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ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan

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Serafina Wood
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‹ AGE : (vingt-neuf années) chair bleutée trop souvent trahie par un sang maudit.
‹ STATUT : (célibataire) éprise de son maître, Sevrage en cours.
‹ SANG : (mêlé) sang mêlé qui lui a offert une enfance de pauvreté et de misère.
‹ POUVOIR : (électricité) multiples fourmis qui chatouillent son épiderme quand le fluide jaune n'est pas loin.
‹ METIER : (adiutor de Nathan Oshun et espionne pour l'armée de Pollux) traîtresse qui cumule les impairs.
‹ ALLEGEANCE : (noyée entre Nathan et l'armée de Pollux) perdue entre la raison et le coeur.
‹ ADIUTOR : (Nathan Oshun) dévotion et fidélité teintée de peur depuis quelques semaines.
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MessageSujet: ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan EmptyLun 18 Juin 2018 - 21:21




MAI 2165

L'air frais chatouille son visage alors que Serafina observe les étoiles à la recherche d'un signe. Perdue sur le balcon le plus haut du château, elle attend, sans trop savoir quoi. La vie si paisible qu'elle menait jusqu'ici a volé en éclat le jour où la capitale a été prise par l'armée de Pollux. Jamais elle n'avait vu autant de violence. Elle avait jusqu'ici était protégée du monde extérieur par sa famille, si bien que les corps ensanglantés croisés sur le chemin lui avait retourné l'estomac. Le lendemain de l'assaut, elle était sortie à la recherche de son maître, séparé d'elle dans la fureur de la guerre. Elle s'était retrouvée entourée de corps d'hommes et de femmes, maîtres du feu. On lui avait mis la main dessus, lui demandant si elle souhaitait rejoindre l'armée de Pollux, elle avait refusé la douce enfant, trop attachée à celui qu'elle avait perdu. Elle avait cru un temps qu'ils allaient la tuer, qu'elle allait devenir un cadavre de plus jonchant les rues de la capitale. Ça n'avait pas été le cas. On l'avait conduite jusqu'à la sortie de la ville pour la mettre dehors. Les portes s'étaient refermées derrière elle dans un lourd fracas. Elle était seule. Les minutes de silence étaient passées avant que Serafina ne réalise que personne ne viendrait la rechercher cette fois. Jamais elle avait ressenti cette sensation de solitude si intense. Deux chemins s'étaient offerts à elle. Retourner dans la cité où elle avait grandi, dans la frêle maison dont elle avait hérité à la mort de ses parents. Elle n'y avait pas remis les pieds depuis plus de onze ans. Ou alors partir vers la demeure des Grimsrud, en espérant que Nathan y soit déjà arrivé. C'est la deuxième option qu'elle avait choisi, mût par l'amour qu'elle portait à son maître. Après une route difficile, elle avait vu les portes du château lui faire face, aussi belles que les portes du paradis. Délivrance pour la jeune femme. Mais l'exquise sensation d'être en sécurité avait été violemment balayé par la rumeur. Nathan était mort. Folle rumeur qu'elle n'avait pas voulu croire, impossible d'imaginer le jeune Oshun tomber sous les coups de ses ennemis. Et pourtant il y avait eu tellement de corps, tellement de morts dans cette ville. Serafina s'était mise a repasser dans sa tête tous les corps qu'elle avait croisé dans son périple, se demandant si l'un d'eux aurait pu appartenir à Nathan. Dans sa mémoire, elle voyait défiler des visages, des cheveux, des yeux dont aucun ne correspondait au jeune maître. Elle avait voulu garder espoir, se persuadant qu'elle serait morte aussi si son maître avait succombé. Elle ne voulait rien entendre, pas même la famille de Nathan qui voulait la raisonner. Comment pouvait-elle vivre sans lui. Elle n'avait que lui, depuis des années, comme seul pilier auquel se raccrocher. A la mort de ses parents, il était devenu pour elle son repère pour ne pas sombrer. Elle l'avait servis avec dévotion pendant onze longues années si bien que sans Nathan, elle n'était rien. Âme sans but, errant dans les couloirs du château de Firekiro, elle était devenue une pâle copie d'elle-même, passant ses journées à se morfondre et a sombrer dans la déprime.
Des pas résonnent dans le dos de la mêlée sans qu'elle ne prenne la peine de se retourner. Elle ne fait plus attention au monde qui l'entoure depuis bien longtemps. Pourtant cette fois, les pas sont précipités, martelant la roche dans une urgence palpable. « Sera ! Sera ! » La voix du mêlé qui s'est occupé d'elle depuis son arrivée est toute proche. Essoufflé, il respire tellement fort que Serafina pourrait presque sentir le souffle sur sa nuque. « Sera.. Tu.. Dois..Venir... Il.. » Tente t-il d'expliquer alors que l'air lui manque. « Je m'en moque. » Le coupe t-elle sèchement. D'habitude douce comme une colombe, Serafina est devenue aussi tranchante qu'une épée, repoussant sans aucune bonne manière les personnes qui tentent de l'approcher. Le surnom vieille sorcière a fini par être employé parmi les mêlés pour la désigner. « Non tu ne comprends pas ! Il est revenu ! Il est là ! Nathan est là ! » Les mots sont comme un électrochoc qui la sort de sa torpeur. « Qu'est-ce que tu dis ? » Elle se lève d'un bond pour se retrouver nez à nez avec le mêlé « Réponds-moi ! Qu'est-ce que tu as dis ? » Elle l'attrape par les épaules et le secoue comme un prunier dans l'espoir d'obtenir des réponses. « Arrête Sera, tu me fais mal ! Lâche-moi ! » Il repousse la jeune femme pour la faire lâcher prise. « Nathan a été retrouvé. Il est dans sa chamb... » Déjà Serafina court en direction de la chambre. « Attends Sera tu dois savoir qu... » La fin de sa phrase se termine dans le néant, Serafina est déjà loin. Elle cavale à la recherche de la pièce. Enfin elle aperçoit la porte et s'immobilise devant, la peur la prend. Et si tout cela n'était qu'illusion ? Et si tout cela ne provenait que de son esprit à cause de son refus de se nourrir ? Elle a peur que l'espoir vole en éclat en ouvrant cette porte. Pourtant elle ne peut pas rester dans le doute. Doucement, elle appuie sur la poignée et s'engouffre dans la pièce.
Le silence règne si bien que l'espace d'un instant elle se croit seule. Mais rapidement, ses yeux se posent sur une silhouette à l'autre bout de la pièce, dos à elle, face à la fenêtre. Elle retient son souffle alors que son esprit reconnaît les courbes de son maître. Nathan est là. « Nathan... » Parvient-elle a murmurer faiblement. Elle a peur de le voir s’évanouir sous ses yeux, qu'il s'évaporer dans un nuage de fumée. La main toujours accrochée sur la poignée, elle n'ose pas bouger. « Nathan... » Reprend t-elle. Cette fois-ci, son corps réagit et elle traverse la pièce en courant pour l'agripper avant qu'il ne puisse disparaître. Elle l'attrape par le bras pour le faire tourner face à elle avant de se jeter dans ses bras et de l'enlacer. Elle se niche contre lui et respire son parfum rassurant. Elle s'agrippe à lui comme si la mort était à ses trousses. « J'ai cru que t'étais mort... » Parvient-elle a lâcher dans un sanglot étouffé. Elle l'avait cru mort pendant des jours et maintenant il était là. « J'ai cru que je te reverrais jamais... » Elle n'arrive pas à s'écarter de lui. « J'ai eu si peur. »


