Les cris des révoltés pénétraient le palais de Volastar. Impossible de les ignorer. Et alors que tous étaient affolés, que la belle noblesse d'Aeristin était rassemblée derrière les murailles, un rictus sardonique déformait le beau visage angélique de l'inhumain Vasara. Le corrupteur se repaissait de la colère, de la rancoeur et des tourments d'autrui. Et c'était là un véritable festin qui s'offrait à lui. Bien docilement, celui qui avait été érigé en témoin de moral, avait suivi les ordres de l'austère reine de la nation de l'air. De celle qu'il brûlait de renverser pour s'élever toujours plus haut. Et répandre sur la terre cet empire du mal dont il rêvait depuis si longtemps. D'une main glissée dans le dos de la terrible @Nevenka Valaeris, il invita cette dernière à s'écarter quelque peu du peuple. « Je crois que nos rumeurs font enfin effet, ma douce. » Et il n'était pas peu fier. Leur cruelle stratégie portait enfin ses frais. Leurs idéaux chimériques allaient enfin devenir réalité. Et crainte à tous ceux qui ne les partageaient pas. « Le moment est venu pour nous de sortir de l'ombre. De prendre ce qui nous reviens de droit divin. »

Rayna est à la fenêtre qui donne sur la rue, la rue de plus en plus noire de monde. La foule sous ses pieds s'agite et hurle des mots qu'elle ne comprend pas. Elle hésite à ouvrir la fenêtre. Les visages se tordent. Ils respirent tous une haine mal contenue. Elle est à la fenêtre, dans son déshabillé de soie, et les contemple, silencieuse et soucieuse. Elle devrait ouvrir la fenêtre pour comprendre, mais comme toujours ces temps-ci, elle n'ose pas. Elle les regarde qui qui marchent sur le palais. Ils ne font que passer sous sa fenêtre, mais s'ils venaient à s'arrêter, à lever la tête vers elle ... Elle tremble et elle ne comprend pas pourquoi elle tremble. Et paradoxalement, c'est parce qu'elle est effrayée qu'elle ouvre enfin cette fenêtre, qu'elle laisse la rumeur tumultueuse entrée dans la demeure. Et quand elle entend les mots, quand elle comprend petit à petit ... Elle avait pris le décision de ne plus se réfugier à Dierinung, personne ne peut rien pour elle là-bas, mais ici, à cet instant, elle sent bien qu'elle risque tout. Alors elle s'engouffre à l'intérieur, s'habille précipitamment et reprend son poste à la fenêtre. Et sous ses yeux écarquillés, la rue enfle.

Les gardes royaux les avaient escortés jusqu'à une pièce où toutes personnes un tant soit peu importantes pourraient être protégé par les hommes armés de la reine des glaces. La princesse des cieux se laissaient écartés par son divin fiance, @Achille Vasara. Un sourire venait fendre les lèvres de la divine alors que son regard translucide se perdait par delà les fenêtre, la où le bas peuple s'époumonait pour se faire entendre par la reine d'argent. Sa main se soulève, mouvement gracieux et vaporeux qui vient mourir d'une caresse contre la joue du Vasara. Les iris céruléennes viennent se heurter à celle du démon dissimulé sous les traits d'un ange. La créature tourmenté s'apaise au contact du furieux marionnettiste, ses démons repousser par l'aura incandescente de l'homme auquel elle est promise. Je crois que nos rumeurs font enfin effet, ma douce. Une lueur cruelle vient naître dans les opalines fantomatiques, elle vient se lover contre son terrible amant, pour mieux venir susurrer des mots pernicieux qui ne peuvent être entendu par autrui. Sans parler de la propension de ma sœur à protéger les mutants. Mélange cruel... Ou devrais-je dire fatal. Les mots claquent, le venin se distille dans les propos de la belle, une animosité dont elle ne peut plus se défaire, rongée jusqu'à la moelle par une rancœur et une rage dévorante qui ne demande qu'à la consumer toute entière. Le moment est venu pour nous de sortir de l'ombre. De prendre ce qui nous reviens de droit divin. Les doigts de sa main libre vient s'enrouler autour du poignet du blond alors que les dextres posées contre sa joue s'aventure sous son menton, redessinant le tracé de sa mâchoire. Patience, mon amour, Il faut leur laisser le temps de s'embraser... Il ne nous restera qu'à les cueillir. Des murmures, que le Vasara est le seul à pouvoir entendre.

