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no one compares to you: lula

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no one compares to you: lula Vide
MessageSujet: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptyLun 18 Sep 2017 - 12:26



I thought I could get rid of these feelings
if only I washed my skin properly
and scrubbed hard enough
but sometimes it feels
as if you actually got under my skin
to crawl through my veins
and spread with my blood
and no shower on earth
could help me with this.


Une journée parfaite. C’était l’idée principale. Un mariage royal, exposé à la vue de tous. Une diversion pour taire les tensions. Une mise en scène, de celles que Raeghar ne connaissait que trop bien. Car tout était affaire de mise en scène dans leur monde. Dans son monde. Et lui filait droit. Il ne se distinguait pas des autres, son pas calqué sur celui des membres de sa famille qui l’entouraient de toute part. Autour d’eux un déferlement de luxe tel qu’il en était presque de mauvais goût. L’excès. Un monde de dorures auquel Raeghar était familier. C’était là son existence, froide et onéreuse. Vêtu de son beau costume, il progressait d’un pas tranquille, regorgeant d’assurance, en direction des jardins où la cérémonie allait être célébrée. C’était une page de leur histoire qui allait être écrite aujourd'hui. Un jour, Cal deviendrait roi et Saeko reine. Raeghar allait passer une bonne partie de sa vie à les servir. Là était sa destinée, depuis le tout début. Il y avait quelque chose d’irréel dans cette journée. L’importance des instants à venir ne devait pas être sous-estimée et pourtant Raeghar peinait à se faire à l’idée du temps écoulé. Il lui semblait qu’il lui suffirait de cligner des yeux pour revenir sur les bancs de l’académie, à une époque où la destinée royale de Cal semblait lointaine, presque illusoire. Bien sûr, le fil Osoryd avait toujours sut que son ami régnerait. C’était là son destin, tout autant que se battre aux côtés de la couronne était celui de Raeghar. Ainsi allaient leurs vies. C’était là ce qui était prévu depuis des années, avant même qu’ils n’aient été en âge de le comprendre. C’était ce qui avait été planifié. Une hiérarchie, un monde ruisselant de règles, de privilèges et d’interdits. Un jeu capricieux dans lequel Raeghar était résolu à tenir le rôle choisi pour lui.

Il allait s’asseoir parmi tous ces visages familiers dans une mer de sang argenté, tel qu’il l’avait décidé. C’était son choix. Sa décision. Tout était sous contrôle. Entouré des siens, Raeghar s’apprêtait à déboucher sur les beaux jardins du palais quand un peu de mouvement en bordure de son champ de vision attira son attention. Il détourna brusquement la tête, embrassant rapidement de son regard scrutateur les lieux. Elle avait vite disparu. Pas assez vite cependant. Il eut le temps de voir sa silhouette s'évanouir. Le cœur de Raeghar se serra dans sa poitrine. Lula. Il n’avait pas eut suffisamment de temps pour l’identifier de visu et pourtant, son identité ne faisait pas de doute dans son esprit. Aussi inquiétante que soit cette perspective, il avait toujours le sentiment qu'un lien s'était établi entre les deux êtres, un lien qui ne pouvait être aussi facilement rompu qu'un contrat de mariage. Un lien tangible, soit, mais un lien quand même. Comme si son corps reconnaissait le sien. A cette pensée, Raeghar fut pris d’une envie mordante de se mettre une bonne claque pour s’arracher à l’état dans lequel la proximité de Lula avait le don de le mettre. Il ne pouvait plus penser à elle ainsi. Il n’aurait jamais dut se le permettre, même avant que les Osanos soient déclarés ennemis de la couronne. En s’entichant de cette fille (car c’était de toute évidence le cas), il avait été à l’encontre de tous les codes ayant régis son existence depuis le berceau. Son esprit aiguisé était émoussé par ses émotions, détraqué par ses pulsions. Une situation que Raeghar exécrait. Il ne s’était jamais senti aussi faible, lui qui avait lutté toute sa vie contre cela. Il s’était entraîné dur depuis l’enfance pour ériger des barrières par dizaines autour de son esprit. Il avait appris à se battre, à lutter contre tout et tout le monde. Et, à l’instar de n’importe quel garçon incapable de se contrôler, il avait suffit d’une fille pour que son monde s’en retrouve fragmenté. Il fallait vraiment qu’il soit stupide. Et il le savait. Son idiotie le révulsait et il s’insultait chaque jour de ressentir ce qu’il ressentait. Il continuait le combat, alors même qu’une partie reculée de lui savait ce dernier perdu d’avance. Il y avait des choses contre lesquelles Raeghar Osoryd, aussi coriace qu’il puisse être, ne pouvait tout simplement pas lutter. Des gens dont les existences se retrouvaient mêlées à la sienne de façon trop étroite pour qu’il puisse s’en défaire. Son ancienne fiancée comptait parmi ces gens-là. Il ne voulait pas qu’il en soit ainsi mais, aussi borné soit-il, il ne pouvait contrarier les battements de son propre cœur, battements dont le débit avait le don de s’accélérer quand l’Osanos se trouvait dans les parages. Raeghar s’était immobilisé, fusillant de son regard bleuté l’endroit où Lula était apparue durant un instant et une petite plainte se fit en entendre lorsque quelqu’un lui rentra dedans, surpris de le voir ainsi arrêté. Sans prononcer d’excuses (un exercice auquel il n’était pas particulièrement familier), il s’écarta, laissant ses proches avancer sans lui. Ce n’était pas là une réaction intelligente. Sa tête l’incitait à aller s’installer avec les autres, avec ses semblables, mais cette dernière n’était plus aux commandes de ses pieds. C’était l’instinct qui le poussait à se détourner des jardins et du monde amassé là-bas. L’instinct qui le poussait encore et toujours vers elle alors même qu’il aurait dut avoir fait son deuil de cette relation depuis des semaines. Il ne pouvait pas défaire ce qui avait été fait cependant et savait pertinemment qu’il allait devenir fou s’il n’allait pas à sa rencontre. Sans se soucier des éventuels regards braqués sur lui (après tout, personne n’avait de raison concrète de se méfier de lui, ou du moins c’était là ce qu’il croyait), il emboita le pas à Lula, le cœur battant et l’esprit en ébullition. Il avait à peine disparu au détour d’un couloir qu’il la trouva, plantée devant lui, visiblement en train de l'attendre. Cette proximité soudaine replongea Raeghar des semaines en arrière. La dernière fois qu’il l’avait vue, c’était également au cours d’un gros événement. La foule se déployait autour d’eux, festive et souriante, avant que la situation ne tourne brusquement au cauchemar. Raeghar portait jusque dans sa chair les traces de ce triste événement. Son dos avait été touché et sa peau tendre porterait à jamais le souvenir de la douleur endurée. Ils n’avaient pas eut le temps de beaucoup discuter et après ce qui s’était passé, cette rencontre avait pris à ses yeux une teinte translucide, presque fantomatique. A présent, c’était différent. Ils bénéficiaient d’une proximité toute relative, un fait dont Raeghar était pleinement conscient. « Lula. » Il y avait quelque chose de savoureux dans le fait de prononcer son prénom. Un goût d’interdit. Des semaines qu’il s’évertuait à ne pas dire son nom, dans l’espoir que, de ce fait, il finisse par s’étioler et perdre toute signification réelle. En vain. « Tu ne devrais pas être ici. » C’était plutôt stupide de sa part, ce qu’il s’abstenu de souligner. Quand bien même la foule présente pouvait aider à la dissimuler, elle n'en restait pas moins dans la gueule de l'ennemie.
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‹ AVATAR : MARIE AVGEROPOULOS.
‹ CRÉDITS : @ AMOR FATI. (av), BLACKTHORN&TUMBLR (img), ASTRA. (sign)
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‹ AGE : vingt six ans qu'elle endure les souffrances que le monde lui inflige, vingt six ans qu'elle se protège.
‹ STATUT : éprise d'un osoryd, un maitre du feu, d'un ancien ennemi.
‹ SANG : sang argent, qui est maintenant bleu.
‹ POUVOIR : lorsque le soleil se couche, elle maitrise le liquide vermeil qui parcourt les artères de chacun et les utilisent tels des pantins. pouvoir qu'elle maitrise, mais dont elle approfondit l'apprentissage à la ligue.
