête pour toute réponse. Aussi touchante que soit l'inquiétude de Lula, elle lui semblait déplacée compte tenu de la situation. Elle était en danger de mort, pas lui. Ou du moins pas autant qu'elle. « Non, tu dois t'en aller, c'est trop... » Ce coup-ci, il l'ignora purement et simplement, préférant se consacrer totalement à sa tâche. Tout son corps était tendu alors qu'il s'activait et il ne fut que trop peu soulagé une fois Lula libérée de ses entraves. Elle essaya de se lever, sans succès et Raeghar senti son coeur dégringoler dans sa poitrine. Les gravats dégagés n'étaient que la face visible de leur problème. Le corps de Lula ne lui appartenait plus, ses blessures la tétanisaient. « Raeghar, ma hanche, je... » Elle en avait pris conscience elle aussi. Ses yeux se remplissaient désormais de larmes alors qu'un destin funeste se révélait à elle. Par un miracle quelconque, Raeghar parvint à garder son propre regard au sec. Il ne pouvait pas craquer, c'était plus que jamais le moment de faire preuve de self-control. « Je ne peux pas marcher. » Ce qui posait un sacré problème. Raeghar était gagné par la panique et s'évertuait douloureusement à le dissimuler. Il n'arrivait pas à réfléchir clairement, pas quand la vie de Lula était dans la balance. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne pouvait pas la laisser là. Il jeta un regard désespéré à la ronde avant de le poser à nouveau sur Lula. « Je vais te porter... Est-ce que vous étiez sensés vous réunir quelque part ? Un endroit où ils pourront venir te récupérer ? » Amertume et panique se mêlaient dans sa voix. Il ne savait pas quoi faire. Il pouvait la porter, mais à quoi bon s'il devait pour cela fendre la foule avec une ennemie dans les bras ? Cela reviendrait à les tuer tous les deux. Il devait la déposer dans un endroit sûr, à partir duquel ses alliés viendraient la récupérer. Ses foutus alliés. « Bordel, Lula, tu vas réussir à nous faire tuer tous les deux. » Les reproches suintaient dans son ton, endigués par sa peine et aussi sa peur qu'il tâchait sans succès de refouler. Comment allaient-ils s'en sortir ? Ils avaient d'ores et déjà un pied dans la tombe.

Ils avaient évoqué cette possibilité. Lors de leurs négociations financières avec les Osanos, les Swanson (du moins les plus haut concernés, soit Ernest, lui-même, et en second lieu ses frères) avaient été assurés que le règne des Oshun n’allait pas durer. Ernest était en alerte depuis le début, une main ouverte frôlant sa cuisse au creux de laquelle, Harald le savait, un feu follet brûlait d’étreindre la foule aux cheveux d’or. Ils n’ont aucune idée de si et quand ça va se produire, quand soudain, la terre tremble. Le bruit est sourd, comme surgi d’au dedans d’eux. Puis vient le souffle, brûlant l’arrière de la tête, faisant tomber en avant comme des dominos fragiles les corps les plus minces. De sa main libre, Harald attrape l’épaule de sa cousine, tout contre lui. Il sent @Marlys Swanson vaciller et l’empêche de basculer. C’est alors que les hurlements fendent le silence choqué, et que de nouvelles explosions trouent l’atmosphère. Ils l’ont fait. Au grondement de la terre sous les coups de l’explosion suit le martèlement du sol par les courses affolées – les gens risquent de se piétiner les uns les autres. De partout s’élèvent des prénoms, autant que de têtes qui se cherchent. Harald entend son frère se précipiter sur Saeko, tandis que Yoric court vers Alevtina. Et Marlys ? Le regard de l’héritier Swanson vire au rouge sang lorsqu’il se retourne, à la recherche de @Raeghar Osoryd. Ce dernier a hurlé un prénom – celui qu’il n’aurait pas dû crier. Le mauvais choix, la pire carte piochée. A-t-il oublié à qui, depuis maintenant des mois, il devait allégeance ? Une flamme incandescente se réveille au bout des doigts d’Harald Swanson, mais se précipiter sur Raeghar pour le massacrer reviendrait à laisser Marlys seule au milieu du chaos. Il n’a, concernant sa cousine, aucune confiance en son mêlé. Il est le seul à pouvoir la protéger. Valrael apparaît devant lui comme un fantôme surgit du néant. Son regard parle pour lui. Harald lui fait signe de dégager : pars rejoindre ce qu’il reste des Sept, et protégez-vous. Un dernier regard, et l’adiutor au bracelet tangerine s’évade à nouveau. Le plus à craindre, ce n’est pas l’explosion : ils sont suffisamment haut gradés dans la hiérarchie du gouvernement pour ne pas se trouver près des bombes qui brûlent les buissons bordant les jardins. Le pire à venir, ce sont les autres. Leur panique animale masque leur réflexion ; dans la cohue, les hommes qui s’enfuient pour sauver leur peau sont prêts à écraser n’importe qui, n’importe quoi. Il entoure Marlys de ses bras pour faire barrage à tout heurt, et l’entraine en direction des Oshun qui se replient lentement, entourés de leurs adiutors dévoués. C’était le plan d’Ernest : en cas d’attaque des résistants, les Swanson doivent être visualisés près des Oshun, en protecteurs. L’un de ses bras reste autour de sa cousine, tandis que l’autre dégaine son épée et la tient droite, en cloison devant les enfants de l’Impératrice. Dès que tout ça sera terminé, il s’occupera personnellement de Raeghar Osoryd.