Les hurlements féroces sonnaient comme une véritable symphonie, aux oreilles dévoyées du manipulateur. De l'homme mauvais au plus profond de son être. Et lorsque ses pupilles claires se posaient sur la silhouette gracieuse de @Nevenka Valaeris, la conviction profonde que l'inhumaine ressentait la même chose que lui le rassérénait. Trop semblables pour ne pas être d'immuables alliés. Capables de se reconnaître même au coeur de la pire des noirceurs. Des sortes d'âmes soeurs. Mais perverses, retorses et mesquines. De loin, ils ressemblaient à deux amants. L'homme tenant la délicate entre ses bras pour la rassurer. Pauvres idiots. Ils n'avaient pas idée du discours que ces deux mauvais se tenaient. Leurs auras noircies, leurs coeurs calcinés, étaient à l'unisson. Dans un accord absolument parfait. Et leur union serait probablement la plus harmonieuse de tout Aksana. Parce que Nevenka et Achille partageaient plus que de simples idéaux. Quelque chose de profond, d'insondable, était à l'oeuvre entre eux. « Sans parler de la propension de ma soeur à protéger les mutants. Mélange cruel ... Ou devrais-je dire fatal. » Il ricana mesquinement. Elle le comprenait si bien. Les mots qui s'exhalaient des lèvres rouges de l'incandescente étaient fantastiquement semblables à ses propres pensées. Deux corps mais une seule âme. « Patience, mon amour. Il faut leur laisser le temps de s'embraser ... Il ne nous restera qu'à les cueillir. » Son regard pernicieux balaya l'assemblée apeurée qui se tenait à quelques pas d'eux. Il savourait chacun de ces instants. Parce qu'il savait que la destination finale de tout cela serait l'apogée de ses viles projets. « Je suis un impatient chronique, tu le sais, ma douce. Mais heureusement que tu es là, à mes côtés. Et tu le seras aussi lorsque nous serons érigés au rang de sauveurs de l'humanité. Enfin, enfin ... Liza signe son propre arrêt de mort et elle ne s'en rend même pas compte. Heureusement que les prochains rois de la nation de l'air seront plus rusés que cela ... »

Et alors que l'inhumain conversait à l'abri des oreilles indiscrètes avec celle qui allait devenir sa femme, il sentit une main ferme se refermer sur le col de son austère chemise noire. Boutonnée jusqu'au cou. Les manches précautionneusement descendue jusqu'à ses poignets, afin de dissimuler les lignes psychédéliques qui ornaient ses bras. « Qu'est-ce que t'as fait ? » Et aussitôt le masque de l'incompréhension se peignit sur ses traits altiers. Jouer au grand innocent, au véritable saint, avait le don de l'amuser. A un point indicible. « C'est toi, tout ça. C'est ta signature. » Oh, il n'était que trop clairvoyant le pauvre @Michail Belikov. Il était absolument dans le vrai, il avait intuitivement compris que cette révolte était en partie les fruits pervers de ses manigances avec @Nevenka Valaeris. Mais s'il pensait pouvoir exécuter son jugement devant toute l'assemblée noble, il se trompait. Terriblement. « Parce que pourrir le coeur de ta soeur ça t'a pas suffi, faut que tu pourrisses celui de la nation. » Achille pressentit le prochain mouvement du blond. Et se laissa faire. Se laisser pousser avec violence contre le mur qui se trouvait dans son dos. Parce qu'il ne connaissait que trop bien la terrible créature qui allait prendre son nom. Il la sentit se glisser derrière lui et, au moment fatal, lâcher un immense cri de douleur qui attira l'attention de tous. Belle et diablement intelligente. Une combinaison parfaite. « Pour l'amour du ciel, Belikov ! Me molester verbalement, puis physiquement. Et blesser ainsi ma douce Nevenka ? Tu es un monstre, vraiment ! » Oh comme il s'amusait. Oh comme il jouissait de ce nouvel ascendant qu'il allait prendre sur son ennemi de toujours. Pauvre fou. Il ne pouvait gagner contre le tricheur né qu'il était. « Ne crois-tu pas que tu devrais t'atteler à autre chose, qu'à de pareilles futilités ? » Et sa voix amplifiée résonnait entre les quatre murs de la pièce. Afin que tout le monde puisse entendre l'innocente feinte qui perçait dans sa voix. « Quant à me calomnier ... Tu devrais avoir honte, Michail. Est-ce véritablement un homme violent, incontrôlable et mesquin, dont nous avons besoin ? Tu devrais prendre exemple sur moi. Tenter de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Comme moi. » Il s'était agenouillé auprès de Nevenka, qu'il tenait fermement entre ses bras, alors que sa main droite caressait sa chevelure d'or. Comme pour tenter de calmer la douleur du choc ressenti. Mais véritablement pour la remercier d'être la démone qu'elle était.

