Un bal ignoré des grands, soirées discrètes de noble mineur. Beathan ne contraste avec la foule de sa tenue sobre et sans fioritures hors que les autres, voulant démontrer une richesse qu’il ne possède pas se couvre de bijoux et autres froufrou sans intérêt, simple dépense mal employée quand certaines crèves de faim dans la rue. Évitant de se concentrer sur ses faits sans importance pour l’instant, il commence ses recherches en observant la salle plus minutieusement qu’à l’accoutumer, voulant découvrir ceux que l’on ne voit jamais, ceux que personne ne remarque et laissé pour compte. En discutant avec l’une ou l’autre personne dans la salle, des petits nobles désireux d’être bien vu des Wheatdrop, il découvre les alliances, les ennemis, les délaissés et principalement des ragots qu’ils croient t’offrir pour ton plus grand plaisir alors qu’eux ici, n’ont certainement rien à envier de ses rumeurs.
Le plus honnête d’entre eux doit certainement être Isha, énergumène de la soirée, outrageusement ouvert à la sexualité peu importe qui l’y accompagne. La plupart des discussions portent sur lui alors que Beathan met tout en œuvre pour l’éviter en continuant sa quête. Un homme au centre des regards, attirant tant d’histoires ne peut pas servir au fin recherchée, principalement parce qu’on n'imagine pas un Wheatdrop s’allier à lui, démon et dieux, piété et luxure, cela ne colle personne et tout le monde n’y verraient qu’un intérêt partager sans plus, pas même une alliance sérieuse.Prenant quelques instants pour réunir les informations de la soirée, il faut quelqu’un de capable d’atteindre toutes les sphères de la nation du feu et peut-être même plus, un homme ou une femme dont on ne veut pas pour allier, mais qui peut servir dans ses cas précis si l'on détient la chaîne qui lui sert le cou, quelqu’un dont il faut se méfier en toutes circonstances mais capable de te soutirer le moindre secret sans qu’il le demande. Éclair de génie, la plupart des gens ici ne rencontre jamais les plus hauts noble, plus suspect du meurtre de la mère, cependant, la seule personne qui correspond vraiment à ses critères reste cet homme outrageusement voyant, si remarquable qu’on ne songe pas un instant qu’il puisse servir à quiconque dans l’optique d’un espion. Malheureusement, n’ayant aucune carte en main contre lui, un homme si ouvert à tout ne doit pas avoir honte de beaucoup des choses même s’il possède forcément un secret qui découvert le mène dans la tombe, mais comment découvrir pareille chose ?
La discussion intérieure loin d’être terminée, le maître de la terre s’organise dans l’espoir d’une petite rencontre aux abords de la fête dans un coin plus discret pour parler, mais pour l’approcher et le faire disparaître il va falloir la jouer fine, espion du dimanche, ce n’est certainement pas dans ses capacités actuelles pourtant il va bien falloir tenter quelque chose. Prenant un verre pour l’offrir à son potentiel allié, il s’avance d’un pas sur en direction de l’homme qui attire tous les regards, glissant au dernier moment pour déverser le contenu de l’une des coupes sur le magnifique costume que porte notre maître de l’air. « Oh, excusez-moi, voudriez-vous que je vous aide à nettoyer cela . » Niant presque s’être déjà rencontré, une désolation à peine marquée sur le visage, l’objectif est atteint, reste plus qu’à discuter du passé, peut-être une petite excuse facile puis quelque gentillesse en le brossant dans le sens du poil les idées couleront sûrement à flot. Se donnant l’impression d’un de ces petites s qui veulent ses faveurs à cet instant, il résonne ainsi, se souillant, pour autre chose que l’argent et la gloire, c’est de cette manière qu’il s’oblige à continuer de descendre ses marches directions l’impiété. Alors qu’il traine pratiquement Isha sur le côté pour l’emmener discuter, il fait mine de le reconnaître. « Ah, mais c’est vous ! Décidément, nos rencontres s’affichent dans la lignée de l’impromptu. » Jeu d’acteur médiocre, il ne reste qu’à prier les dieux pour que cela passe.