‹ METIER : ancien bras droit de merle osanos et récemment nommé ministre de la défense au sein de la ligue.
‹ ALLEGEANCE : seulement à la ligue. elle s'est fait avoir par bons nombres de personnes, notamment par les membres de sa propre famille. elle s'est sentie trahie en découvrant que diana s'était faite passée pour morte et a rejoint la wnp pour un court laps de temps avant de se faire recruter par la ligue.
‹ ADIUTOR : mort et regretté, lula est toujours affectée par la mort de ce dernier. en rejoignant la ligue, elle pense lui faire honneur.
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptySam 23 Sep 2017 - 13:11


raeghar & lula
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Ses cheveux bruns brillaient sous les rayons du soleil. La Osanos se tenait immobile, en train d’admirer le spectacle de loin, cachée de la vue de tous. Elle les regardait faire des courbettes et plier le genou devant la famille impériale en espérant vainement se faire remarquer. Comme si cela était possible. Les Oshuns ne pensaient qu’à eux, qu’à leurs propres personnes et s’en fichait royalement des autres nobles. Du moment qu’il avait le pouvoir, le monde pouvait s’écrouler. Non, le monde était en train de s’écrouler. Seules eux ne le voyaient pas, il ne voyait pas plus loin que le bout de leur nez. Lula pestait amèrement contre eux, avant de se tourner vers les personnes qui l’accompagnaient.  « Vous allez par là, je vais passer de l’autre côté avec Dimitri. Si on est trop nombreux, on éveillera les soupçons. » Sèche et directive, comme Diana. Sa sœur était son modèle, son héroïne. Et elle lui avait confié un groupe de résistants pour s’introduire dans le palais. Par chance, un membre déjà à l’intérieur avait pu les faire rentrer. Tous portaient des masques, y compris Dimitri. Lula s’était contentée d’attacher ses cheveux et de se bander une partie du visage, afin de passer pour une esclave. La bande blanche lui masquait la moitié du visage, elle n’avait plus qu’un œil mais elle était opérationnelle. Brusquement, elle se raidit. Du coin de l’œil, elle vit quelques personnes arriver. Elle se retournait vers Dimitri, en espérant trouver un certain réconfort dans ses yeux. « Des gens arrivent, il vaut y aller. » Sa voix était beaucoup moins confiante qu’auparavant, et Dimitri le savait. Il lui attrapait le bras pour la stopper, histoire de la rassurer. « Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer » Il avait un don. Peut être était-ce à cause de leur lien, mais peu importe ce qu’il disait, cela la rassurait toujours. Elle acquiesçait et lui souriait, avant de partir comme une furie pour éviter d’être vue par des nobles. Se sentant pousser des ailes, elle s’élançait à travers les allées, longeant les haies pour ne pas se faire remarquer, Dimitri sur ses talons. Discrètement, ils entraient entre les quatre murs d’or et s’arrêtaient un instant pour reprendre leur souffle. « On a eut chaud. » Le souffle haletant, elle se retournait pour voir si quelqu’un les avait vu et surtout s’ils avaient été suivi. Et là, elle le vit. Raeghar. Son cœur loupait un battement. Il était en vie. Quel soulagement pour elle, puisqu’elle n’avait pas pu prendre de ses nouvelles depuis le festival d’été. Les multiples bombes qui avaient explosé auraient très bien pu le tuer. Elle aurait aimé y retourner, aller voir s’il allait bien, mais elle n’avait pas pu. La surveillance avait été renforcée et les fouilles étaient de plus en plus nombreuses. Elle avait bien failli se faire coincer avec Naos, dans cette auberge. Le cœur battant vite, trop vite, bien plus vite qu’elle ne l’aurait voulu, elle restait immobile et le regardait. Elle n’avait oublié aucun détail de son beau visage, de ses fameux yeux bleus dans lesquelles elle aimait se noyer chaque fois qu’il la regardait. Elle se giflait intérieurement pour penser cela. Quelle idiote elle était. Tomber amoureuse d’un Osoryd, d’un type comme lui était la dernière chose à faire. Pourtant, c’était chose faite. Même si elle ne voulait pas se l’avouer, même si elle se montrait hautaine et froide avec lui dès qu’il lui adressait la parole, il comptait beaucoup pour elle. Seulement, ses idées, ses valeurs et sa stupide allégeance à l’Impératrice la faisaient sortir de ses gonds. Elle essayait de lui faire entendre raison, de lui montrer qu’ils n’étaient que des tyrans, mais Raeghar ne s’était jamais laissé convaincre. Leur amour était impossible, et Lula le savait parfaitement. « Il vaut mieux qu’on se sépare, d’accord ? » Trop fière pour avouer l’envie qui la démangeait, elle prétendait vouloir rester seule. Son adiutor, bien trop malin pour ne pas voir la supercherie, se contentait d’acquiescer avec un sourire moqueur. Lula se retournait vers lui en se redressant et lui envoyait un regard assassin. Lorsqu’elle se retourne brusquement pour reporter son attention sur son ancien fiancé, elle manque de le bousculer. Surprise, un petit cri lui échappe. Ils ne sont qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, cette proximité la fait rougir, mais elle reste fière et laisse son regard ancré dans le sien. « Lula. » Il souffle son prénom et c’est à ce moment précis qu’elle se rend compte à quel point sa voix lui avait manqué. Elle lui adresse un maigre sourire, en rattachant la bande sur son visage. « Tu ne devrais pas être ici. » Il l’a reconnu, pourtant il ne l’a vu que de dos et que quelques secondes. Prise de court, elle tente de ne pas montrer sa gène. « Ca ne te fait pas plaisir de me voir ? » Lula arque un sourcil, préférant plaisanter que de tomber dans la niaiserie. Non pas qu’elle n’aimerait pas se laisser aller et passer de longs moments romantiques avec lui, mais c’est comme ça qu’elle fonctionne. Lorsqu’elle s’approche un peu trop près de lui, qu’elle commence à ressentir de choses pour quelqu’un, elle a la mauvaise habitude d’enclencher son mécanisme de défense : l’humour. Et son humour n’est pas l’un des meilleurs. Elle aurait aimé le prendre dans ses bras, mais Lula est bien trop distante et trop peu sûr d’elle pour le faire. Son petite sourire malicieux s'efface et ses sourcils se froncent -non pas en signe de colère ou d'énervement, en signe d'incompréhension. Elle recule de quelques centimètres, de peur de ne pas résister si ils restent aussi proches. « Comment m’as-tu reconnu ? » Question qui lui démange les lèvres. De dos et le visage bandé, ce n’était pas simple de reconnaître quelqu’un. Par réflexe, elle décale un peu la vieille bandelette pour dégager son deuxième œil et passe une main dans ses cheveux. Même si elle, elle l’aurait reconnu sans l’ombre d’un doute. Soudain, elle se rend compte que si lui l’a vu, d’autres l’ont surement remarqué aussi. Elle se tasse contre le mur, de peur de voir des gardes débarquer. « Tu es venu seul ? » Le questionne-t-elle. Lula a toute confiance en lui, mais elle doit se montrer méfiante. Elle sait qu’il n’est pas de son côté, qu’il est loyal envers la couronne. Et pourtant, quelques choses lui dit qu’il ne la dénoncera pas.
