pseudo et prénom ‹ dirge/amandine âge ‹ ptn, j'ai 23 ans maintenant    comment as-tu trouvé le forum? ‹ manon a réussi à me détourner  de mes études alors que je devais finir mon mémoire, j'vous jure cette meuf c'est le démon pays ‹ j'allais écrire belgique, mais je vis en écosse maintenant. wait... whaaaaaaaat    fréquence de connexion ‹ c'est la galère ici donc ça dépend de l'inspiration et de ce qu'on me demande  votre avis sur le forum ‹ ça pue le caca c'est pour ça que je suis revenu pour vous jouer un mauvais tour    parrain ? ‹well well well, @raya karstark what's good????  smiley préféré‹    much wow is still with me guysgif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

FOR YOU,
I LET THE DARK IN.
L’azur du ciel avait tourné au gris. S’élevant sans un bruit, le vent dansait à travers les landes désertes d’une toundra désaimée. S’échouant sur le sol, flocon d’espoir vitrifiant un présent alangui, la neige s’échouait à perte de vue sur les paysages déserts. Ses mains serrées en boule contre ses lèvres, Elias grappillait les fragments de chaleur encore abandonnée à son corps. Mouillé jusqu’aux os, sa chevelure solaire plaquée à son front, le gamin observait l’embouchure du trou dans lequel il résidait depuis de trop longues minutes déjà. Peut-être cela faisait-il des heures, il ne savait plus. Pour tout horizon cette lucarne de gris, il sentait le froid s’élever en ses poumons alors que ses lèvres bleuissaient. « Brother, get me out of here. » Animal gémissant à l’aide, le jeune Koschei ne savait plus faire la différence entre ses larmes et les eaux gelées l’entourant. Souffrant l’horizon clos de sa pénitence, le gamin avait tant essayé de s’agripper au mur afin d’entamer son pèlerinage vers le ciel que ses doigts glacés lui étaient devenus étrangers. Plus de sensation dans les membres, rien que cet Arctique coulant désormais dans ses veines, Elias avait perdu le fil de ses espérances. Souhaitait-il que son frère le sorte de là ou attendait-il que ce dernier l’abandonne à ce froid ? Le corps à moitié immergé dans l’eau du puits, il n’avait plus même la force de se tenir sur ses jambes défaillantes, les fleuves tièdes de l’insomnie quittant ses paupières alors que le noir le prenait. « You need to understand, Elias. Do you ? » Levant ses paupières sur la silhouette devenue horizon, le jeune Koschei regrettait la grisaille du ciel alors que son frère en bloquait le ballet lancinant. « I am cold, Drago. So cold. » Les mots peinaient à s’échapper de ses lippes gelées alors que ses paupières se fermaient de leur propre chef. L’enfant soleil s’éteignait fragment par fragment, perdant un peu de lui partout où il allait. Il avait tant touché de gens qu’il ne savait plus d’où tout ce noir venait. Il faisait nuit en lui à cet instant et Elias avait fini par oublier que les ténèbres n’étaient pas son élément.


Le poing était parti sans que le jeune Koschei ne puisse en appréhender la violence. Désarçonné par le choc, le gamin s’était laissé tomber sans vie. Allongé de tout son long dans la poussière, le divin blond contemplait les espaces mortifères d’un ciel n’étant pas sa maison. Volastar avait des allures de machinerie. Les pions de son échiquier croupissant sous son étendard alors que l’espace venait à manquer. Trop habitué aux étendues de son village de rien, le gamin n’avait pas encore pris goût au bruit incessant d’une ville animée en permanence. La douleur irradiant sa pommette droite, Elias ne chercha pas à se relever. Les ombres s’approchaient, menaçaient de l’avaler, pourtant il ne bougeait pas, certain de ses choix. Bientôt, son frère le toisait de toute sa hauteur, un sourire satisfait aux lèvres alors que ses bottes frôlaient la carne de son cadet. Les yeux rivés sur le cuir des chaussures de Dragomir, Elias se demandait ce qui se passait par sa tête. Est-ce que lui aussi se demandait le mal qu’il pourrait faire d’un coup de pied bien placé ? Reposant les yeux sur le visage de son frère, il contemplait son sourire ineffable et la noirceur de ses prunelles. Ces iris sans rivages dans lesquelles il se perdait depuis tout gamin incapable de résister au naufrage qu’elles lui promettaient. S’accrochant à la main tendue en sa direction comme s’il s’agissait de sa bouée de sauvetage, le gamin laissa son ainé le soulever avec aisance alors que ce dernier se mettait à rire en le secouant gaiment. « We are going to do great things you and I, brother. Things you cannot even fanthom yet. » Hochant lentement la tête, Elias se souciait peu des promesses de son frère. Il n’en avait que faire de cette grandeur promise par tous les membres de sa famille. Il n’en avait que faire de leurs espoirs et de ce poids qu’ils posaient sur ses épaules. Lui, il voulait juste être heureux.  


