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Spoiler:

La petite fille s'amusait sur un cheval à bascule dans le parc non loin de la demeure familial. Sa sœur Aria discutait avec deux de ses amies en rigolant. Alaena était déjà très intrépide pour son âge, parfois, elle fuguait du palais pour aller dans la forêt. Dans ces moments-là, son père la rattrapait de justesse. Alaena aimait déjà beaucoup Aria, son alliée de toujours. Eux deux formaient un duo improbable. Alaena aimait courir, se battre et tirer à l'arc, elle aimait les sensations fortes alors qu'Aria était calme et posée. Aria était la seule à la calmer lorsqu'elle était trop pleine d'énergie. C'était aussi la seule à savoir qu'elle laissait toujours la porte ouverte pour avoir un peu de lumière parce qu'elle avait peur du noir, la seule à savoir qu'elle voulait une licorne pour son anniversaire, la seule à savoir l'emplacement de son journal intime et à pouvoir chevaucher avec elle lorsqu'elle se sentait trop enfermée dans cette prison dorée. Elle aimait le pouvoir et l'influence qu'elle avait mais parfois, la pression que les autres exerçait sur elle était telle qu'Alaena avait envie de s'évader. Décidant qu'elle devait-elle aussi se faire des amis, Alaena se dirigea vers un petit groupe composé de trois garçons et deux filles. Ils arrêtèrent leur discutions dès qu'elle se posta devant eux. Alaena leur adressa un énorme sourire et nerveusement, elle mit ses deux mains potelées derrière son dos et les serra fermement l'une contre l'autre. Non pas qu'elle n'était pas à l'aise en société, mais c'était la première fois qu'elle allait directement voir d'autres personnes. Elle agrandit encore plus son sourire et leur dit avec son air enfantin « Salut, je m'appelle Alaena.» Leurs yeux semblaient l'analyser profondément ce qui mit mal à l'aise Alaena qui se tortilla sur place. Enfin, la plus jeune des filles du groupe s'adressa à elle « Tu es une Valaeris ? » Alaena hocha la tête sans se départir de son sourire. Elle avait entendu dire sa sœur que c'était plus facile de se faire des amis si on souriait. Le garçon et la fille qui se tenait la main éclatèrent de rire et c'est la fille qui prit la parole la première avec un rire méprisant « Je croyais que les Valaeris étaient beaucoup plus classe et moins... Gros.» Alaena fronça les sourcils et sous le coup de cette attaque, mit ses mains sur sa poitrine comme pour vérifier que son cœur battait toujours alors qu'elle le sentait comme brisé. Le garçon lui rajouta qu'elle n'était même pas regardable et ils se mirent tous à se moquer d'elle. Alaena était comme figée dans la glace. Lorsqu'ils finirent de jeter leur venin, le groupe s'éloigna et Alaena se dirigea vers la demeure familiale. Une fois arrivée, elle se dirigea immédiatement à la salle de bains et s'observa dans le miroir un long moment en se demandant ce que les autres avaient qu'elle n'avait pas. Puis elle prit son ventre dans ses mains et eut envie de couper les bourrelets puis elle décida de ne plus manger ou alors de manger simplement très peu pour maigrir et être belle, mais surtout, regardable.