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptySam 23 Sep 2017 - 14:55



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Il était en proie à une envie mordante de la toucher, de presser son corps contre le sien avec une ardeur qu’on ne lui connaissait qu’au combat. Son soulagement était palpable, aisément lisible dans son regard bleuté. Quand bien même il avait eut à cœur de se convaincre du contraire, la perspective d’un sort funeste ne l’avait pas quitté depuis que Lula avait disparu de son champ de vision, quelques instants avant que lui-même ne s’évanouisse lors du festival d’été. Des jours s’étaient écoulés après ce macabre événement avant qu’il ne se remette à penser à elle. Une fois les soins à son dos administrés, les rouages de son esprit avaient recommencés à s’activer à pleine allure. Occultant sa propre douleur, il avait vu ses pensées dévier vers son ex avec un naturel tel qu'il l'avait inquiété. Il lui avait fallu déployer des trésors d’énergie (énergie qui lui manquait alors de façon incontestée) pour ne pas se laisser trop aller à la pensée possible du corps sans vie de Lula, ployant sous une mer de décombres. Bien sûr, il n’aurait pas dut ressentir tout cela. Rien de ce qu’il éprouvait n’était décent. Lula était l’ennemie. A défaut d’être directement la sienne, elle était celle de la couronne et cela redevenait indéniablement au même compte tenu de l’allégeance de Raeghar au gouvernement. Ce n’était pas Lula elle-même qui avait meurtrie la chair de son dos, dos qui en resterait à jamais défiguré, mais elle n’était pas non plus innocente. C’était ce qu’il s’était répété inlassablement, dans l’espoir que son esprit finisse par faire les « bonnes » associations. Il avait tâché de se convaincre des mauvaises intentions de Lula à son encontre. Il avait dévisagé son dos en se contorsionnant devant le miroir de sa chambre, afin d'observer la peau meurtrie, l’œuvre de l’ennemi. Il avait observé les dégâts imprimés dans sa chair dans l’espoir que cette vision mute ses émotions en une haine vorace. Cela n’avait pas fonctionné. En dépit de tous ses efforts en ce sens, Raeghar ne parvenait pas à influencer son propre cerveau, pas plus qu’il n’arrivait à museler ses émotions. Il suintait par tous les ports une faiblesse sourde qui lui filait la nausée. Peu lui importait ses blessures. Peu lui importait la chair brulée, lacérée et tout le sang qui s’était écoulé. La pensée de Lula réduisait tout cela au néant et maintenant qu’il se trouvait devant elle, il n’éprouvait nulle rancune à son égard. Alors même qu’il aurait dut se jeter sur elle pour la livrer aux personnes amassées à quelques pas d’eux, il n’éprouvait qu’un vif soulagement à la voir ainsi, debout, le regard vif. Elle se portait bien sous son déguisement qui n’aurait sut le tromper. Toutes les précautions pour trafiquer son apparence n’y faisaient rien, pas lorsqu’il daignait planter son regard dans le sien. Il ressentait sa présence dans tout son corps, en proie à un déluge d’émotions tel qu’il menaçait de le déséquilibrer lui, le guerrier pourtant aguerri. Lorsque les lèvres de Luna se cornèrent en une ébauche de sourire, il sentit son cœur chuter dans sa poitrine. Comme il la détestait pour cette habileté qu’elle avait à produire un tel effet sur lui. De par cela, elle le contrôlait. C’était là ce contre quoi on avait toujours mis en garde Raeghar. Une force contre laquelle il avait lutté alors qu’il commençait tout juste à marcher. Loin de le renforcer, la présence de Lula lui conférait une vulnérabilité aussi infiniment révulsante que douloureusement délicieuse. Raeghar n’était qu’un amas d’émotions instables et ces dernières menaçaient sérieusement de le déchirer de toutes parts. Son être était comme scindé en deux, comme si deux personnes à parts entières s’étripaient en lui, causant plus de dégâts à chaque instant qui passait. « Ca ne te fait pas plaisir de me voir ? » Elle l’interrogeait sur le ton de la plaisanterie, posant là une question pour le moins stupide. Le regard de Raeghar trahissait bien plus de vérités qu’il ne voulait en dire. Ses émotions étaient pour le moins lisibles, exhibées sous les yeux de Lula. De son côté, elle se protégeait ainsi, avec ses plaisanteries visant à les détourner de ce qu’ils désiraient véritablement faire. Une diversion bienvenue, mais qui n’était guère particulièrement réussie. « Je n’ai pas dis ça. » Lâcha-t-il, dans une tentative qu’il estima un brin vaseuse et qui visait à répondre sans véritablement le faire. Il n’avait pas envie de reconnaître ce qui tenait pourtant de l’évidence même : alors même qu’il n’aurait jamais dut ressentir une telle chose, il éprouvait un plaisir pour le moins coupable à se tenir à nouveau près d’elle. Elle lui avait manqué. Aussi effrayant que cela puisse être, il se sentait incomplet sans elle, comme dépossédé d’une partie de son âme qu’il avait indubitablement finie par placer en Lula à un moment ou à un autre. Elle portait en son corps une part de lui et l’idée de vivre ainsi amputé lui était franchement insupportable. Seules sa pudeur et son obstination viscérale à conserver une once de contrôle sur sa personne l’empêchaient de l’attirer vivement à lui pour plaquer furieusement ses lèvres contre les siennes. Son corps tout entier brulait de désir pour elle, mais il tenait le coup, étranglant de sa poigne tremblante l’ensemble de ses pulsions. Lula recula quelque peu, tentative pour créer une distance entre eux venu trahir son propre ressenti. Comme lui, elle était en proie à une lutte viscérale que l’éloignement, même maigre, rendait nettement plus supportable. Raeghar de son côté ne bougeait pas, aussi immobile qu’une statue. Seul son visage demeurait expressif en dépit de son désir fougueux de se réfugier sans attendre sous son habituel masque d’indifférence. Cet exercice que l’habitude avait rendu presque naturel lui apparaissait impossible en présence de Lula. De par leur degré d’intimité, il se pensait tout bonnement incapable de la berner. « Comment m’as-tu reconnu ? » C’était là une excellente question à laquelle il ne savait pas comment répondre. Il ne disposait pas de mots pour cela et préféra donc se taire. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne se fende d’un vague haussement d’épaules, histoire de lui signifier qu’il n’en savait foutrement rien. Il avait senti sa présence, sans parvenir à s’expliquer pourquoi. Il y avait bien sa théorie bancale d’une âme morcelée dont il aurait placé l’un des morceaux en elle, mais il se refusait fermement à s’exprimer à voix haute sur ce sujet. Il préférait encore garder le silence, en espérant qu’elle allait laisser couler. Heureusement pour lui, elle avait d’autres sujets de préoccupation que celui-ci. « Tu es venu seul ? » Malgré lui, Raeghar se sentit offensé par cette question. Cette interrogation était pourtant on ne peut plus logique. Lula ne pouvait guère véritablement voir en lui un allié et vice-versa. Ils œuvraient dans des camps adverses et, de ce fait, il était légitime que Lula se montre méfiante. Malgré cela cependant, la contrariété de l’Osorys demeurait palpable. Il détestait que Lula puisse s’imaginer qu’il soit capable de faire quoi que ce soit pour la mettre en danger. Il aurait pu le faire, s’il l’avait voulu. Il n’était pas trop tard pour cela. Il était plus grand et plus fort qu’elle. En usant de ses compétences au combat et de l’effet de surprise dont il disposait, il pouvait aisément la tirer hors de leur planque improvisée pour l’exposer au regard de tous. C’était là dans ses cordes et c’était ce qu’on attendait lui. Il combattait pour la couronne et de ce fait il était de son devoir d’attenter à la vie des ennemis de cette dernière. Oui. Il était capable de lui nuire, mais uniquement en théorie. Son cœur contrariait ses instincts de guerrier et alors même qu’il n’aurait guère dut être offensé d’être considéré comme un être dangereux, il l’était de façon indéniable. Lorsqu’il rouvrit la bouche, sa voix était légèrement cassante. « Bien sûr que oui. » Lâcha-t-il un peu plus sèchement qu’il ne l’avait voulu. « Je n’ai jamais rien fait qui puisse te mettre en danger et je n’ai pas l’intention de changer ça aujourd’hui. » Son ton trahissait sa frustration à l’idée de ce qu’elle avait insinué et il tâcha de se calmer. Il ne tenait pas à se disputer avec elle. Il n’en avait aucune envie. Ils disposaient de bien trop peu de temps pour le gâcher ainsi. Dans un mécanisme de défense adopté aux prémices de l’enfance, Raeghar croisa ses deux bras sur son torse. Il dévia le regard afin de se soustraire à celui de Lula, trouvant plus simple de s’exprimer ainsi. « Tu n’es pas là pour féliciter Cal et Saeko. » C’était l’évidence même, une évidence telle qu’il était absurde de l’exprimer ainsi à voix haute. Cette conversation n’était rien de moins qu’un échange d’absurdités. Les mots étaient autant d’armes détournées de leur sens premier. « Alors qu’est-ce que tu fais ici ? Dois-je m’attendre à ressortir encore une fois de là avec le dos carbonisé ? » Et dans sa voix pullulait des reproches qu’il ne parvenait pas à déguiser. Finalement, il éprouvait peut-être vraiment de la rancune à son égard.