Le stupre se répandait au cœur de la nuit, dégoulinant des lèvres alanguies de temps d’individus reposant sur les ruines de leurs biens. Les foules s’éprenaient sans un bruit alors qu’à l’abri de tous les regards les enfants des nuits les plus noires festoyaient sur les restes de leurs espoirs. La frivolité flirtait avec l’arrogance, la noblesse des enfants de la désespérance ne leur permettant pas d’aspirer à des sphères trop élevées que pour y trainer leur orgueil. Paré de son armure de tissu, soucieux de ne jamais révéler ce qu’il pourrait vendre, l’Oren pavanait avec un soin méticuleux d’individus en individus. Étoile filante forcée de briller jusqu’à finir exsangue, le gamin d’un royaume de l’air rompu n’avait d’espoir trop grand à porter au fond de ses poches. Rien que les cendres de rêves d’enfant qu’il espérait voir un jour porté par le vent. Pour quelques pièces, de quoi payer ses taxes et emplir sa gamelle, l’homme fait de ficelles était prêt à tout. Offrant des prunelles à l’océan vaniteux, le brun souriait à tout individu possédant une bourse assez pleine que pour espérer profiter de ses talents. Peu importait que cette soirée n’avait rien des réceptions protocolaires dans lesquelles il se rendait afin de planter ses serres dans les bourses les plus bombées. Il n’empêchait qu’Isha abandonnait toujours sur son passage les soupires outrés de ces fils de quelqu’un qui osaient penser l’égaler.
Les doigts délicats posés sur le torse presque à vue, le sourire timide d’une enfant désireuse de faire le grand pas, l’Oren observait la biche égarée prête à offrir son échine contre un frisson que son destin ne lui réservait pas. Faussement amouraché, arnaqueur tant habitué à conter l’amour qu’il ne savait plus ce que ça faisait de le ressentir, ses balivernes portaient l’ingénuité d’une autre vie. Ses lippes conservaient en leur prison les secrets d’un monde que le maître de l’air s’amusait à peindre, celui-ci prétendant ignorer les horizons mortifères et délavés d’un pays sombrant sous sa propre impiété. En un tour de main, son faciès frôlant celui de sa proie, il lui susurra à l’oreille ces mots que tous rêvaient d’entendre avant de l’abandonner à son sort. Chevrotante et incapable de résister. Sur le départ, un verre entre les doigts, l’Oren arborait un rictus satisfait alors qu’il espérait pouvoir faire succomber un bel éphèbe qu’il avait vu plus tôt dans la soirée. Il savait qu’après quelques verres toutes les langues se déliaient et qu’il fallait bien peu pour que les plus rigides se laissent aller à leurs désirs inavoués. Satisfait plus que de raison par cette soirée prometteuse, Isha remarqua sans mal le Wheatdrop s’affairant en sa direction. De son port altier à ses prunelles si promptes à juger, l’enfant de la débauche reconnaissait avec une aisance grossière l’héritier de l’absolution. Nuit et jour forcés de se côtoyer, les opposés n’avaient rien à faire en présence l’un de l’autre. Antithèse offrant tout son sens à cette soirée qui n’en avait aucun, le gamin des ruines vida son verre d’une traite alors qu’il se demandait si l’homme l’approchant cherchait à le rencontrer ou ne le voyait que comme un détail sur son chemin. Incapable de réfréner le rictus mauvais lui fendant le visage, Isha observa Beathan trébucher sur du vide avant que le contenu du verre de ce dernier ne vienne éclabousser sa tenue. Contrairement à ce qu’il aimait prétendre, l’Oren se souciait peu de l’apparat, le vernis recouvrant sa stature rien de plus qu’une obligation imposée par sa position de jouet pour enfants rois.
Les propos du Wheatdrop et sa sympathie étaient étrangers pour la pouliche hors de prix lui faisait face. Grimaçant grossièrement, Isha l’observa des pieds à la tête avant de répondre : « On ne me l’avait jamais faite celle-là. » Malgré l’alcool, malgré le manque de subtilité, jamais les clients de l’Oren n’avaient osé pareille tentative d’approche, préférant afficher leurs écus plutôt que de perdre du temps. Indifférent quant aux raisons de Beathan, bien qu’il doutait qu’un être aussi puritain puisse décemment céder aussi aisément pour le pécher, il se laissa trainer par ce dernier sans résister. Bien trop intéressé par tous les secrets que ce dernier pouvait posséder et de quelle manière il allait bien pouvoir lui soutirer. Lassé par ce jeu de dupe, surtout conscient que l’heure tournait et qu’il avait d’autres clients à satisfaire, Isha leva les yeux au ciel face au manque de subtilité du garçon lui faisant face. Posant une main sur l’épaule de ce dernier, il lui offrit un clin d’œil avant de répondre : « Pas besoin de jouer à l’acteur, je peux t’offrir tout ce que tu imagines. » S’approchant avec un plaisir malsain du Wheatdrop l’observant comme un animal pris au piège, l’Oren posa son index sous le menton de l’autre homme avant d’ajouter. « Je me ferais un plaisir de t’apprendre quelque tours. » En toute honnêteté, Isha se souvenait parfaitement de leur première rencontre. Raison pour laquelle il prenait tant de plaisir à tant aguicher un de ces puritains de Wheatdrop. Dans le fond, la vie n’était faite que des plaisirs que l’on s’offrait et cette activité-là était clairement plaisante. Surtout s’il pouvait finir par mettre ses doigts sur une bête de la trempe de Beathan.