Elle n'a pas le temps de répondre au propos de son promis que la carrure du guerrier, @Michail Belikov, s'impose à elle. Bousculée, froissée, la poupée désarticulée est dégagée sans grande considération. Elle n'écoute pas les mots qui s'extirpent des lèvres du chien de sa sœur, non, ses orbes pernicieuses se délectent di spectacles, saisissent l'occasion qui lui est offerte de faire sombrer le beau nombre. Un geste trop brusque, trop violent, elle sombre, s'effondre, profite de son mouvement pour semer les troubles dans l'esprit des spectateurs, elle tombe, laissant échapper un cris douloureux. Son regard s'affaisse vers le sol, le visage de porcelaine disparaissait sous le voile de sa chevelure d'argent. La créature divine ne reprend vie que lorsque l'étreinte d'@Achille Vasara vient se refermer autour de son corps. Elle se love contre lui, se blottit entre ses bras alors que son regard venimeux se redresse vers l'infâme qui ose les accusés publiquement... Et peu importe à quel point ses mots sont empreints de vérité, l'enfant des cieux ne laissera personne y croire. Elle secoue son minois à la négative, laissant des larmes prétendument retenue venir souillée son regard translucide. Ainsi tu montres ton véritable visage, alors que la couronne d'argent a tant besoin de toi. La couronne d'argent, sa couronne, leur couronne. Les doigts de la sublime viennent chercher le réconfort de son fiancé, tremblant, merveilleusement. Il parait que ce sont dans les moments de troubles que les hommes prouvent leur véritable valeur.... Et elle porte son attention sur son partenaire du crime. Je suis reconnaissante que les sept m'aient offert un homme tel que toi, digne malgré les allégations grotesque qu'il t'affuble, conscient des véritables enjeux de cette situation.Mascarade divine, elle plonge dans toujours plus de névrose, se laissant dévorer par les ombres et les mensonges, pour échapper à ses propres démons.