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptySam 23 Sep 2017 - 20:59


raeghar & lula
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Raeghar Osoryd se tenait devant elle. Lula n’y croyait pas. Longtemps, surtout suite au festival, elle avait rêvé de le revoir en chair et en os, de pouvoir le toucher. C’était comme si ce fameux rêve était devenu réalité. Cela aurait le cas s’ils n’avaient pas été entourés de nobles et la famille royale, et si elle ne risquait pas sa vie chaque seconde dans ce palais. Mais c’était un risque qu’elle était prête à courir pour rester quelques minutes de plus avec lui. Son cerveau, sa raison, lui criait de fuir, de partir et de prendre ses jambes à son cou pour terminer sa mission, mais son cœur lui disait autre chose. Il lui disait de rester auprès de lui, de continuer à lui parler tant qu’elle le pouvait. Lula savait que cet amour était impossible, que leur relation était vouée à l’échec depuis le départ. L’eau et le feu, deux ennemis qui se consument l’un l’autre. « Je n’ai pas dis ça. » Les pupilles bleutées de l’Osoryd trahissaient son visage dur et ses traits de marbres, elles laissaient transparaitre qu’il était content de la voir. En voyant cette petite étincelle dans les yeux de son ancien fiancé, Lula sentit des papillons lui parcourir le ventre. Sensation étrange mais pas inconnue en compagnie du jeune homme. Son sourire s’élargissait sur visage en entendant ses mots. Elle aussi était ravie de le voir. Surprise certes, mais ravie.  Et même si elle ne l’avouerait jamais, il lui avait manqué. Elle reculait machinalement, sachant pertinemment qu’il saurait pourquoi elle recule. Elle lutte contre l’envie de plaquer ses lèvres contre les siennes, de le serrer aussi fort qu’elle peut. Elle ne peut pas rester aussi près de lui, sentir son parfum. Lorsqu’elle est à ses côtés, c’est comme si elle n’était plus elle-même. Comme la Lula froide et distante avait disparu pour laisser place à une petite fille fragile. Et elle n’aime pas ça, Lula. Elle ne supporte pas de se sentir aussi faible, d’avoir une attache aussi importante. Alors elle le repousse, comme elle le fait avec quiconque devient trop proche d’elle. Raeghar, quant à lui, reste immobile. Ses yeux, son expression confirme à l’Osanos qu’il ressent la même chose, que lui aussi voudrait que cet instant ne finisse jamais. Si elle n’avait pas autant d’honneur ou de fierté, elle lui aurait bien proposé de fuguer avec elle, loin d’ici et partir dans une contrée lointaine, loin de cette guerre invisible entre la couronne et la résistance. Sa question résonne entre les quatre murs, et Raeghar ne répond pas. Cette question était stupide, elle le sait pertinemment. Qu’aurait-il pu bien répondre ? « Je vois que tu n’as pas changé, tu évites toujours mes questions. » Chose qu’elle n’avait oublié, l’Osanos. Lorsqu’ils s’étaient vus, avant la fuite des Osanos, Lula avait pour habitude de lui poser tout un tas de question sur divers sujet. Et chaque fois qu’ils abordaient un sujet trop sensible, trop personnel, il ne répondait pas. Lula ne se vexait pas, elle même n’aimait pas s’étendre sur sa vie amoureuse ou sur ses sentiments. Soudain, elle fut prise de panique. Et si quelqu’un d’autre l’avait vu ? Ou si Raeghar avait prévenu les gardes ? Elle savait au fond, qu’il ne ferait jamais une telle chose, mais pouvait-on vraiment lui reprocher d’être un peu méfiante ? C’était sa vie qui était en jeu, après tout. « Bien sûr que oui. » Sa voix était cassante, presque froide. Les yeux de Lula quittaient des jardins pour se plonger dans ceux du maitre du feu sous la surprise. Elle n’avait pas voulu le blesser, bien au contraire. Il était surement bien placé pour comprendre que par les temps qui court, on ne pouvait faire confiance à personne. « Je n’ai jamais rien fait qui puisse te mettre en danger et je n’ai pas l’intention de changer ça aujourd’hui. »Ses paroles la rassurent, elle sent son palpitant ralentir un peu et le stress quitter son corps. Ses simples mots la rassuraient, confirmaient ce qu’elle avait toujours su. Lula se détentait, quittait le mur contre lequel elle s’était plaquée pour revenir face à son ancien fiancé. Raeghar lui, paraissait plus agité et ses yeux trahissaient sa frustration. Quelque chose, dans ses actes ou dans ses paroles, l’avait blessé. Lula se mordait les lèvres, ne voulant pas que cet instant de retrouvailles finissent en dispute. Ses yeux quittèrent ceux de l’Osanos, esquivant ainsi son regard remplit d’incompréhension. Qu’avait-il ? Elle le connaissait, elle savait qu’il avait envie de dire quelque chose, mais voulait-elle vraiment savoir ? L’idée qu’il lui fasse des reproches lui nouait l’estomac. « Tu n’es pas là pour féliciter Cal et Saeko. » Elle déglutit. En effet, elle n’était pas ici pour le mariage, mais ça, n’importe qui l’aurait compris. « Alors qu’est-ce que tu fais ici ? Dois-je m’attendre à ressortir encore une fois de là avec le dos carbonisé ? » Chaque mot, chaque reproche, brisait un peu plus son cœur de pierre. Elle ne pouvait lui en vouloir de se méfier à son tour, mais.. Son esprit captait les derniers mots qu’il venait de prononcer. « Attends, quoi ? Le dos carbonisé ? » Tout son corps se raidit et ses yeux s’exhorbitait. Pas une seconde, elle avait pensé à lui demander comment il allait, s’il avait été blessé ou non au festival, ou autre. Non. Elle était tellement heureuse qu’il soit envie, tellement heureuse de la voir que ses questions primaires lui avaient échappées. Elle tendait le bras vers lui et posait sa main tremblante sur son biceps. « Tu as été blessé ? Par les Septs, je suis désolée, je ne savais pas… Je… »  Elle ne savait plus quoi dire, mis à part qu’elle était désolée. Mais désolée de quoi ? Elle n’y était pour rien dans cet attentat et elle aussi avait morflée. Sa jambe la faisait encore souffrir parfois, souvent même. Mais a cet instant précis, seul Raeghar comptait. « Je ne sais pas ce que tu essaie de dire, mais nous n’y sommes pour rien dans cet attentat. » Son ton est sec aussi, bien plus sec qu’elle ne l’aurait voulu. Ses yeux sont beaucoup plus expressifs, plus compatissants et attendrissants. Elle sert son bras, comme si cela pouvait appuyer ses dires. « Je te le promets, Raeghar. » Pour la première fois depuis longtemps, elle prononçait son prénom. Son ton était calme, elle cherchait surtout à le rassurer et à lui faire comprendre que ce n'était pas de la faute des résistants. Elle aurait envie de lui demander s’il était certain que ce n’était pas un coup montée de l’Impératrice, mais elle n’avait aucune envie de se disputer pour le moment. Et le convaincre qu’elle n’y était pour rien était sa priorité. Par miracle, les reproches qu’il avait formulés ne l’avaient pas vexée et la situation n’avait pas dégénérée. Finalement, peut-être qu’ils auraient pu s’entendre et vivre une vie paisible en tant qu’époux.