Alaena avait les larmes aux yeux bien qu'elle essayât de ne pas le montrer aux gens présents. Depuis cette fameuse histoire avec les enfants du parc, Alaena s'était imposé un régime simple ; une pomme par jour et si jamais elle se sentait trop mal ou sur le point de tomber dans les pommes, elle prenait un sucre ou deux et elle repartait de bonnes humeur. Les résultats commençaient déjà à se voir légèrement, mais ce n'était pas assez pour Alaena. Aussi, depuis cette fameuse histoire, elle avait mis un point d'honneur à ne jamais montrer ses émotions à quelqu'un, mais aussi à devenir méfiante, moins amicale avec les autres. Alaena se précipita dans les bras de sa sœur dès qu'elle arrêta d'enlacer ses parents. Aria eut un petit rire en la sentant la serrer si fort qu'elle avait du mal à respirer. Alaena se mit à respirer son odeur si familière ; de la cannelle mélangée à une touche de chocolat. Un parfum, si réconfortant qu'il lui donna les larmes aux yeux. Sa sœur allait la laisser pour partir à l'académie, sa meilleure amie partait et elle avait envie de hurler tant elle avait mal au cœur. Jamais son cœur n'a brûler à ce point. Son père prit les bagages de sa sœur et les mit dans la voiture attendant patiemment que les au revoir se finissent. À partir d'un moment, Alaena se détacha de sa sœur et essuya ses yeux dans un geste lent. Aria lui embrassa le haut du crâne et s'assit dans la voiture en adressant un immense sourire à Alaena tout en remuant la main pour lui dire au revoir. Puis la voiture partit et son cœur se brisa un peu plus. Alaena se dépêcha d'aller aux écuries. Arelis l'attendait et piaffait déjà d'impatience. Alaena lui enfila rapidement un filet avant de sauter sur son dos et de le mettre au galop presque immédiatement. Alaena galopait en direction de la voiture qui était déjà un peu loin, mais ça lui importait peu. En passant, elle prit deux roses blanches et talonna son cheval qui était à mi-chemin de la voiture noir qui avait légèrement ralenti. Une fois face à la vitre passagère, Aria baissa la vitre et elle fronça les sourcils. La voiture s'arrêta et le cheval aussi. Alaena tendit les roses blanches à sa sœur et lui murmura, « C'est mes roses préférées, et je te demande d'en prendre soin et lorsque tu reviendras, tu me ramèneras ces roses en pleine forme, d'accord.» Aria hocha la tête et sourit. Alaena en fit de même avec cette intrépidité dans le regard, puis fit cabrer son cheval dans un geste théâtral avant de reprendre la route vers la grande demeure avec ce sourire aux lèvres. Lorsqu'Aria revint durant les vacances, elle lui ramena tout un bouquet de roses blanches et Alaena en eut les larmes aux yeux. Durant ces mêmes vacances, Alaena lui montra l'arc que son père lui avait donné pour lui occuper le temps ayant remarqué son envie d'être indépendante et son allure à la limite de guerrière depuis le départ d'Aria. Alaena avait encore un peu perdu de poids, mais ce n'était toujours pas assez, mais elle passa ça sous silence pour profiter de ses journées avec sa sœur. Au fond, elle ressentait une légère culpabilité de ne pas lui parler de son envie de maigrir, mais elle avait l'impression qu'elle la jugerait si elle le faisait alors elle ne dit rien. Comme d'habitude. Lorsqu'Aria était présente, Alaena se sentait revivre.


Alaena était furieuse. C'était la première fois qu'on la désobéissait directement. Dans la vie, il y a toujours une échelle sociale et il y a toujours un leader. Tout le monde sait qu'en groupe, il y a toujours une personne plus importante que tout le monde et qui attire l'attention, Alaena était ce genre de personne. Surtout, c'était la reine de l'académie. Elle avait utilisé au mot le dicton disant qu'il vaut mieux être craint qu'être aimé. Cette fois cependant, une fille avait osé la défiait. Elle l'avait su cette après-midi lorsqu'après avoir entendu pleins de chuchotis sur son passage, elle avait demandé à l'une de ses "suivantes" ( filles qui la suivaient et exécutaient le moindre de ses ordres ) de lui expliquer pourquoi tout le monde semblait la regarder plus que d'habitude. Apparemment, Alyssa l'une des filles les plus détestables filles de l'Académie à ses yeux avaient fait courir d'affreuses rumeurs sur elle et apparemment sa manie de vomir pour être aussi parfaite. Personne ne lui avait un coup bas aussi horrible depuis longtemps. Comme d'habitude, elle ne laissa rien paraître et lorsqu'Alaena s'avança dans la cour pour se diriger vers Alyssa, tout le monde s'écartait sur son chemin et la fixait. Une fois devant la fille, Alanea la prit dans ses bras, un geste qui étonna tout le monde et lui murmura  « Ce n'est qu'une démonstration, mais tu sais ce qui t'attend si tu recommences un truc pareil. Maintenant, tu vas t'excuser publiquement devant moi avant que je ne t'humilie d'avantage.» La brune hocha la tête et se releva péniblement. Les gens ne comprennent jamais pourquoi elle fait ce genre de démonstration de pouvoir. En fait, c'est pour être sûr que jamais on ne l'insultera comme on l'a longtemps insulté. Elle préfère être détestée parce que c'est plus simple comme ça de savoir ses ennemis. Entendre cette rumeur lui a rappeler ce qu'elle faisait tous les jours pour son poids et elle détestait ça. Alaena préférait mettre les gens à distance pour ne pas qu'ils la voient réellement et qu'ils soient déçus d'elle. Elle a toujours eu peur de ça, c'est pour ça qu'elle s'est toujours efforcée d'être la fille parfaite, même sur son physique. Son physique, c'était tout ce qui lui importait. C'était aussi sa carapace, la seule chose qu'elle pouvait encore contrôler dans sa vie. Alaena dit une légère pression avec l'air sur sa gorge et la brune suffoqua pendant une seconde sans que personne ne voit rien puis elle se redressa avec un sourire éclatant et la brune s'excusa. La cour reprit le cours du temps et soudain, Alaena entendit des applaudissements, elle se retourna vivement et croisa le regard d'un garçon de son âge à peu près qui avait un sourire moqueur sur les lèvres, il était adossé à un pilier du bâtiment. Alaena fronça les sourcils et le garçon s'avança vers elle, toujours avec cette molle sarcastique « Jolie démonstration de force ma jolie.» Il passa une main dans ses cheveux désordonnés et rajouta « En passant, moi, c'est Hedan.»