I’D NEVER SEEN LONELINESS PERSONIFIED BEFORE HIM.
IF HE’D ASKED I’D HAVE GIVEN HIM THE STARS.
PERHAPS THEY WOULD HAVE GUIDED HIM HOME.
Quelques livres entre les bras, bien plus qu’il n’était requis de sa personne d’en avoir, Elias parlait gaiment avec Hissa. Il y avait un certain rythme entre les deux jeunes gens. Une aisance dans la voix et cette connivence sur laquelle peu arrivaient à mettre le doigt. Pourtant désarçonné par l’absence de leur troisième membre, ce trio désemparé arrivait à exister. Différent. Elias avait trouvé un semblant d’équilibre à l’Académie depuis qu’il avait rencontré les deux femmes de sa vie. Loin de sa solitude première, le gamin de personne avait fini par comprendre que son nom n’avait pas tant d’importance que ses parents le prétendaient dans leur toundra gelée. Forcé de gouter le bitume, pas même un frère tonnerre auquel se raccrocher, le gamin avait fini par faire de l’absence une alliée. Une amante tendre qui lui tenait compagnie quand personne ne le faisait. Pourtant, les années s’égrenant, deux déités sanctifiées lui allouèrent leur grâce, arrachant le naufragé qu’il était aux éléments le violentant. « And that is why we… » Les yeux posés sur la Karstark qui venait de sortir d’un bâtiment, Elias avait perdu le cours de ses pensées, incapable de s’agripper à quoi que ce soit d’autre que la contemplation de la sirène se dirigeant en leur direction. « Koschei, is it too much to ask for you to listen when I talk ? » Tournant son visage vers la Wheatdrop, Elias l’observait comme si son amie était une équation dont le mystère était inéluctable. Les lippes d’Hissa s’étirèrent paresseusement alors que ses propres prunelles rencontraient la cause du tourment dans la vie du Koschei. « I would be hurt if you were not such a fool in love when it comes to her. » Incapable de soutenir les prunelles amusées d’Hissa, le blond haussa les épaules chichement alors que la Karstark les atteignait enfin. « I got something for you Elias. » « And not for me ? » Posant l’océan de ses prunelles sur la fille des mers, l’enfant homme se mordilla la lèvre inférieure alors qu’il ravalait toutes les questions lui brulant les lèvres. Un sourire alangui lui étirant les lippes, Raya sorti d’une de ses poches un infime pendentif, la belle incapable de soutenir le regard trop expressif de son ami de longue date. « There is a snowflake in it. It was quite hard to manage but I wanted you to have something that reminded you of your home. » Les yeux posés sur la cage de verre contenant le flocon que la maîtresse des eaux avait rendu prisonnier, le Koschei se trouvait désarçonné. Lui qui avait fait de Koldoveretz le centre de son univers, il se rendait compte seulement que son univers se limitait à deux femmes ayant adopté le gamin peu prolixe qu’il était. « Can i ? » Dans un mouvement dirigé vers sa nuque, Raya lui demandait sa permission tacite. Celle de lui mettre la corde au cou, petit bout de femme inconsciente qu’à nouer des chaines d’allégresse à la nuque de chien galeux elle ne pourraient finir que désespérées de voir les morsures abandonnées à sa carne. Perdu dans la contemplation de la marée menaçant de l’emporter, il s’arracha à la douceur de ses songes alors qu’un maigre sourire pudique lui étirait les lippes. « Please, do. » Le regard perdu dans les prunelles noisettes de la belle, il pouvait sentir ses mains s’affairer autour de son cou pour y accrocher