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptyDim 24 Sep 2017 - 10:57



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« Je vois que tu n’as pas changé, tu évites toujours mes réponses. » Raeghar s’abstenu de s’essayer à défendre l’indéfendable. Battant en retrait sur ce point, il ne rétorqua pas. A quoi bon alors qu’ils savaient tous deux que c’était effectivement ce qu’il faisait ? En bon guerrier, Raeghar n’était pas sans savoir reconnaître toutes les armes à sa portée. Une multitude d’armes, de types variés et parmi elles comptaient les mots. Le fils Osoryd savait sa bouche particulièrement traitresse lorsque Lula se trouvait dans les parages et il préférait donc se taire en sa présence. La situation était d’ores et déjà suffisamment dangereuse sans qu’il ne s’exprime dessus, causant davantage de trouble encore. Non. Il était largement plus raisonnable de se taire, laissant les vérités informulées. Son regard le trahissait déjà suffisamment, porte ouverte sur ses émotions, sans que sa langue ne s’y mette aussi. Raeghar n’avait guère particulièrement envie de s’exprimer. L’usage de la parole lui semblait superflu alors qu’il se tenait si proche de Lula. Une proximité tantôt douce tantôt amère après tout ce temps écoulé. Il semblait à Raeghar que leurs fiançailles passées remontaient désormais à une véritable éternité. Il lui fallait déployer des efforts considérables pour se remémorer le monde tel qu’il était avant que Lula et sa famille ne soient officiellement décrétés ennemis de la couronne. Une relation autrefois saine (en admettant qu’un tel adjectif se soit jamais appliqué à leur semblant de couple) était brusquement devenu défendue et Lula s’était vue arrachée à lui sans qu’il n’ait eut le temps de formuler la moindre pensée claire à ce sujet. A présent, ils se retrouvaient séparés par tant de choses que Raeghar avait renoncé à les compter. Ils œuvraient désormais dans des camps différents et la peau de meurtrie du garçon était là pour le prouver. Les évènements s’étant déroulés avant les explosions lors du festival d’été demeuraient limpides dans l’esprit de Raeghar. Il se souvenait de cette journée gorgée de soleil qui avait brusquement volé en éclats. Il se rappelait de Lula, un masque dissimulant ses traits sans réellement y parvenir, un peu comme aujourd’hui. Tous les accoutrements du monde ne suffisaient pas à tromper Raeghar qui la repérait toujours, comme aimanté à elle d’une façon qui le perturbait beaucoup. C’était avant que les explosions ne surviennent, noyant la foule hurlante. Raeghar était tombé comme une masse ce jour-là, le dos en feu, au sens propre comme au sens figuré. Il ne se souvenait de rien après s’être écroulé au sol. Lorsqu’il avait repris connaissance, c’était sur un lit aux draps parfumés, en sécurité dans la demeure familiale. Les soins avaient été longs et perduraient encore à ce jour quand bien même la douleur était à présent parfaitement supportable. Elle était toujours là, latente, mais il la tolérait sans broncher. Raeghar n’était pas homme à se plaindre. En tant que guerrier, il était familier aux blessures de toutes sortes et accueillait la souffrance à la manière d’une vielle amie, les dents serrées et le corps tendu. Les mots déferlèrent hors de sa bouche sans qu’il ne les retienne. Dans sa voix suintait une forme de rancune qui le surprit lui-même. Il n’avait pas conscience de ressentir cela, quand bien même il avait effectivement essayé d’user de ses blessures pour altérer les sentiments qu’il ressentait à l’égard de Lula. Il avait essayé de voir en elle une ennemie, la source de ses maux, alors qu’il s’adonnait à la contemplation douloureuse de sa chair éprouvée. « Attends, quoi ? Le dos carbonisé ? » Raeghar se mordit la lèvre, suffisamment fort pour sentir un goût âpre se répandre dans sa bouche. Il lui sembla que la douleur se réveillait à cet instant, sans pouvoir définir avec soin d’où elle venait. La réaction de Lula l’innocentait largement. Son corps s’était raidit et ses grands yeux bleus le dévisageaient, trahissant son effarement. Raeghar de son côté demeurait silencieux, droit comme un i. Lorsqu’elle tendit le bras vers lui, il dévisagea sa main et ne releva les yeux pour croiser les siens que lorsqu’elle la posa sur son épaule. Ce contact l’apaisa d’une façon telle qu’il sentit son cœur se contracter douloureusement dans sa poitrine. Rien de tout cela n’était juste. Il crevait d’envie de la toucher, d’accroitre ce contact, mais il ne pouvait pas. Il se montrait déjà suffisamment imprudent comme cela. Tout cela, c’était d’ores et déjà de la folie. Ils se trouvaient au sein même du palais royal et Lula était entourée d’ennemis qui n’éprouveraient aucun remord à lui prendre la vie. Et lui… Et bien, sa position était pour le moins compromettante. La simple mention de sentiments autre qu’une haine sourde à l’encontre d’une Osanos suffirait à faire de lui un traitre à son tour. Il prenait des risques. Trop de risques. Sa tête lui intimait de faire demi-tour pour rejoindre les autres. Il ne devait pas rester avec elle. Il n’aurait même pas dut la suivre comme il l’avait fait. Cela ne l’aidait en rien, bien au contraire. Il lui fallait se libérer de ce guêpier dans lequel il s’était fourré. Trouver la force de la repousser, de repousser cette main rassurante dont il aurait voulu ne plus jamais la lâcher. « Tu as été blessé ? Par les Seps, je suis désolée, je ne savais pas… Je… » Raeghar ne s’exprimait toujours pas. Son visage était toujours crispé, mais il trahissait à présent moins la colère qu’une tristesse infinie. Ce n’était pas sa blessure au dos qui le contrariait. Non. Il aurait été heureux de n’avoir que cette contrariété avec laquelle composer. Le problème majeur était ailleurs. Le problème était là, juste sous ses yeux, vision enchanteresse qui allait incontestablement finir par le mener à sa perte. « Je ne sais pas ce que tu essaie de dire, mais nous n’y sommes pour rien dans cet attentat. » Pouvait-elle véritablement l’affirmer ? Ce n’était pas qu’il la suspectait de mensonge, non. Aussi stupide que cela puisse sembler, il avait toujours foi en elle. Il demeurait persuadé qu’elle n’aurait sut lui mentir, pas alors qu’ils se regardaient dans les yeux. Non. Lula ne lui voulait pas de mal, mais elle n’était pas seule… Pouvait-elle s’exprimer avec autant d’assurance pour ce qui était des motivations des autres membres de sa famille ? « Je te le promets, Raeghar. » Il adorait entendre ainsi son prénom dans sa bouche. Il ne le trouvait jamais plus mélodieux que lorsqu’elle le prononçait. Une douce brulure dont il n’était jamais rassasié. Elle s’exprimait sur un ton empli d’une certaine forme de douceur, comme si elle cherchait là à mater un cheval récalcitrant. Elle ne cherchait pas le conflit, essayant au contraire de l’apaiser. Une bien belle attention que Raeghar tâcha d’honorer sans y parvenir tout a fait. « Je te crois. » Lâcha-t-il avec toute l’honnêteté dont il se sentait capable. Sa voix demeurait éprouvée néanmoins et lorsqu’il ouvra à nouveau la bouche, la méfiance qu’il ne parvenait pas à étouffer perça à nouveau dans ses propos. « Je sais que tu ne chercherais pas volontairement à me faire du mal. » Il avait volontairement mis l’accent sur le pronom employé, histoire de bien laisser entendre que sa confiance ne s’étendait en rien aux autres. Comment aurait-il pu en être autrement ? Raeghar secoua doucement la tête, furieusement las tout à coup. Las de cette situation, las de tout et de tout le monde. Il était épuisé, physiquement comme moralement et plus que tout, il était mort d’inquiétude pour elle. Il avait envie de la trainer hors du château pour la mettre en sécurité. Il ne pouvait pas cependant, pas quand elle persistait à se jeter de bon cœur dans la gueule du loup. Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement rester à l’écart, dans une sécurité toute relative ? Raeghar savait son raisonnement injuste. Lui-même aurait été incapable de demeurer dans l’inaction. Attendre cela de Lula, c’était bien hypocrite de sa part. De toute façon, cela n’avait aucune importance. Il n’était personne pour lui intimer de faire quoi que ce soit. Sa vie lui appartenait. Si elle voulait la risquer en s’infiltrant à un mariage royal, c’était là son droit le plus strict. « Tout ça va très mal finir. » Dit-il simplement. Il le savait. Elle le savait. Tout le monde le savait. C’était l’évidence même. Raeghar recula d’un pas, repoussant en même temps doucement la main de Lula. Il lui était plus simple de raisonner quand elle ne le touchait pas. « Je ne veux pas tu sois blessée. » Une telle idée le mortifiait véritablement. Il n’était pas sûr de pouvoir le supporter, en dépit de cette carapace forgée dès l’enfance et qu’il n’avait de cesse de revêtir depuis.