Les murmures grandissent dehors. Le mécontentement se fait entendre. Elle ne peut que les comprendre, Liza. Même reine, elle reste humaine. La belle Valaeris reste impassible devant les nobles rassemblés entre les murs du palais. Elle n'adresse pas un seul regard à @Achille Vasara et @Nevenka Valaeris. Ses doutes ont récemment été confirmés par @Rae Skonos. Le Vasara ne désire qu'une seule chose : le pouvoir. Elle n'est pas surprise, Liza. Depuis son enfance, on la met en garde contre les imposteurs qui convoiteront sa couronne. Non, la Valaeris est surtout déçue que sa jeune soeur ait pu se laisser berner par ses belles promesses et son venin amer. Une étincelle de tristesse brille l'instant de quelques secondes dans son regard, très vite remplacé par un calme limpide. L'écho d'une voix familière attire son attention. Le fracas des corps qui se heurtent lui fait serrer les dents. Elle ne veut pas de désordre dans son propre palais. Liza ne laisse aucune surprise se dessiner sur son visage. Aucune émotion. Une leçon qu'elle a appris par Oleg. Elle devait se montrer maîtresse d'elle-même et se contrôler, surtout dans une telle situation. Les mots de Michail lui percent le coeur. Parce que pourrir le coeur de ta soeur ça t'a pas suffi, faut que tu pourrisses celui de la nation. Liza reste silencieuse. Les mots tournent sans cesse dans son esprit. Et elle réalise encore plus son erreur. Elle n'a pas pu protéger Nevenka cette fois-ci. Pas contre Achille. Mais elle se le promet, Liza. Elle se promet que Achille ne posera jamais le pied sur son trône. Quitte à tomber avec lui, elle ne le laissera pas gagner. La couronne de la nation de l'air a toujours appartenu aux Valaeris et cela continuera. Même s'il épouse sa soeur, il n'en sera jamais digne. Il ne sera jamais un des leurs. La comédie de Achille Vasara la laisse tout aussi froide. La reine se redresse et sa voix aussi tranchante qu'une épée résonne dans la salle. « Cela suffit. Ayez un peu de tenue. Officier Belikov, retournez à votre poste. » Ses prunelles n'expriment rien mais elle espère qu'il la comprend. Qu'il sait qu'elle aussi voit clair dans le jeu du Vasara et qu'elle le soutient mais que cela ne sert à rien d'agir ainsi. Achille Vasara est un manipulateur. Il retournera tous leurs faux pas contre eux. Ses prunelles glissent vers les fenêtres, consciente de la clameur qui se fait entendre au-dehors. Liza réfléchit déjà, anticipe les possibilités. Véritable jeu d'échec auquel elle a pris part enfant. L'écho de la voix de @Nevenka Valaeris lui lacère davantage le myocarde mais elle y reste insensible. Elle ne peut se permettre de prendre parti pour Michail. Tous savent qu'ils ont un passé ensemble. Un futur prochainement. Reprends-toi Michail. Montre leur ta véritable valeur. Une pensée silencieuse qu'elle adresse à son ancien amant et à son futur promis. Une légère brise qu'elle fait glisser entre ses doigts et qui viennent caresser la nuque du Belikov.

Sourire triomphant qui s'étala sur son beau visage de porcelaine, alors que @Elizaveta Valaeris congédia @Michail Belikov. Elle voulait préserver l'honneur de celui qui faisait battre son coeur. Pauvre folle. Si elle croyait avoir fin à ses ruses mesquines, la blonde se trompait. Terriblement. Parce qu'Achille n'avait pas prévu d'ne rester là. Pas plus que @Nevenka Valaeris. Cette dernière jouait son rôle à la perfection. Jamais plus convaincante que lorsqu'elle reprenait ce rôle qu'elle ne connaissait que trop bien. Celui de la douce ingénue, si facile, qui semblait toujours prête à se briser en milles morceaux. Mais aux côtés de l'inhumain Vasara, elle avait changé. Elle s'était renforcée. Et le blond ne l'en appréciait que plus. Achille ne comptait pas laisser la victoire à Elizaveta. Par ses manigances ingénieuses, il voulait continuer à attirer la lumière sur le couple innocent et bienveillant qu'il formait avec sa fiancée. Et l'arrivée de @Antwan Belikov le conforta dans ses idéaux. Le jeune homme s'approcha de celui qui était devenu son leader, son mentor, son idole, en quelques semaines seulement. Le point faible de son ennemi juré. Un partisan fidèle à la cause. Un bon élément sous tous les angles. « Achille mon ami, est ce que tout va bien ? Que se passe t-il ici ? » Nevenka toujours étroitement serrée entre ses bras, le Vasara l'aida à se remettre debout. « Je suis ravi de te voir, Antwan. De voir que tu es sain et sauf. » Il lui tendit sa main libre, dans un geste de fraternité qu'il voulait aisément remarquable. Que tout le monde voit que même le petit Belikov était à ses côtés. Comment lui reprocher quoi que ce soit, après cela ? « Il semblerait que ton cousin ait des accès de violence irrépressibles. Je crois que Nevenka a la cheville foulée ... »