le pendentif. Le cœur aux portes de ses lèvres, l’adolescent s’abandonnait pleinement à cette gravité le trainant vers l’avant sans qu’il ne puisse lutter contre sa virulence. Complètement indifférent à la spectatrice observant leur ballet, Elias se sentit s’échouer contre les lippes de la Karstark avec une douceur déchirante. Rien de plus qu’un battement de cœur, le froissement de leurs lèvres désireuses de se découvrir, il ne remarqua même pas que la brune s’agrippait à ses épaules de peur de sombrer. Des trous d’obus plein la chair, Raya lacérant sa carne pour y laisser entrer la lumière, c’était l’obscurité qui se faisait jour et les premiers émois qui devenaient amour. « Thank you. » Murmura-t ‘il pour ses oreilles seulement alors que sa main droite se portait au pendentif, talisman sacré destiné à repousser les ombres. « Well, it was about time. »

THE MORNING AFTER LOVE, THEN IN SADNESS:
‘DO YOU KNOW I HAVE DESTROYED YOU?’
Les éclats de rire de la nuit précédente s’étaient éteints sur leurs corps déchirés par le besoin de l’autre. Les paupières lourdes, le cœur léger d’avoir tant aimé, le blond s’était endormi les doigts de son aimée caressant son scalp. Souffrant un sommeil ravageur, les monstres de ses jours peuplant ses nuits, c’était à l’aube que le Koschei s’était éveillé sur une chambre plongée dans un silence adouci. Allongée à ses côtés, chaque fragment de son être agrippée à celle de son homme malgré l’immensité de l’espace en leur lit, Raya dormait d’un sommeil profond. Ses traits défaits, son souffle délicat soulevant sa poitrine, la quiétude avait pris la belle qui incarnait l’amour. Un sourire amusé étira les lèvres d’Elias alors qu’il reconnaissait sa chemise sur les épaules de la Karstark. Peu importait à quel point il prétendait être irrité par sa manie de toujours lui voler ses vêtements, il ne ressentait que tendresse face à ce spectacle. Caressant avec douceur les traits de la femme endormie, il sentait son cœur se serrer à la pensée des devoirs l’appelant en ce jour. Ces devoirs qui l’arrachaient toujours à la femme de ses rêves, celle qui dans son lit faisait naître une trêve entre ses côtes. Se détachant de la brune avec difficulté, il fit de son mieux pour ne pas arracher à ses songes le rêve reposant entre ses draps. Trainant ses pieds jusqu’à sa commode, il entreprit de se vêtir de ses plus beaux atours, costume d’escroc qu’il portait dans l’espoir de ne pas céder à cet homme que ses parents rêvaient qu’il soit. Enfilant son pantalon, il choisit une chemise avant de commencer à la boutonner. Perdu dans ses pensées, déjà à des kilomètres de ce havre de paix qu’il partageait avec Raya, il avait de plus en plus de mal à laisser à la porte les chiens enragés lui collant aux semelles. L’obscurité était un costume qu’il portait que trop bien, rongé par la crainte d’un jour d’entacher sa moitié de l’ébène recouvrant ses mains. « You were planning on leaving without waking me up ? » Un sourire amuse étira les lèvres du jeune Koschei alors qu’il se retournait sur une déité débraillée, les prunelles encore embrumées de sommeil. « You were too beautiful sleeping for me to wake you up. » Se défaisant du satin recouvrant son corps partiellement dénudé, la Karstark se leva sur le lit, toisant son amant de sa grandeur nouvelle. « Try again lover-boy, it is not working. » Achevant de boutonner sa chemise, Elias enfila sa veste de costume avant de