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptyDim 24 Sep 2017 - 12:22


raeghar & lula
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La culpabilité l’envahissait bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Il avait été blessé et il en gardait surement une cicatrice pour lui rappeler chaque jour ce douloureux souvenir. Lula aurait du chercher à le retrouver, elle aurait du remuer ciel et terre à sa recherche sous les multiples corps inertes qui trainaient sur le sol ce jour là. Malheureusement, elle avait eu d’autres préoccupations à l’esprit. Ce jour là, elle avait du aider Atalante et Alderan à s’enfuir pour retourner au QG de la résistance. Ce jour là, elle avait vu sa tante se prendre plusieurs balles et s’écrouler sur le sol. Ce jour là, elle s’était sentie plus impuissante que jamais. Raeghar était un soldat, un homme qui savait se défendre, mais si elle avait su ce qui s’était passé, si elle avait su qu’il avait été gravement blessé, elle aurait… Lula ne savait pas vraiment ce qu’elle aurait fait. Aurait-elle abandonner sa famille, son sang, pour lui ? Son cœur lui soufflait que oui, mais sa raison le faisait taire. Elle le sentait s’apaiser à son contact et lorsqu’elle croisait de nouveau ses prunelles bleutées, son cœur se brisait. Qu’est-ce qu’elle aimait ses yeux, cette étincelle qui la faisait se sentir plus forte que n’importe qui. Avec Raeghar, tout paraissait plus simple alors que leur relation était tellement compliquée. Il servait l’ennemi, ils se trouvaient au beau milieu du Palais ou n’importe qui aurait pu leur tomber dessus et pourtant, la seule chose qui l’inquiétait à cet instant, c’était lui. Ses yeux dégageait une tristesse qui fendait le cœur de l’Osanos. Elle aussi, elle était triste. Triste de ne pas pouvoir faire ce qu’elle voulait. Triste de ne pas pouvoir vivre en paix et de mener une guerre chaque jour, mais elle n’avait pas le choix. C’était dans sa nature de se battre pour ses convictions et Raeghar le savait. Lula espérait qu’un jour, il rejoindrait sa cause, qu’il cesse de boire les paroles de la famille royale et qu’il se rebelle pour se battre pour un monde meilleur. Intérieurement, Lula se  giflait. Elle ne pouvait pas se permettre de croire en un monde meilleur, d’imaginer un avenir avec un homme comme lui alors qu’elle n’était pas sur de survivre assez longtemps pour se le permettre. « Je te crois. » Soulagement. Elle soupire, à la fois rassurée et heureuse qu’il la croit. Cette réponse ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait savoir, Raeghar lui faisait confiance. Ses yeux brillent, ils pétillent et un sourire nait à nouveau sur ses lippes, jusqu’à ce qu’il énonce d’autres propos. « Je sais que tu ne chercherais pas volontairement à me faire du mal. » Son sourire s’évanouit et Lula mordille sa lèvre inférieure. Il lui faisait confiance à elle, mais pas à sa famille. Rien de plus logique, puisqu’elle non plus ne faisait pas confiance aux autres Osoryd. Ses yeux quittent les siens, elle ne sait pas quoi dire. Qu’aurait-elle pu dire pour défendre les siens ? Elle savait que la résistance n’était pas responsable de cet attentat, mais elle ne pouvait pas le prouver. Raeghar pouvait simplement prendre ses paroles pour argent content et puis c’est tout. «  Merci de me faire confiance, mais tu sais.. » Voulait-elle vraiment terminer cette phrase ? « Je ne peux pas te donner de preuve pour nous innocenter, mais si tu me fais confiance à moi, tu peux faire confiance à la résistance. » Elle insistait sur le pronom à son tour. Elle ne savait pas comment le formuler, mais s’il lui faisait confiance à elle, il en était de même pour la résistance. La résistance faisait partie d’elle, elle était la résistance. Elle soupirait à nouveau, exprimant sa lassitude sur le sujet. Elle savait que convaincre Raeghar que la résistance ne voulait aucun mal aux maitres n’était pas chose gagnée et elle savait qu’il ne se laisserait pas convaincre facilement. Elle était las de tout. Las de vivre dans un monde comme le leur, las de refouler ses sentiments pour son ennemi, las de tenter de faire bonne figure et d’avoir l’air d’une femme forte alors qu’elle n’était qu’une enfant apeurée. « Tout ça va très mal finir. » Chose qu’ils savaient déjà. Comment cela aurait-il pu bien finir ? Que ça soit leur fiançailles ou cette foutue guerre. Tout allait mal finir. Si l’un des deux camps gagnait, l’un verrait l’autre se faire exécuter. Elle secouait la tête et le regarde imposer une distante en eux. Il repousse sa main doucement, ce qui permet à Lula de croiser les mains sur sa poitrine. «  Comment cela pourrait bien finir ? L’un des deux camps finira par l’emporter et nous.. » Sa voix se brise, ses yeux n’expriment aucun colère, seulement de la tristesse. Elle se racle la gorge et inspire, elle a du mal à s’exprimer, à parler lorsque ses paroles dévoilent ses sentiments cachés. «  Nous ne pourrons jamais vivre heureux. » Elle se mordille la lèvre, peu fière de ce qu’elle vient d’énoncer. Elle avait raison, ils le savaient tous les deux, mais c’était la première fois qu’elle osait formuler cela à voix haute. Ainsi, elle lui révelait être inquiète pour lui, elle lui révélait également une partie de ses sentiments pour la première fois. La Lula qui était hautaine, froide et distante avait disparu sans crier gare. Elle avait laissé place à une idiote éprise de son ennemi. Son regard quitte celui du maitre du feu, gêné. « Je ne veux pas tu sois blessée. » Son cœur se serre, elle non plus ne voulait pas qu’il souffre. Elle lui aurait bien proposé de fuir, de partir loin de tout cela, mais elle était bien trop attachée à ses valeurs et à sa famille. Impulsive dans l'âme et ne sachant quoi faire d'autres sous toutes les émotions qui l'accablent, elle s’avance de nouveau vers lui, brisant la distante qu’il avait mis entre lui et elle le serre dans ses bras. Elle le serre fort, encore et encore, comme si c’était la dernière fois qu’elle avait l’occasion de le faire. Elle passe ses mains derrière son cou et renifle son parfum. « Je ne veux pas non plus que le soit. » Elle renforce son étreinte une dernière fois avant de lâcher prise et de plonger ses yeux dans les siens. « Me parler, ou même simplement m’avoir vu sans dire un mot te met en danger, Raeghar. Il vaut mieux que tu partes profiter des festivités. » Elle n’en pense pas un mot, elle voudrait qu’il reste là éternellement, mais ce n’est pas possible et elle le sait. Tout comme elle sait qu’il risque une exécution public pour ce qu’il est en train de faire. Elle le supplie du regard, elle l’implore de la laisser et d’aller rejoindre les autres. « Marlys doit t’attendre. » Jusqu’à présent, elle n’avait pas évoqué le nom de la nouvelle fiancée de Raeghar, même si le savoir fiancé à une autre la rendait jalouse. Elle se pince les lèvres, consciente de lui avoir ordonné de rejoindre une femme qu’elle détestait. Elle avait eu vent des rumeurs concernant ses fiançailles avec elle et en disant cela, elle espérait avoir confirmation. .
