prénom, nom ‹ Elle n’a de nom que tristesse. Celui de toutes ces femmes oubliées après les premiers cris quand offertes à l’infini on enterre leur souvenir au profit de leur alter ego masculin. Gamine au nom souffrance, elle ne se rappelle pas de ses parents si ce n’est pour leurs derniers mots : « Tu es Sofi Ananké, rien ne pourra jamais t’arracher ça. » Sauf qu’ils avaient tort, ils avaient tellement tort. Parce que même ça, ils ont pu lui arracher quand ils lui ont tout pris. âge ‹ Les trente ans mal assumé, le temps qui passe et qu’on lui a arraché est une brûlure qu’elle ne sait comment soigner. Trente années laissant un trou béant entre ses côtes, elle ne se souvient plus l’innocence des apôtres lui ayant donnés la vie, s’éteignant en ses souvenirs presque aussi vite que la lumière sur ses prunelles. date et lieu de naissance ‹ Ne lui reste aucun souvenir des vallées de sa jeunesse. Pas même le souvenir d’un souffle de vent caressant les étendues d’eau à perte de vue. Elle ne se souvient pas du talent de sa mère, celle qui travaillait pour un tisserand reconnu d’Aguarinui. Elle se souvient si peu. statut matrimonial ‹ Objet voué à n’être qu’au creux des mains de ses maîtres, Sofi n’a connu la douceur que des geôles du gouvernement et du regard de l’Oren. Fille de la nuit au sourire obscurci par tout ce qu’elle a vécu, cette dernière ne connaît rien des questions du cœur, le palpitant rompu par cette chair qu’elle a tant peinée à porter au travers des journées sans heures. Célibataire, esclave d’un rêve qu’elle a un jour aimé, elle ne croit pas un jour se défaire de ses chaines aussi peu serrées soient elles. Alors, comme un signe de résistance, son cœur bat la chamade, il se rompt sur les récifs du bleu de ses yeux. Elle en oublie l’azur des cieux à le regarder trop longuement, forcé de voir le vent s’éteindre entre ses doigts ou bien se noyer dans l’absinthe. sang ‹ Éternelle oubliée d’une équation à laquelle elle ne peut faire partie, elle vit dans les ombres de ces peuples désaimés dont elle porte si lourdement le rôle. Lambda, elle est le fruit de l’union de deux humains s’aimant malgré le poids de leur existence. Offrant à leur enfant l’étoffe d’un statut empoisonné, l’obligeant à assumer les erreurs de leurs choix.  métier ‹ Ancienne esclave réduite au silence dans les geôles du gouvernement, elle ne trouva un semblant de liberté qu’une fois trop vieille pour les expériences que ses bourreaux lui faisaient endurer. Trainé de port en port, souffrant les étals de marchés méprisés, personne ne voulait d’une gamine de sa trempe, une femme enfant aux prunelles trop amples et à la chair trop fine. Isha l’arracha à son errance, la rachetant, lui offrant pitance et parfois elle y croit l’ingénue. Parfois elle a l’impression de ne porter d’esclave que le nom, la chair défaite de ses chaines et ses ailes de leur prison. Pourtant, à jamais liée à un sauveteur des eaux douces, elle sait qu’il est dans sa chair l’esclavage, que c’est une condition qu’elle ne pourra jamais pleinement arracher à son encéphale usé par la prison de ses songes.  allégeance ‹ « Ni dieu ni maître » Des mots qu’elle s’amusait à faire rouler entre ses lippes saignées à blanc avant qu’on ne la fasse tourner comme une poupée bonne qu’à saigner. Des mots sous l’égide desquelles elle espérait vivre et mourir. Pourtant, forcée entre les mains de l’Oren, elle sait désormais avoir un maître. Elle sait courber l’échine non plus par obligation, mais par volonté. Un besoin nauséeux l’obligeant à réaliser les tâches quotidiennes d’un homme qu’elle refuse aimer. Malgré tout, malgré celui à la mer dans le regard et au vent prisonnier de ses doigts elle se fait toujours passer en première. Déesse de sa propre religion, elle apprit dans la dévotion à son être à n’exister que pour elle, que par elle. localisation actuelle ‹ Forcée de s’astreindre aux désirs de son maître, la jeune femme passe le plus clair de son temps à la capitale, s’occupant de la demeure de l’Oren quand il n’est pas là. Néanmoins, il lui est déjà arrivé depuis qu’elle fut placée sous son joug de découvrir les contrées battues par les vents d’Aerinstin. groupe ‹ Au choix. avatar et crédits ‹ ultraviolences (ava); chvchang.tumblr & nightlock.tumblr (icons)