s’approcher du lit au bord duquel Raya se tenait. Forcé de lever son visage en direction de la belle, il lui offrit un sourire attendri alors qu’elle posait ses mains sur ses épaules. « I am not trying anything. I am just a boy laying his feelings at the feet of the woman he loves. » Se mordillant la lèvre inférieure, il contemplait Raya avec intensité alors que cette dernière lissait son col comme pour se donner une contenance. Ses mains s’arrêtèrent sur le pendentif toujours présent à sa nuque, cette promesse tacite de jours meilleurs qu’elle attendait depuis bien trop d’années déjà. Les profondeurs de ses prunelles invitaient le Koschei à la noyade, ce sentiment sans pareil qu’il éprouvait à chaque fois qu’il voyait la belle. Il avait le cœur au bord des lèvres et la peur au ventre. Dehors, le soleil se levait laissant les amants dans la tourmente se dire au revoir comme tant de fois déjà. Ces adieux tant répétés qu’un jour viendra où ils seront forcés de le dire pour la dernière fois. « You should go quickly and not make your mother wait. That way you will be back to me sooner. » Enroulant ses bras autour de la taille de la belle, il la souleva sans difficulté alors qu’elle s’enroulait naturellement autour de son amant. Ses lèvres trouvèrent avec aisance celles de son aimé alors qu’il lui disait tous ces mots qu’il n’arrivait pas à formuler. Cette chape de plomb lui écrasant le thorax depuis des semaines et qu’il ne savait comment verbaliser. Le monde les contemplait et Elias savait que celui-ci attendait de les voir se briser. Il savait que viendrait un jour où ces quatre murs ne suffiraient plus à contenir tout l’amour qu’ils ressentaient, il savait qu’un jour viendrait où cette porte ne les protégera plus d’un univers désireux de les briser entre ses doigts. Il savait que ses parents avaient tant de choses à annoncer, un avenir à planifier. Il savait qu’il n’avait rien d’un Atlas, qu’il était incapable de supporter le poids du monde sur ses épaules. Il le savait et pourtant espérait pouvoir l’ignorer. Rien qu’une seconde encore si ça signifiait l’aimer. « Mama can wait a minute, I have to properly say goodbye to my woman. » Un rire cristallin s’échappa des lèvres de Raya alors qu’elle lui tapait affectueusement l’épaule. « First, I am my own woman and second, if you properly say goodbye to me it will take more than a minute I fear. » Les yeux perdus dans ceux de sa moitié, la joie étalée sur le visage de Raya, il se demandait comment il avait fait pour apprivoiser la rose. Lui arrachant toutes ses épines sans jamais se briser à ses pieds. Il se demandait comment il pouvait lui avoir fait ça. La brisant en dedans pour finir par la garder sous le joug de sa main alors que le monde l’attendait en dehors. Alors que sa vie défilait sous ses yeux, cette dernière n’existant que dans les limites confinées de cet univers qu’il avait tissé autour d’elle. Il se demandait comment il pouvait tant l’aimer et par la même occasion tant la faire souffrir. Ca ne faisait pas sens pour le Koschei de tant aimer quelqu’un et de pourtant la détruire. « I am your man and I am your servant. And, will at least kiss you goodbye properly. If nothing else, we still have the luxury of love. »

SEE, I ONLY DOUSED MYSELF IN GASOLINE WHEN YOU HANDED ME THAT MATCH,
BECAUSE I WAS TIRED OF BEING A METAPHOR.
I MEAN, WHY IS IT ALWAYS ABOUT BURNING?  
WE NEVER DID FIND THAT BRIDGE.
NEVER BURNT IT DOWN.