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptyDim 24 Sep 2017 - 14:35



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Il peut voir son visage s’éclairer alors qu’il exprime sa confiance en elle. Elle s’en voit apaisée, mortifiée qu’elle était à l’idée qu’il puisse s’imaginer qu’elle ait joué un rôle quelconque dans ce qui s’était passé lors du festival d’été. Au fin fond de son cœur, Raeghar n’en avait jamais douté. Il avait essayé de se convaincre du contraire pour diaboliser Lula. Il avait espéré qu’ainsi, il finirait par se détacher d’elle. En essayant de muer l’amour naissant en haine, il avait espéré que ses sentiments finiraient par s’émousser et que son monde s’en retrouverait à nouveau complet. La vérité, c’était que sa vie passée lui manquait. Raeghar se sentait nostalgique du temps où il n’avait encore jamais été confronté au regard de Lula. Il regrettait cette existence savamment ordonnée dont il maitrisait alors encore tous les aspects. A l’époque tout était clair, précis, concis. C’était ainsi que Raeghar aimait sa vie. On lui avait enseigné dès le berceau les vertus d’une existence contrôlée et il avait pris goût à l’ordre. Il avait essayé de se prémunir contre ses propres émotions, érigeant barrières sur barrières pour préserver son cœur vulnérable. C’était sans compter sur Lula cependant. En le fiançant à cette fille, ses parents avaient commis une erreur de taille considérable. De par ce contrat aujourd’hui rompu, ils avaient amenés le chaos dans sa vie et ce n’était pas quelque chose dont Raeghar pouvait aujourd’hui se débarrasser. Il ne pouvait tout simplement pas se défaire de Lula, plus maintenant. Elle s’était enracinée en lui, trop profondément pour qu’il puisse y faire quoi que ce soit. Il l’avait dans la peau. Il avait foi en elle et il en serait toujours ainsi. Quoi qu’elle dise. Quoi qu’elle fasse. Quoi qu’il advienne. Il était capable de tout lui pardonner, mais ce sentiment ne s’étendait guère aux siens. Raeghar, il ne croyait qu’en elle. Qu’en Lula. Elle ne pouvait guère le lui reprocher, après tout elle ne faisait guère davantage confiance au clan Osorys (ce qui, bien loin d’être une erreur, était une réaction parfaitement sensée de sa part). Ses paroles n’auraient guère dut choquer Lula et pourtant, il vit son sourire disparaître. Il regrettait de lui causer ainsi de la peine, mais il ne pouvait pas lui mentir. Outre le fait qu’il n’en voyait pas l’intérêt dans le cas présent, il s’en sentait tout bonnement incapable. Lula lisait en lui avec plus d’aisance que la plupart des gens, ce qui ne le rassurait guère. Si seulement il pouvait lui dissimuler cet amour qu’il lui portait. Tout serait plus simple alors. L’idée qu’elle puisse le détester lui trouait véritablement le cœur, mais il lui serait plus facile de tirer une croix sur elle s’il pouvait la convaincre qu’il ne l’aimait pas. Mais peu importe. Ce n’était pas envisageable. Il était bien incapable de lui cacher son affection. « Merci de me faire confiance, mais tu sais… » Raeghar arqua un sourcil, redoutant malgré lui les paroles qui allaient suivre. « Je ne  peux pas te donner de preuve pour nous innocenter, mais si tu me fais confiance à moi, tu peux faire confiance à la résistance. » Il avait envie de la croire sur ce point, mais ce n’était pas le cas. Il ne répondit rien, se réfugiant à nouveau dans un silence précaire, mais là encore son expression faciale s’exprimait pour lui. Ses traits étaient tirés et son regard exprimait clairement le doute. C’était une chose de croire en Lula, mais elle ne pouvait pas se porter garante pour les autres membres de la résistance. Elle se figurait peut-être qu’elle représentait un poids quelconque dans cette organisation, mais Raeghar en doutait. Elle s’était engagée dans quelque chose qui la dépassait. Elle ne pouvait pas le protéger des siens, pas plus que lui ne pouvait le faire.  Dans le fond il n’y avait qu’eux deux, isolés au cœur d’un monde qui ne manquerait pas de les détruire à petit feu. Tout ça va très mal finir qu’il lui souffle. Une vérité que personne n’ignorait. Quoi qu’il advienne, rien de positif ne pouvait décemment en ressortir. Raeghar ne se permettait pas de s’imaginer le contraire. Il avait toujours été terre-à-terre et cela n’allait pas changer maintenant. Si le gouvernement gagnait, Raeghar aussi, mais cela signifierait que Lula avait perdu. Et si Lula perdait, il perdrait aussi. Ils étaient coincés tous les deux, indéniablement. Condamnés, quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent. Raeghar le savait. Il le savait depuis des semaines et il ne parvenait pas à s’y faire. En dépit de tous ses efforts pour se défaire de se ses sentiments pour Lula, son cœur demeurait morcelé. La pensée d’une existence passée sans elle lui filait la nausée. Il avait envie de la croire sur ce point, mais ce n’était pas le cas. Il ne répondit rien, se réfugiant à nouveau dans un silence précaire, mais là encore son expression faciale s’exprimait pour lui. Ses traits étaient tirés et son regard exprimait clairement le doute. C’était une chose de croire en Lula, mais elle ne pouvait pas se porter garante pour les autres membres de la résistance. Elle se figurait peut-être qu’elle représentait un poids quelconque dans cette organisation, mais Raeghar en doutait. Elle s’était engagée dans quelque chose qui la dépassait. Elle ne pouvait pas le protéger des siens, pas plus que lui ne pouvait le faire.  Dans le fond il n’y avait qu’eux deux, isolés au cœur d’un monde qui ne manquerait pas de les détruire à petit feu. Tout ça va très mal finir qu’il lui souffle. Une vérité que personne n’ignorait. Quoi qu’il advienne, rien de positif ne pouvait décemment en ressortir. Raeghar ne se permettait pas de s’imaginer le contraire. Il avait toujours été terre-à-terre et cela n’allait pas changer maintenant. Si le gouvernement gagnait, Raeghar aussi, mais cela signifierait que Lula avait perdu. Et si Lula perdait, il perdrait aussi. Ils étaient coincés tous les deux, indéniablement. Condamnés, quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent. Raeghar le savait. Il le savait depuis des semaines et il ne parvenait pas à s’y faire. En dépit de tous ses efforts pour se défaire de se ses sentiments pour Lula, son cœur demeurait morcelé. La pensée d’une existence passée sans elle lui filait la nausée. « Comment cela pourrait bien finir ? L’un des deux camps finira par l’emporter et nous… » L’entendre de sa bouche, ça ne rendait la chose que d’autant plus réelle encore. Lula peinait à s’exprimer, retournée par cette vérité qu’ils ne connaissaient que trop bien. « Nous ne pourrons jamais vivre heureux. » Cela ne lui ressemblait guère de parler ainsi. Ses propos étaient gorgés de fatalité, pesant sur le cœur déjà bien lourd de Raeghar. Il ne se sentait guère la force de rajouter quoi que ce soit. Qu’aurait-il pu dire de toute façon ? Il ne pouvait pas arguer le contraire. Il acquiesça donc légèrement de la tête. Cette relation était vouée à l’échec et ils ne pouvaient rien y faire. Ils ne pouvaient que se saluer et partir chacun de leur côté. Raeghar s’était reculé, s’arrachant à son contact au prix d’un effort qui lui sembla tout bonnement surhumain. Il luttait contre son propre cœur, contre ce besoin viscéral qu’il avait de la garder auprès de lui. C’était impossible. Elle ne lui appartenait pas, ne lui appartiendrait jamais. Il pouvait apprendre à composer avec cela. Ce serait sûrement la chose la plus difficile qu’il ait jamais eut à faire, mais il était fort. La vie l’avait endurci. Il pourrait s’y faire. Tout ce qu’il désirait, c’était de la savoir en sécurité. Il pourrait vivre s’il savait que c’était aussi son cas. Ce serait là une maigre consolation qui lui permettrait de poursuivre sa propre existence, aussi vide qu’elle puisse lui sembler sans Lula. Lorsqu’elle l’attira brusquement contre elle, les battements du cœur de Raeghar s’accélèrent et il resta un instant immobile alors qu’elle le serrait avec une vigueur renouvelée. Puis, il la serra à son tour, nouant ses bras autour d’elle, l’attirant un peu plus fermement contre lui. Il baissa la tête pour enfouir tant bien que mal la sienne au creux de son cou, inspirant à pleins poumons son odeur. Une douce torture qui lui avait bien trop manqué. « Je ne veux pas non plus que tu le soit. » Elle le serra nettement plus fort avant de le relâcher. Raeghar dut prendre sur lui pour ne pas la retenir. Il ne devait pas le faire. Cela ne rendrait les choses que plus difficiles encore. « Me parler, ou même simplement m’avoir vu sans dire un mot te met en danger, Raeghar. Il vaut mieux que tu partes profiter des festivités. » Elle n’avait pas besoin de le lui dire quand bien même son imprudence évidente tendait à affirmer le contraire. Il avait conscience des risques qu’il prenait, même si Lula était terriblement mal placée pour les lui rappeler. Il était peut-être en danger auprès d’elle, mais Lula ne l’était que d’autant plus. D’eux deux, seulement elle était considérée comme une ennemie de la couronne. Raeghar acquiesça à contre cœur. Il était déjà parti depuis trop longtemps et ne tenait pas à ce qu’on s’interroge sur son absence. Il s’apprêtait à faire volte face sans plus de cérémonie, quand Lula rouvrit la bouche. « Marlys doit t’attendre. » Raeghar s’immobilisa, les sourcils froncés. Le prénom de sa fiancée sonnait étrangement dans la bouche de Lula. Il reconnaissait dans sa voix une jalousie qui aurait pu le flatter dans d’autres circonstances. « Tu es au courant » répondit-il, un peu bêtement, à défaut de savoir quoi dire à ce sujet. Lui qui s’exprimait facilement d’ordinaire peinait vraiment à le faire en sa présence. La proximité de Lula le privait de sa belle assurance. Avec elle, il était vulnérable, plus qu’il ne l’avait jamais été avec qui que ce soit. Raeghar trouvait très pénible de devoir faire allusion à sa nouvelle fiancée, d’autant plus qu’il n’avait que peu de choses à dire sur elle. Il ne pouvait que se montrer honnête en espérant que, d’une façon ou d’une autre, cela suffirait. « Tu sais bien que ça ne signifie rien pour moi et pour elle non plus d’ailleurs. » Marlys ne l’appréciait même pas. Leurs fiançailles n’étaient rien de moins qu’un contrat, un contrat avec lequel ils se voyaient bien obliger de composer. Non pas que cela importe. Il ne pouvait pas être Lula et ses fiançailles avec Marlys n’y étaient pour rien. Quand bien même il aurait été libre, la situation aurait été la même. Détournant les yeux de Lula, Raeghar jeta un œil derrière lui. Par chance, personne n’avait eut l’idée de passer là où ils se trouvaient, mais cela ne signifiait pas pour autant qu’ils étaient en sécurité, loin de là. Les gens se pressaient à l’extérieur et Raeghar devait se joindre à eux. Le cœur serré, il détourna la tête pour planter à nouveau son regard dans celui de Lula. « Promets moi que tu feras attention à toi. » Il en avait besoin. Il avait besoin de cette promesse pour rejoindre les autres invités tout en feignant que tout allait bien, qu’il allait bien. Qu’il pouvait vivre sa vie comme il l’avait toujours fait, en guerrier amputé de toute émotion compromettante.
