Dès qu'il passe la porte de sa chambre, il se laisse tomber sur son lit. Journée difficile, journée pourrie durant laquelle il s'est à nouveau pris la tête avec Wanda. Ses derniers temps, le lien si particulier qui les unissait commence à se briser. Doucement, leur complicité disparait et il en souffre, Allen. Tout cela à cause de cette foutue histoire avec son frère, à cause de la Ligue. Il ne voulait pas en faire partie, il voulait à tout prix éviter de tremper dans leurs histoires macabres qui avaient coûté la vie à temps de personne, mais il allait pourtant le faire dans peu de temps. Et puis, il n'y avait pas que cela. Il s'inquiétait pour Aléa, encore et toujours. Chaque fois qu'il fermait les yeux, qu'il commençait à s'endormir, il était réveillé avec la peur au ventre, peur qui lui déchirait les entrailles. Il n'aurait jamais pensé pouvoir ressentir ça pour quelqu'un d'autre que Wanda, la personne avec laquelle il était lié à tout jamais et pourtant, c'était bel et bien le cas. Aléa. Le simple fait de penser à elle le faisait froncer les sourcils. Ne voulant plus penser à cela, il allait s'assoir à son bureau, tentant de griffonner sur des papiers officiels qu'il devait remplir. Il avait à peine commencé que la porte s'ouvrait. Il soupirait, las. « Si tu viens pour me faire la morale, ce n'est pas.. » Et puis, il se fige complètement lorsqu'il tourne la tête vers la porte. Il se sent perdre pied durant un instant, son palpitant loupe un battement avant de passer à la vitesse supérieure. Aléa. Il n'en croit pas ses yeux, il se demande si ce n'est pas une illusion. Un rêve devenu réalité a force d'espérer chaque jour la voir passer le seuil de la porte. « Aléa... » Ebahit, il a à peine le temps de se lever de sa chaise qu'elle lui saute dans les bras. Il met quelques instants avant de réaliser, puis il la serre de toutes ses forces. Le mêlé soupire, il respire l'odeur de ses cheveux, son parfum. Par les Septs, qu'est-ce qu'elle lui a manqué. Il met fin à leur étreinte à contre coeur, ses mains remontent de son dos jusqu'à son visage et il a regarde de haut en bas, pour vérifier qu'elle est toujours en un seul morceau. « Tu es revenue... » Il n'y croit pas, Allen. Il pensait la retrouver quelque part, dans un endroit beaucoup moins dangereux que le palais. Et bêtement, il sourit. Sourire qui disparait bien vite lorsqu'il se rend compte du danger encouru. « Tu vas bien ? » Question idiote, mais important pour lui. Il veut avoir la confirmation qu'elle va bien. Une multitude d'autres questions lui traversent l'esprit, ainsi qu'une multitude de sentiment. Inquiétude, joie, puis de nouveau de l'inquiétude, puis de nouveau de la joie. Difficile de ne pas perdre la tête en sa présence.

Le rire de la Dochain résonne dans la pièce, faisant louper un battement au cœur du Orange. Il se fige un instant avant de se lever, la stupeur pouvant se lire sur son visage. Elle est revenue. Aléa est revenue. Il sourit et ce sourire ne disparaît pas, il reste scotchait sur son visage tel un abrutit heureux. Tout simplement parce-qu’il est heureux, Allen. Aléa lui avait promis de revenir, mais il ne s’attendait pas à la voir débarquer dans sa chambre, revenir au Palais et surtout, dans ses appartements. C'était dangereux, trop dangereux. Lorsqu'elle se jette dans ses bras, tout son corps s’électrise au contact de la mêlée, qu’il sert de toutes ses forces. Il la serre tellement fort qu’il a peur de la briser. Par les Septs, qu’est-ce qu’elle lui a manqué. Il la serre un peu plus fort lorsqu’elle lui rappelle la promesse qu’elle lui avait fait. Oui, elle lui avait promis et il n’en avait jamais douté, simplement il n’aurait pas cru qu’elle prendrait tant de risques pour lui. « Merci d’être revenue. » Murmure-t-il en caressant son dos d’un geste délicat. Ils finissent par se détacher l’un de l’autre, à contre cœur, et l’inquiétude commence à monter dans lui. Soulagement lorsqu’elle lui dit que tout va bien, son sourire, estompé pendant quelques