« This is your fault ! This is all your fault! You who go and screw every woman you can find on your path. This is on you! » Les bras ballants, pas même la force d’empêcher sa femme de marteler sa cage thoracique, il contemplait le berceau vide de sa propriétaire. Perdue au feu de sa rage, Daegan frappait de toute sa rage le thorax de son mari dans l’espoir vain d’animer à nouveau l’organe éteint entre ses côtes. Colère et larmes s’unissaient sur son visage, la belle sanctifiée par l’ampleur de sa peine. « Where is Ela ? » Sa voix résonnait lourdement dans l’espace désolé de leur chambre conjugale. Les gazouillis joyeux de sa progéniture n’étaient pas là pour accueillir le vagabond revenu d’un de ses nombreux voyages. Du sang sur les murs, du sang s’échappant de la plaie, le blond était fatigué de cette vie passer à saigner ou faire saigner. Il était lassé de ce rôle de jeune premier à l’avidité sans pareille. Il souhaitait juste donner à son frère le pouvoir que ce dernier réclamait tant, lui abandonnant l’entreprise familiale afin de ne pas se laisser avaler par l’horreur de leur office. Sauf qu’il n’y avait pas de gazouillis, pas d’éclats de rire le lavant de leur clémence. Il n’y avait rien que du silence et la rage de cette femme qui avaient amnistié le Koschei en lui donnant la vie entre ses reins. Pour toute réponse, plus rien que le silence de ces sanglots et la violence des soubresauts traversant son corps, Elias savait qu’il n’obtiendrait de réponse de cette épave consumée par la peine. Nouant ses bras autour de sa silhouette frêle, il la souleva sans mal pour la mener jusqu’à leur lit. S’allongeant à ses côtés, il la serra contre lui des heures durant, les torrents de sa peine incapable d’être endiguée jusqu’à ce que le sommeil ne la bénisse de quelques heures de repos.
Ce matin-là, des perles de pluies recouvrèrent les prunelles du Koschei alors qu’une boite infime contenait les vallées embrasées de sa douleur en son sein. Ela prenait si peu de place en terre et pourtant tellement de place en lui. Elle avait fait de l’homme des ténèbres un père et maintenant elle faisait de lui une plaie. Amoncela de chair déchirée dont le sang n’arrêtait pas de couleur alors que le divin blond continuait à lacérer sa carne pour ne pas en oublier cette douleur. Celle d’avoir été fils, celle d’avoir cru être père. Celle de n’avoir jamais été et de ne jamais être plus que cette coquille désemparée. Le soleil s’était finalement couché en Elias, le laissant vide, seul et désemparé. Ce matin-là, Daegan lui tint la main pour la dernière fois. Cherchant dans le réconfort de ses bras une chaleur dont son mari était exempt.


Les draps étaient défaits. La fenêtre ouverte. Au pied du lit résidait le berceau d’un bébé trop plein de silence depuis trois ans déjà. L’autel improvisé d’une peine sur laquelle aucun des deux parents désenfanté n’avaient su mettre de mots. Cette chambre était devenue le temple d’une douleur dont le pinacle était cet instant. Les mains enfoncées au plus profond de ses poches, vêtu de l’ébène de son costume comme d’un linceul, le Koschei observait le promontoire duquel sa douce épouse s’était mise à voler. Le ciel était céruléen, mais Elias aurait aimé qu’il fût gris. Qu’il soit gris comme le vide en son thorax, ce néant dont les graines avaient été plantées là par son ainé dès son plus jeune âge. Les yeux posés sur les meubles au désordre arrangé, il contemplait les derniers quartiers d’une morte qui avait cessé de vivre avant que son souffle ne se coupe pour la dernière fois. Six longues années de mariages, autant d’années de tourment. Voilà que Daegan l’abandonnait à sa solitude, faisant du lit conjugal vide le dernier endroit où Elias fut autre chose que de la glace. « Master, what shall we do with the body ? » Les prunelles posées sur leur lit, ses iris pourtant aveugles, les filaments désunis de sa voix s’échappèrent de ses lippes avec une indifférence douloureuse. « Send someone to buy the most beautiful and expensive dress they could find. Send a bird to her parents and treat her with care. Now, leave me. » « You should not be left alone, Sir. » La glace en ses prunelles se déposèrent sur l’insensé ayant ouvert la bouche. Sans plus un mot, les aides l’abandonnèrent au silence qu’il réclamait avec ferveur. La porte close sur son royaume de glace, Elias se laissa tomber sur le lit. Quelqu’un avait coupé les fils du prince des ténèbres, délestant la marionnette des ficelles le maintenant en vie. La plaie s’était ouverte, les sutures éclatant sous la pression d’une déchirure refusant de se fermer. Daegan s’était envolée et lui se retrouvait comme un fou prêt à s’immoler. Elias n’avait déposé qu’un genou au sol, ses jambes incapables de le soutenir plus longuement, pourtant il avait l’impression qu’il était déjà six pieds sous terre. Se consumant dans le néant de cette pièce devenue espace de non-vie, il contemplait la fenêtre ouverte sur un ciel trop bleu. Bleu comme le fond des prunelles de l’homme désireux de se noyer entre ses mains. Tellement bleu quand il aurait aimé qu’il soit gris. Gris comme un ciel de pluie pleurant tout ce qui n’avait pas été, tout ce qui aurait dû être et ne serait jamais.