Le regard de Cal s'était posé sur la silhouette de Saeko lorsqu'elle avait descendu l'allée. Elle était magnifique, une vision idyllique, parfaite. La cérémonie se déroulait sans que ni la mariée, ni l'époux ne soit réellement présent. Ils récitaient l'un l'autre les mots qu'on attendait de les entendre prononcer, mais chacun avait l'esprit ailleurs. Leurs regards se croisaient, se liaient, et Cal espérait qu'elle pourrait lire dans ses prunelles les mots qu'il n'avait pas eu l'occasion de lui dire pour l'instant. Il avait l'intention de discuter avec elle, après le mariage. Pour l'instant, ils devaient faire semblant, sourire à la foule alors qu'on les applaudissait une fois la cérémonie terminée. De là, tout s'enchaîna vite, trop vite. Une première danse en tant que couple marié, puis les explosions plongèrent la réception dans le chaos. Les cris, les pleurs, la poussière, les débris, l'odeur âcre de la fumée et celle, moins affirmée, du sang. Une impression de déjà-vu, une frustration et un sentiment d'impuissance que Cal haïssait plus que tout. Les gardes se formèrent autour du nouveau couple impérial, suivis de près par Sol et Naos qui assuraient leur rôle d'Adiutor. La main de Saeko vint trouver la sienne, et le prince la serra, comme pour rassurer son épouse. Son regard papillonna autour d'eux, à la recherche de visages familiers, d'autres membres de la famille Oshun, cherchant également à identifier la menace. Cal n'avait aucun doute sur l'identité des investigateurs de cette attaque. Ce qu'il ne réussissait pas à comprendre, en revanche, était la défaillance cruelle de leur système de sécurité. Ça le rendait dingue, de savoir qu'on avait une fois de plus essayer d'attenter à sa vie, sous son propre toit. La rage et la haine brûlaient en lui, mais ça n'était pas le moment pour se laisser porter par de tels ressentiments. Sol donnait des ordres près de lui, mais son attention fut attirée par la voix de sa femme qui appelait un homme. Idriss. Le regard de l'héritier suivit celui de l'ancienne Yinren, sa mâchoire se crispa alors que ses iris se posaient sur la silhouette du Swanson. Cal sortit finalement Saeko de sa torpeur en l'entraînant avec lui, sans se soucier des états d'âme de la princesse, alors que la formation de gardes qui les entouraient cherchait à les mettre à l'écart, à l'abri de cette menace rebelle qui pesait sur leurs têtes couronnées.