L'académie l'avait rendu beaucoup plus complète et elle se sentait beaucoup plus forte, comme imperméable aux jugements et aux chuchotements. Au fond, l'apparence comptait encore pour elle, même beaucoup, mais plus autant qu'avant. Maintenant, elle pouvait se regarder dans le miroir sans se voir aussi grosse que d'habitude, en fait, elle se pensait même un peu trop mince. Vraiment trop mince alors elle reprit peu à peu à manger bien que c'était assez minime. Chaque jour, elle mangeait six pommes et plusieurs gâteaux, beaucoup plus que ce dont elle avait l'habitude, mais à chaque fois qu'elle mangeait ces pommes, elle se sentait mal et avait envie de vomir. Ce soir-là, elle avait réussi à aller au dîner et manger toute son assiette. Hedan, son Adiutor, l'avait regardé tout le long comme pour vérifier qu'elle le faisait bien. Alaena le soupçonnait de savoir dans quel état elle était réellement. En rentrant dans la salle de bains, elle se débarrassa de son pull beaucoup trop grand pour elle et se retrouva en débardeur blanc très fin. Alaena se tourna vers son miroir une nouvelle fois et toucha ses côtes beaucoup trop saillantes et ses hanches qui rassortissaient trop sur son ventre beaucoup trop plat. Soudain, la porte s'ouvrit d'un coup et cris horrifiés émana de l'entrée de la pièce. Alaena se tourna vers la provenance de ce cri. C'était Aria sa sœur qui avait la main plaquée contre sa bouche et les larmes aux yeux. Alaena fronça les sourcils et referma la porte d'un geste brusque et se tourna vers sa sœur avec son habituel sourire « Qu'est-ce qu'il se passe, tu as vu une araignée ? Ne t'inquiète pas, tout va bien, je la tuerais pour toi si tu veux.» Aria secoua la tête et prit le bras d'Alaena dans un geste doux. Elle examina rapidement ce bras à la limite de squelettique avec ces mêmes yeux horrifiés. Alaena ne comprenait pas la réaction de sa sœur, elle était normale et en pleine santé. Aria prit une brusque inspiration et lui dit « Tout ne va pas bien Alaena mais maintenant, je suis là et ça va aller mieux.» Alors, elle la prit dans ses bras et Alaena eut l'impression qu'elle la traitait comme une chose fragile, ce qui n'était absolument pas le cas à ses yeux. Cependant, elle la laissa la prendre dans ses bras et durant toute la nuit, Aria lui posa plusieurs questions et elle finit par lui annoncer qu'elle était malade, vraiment malade. Alaena ne voyait pas en quoi, mais elle accepta parce qu'en voyant les symptômes qui s'empilaient les uns au-dessus des autres. Elle dut l'admettre, elle était malade, mais elle allait guérir. Et sa sœur ferait tout pour cela.

 
"Ma sœur m'a conseillé d'écrire des lettres pour aller mieux alors je le fais. Aujourd'hui, pour la première fois, elle m'a demandé d'écrire sur quelque chose en particulier. Elle veut que j'écrive sur ma maladie. Au début, lorsque j'ai arrêté de manger, c'était pour maigrir. Je voulais être parfaite autant physiquement que mentalement. Je veux dire par là qu'il fallait que je soit-ce que les gens attendent de moi pour ne plus entendre des chuchotis sur mon passage. Je me dis maintenant que si je suis une peste à l'académie, c'est parce qu'on m'attend au tournant là-bas, ça permet aussi de mettre de la distance avec tout le monde comme ça, ils ne voient pas à quel point je ne vais pas bien. Lorsque j'ai continué à ne plus manger ou alors très peu, c'était pour le contrôle. Cette sensation était grisante. Je regardais chaque pomme que je mangeais et les comptais pour que j'en prenne un peu moins la prochaine fois. Le contrôle sur ma nourriture était la seule chose que j'avais puisque ma vie avait déjà été toute tracée, même le mariage. J'ai commencé à développer de légers tiques, par exemple ; Il fallait que mes aliments soit totalement symétriques pour que je les mange. Sinon ça me dérangeait profondément. Puis plus je passais de temps sans manger, plus je me sentais bien et étais super contente parce que j'avais l'impression d'avoir accompli quelque chose. C'est étrange n'est-ce pas ? Lorsque je me regardais dans le miroir, je ne me voyais pas aussi maigre, je me voyais avec un poids normal. Une partie au fond de moi savait que si quelqu'un me voyait comme ça, il m'empêcherait de faire ce que je faisais alors j'ai commencé à cacher mon état à tout prix. Une partie de moi, tout au fond de mon âme, voulait que quelqu'un voie à quel point j'allais mal, mais personne ne disait rien alors je continuais comme si c'était quelque chose de normal. Je vais mieux maintenant, je vais aller mieux. Bien sûr, c'est toujours un peu compliqué parce que lorsque j'ai l'impression de manger trop, j'ai envie de vomir et je ne me sens vraiment pas bien, puis ça doit toujours être symétrique ou dans l'ordre, mais je mange plus et j'ai repris un peu de poids ce qui est engageant. Je remercierais jamais assez ma sœur, elle m'a sauvé la vie."