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‹ AGE : vingt six ans qu'elle endure les souffrances que le monde lui inflige, vingt six ans qu'elle se protège.
‹ STATUT : éprise d'un osoryd, un maitre du feu, d'un ancien ennemi.
‹ SANG : sang argent, qui est maintenant bleu.
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MessageSujet: Re: no one compares to you: lula no one compares to you: lula EmptyMar 26 Sep 2017 - 18:53


raeghar & lula
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Ils ne pouvaient pas s’en sortir, l’un des deux allaient finir par voir l’autre se faire exécuter. Le cœur de Lula se serrait à cette pensée. Rien que d’imaginer la scène, de voir les yeux de Raeghar s’éteindre sans qu’elle ne puisse rien faire la terrifiée. Ce cauchemar qui pourrait bien s’avérer devenir une réalité ne l’empêchait pas de se montrer réaliste. Jamais, ils ne pourraient être ensemble. Jamais.  L’instant si particulier qui se déroulait poussait Lula a se montrer plus ouverte que d’habitude. L’inquiétude, la peur qu’elle avait ressenti lorsqu’ils avaient été séparés au festival, lui avait fait comprendre qu’elle ressentait des choses pour lui. Bien plus de choses qu’elle ne voulait l’admettre. Elle avait longuement réfléchi, et lorsqu’elle avait revu ses prunelles bleutées qui lui étaient si chères, elle s’était rendue à l’évidence. Elle était tombée amoureuse de Raeghar Osoryd, l’ennemi. Un homme qui était autrefois froid, distant et impassible. Un soldat. Et avec le temps, il avait su se dévoiler et montrer qu’il n’était pas qu’un guerrier sans émotions. Le prendre dans ses bras était un geste purement spontané, ce n’était qu’une fois que le maitre du feu la serrait à son tour, qu’elle sentait ses bras musclés l’encercler qu’elle se rendait compte de ce qu’elle venait de faire. Elle se serait bien giflée, pour la énième fois depuis dix minutes. Son palpitant battait à tout rompre et ses joues prenaient une légère teinte rosée. Dans ses bras, elle se sentait bien, bien mieux qu’elle ne l’avait jamais été auparavant. Même avec Aymeric. Elle se sentait à l’abri de tout danger, elle se sentait en sécurité. La maitre de l’eau rassemblait toute la force dont elle était capable pour se décoller de lui, pour lui dire qu’il devait partir. Ce n’était pas une question, rien qu’en lui adressant la parole, il risquait sa vie. Lula risquait déjà beaucoup en venant se jeter dans la gueule du loup et elle ne voulait pas que Raeghar se fasse prendre. Si elle devait tomber, elle préférait être seule plutôt que de l’entrainer dans sa chute. Il acquiesçait sans broncher et le cœur de l’Osanos en était soulagé. La conversation aurait pu se terminer là, mais Lula ne pouvait s’empêcher de parler de Marlys. Marlys Swanson. La nouvelle fiancée de Raeghar. Elle avait eu vent des rumeurs, elle n’avait eu de confirmation, mais la réaction de Raeghar ne fit que confirmer ce qu’elle avait entendu. Ses sourcils froncés lui indiquèrent qu’il n’avait pas l’air plus heureux qu’elle de devoir l’épouser. « Tu es au courant. » Lula se contentait d’acquiescer. Cette femme, qu’elle n’avait vu que très rarement lors de grande occasion, la faisait se sentir complexée. Elle était si parfaite avec son teint clair, ses yeux malicieux et sa magnifique chevelure. En plus, elle était maitre du feu. Tout pour plaire, décidemment. Sa mâchoire se serrait et elle déglutissait difficilement. « Tu sais bien que ça ne signifie rien pour moi et pour elle non plus d’ailleurs. » Ses yeux océans ne quittaint pas ceux de l’Osoryd, comme si elle voulait voir au plus profond de son être pour y trouver la vérité. Mais elle n’avait pas besoin de cela, Lula. Elle savait parfaitement qu’il disait la vérité. Non pas qu’elle était sûre d’elle, qu’elle le prenait pour acquis, mais parce-qu’elle savait lorsqu’il mentait. Et pourquoi mentirait-il sur ce sujet ? Tristement, elle lui souriait. «  Cela ne signifiait rien pour nous non plus au début. » Son ton n’était pas agressif, ce n’était qu’une simple constatation. L’Osanos avait trop peu confiance en elle pour s’estimer comme la seule femme que Raeghar puisse aimer, et se savoir concurrencée par cette Swanson n’arrangeait pas la chose. Raeghar jetait à nouveau un regard derrière lui, pour vérifier que personne n’arrivait. « Promets moi que tu feras attention à toi. » Elle contemplait son visage avant de répondre, car elle savait que sa réponse mettrait définitivement fin à la conversation. Elle voulait mémoriser chacun de ses traits, comme si c’était la dernière fois qu’ils se voyaient. Et c’était peut-être la dernière fois, après tout. «  Je te le promets. Toi aussi, fais attention. » Fait attention à cette Marlys surtout, se retient-elle de dire. Elle lui sourit une dernière fois, avant de tourner les talons pour terminer la mission que lui avait confié sa sœur. A l’angle du couloir, elle adresse un dernier regard au maitre du feu, un regard tendre et mélancolique. «  A bientôt, j’espère. » Glisse-t-elle avant de filer retrouver les autres résistants dont elle était chargée. Si la mission foirée, ça serait entièrement sa faute et elle aurait prouvé une nouvelle fois à Diana qu’elle était incompétente. Elle secouait la tête, pour se sortir Raeghar et Marlys se la tête, afin de se concentrer sur ce qu’elle devait faire. Pourtant, même si elle employait toute la bonne volonté dont elle était capable, elle ne pouvait pas se le sortir de la tête. C’était comme si son inconscient ramenait toujours le sujet dans son esprit. La vérité, c’est que Lula l’avait dans la peau et elle ne pouvait rien y faire.
FIN DU RP.
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