Les vœux échangés, la réception commencée, Amara commençait à sentir son anxiété s'apaiser. Un calme qui fut de courte durée, alors que les bombes se mirent à exploser tout autour d'eux. La violence des explosions projeta la jeune femme quelques mètres plus loin. La respiration haletante, le corps paralysé par la peur, la scientifique resta immobile quelques secondes. L'épaisse fumée grise enveloppait tout autour d'elle, lui bloquant la vue à plus de quelques mètres. Mais elle sentait l'agitation, elle entendait les cris, elle voyait la panique partagée par tout le monde. Son cœur menaçait de s'échapper de sa cage thoracique, Amara se sentait oppressée, complètement terrorisée. Elle se releva difficilement, ignorant les quelques débris de verre qui s'étaient logés dans les paumes de ses mains et ses avant-bras, colorant sa peau d'un carmin délicieux. Son regard vacillait de gauche à droite, à la recherche de la silhouette rassurante de son frère. En vain. Elle peinait à tenir debout, ses jambes lui semblaient formées de coton. Finalement, son regard se posa sur un corps fin qu'elle connaissait très bien. Ses iris croisèrent celles de Veda au milieu de ce chaos. « Veda! » Stupidement, elle l'avait appelé. Elle n'avait pas pensé, la blonde, à ces étranges retrouvailles qu'elles avaient partagé quelques jours avant. Elle n'avait pas pensé clairement, se contentant de s'accrocher à cette personne qu'elle connaissait, à ce visage familier qui la rassurait, alors que la blonde menaçait de sombrer dans la panique et l'hystérie à chaque seconde qui s'écoulait. Elle s'avança vers la brune, un peu trop précipitamment, ignorant les débris et les victimes sur son chemin.

Tu glisses parmi la foule des badaux. Aujourd’hui, tu n’es pas une Yinren. Non, tu n’avais pas envie de leur faire l’honneur de ta présence. Tu voulais qu’ils comprennent que ce n’était pas une passage. Tu ne les supportais plus. Tu ne supportais pas l’idée d’avoir été fiancée. Tu ne supportais pas ce qu’ils approuvaient, ces expériences qui se déroulaient cachée de tous. Tu en faisais encore des cauchemars et ton père les approuvait. Il savait et il fermait les yeux sur la souffrance des autres. Ton visage est recouvert. Personne ne pourrait se douter que sous ton masque se cache le visage de la petite dernière de la famille.

Pourquoi étais-tu venue ? T’avais pas ta place ici. T’avais jamais apprécié ta sœur. Tu aimais la nation du feu mais tu exécrais la reine et sa famille. Pourtant, tu n’avais pas pu résister. Parce que tu voulais les voir. Même si tu avais brisé tous liens avec ta famille. Et puis, ces grandes soirées étaient classiques. Tu avais vécu avec alors rater un mariage où tout le gratin serait présent, non c’était impossible. Pourtant, même tes amis tu ne pourrais leur parler. Pas aujourd’hui. Un sourire moqueur étire ton visage alors qu’ils prononcent leurs vœux. Vouloir le pouvoir au point de se soumettre à quelqu’un au point de confier sa fille au prince héritier, c’était vraiment une chose que tu ne comprenais pas. Tu n’aurais jamais pu ainsi te fiancer avec un inconnu pour le bon vouloir d’une famille pourrie de l’intérieur, capable d’approuver la torture d’humains. Heureusement qu’il était là, ton demi-frère était peut-être tout ce qui te rapprochait de la vie réelle. T’étais paumée avec ton adiutor dont t’avais besoin dans ta planque, mais lui au moins, il avait une once de bon sens. Pourtant, si t’étais venu c’était aussi à cause de lui. Parce qu’il voulait s’en prendre à ta famille, à son propre sang, à la famille royale. T’avais beau les détester tu voulais pas leur mort.

Les bombes explosent de toutes parts. Le bruit provoque un sifflement dans tes oreilles. T’entends plus rien. Ton regard tourne, à leur recherche. Etaient-ils en vie ? Où était ton adiutor ? T’as peur. T’as peur maintenant. Et ça fait mal. T’as mal aux oreilles. Ca siffle trop. Tu sens le brasier qui s’enflamme. T’es en colère contre lui. Il aurait pu tout arrêter, mais il avait mis ta famille en danger. Pourtant, malgré ta colère, tu te demandes juste où il peut être.
Parce qu'il était ta famille désormais, et tu avais peur de le perdre lui aussi.