YOU’LL DREAM YOURSELF TO DEATH
BUILDING KINGDOMS ON
RUINS OF YOUR MEMORY
« Do you remember when we were kids ? You were always running after me, trying to get my attention. Like an overjoyed puppy. » Elias retira ses gants avec précaution, le cuir couleur de jais immaculé de sang. Sortant de la poche de son costume un carré de tissu blanc, il entreprit de limiter les dégâts, épongeant le carmin qui avait déjà commencé à imbiber le tissu de sa chemise. C’était une hécatombe, le massacre en ses songes ayant dégouliné dans la vraie vie pour que le pourpre vienne bénir de ses torrents le sacre de ses nouveaux contrats. À ses pieds, une silhouette sans vie résidait en son dernier repos, les traits tirés par la peur et l’espace entre ses côtes ouverts afin que tous puissent en contempler la mécanique. Le Koschei était un horloger de malheur, démontant les palpitants pour en comprendre le fonctionnement. Le blond ne savait juste pas comment les remettre en place, cet organe trop étranger pour la coquille vide qui ne se souvenait plus de la saveur de ses battements. Comme toujours, c’était un scénario marqué par la mort du mauvais homme. Juge et bourreau, les Koschei se repaissaient de leurs victimes sans se soucier de l’horreur de leurs actes. Il était des nuits plus sombres que d’autres, l’ébène en leurs veines avalant toute lumière sur leur chemin. « Who would have thought that losing your child, then losing your wife would have made you a real man. You even got the girl you have been pining for. The universe works in mysterious ways. » Un sourire sans chaleur étira les lèvres de Dragomir alors que le louveteau lui faisant face le contemplait avec indifférence. Il était une époque où il contemplait son frère impressionné par cet être plus grand que nature. Désormais, il contemplait sa stature en se demandant comment quelqu’un d’aussi imposant pouvait être aussi vide. Il se demandait comme il avait fait pour finir une pâle copie de ce monstre d’avidité que rien ne pourra jamais combler. Il se demandait comment deux loups enragés pouvaient paraître si tristes. Le sang de leur victime recouvrant leurs traits défaits alors que même la satisfaction du crime commis se dissipait les laissant vides et glacés de ne savoir que faire pour exister. « You should get this money to the Valaeris, as a gift and a token of our faith in the new queen. » Les traits soudainement figé en une grimace de dégout, Drago hocha sobrement la tête alors qu’il récupérait leurs butins et l’entassait dans un sac en toile. « I sometimes forget you are the big boss. » Sa voix était imbibée de mépris, le venin dégoulinant de ses mots une brûlure qu’Elias avait appris à supporter. L’ainé Koschei était jaloux et son cadet n’avait cure de ses pauvres sentiments blessés. Il n’avait cure de plus rien si ce n’était de cette entreprise familiale ayant faite de lui un louveteau enragé. « You should not. »