secondes, s’affiche à nouveau sur son visage réjouit. « L’important c’est que tu sois là, peu importe le temps que ça t’as pris. Mais comment es-tu entrées ? Ca grouille de gardes dans tous les coins, tu aurais pu te faire prendre, c’était vraiment dangeureux... » Sa voix se brise. Il commence à s’imaginer le pire, alors qu’elle est là, saine et sauve devant lui. Imaginer Aléa perdre la vie, se faire capturer à nouveau, ce n’est pas envisageable. Il la sent se rapprocher, se loger dans ses bras et ça l’apaise. Son contact le détend, malgré le stress qu’il a pu ressentir chaque seconde, chaque minute où il était loin d’elle et qu’il ne savait pas comment elle allait. Aléa finit par s’écarter à nouveau, Allen plonge ses prunelles dans les siennes, sachant pertinemment qu’elle va dire quelques choses. Lorsque les mots franchissent ses lippes, il est stupéfié et un petit rire s’échappent de ses lèvres. « Bien sûr que je veux toujours qu’on s’en aille d’ici, comment peux-tu croire que j’aurais changé d’avis ? » Il rigole doucement, rire moqueur mais pas méchant. Il s’écarte davantage de la mêlée pour regarder sa chambre et rassembler les affaires dont il a besoin. Il saisit un sac et le pose sur son lit. Il est rapide, Allen, et pressé. « J’ai trouvé un endroit où on pourra loger quelques temps, un endroit où on sera en sécurité. Tu as besoin d’affaires ou d’autres choses ? » Il se retient de mentionner son frère pour l’instant, trop omnubilé par la jeune femme. Puis il s’arrête un instant, plongeant à nouveau son regard dans celui de la mêlée. « Tu veux qu’on parte quand ? »  

Il s’agite, Allen. Il démarre au quart de tour, lui qui est pourtant si réfléchit. Elle lui fait cet effet là, Aléa. La voir, le trop plein de sentiments et l’inquiétude qu’il ressent à propos de leur futur incertain l’anime, il bouge et commence à rassembler ses affaires. Il est focalisé sur les choses essentielles, sur ce dont Aléa pourrait avoir besoin, mais la voix de cette dernière résonne dans la pièce et il s’arrête net. Son prénom s’échappe de ses lippes. En un instant, elle se retrouve près de lui, sa main cherchant son poignet pour l’attirer encore plus près. Il lui fait face, ses prunelles ambrées sont ancrées dans les siennes et là, le temps s’arrête. Allen se noie dans les ambres de la mêlée, plus rien n’existe à part elle. Son rire fait vibrer les tympans du Orange, doux rire qui le fait sourire à son tour. Qu’est-ce qu’il aime entendre ce son, Allen. Il pourrait l’écouter en boucle, encore et encore. Les derniers mots de la jeune femme le laisse perplexe. Il est intelligent Allen, mais sa présence l’empêche de réfléchir. Le peu de distance qu’il restait en très n’existe plus, en un éclair, Aléa se retrouve en face de lui et attire son visage vers le sien. Sa main se pose sur sa nuque et Allen reste figé. D'abord surpris, il retient son souffle. La Mêlée à littéralement un don pour lui couper le souffle. Puis, les siennes entourent sa taille. Ses lippes se collent aux siennes, baiser chaste au début qui devient passionné à la fin. C’est comme si tout son corps était en feu, il se cambre lorsqu’elle pose sa main sur son flanc. Il la désire, il en veut plus mais… L’une de ses mains passent de la taille de la Mêlée jusqu’à son propre torse pour saisir sa main. « Aléa.. » Souffle-t-il avant de l’embrasser à nouveau. Ses lèvres ne quittent plus les siennes, comme des aimants. « Si on continue, je vais avoir du mal à me contrôler... »  Cela fait longtemps qu’il avait rêvé de ce moment, Allen. Il l’aimait, il avait maintes fois rêvé de poser ses lèvres sur les siennes, de l’embrasser et ce désir n’avait cessé de s’accroitre. Phrase qu'il n'aurait jamais pensé prononcer, trop galant pour dire ce genre de chose, mais cette fois si, il n'avait pas l'intention de passer par quatre chemins. Il avait du mal à penser à autre chose qu’à elle, malheureusement le temps s’était arrêté pour lui, mais il continuait bel et bien de défilée en réalité et le temps leur était compté.