La poupée s'émeut, victime d'exception, elle attire la compassion, précieuse petite perle, cadette de la prestigieuse maison de la cité des cieux. Un battement de cils pour conquérir les cœur, des orbes humides pour émouvoir son auditoire, elle s'exécute dans ce rôle sur mesure. Elle s’agrippe au cou de son fiancé, @Achille Vasara, plonge son regard dans le sien, ne comprenant que trop bien la malice qui embrase la profondeur de son regard. Elle laisse échappe un gémissement plaintif alors que son pied vient reposer contre le sol, grimace douloureuse qui déforme les traits de la créature fragile qu'elle n'est pourtant plus depuis que son chemin à croiser celui de l’impétueux Vasara. Elle revit, façonnée par les ombres qui l'ont trop longtemps consumé. Elle apprend à les dompter, ces foutus ténèbres, apaiser pas la présence de cet autre qui l'autorise à être cette reine des enfers. Elle vient passer sa main contre l'épaule de son adoré, à la recherche d'un appuie factice pour lui permettre de tenir debout. Ce n'est pas grand chose, mon amour. Et pourtant, les mots crèves dans une nouveau gémissement alors que son corps se cambre, succombant à la douleur fulgurante supposé terrassé sa cheville. Les serviteurs s'agitent, venant délivrer l'enfant des cieux de sa douleur en lui apportant une méridienne contre laquelle se reposer. Elle s'abandonne dans un soupire, laissant son regard voguer sur le Vasara, auquel elle tend sa précieuse main sertie de sa bague, promesse d'un mariage à venir. Les orbes glissent, échouent sur l'autre Belikov, @Antwan Belikovcelui qui s'était joint à eux. Antwan, je suis ravie de vous savoir auprès de nous en de pareil circonstance. Voix délicieuse qui s'extirpe des lèvres de l'enfant de sept... Elle n'accorde pas la moindre attention à son aînée, @Elizaveta Valaeris; et pourtant, elle se délecte, la sale môme, de la voir ainsi devoir congédier un allié si précieux.

Elle jouait divinement l'ingénue, la terrible inhumaine. Et le Vasara était fier d'elle. Si fier. Parfaitement conforme aux idéaux pervers qu'il avait conçu pour elle. « Je suis désolé que tu ais eu à souffrir du comportement de mon cousin. Tous les Belikov ne savent pas se tenir j’en ai peur. » Sourire compréhensif sur son visage pâle tandis que ses yeux pétillaient d'une feinte douceur. Roi des masques, homme aux multiples facettes. Véritable caméléon, capable de se métamorphoser au gré des circonstances. Quant à @Antwan Belikov ... Le petit devenait de plus en plus intéressant aux yeux de l'hérétique. Et pour le remercier pour cette nouvelle allégeance, il allait lui offrir une seigneurie. Tout pour l'attirer dans ses filets, le plus loin possible de son hérétique de cousin. « Qu’attend-elle pour intervenir ? » Il lança un regard furtif à sa complice de toujours, à cette femme qui pouvait le comprendre d'un simple coup d'oeil. Celle qui savait toujours implicitement quelles pensées tordues affleuraient à la surface de son esprit pervers et dévoyé : @Nevenka Valaeris. « Peut-être a-t-elle peur. Peut-être craint-elle ses sujets. Les raisons possibles du silence de notre reine sont multiples, Antwan. Il ne nous appartient pas de la juger, simplement de constater ses actes. »

