Il ne sait plus quand tout a commencé. Il n’a pas compté depuis combien de temps il se retrouve là, en train de l’observer. La créature inconnue dont il sait pourtant bons nombres d’informations. Nouvelle arrivée dans la grande famille Swanson. Dernière pièce rapportée dont la comédie avait eu tôt fait de l’ennuyer. La vérité. La présence de la demoiselle Grimsrud. Si elle avait bel et bien pris le prénom des siens, elle n’était pourtant pas encore membre de la famille. Pas à ses yeux. Parce qu’on naissait Swanson, que les mariages ne servaient qu’à assurer une descendance. Le mercenaire avait depuis longtemps compris que l’amour ne régnait pas dans les mariages des hauts de ce monde. et si son frère arrivait toutefois à montrer un certain attachement à son épousée, cela ne ressemblait pas aux effluves d’un puissant sortilège du cœur. D’un certain côté, il s’en moquait totalement du bonheur de la nouvelle venue. Son visage serait à jamais associé pour lui à cette scène immonde d’Idriss venant refermer la robe de Nevenka… L’image entière arrive encore à provoquer chez lui un dégout profond. Long soupire qu’il laisse entendre tandis qu’il continue de l’observer. Une bénie, tout comme lui tentant de maitriser les secrets d’un pouvoir non demandé. Il était bien avec son feu le guerrier, bien loin de devait apprendre à se calmer. Il était puissant le feu dévastateur alors que maintenant, la foudre n’est que complication. Elle se présente sur son passage et emporte tout. Ce n’est pas tant le calme qu’il ne peut trouver, c’est cette partie de lui qu’on lui demande  d’exposer. Refaire un avec lui-même. redevenir entité là où il n’a toujours été qu’une profonde cassure, là où il ne pourra jamais être rien d’autres. Il observe la nouvelle venue, tente de voir comment elle se débrouille. Espérant secrètement qu’elle soit aussi perdue que lui. que seul sa colère arrive à rendre le don présent, à le faire ressortir… Pour ne pas se sentir inférieur. Pour ne pas réveiller les inconforts de l’enfance qu’il a caché derrière une violence sans nom.