Préparer à une nouvelle confrontation contre Eurus, il a tout prévu sauf le cas de son absence. Trop sûr de ne jamais la voir disparaître loin de chez elle, il s’y est rendu sans réellement s’annoncer à l’avance, seulement en arrivant où un domestique malaisé dû lui expliquer que Mademoiselle Osoryd ne se trouve pas dans la demeure familiale pour l’instant, mais qu’il peut attendre avec Monsieur Osoryd dans le salon. Ainsi rediriger dans une petite pièce qui ne changeait rien à la chaleur étouffante qui règne dans tout le pays, Beathan s’assit en évitant de penser aux gouttes de sueur perlant sur son front. C’est là que l’air se fait plus lourd, au moment où Braam ouvre la porte. Plusieurs Monsieur porte un nom semblable, il n’a pas supposé un instant qu’il s’agisse de lui, ancien allié tacite, déception du passé et porteur de titre qui convienne mieux à être cité à haute voix que ses petits surnoms écho d’une relation branlante. « Bonjour Braam » entre la chaleur feinte et le froid total, il s’agit de ne pas se faire mal voir par le frère de celle qu’il va fiancer dans un futur proche, aussi enchanté qu’il soit à cette idée, au moins c’est à cette famille du feu et aucune autre. Il réside un minimum de décence et de noblesse dans cette demeure qui fait que le Wheatdrop ne se sent pas trop dépaysé, si on oublie la chaleur, l’absence d’endroit où faire pousser ses amis verts et surtout, la distance entre lui et sa propre famille, mais ce ne sont que des détails face au devoir résidant dans cette union.  « Toujours dans l’armée ? » Question maladroitement posée, sans cette déférence nécessaire à la discussion entre nobles, hésitant dans sa manière d’agir il ne sait pas comment rattraper le coup. Trop plongé dans ses idées, il en oublie même d’écouter la réponse, c’est un regard oblique de son interlocuteur qui l’éveil dans la pièce, lors d’une seconde figée, leurs yeux se croisèrent et Beathan repris quelque peu conscient du monde qui l’entoure. « Excuse moi, je repensais au passé. » Un sourire honnête accompagnant un mensonge, il comprend vite l’insinuation derrière cette idée, la maladresse de son geste sur lequel il ne peut plus revenir maintenant que le tout est joué. Handicapée sociale, le pire vient lorsque la situation empêche la réflexion, laissant l’instinct dissimulateur, un masque d’argile prendre le dessus. Il ne sait pas vraiment ce qu’il voit dans le regard de Braam, mais il est sur qu’à aucun moment ni l’un, ni l’autre ne veut repenser à se passer oublié, sans réelle importance, une amitié naissante ruinée par la déception et le devoir, une histoire banale dans leur monde respectif, chacun régi par la droiture. Un visage faussement calme, le sillon humide coulant sur ta tempe n’a pas que la chaleur pour cause, un certain stress, une tension inutile due au duel entre respect et déception ancienne qui se joue. Le temps diminue l’importance de la chose et pourtant, le maître de la terre continue de faire une montagne d’un rien.