Je suis désolé que tu ais eu à souffrir du comportement de mon cousin. Tous les Belikov ne savent pas se tenir j’en ai peur. Les iris céruléennes glissent vers lui, vestige d'un amitié perdue, les éclats de retrouvaille presque inespérée. Elle sourit, douce gamine, vil manipulatrice qui ne laisse entrevoir qu'une poupée fragile. Confortablement installée contre le siège, sa main se glisse dans celle du monstrueux qui complète sont âme abîmé, @Achille Vasara, gardant son attention vers le jeune @Antwan Belikov. Elle secoue sa frimousse à la négative, faisant mine d'un regard vers son aînée, @Elizaveta Valaeris. Mais elle ne lui accorde pas réellement son attention, elle fixe un point par delà la silhouette de son aînée, refusant de poser son regard sur elle. Qui serais-je pour te blâmé des fautes commises par l'un des membres de ta famille? Et dans les mots de l'inhumaine, une vérité cruelle qui entache son cœur perverti. Elle soupire, reporte pleinement son attention contre les deux garçons avec lequel elle converse. Qu’attend-elle pour intervenir ? Elle vient chercher le regard complice de sa future moitié. Elle le laisse prendre la parole, les pensées nauséabondes se mêlant et s'entremêlant alors qu'une rage incommensurable gronde en elle, persiflant le nom de cette reine usurpatrice qui a trahi un père pour obtenir une couronne. Peut-être a-t-elle peur. Peut-être craint-elle ses sujets. Les raisons possibles du silence de notre reine sont multiples, Antwan. Il ne nous appartient pas de la juger, simplement de constater ses actes. Ses doigts serrent ceux de son adoré, mouvement volontairement visible, la mascarade est complète, le couple brille, plus unis que jamais. Je ne suis malheureusement plus en mesure de comprendre le raisonnement de ma sœur. Moue triste et désolée qui effleure les traits de la divine créature, qui n'a plus que de la haine pour celle qui fut encore, il n'y a pas si longtemps, une personne qu'elle aimait chérissait... qu'elle admirait... Jusqu'à ce qu'elle ne s’effondre aux yeux de sa cadette.

Brasier infâme des coeurs païens, rébellion d'enfants auxquels on avait ôté leurs jouets, guerroyeurs fous qui ne supportaient nullement d'être confrontés à leurs monstres d'antans, surgis de courants inverses. Oisiveté maladive germée des leurres, semences propagées par les ambitieux, c'est la maladie du peuple qui sème le chaos, l'empyème qui se rond, asthénie bubonique. Caryatide embrassant les ombres, Elvira meurtrie qui se cloitre dans les obscurs appartenances des siens, condition misère des femmes que rien ne préparait à l'inattendu, tripes saccagées par la vie qui s'y fraye une posture, esquiche les humeurs, bride les repos et martèle de tout son saoul contre la matrice. C'est qu'elle n'a jamais eu vraiment de mère - rien qu'un subsitut, rejetté dans l'enfance, rien qu'une emmerdeuse qui n'voulait aucune autorité, menaçait l'alizé du pire potentiellement éligible sur le labre insolent d'une enfant d'une décennie avortée. Ni maître, ni loi, nul qui ne ferait ployer le tendron aux yeux jade, encore moins les familières dépendances, aux hypocrisies insoutenables tant elle ne pouvait pardonner ce qu'ils lui avaient dérobés. Les frusques n'y suffisent plus, l'épigastre rejaillit, maternité adultère, alors que le promis n'est plus. C'est qu'on tait la honte, de peur de subir le séisme, qu'on ose plus croiser les iris. Elle effraie, Elvira, comme un monstre d'infortune qu'on sait latent, résolu à obtenir justice, mais qu'on ose pas offenser, par couardise. Plus effarouché par le grognement de la foule, dogue ressassant les vérités clandestines.

Par-delà les murs, ils rugissent, crépitement éteint, réclament à leur tour une justesse au châtiment qu'on décrète leur, la quiétude inorexable, mais l'émoi n'est pas qu'une simple vendetta. Erethisme préjudiciable pour ladite souveraine qui semble se taire face à leur désarroi. Sagesse qu'elle doit lui reconnaître, celle de ne pas concevoir le pogrom, une reine qui ne serait de toute évidence jamais détrônée par sa sournoise réplique. Elle était jeune, Nevenka. Trop jeune. Pas qu'elle la moque, mais elle lui préfère la négligeance, confie à un autre l'intoxication de la psyché. Et en son for intérieur, Elvira ne doute guère de sa propre propension à la remplacer, lorsque le temps serait venu, comme on néglige la poupée avec laquelle on a pu se divertir, encore empreint d'innocence. Aucun Valaeris n'aurait la couronne si ce n'était pas elle. Portes qui s'ouvrent, ombre jumelle qui s'en échappe, drapée de blanc, sacrée virginale l'hérétique. Suivie du lambda alloué, solitude mélancolique. @Athelstan Scotentir. Ambitieuse qui s'approche des hautes fenêtres et scelle les lèvres d'une maigre complainte, désintérêt chronique pour les prétendus cousins dont plus aucun ne s'étonnerait.

« On s'ennuyait moins à Flamaerin. »