Ce lieux ressemblent à une prison ouverte. Tu exècres ces lieux, marqués par la souffrance et l'absence, tu lui vous une haine viscérale et pourtant, tu te retrouves à arpenter ses couloirs bien trop souvent. Tu te surprend à airer, lasse et pensive, sans trop savoir le temps que cela t'a pris. Tu te retrouves face à la silhouette de ton aîné. L'ange semble dormir, paisible, mais tu ne sais que trop bien que ce sommeil là est emprunt de douleur, qu'il ne serre qu'à guérir les blessures dont il a été affligé. Tu te retrouves contre un mur,  d'un blanc immaculé qui te rend malade, ton regard accroché au vide. Tu pourrais partir, mais tu as besoin de te sentir proche de lui... Une part de toi a peur de l'oublier, lui, son rire, le son délicieux de ta voix. Une impulsion de ton pied contre mur, tu entraînes une bourrasque à ta suite, incapable de te maîtriser, tu dois composer avec ton impulsivité. Tu es cette présence que l'on n'ose pas contredire, trop précieuse, comme si le sang argent qui sillonnait tes veines étaient apparentes, visibles aux yeux de tous. Ton regard se glissait, ici et là, tenant de s'accrocher à un quelconque détail qui puisse t'extirper de cet état fébrile et obscurci. Etre là, dans cet hôpital, cela te permettait d'être auprès de ce frère qui te manquait cruellement. Tu étais proche de lui sans réellement l'être, tu l'aimais, le chérissais et le vénérais, tu l'avais élever au rang de divinité et sans lui, tu perdais tout tes repères. C'était étrange, parce que tu n'avais pas pour habitude de le voir tous les jours et pourtant, la perspective de ne pas pouvoir le voir quand tu le désirais était insupportable, le savoir là, dans un sommeil qui n'avait rien de naturel, créait un manque et une absence qui te poussait à revenir encore et encore. parfois, tu n'osais même pas entrer dans sa chambre, redoutant de le voir dans cette léthargie. Tu avais juste besoin de te sentir proche de lui.

Ton regard finissait par échouer sur une silhouette familière. Un sourire venait fendre tes lèvres en découvrant ce passe-temps qui promettait de combler toutes les promesses en matière d'amusement. Tu arrivais juste à temps pour voir le morceau de consumer, marquant encore davantage les sentiments qui transparaissaient sur son visage. Peut-être que vous trouverez satisfaction à cette entrevue, un moyen d'échapper à ce qui vous clouait l'un et l'autre sur place. Tu faisais claquer tes talons, volontairement, annonçant ta présence, attirant son regard à toi. On dirait que j'arrive juste à temps pour sauver ta journée. Tu avances vers lui, tu dévores cette distance comme si elle n'avait pas de raison d'être. Tu te nourrissait de ses situations, tu t'enivrais de cette jouissance, pour te faire oublier les ombres qui ne cessent de te poursuivre. Tu viens forcer le passage, glissant entre ses jambes pour être au plus proche de lui. Tes doigts viennent se glisser sous son menton pour relever son regard vers toi, pour que ton regard rencontre le sien. Laisse moi te faire oublier tous tes soucis, mon ange. Un souffle, un murmure délicieux qui s'extirpe de tes lèvres alors qu'une lueur malicieuse dans la profondeur de tes orbes azurés.