« Relève-toi, petite fille.» Lui dit Hedan en insistant sur les derniers mots pour qu'elle s'agace plus rapidement. Lorsqu'Alaena était en entraînement avec lui, Hedan l'appelait toujours petite fille, mais en dehors, il l'appelait "ma jolie". Alaena se releva tant bien que mal en croisant le regard compatissant de sa sœur qui elle aussi s'entraînait. Alaena hocha la tête et se mit en garde, Hedan essaye de lui mettre le premier coup, mais il ne réussit pas, elle en profita pour lui donner un coup de genou à la tête avec un coup de poing brutal. Hedan lui adressa un sourire et lui donna un coup de coude dans les côtes qui la fit légèrement gémir de douleur, il lui donna un coup de pied dans le genou qui la fit tomber dans la boue. La fureur monta en elle comme de la lave et elle lui fit un coup de pied circulaire qui atterrit droit dans sa tête, elle le plaqua au sol et lui donna deux coups-de-poing au visage avant de se relever aussi vite et de se remettre en gage. Sa sœur l'observait, légèrement choquée qu'elle ait enfin réussi à mettre à terre Hedan, celui-ci la fixait rageusement, mais avec une certaine fierté derrière ses iris. Il se releva en s'époussetant un peu et lui fit remarquer « Je veux que tu fasse quinze tours de pistes dès demain matin autour du parc.» Alaena hocha la tête et alors qu'elle s'apprêtait à retourner à l'intérieur parce qu'il faisait vraiment froid dehors et qu'il y avait de la neige, Hedan la surprit en la faisant retourner de force. Elle fronça les sourcils et il lui tendit alors deux roses blanches identiques et magnifiques. Alaena les effleura du bout des doigts et les prit délicatement dans ses mains, Hedan avait l'air gêné alors il dit d'un air un peu brusque, « C'est ton anniversaire aujourd'hui, je sais que c'est tes fleurs préférées. Bref, je vais monter à cheval.» Puis il partit la laissant bouche-bée. Alaena n'a jamais vraiment eu d'amis, c'était même très rare parce qu'ils regardaient toujours son nom avant d'apprendre à la connaître elle tout simplement. Pourtant, elle ressentait pour Hedan cette complicité, mais aussi cette loyauté à toute épreuve que les amis avaient pour les uns et pour les autres et ça lui fit très plaisir. Alaena fit un signe à Aria et elles repartirent à l'intérieur de la demeure familial avec un beau sourire et les joues rougies par le froid. Alaena tenait les roses comme si elles étaient des bébés dont elle devait prendre soin et les tenait fermement contre sa poitrine. Une fois à l'intérieur, elle les mit directement dans un petit vase et les regarda longuement avant de soupirer et de s'allonger sur son lit en fixant le plafond blanc. Finalement, peut-être que les choses allaient bien.


La robe était magnifique et mettait ses formes en valeur notamment son teint de porcelaine et ses longs cheveux blonds. La robe était rouge et d'un tissu vaporeux. Alaena attirait tous les regards et cette fois, pour une bonne chose. Elle croisa le regard de son père dans la salle et lui adressa un regard noir. Il l'avait fiancé et sans son consentement, elle allait lui faire la guerre pendant quelque temps. Hedan, qu'elle repéra presque instantanément eut un rire en la voyant et elle lui adressa un coup de coude qui aurait fait pâlir n'importe qui, mais pas lui. À la place, il l'invita à danser et c'est ce qu'elle fit, elle virevolta sur la piste avec lui pendant de longues minutes avant qu'un autre homme ne les interrompe et lui propose de danser ce qu'elle accepta avec un petit rire. Cette petite fête dura des heures et Alaena s'amusa comme pas possible. À la fin de la soirée, elle se retira dans ses appartements. Inspirée, elle se mit à peindre les moments de la soirée et enfin, elle fit l'une de ses plus belles peintures "La Dame à la robe Rouge.". Le tableau était sublime et elle en était très fière. Elle le mit avec les autres tableaux et referma la porte de son placard avec un petit soupir. Elle détacha ses cheveux et s'endormit avec un sourire béat. Sa vie n'était peut-être pas parfaite, mais c'était la sienne et elle était heureuse.