Pris à, cela n’a jamais fait partie du plan. Qu’une telle chose arrive, impensable même d’y songer dans la pureté des 7. Enfant de la douce mort, descendant de la terre, Baethan est aussi raffiné qu’un caillou en ce qui concerne ses jeux du plaisir méconnu du public. N’ayant pour seule compagne dans ses dérives qu’Aura, sa propre protectrice, il n’a aucune habilitée, aucune connaissance du maniement des arcanes sensuels. Les avances d’un tel homme, son doigt posé sur ses lèvres, le noble glissent une main sur son propre membre, camouflé pour protéger, l’autre sur son coeur palpitant, pour empêcher qu’à tout moment, sa cage thoracique ne saute sous les impacts irréguliers. L’affolement prend son aisance, allongé sur un lit encore immaculé d’un péché. Il ne sait comment rompre le malentendu, quelle réaction, quel commentaire faire pour ne pas blesser l’amour-propre d’Isha. Parce Que'à part le dégoût et le désarroi, il a besoin de lui pour une sale besogne. « Isha ... » A peine un murmure, ce nom dit dans un soupir désespéré, à s’y méprendre sur les intentions du beau Wheatdrop. « Je ne ... » Ils se brisent comme la coque d'un bateau sur une falaise sans phare, ses mots perdu, coincé entre ses dents, crispées. Isha s’approche et lui recule, pas après pas, fuyant l’inévitable. C’est finalement le mur qui le coince, obligeant un changement de stratégie.
Le masque de pierre tombe délicatement, il est doué de ses yeux bleus, capable de dévoiler un secret sans briser son adversaire, ne laissant pas lourdement choir le masque, le retirant doucement, juste ce qu’il faut pour apercevoir le coeur de l’autre. Il est fort, très fort, plus fort que lui pour cacher ses émotions.
Bizarrement, c’est ce fil de pensée, admiratif d’un monde interdit, dégouté de ce qu’il se passe, qui permet à l’homme ébène de se retirer mentalement. Un rappel à l’ordre, le but initial revient en mémoire. Son regard se pose au loin de cette réalité malsaine, à l’abri du corps malsain, de la douceur de cet index. Enfin sorti de sa torpeur, il déclame cette phrase si longuement préparée, finement élaborée durant des heures pour s’expulser dans un langage battant l’empressement avant de tomber délicatement dans un silence, étonner de sa propre réaction. « Je ne suis pas intéressé par les hommes Isha. » Un regard se relevant sur l’interlocuteur. « J’ai besoin de toi pour autre chose, malgré nos différends. » Des différends il y en avait, mais là n’est pas l’important. Brisant le malentendu, il n’est pas certain qu’il soit bien compris les raisons qui l’ont poussé à jouer ce rôle. Il a d’abord pensé l’auditoire assez gentil pour se laisser prendre à sa pathétique comédie, mais là s’en est trop, il est trop, cet homme est … C'est ça certainement qui le repousse, l’énerve au plus au point dans sa personnalité. Cette capacité à te faire douter, à remettre chacune de tes pensées en quelque lorsqu’il ne s'approche si près que …
« Je ne voulais pas être aussi direct, mais j’ai besoin que tu m’aides à trouver certaines renseignement » Il recoure de sa contenance le petit Wheatdrop, n’ayant jamais imaginé pareilles scènes, dans pareil endroit, surtout pas avec une telle personne malgré ses heures à imaginer tant de chose avec tant de personnes sans jamais avoir osé, qu’avec Aura. Beahtan a du mal à y croire lui-même, tant il ressent le sang redescendre de ses joues comme Lave en fusion se durcissant, retournant par là-même dans son antre de feu. Ne laissant la pierre retourner à son rôle originel, immuable malgré les changements renseignement