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MessageSujet: Re: ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan EmptyDim 8 Juil 2018 - 22:55

ma vie pour tes yeux

Insane, inside the danger gets me high. I can not help myself I love the smell of gasoline play with fire. I ride the edge my speed goes in the red Hot blood these veins my pleasure is their bread. I love to watch the castles burn These golden ashes turn to dirt Fire, fire.


De rouille et de cendres. Apocalyptique vision d’un monde en perdition. Sans un seul regret, comme un amant fuyard, elle lacère mes opalescences de leur violence. Pendant que le peintre morbide, appose sur sa toile les fatales teintes de ce tableau funeste. Le carmin de la rouille, celui qui s’échappe bien loin des veines des innocents. L’argent sale des cendres, celles qui dansent innocemment dans l’atmosphère, enfants du fléau. Poussière maudite des fées damnées, elles viennent consteller leur nouvel univers. Celui qui ne survivra pas aux désastres, celui qui mourra face aux astres. Loin de l’or des rois  maudits, ne perdure sous mes prunelles que la mort et cette saleté de monde bicolore.
De fureur et de sel. Je crèverai, je donnerai ma versatile âme au mal, pour qu’il ne s’agisse là que dans un mirage. Celui que les fumées enlacent fermement et tendrement pour mieux nous rendre aveugles et fous, nous pauvres damnés, nous saletés de condamnés. Mais la chimère n’a rien d’une illusion, le moindre de ses péchés n’est que vérité et je ne suis plus que son prisonnier, se tuant les mains en voulant forcer ses barreaux rouillés. Les pauvres mômes ne sont qu’insanité et dans leurs excès emprunt de fureur, ils apposent sur les joues des poupées un peu du sel de leurs larmes enragées.  
De moi sans toi. Parce que dans ce songe noir, j’ai ce putain d’espoir illusoire, que tu sois loin de cet exutoire. Je suis plus que cette ombre cherchant dans le néant l’héliaque de ta silhouette, en priant pour que le désastre ne l’est pas éteint, que tu sois toujours cette nébuleuse en feu qui brillera toujours pour moi. Putain Sera je peux pas sans toi, je ne serai qu’un soleil noir et solitaire, dérivant dans un autre univers.
De carcasse et de charogne. Silhouette de la muse vivant ses derniers instants que mes opales abîmées contemplent sans le savoir une ultime fois. Qu’elle est belle, qu’elle est douce et sereine, qu’elle est fière la traîtresse. Celle qui se jette sur l’impie mort pour mieux m’abandonner. Cette beauté sublimée par la fin de son destin. Je la vois, sans moi, loin de moi, me fuyant moi. Je la vois partir là bas, derrière l’indicible voile éteignant les âmes. Un dernier regard à la vie, puis la môme est partie. Sous mes yeux, elle s’évanouit comme l’astre derrière l’horizon lorsque la reine lunaire gagne la guerre crépusculaire.

☾ ☾ ☾

« Nathan... » Palpitant lacéré ne voulant que le silence, celui qui noie, celui qui foudroie. Et pourtant j’entends ta voix. Putain de chimère, plus je rends mon univers flou, plus je vire fou. Mais le liquide empoisonné revient enflammer ma trachée dans une gorgée damnée. Une de plus pour ne plus penser, une de plus pour vous oublier, elle, toi. Foutues faiblesses qui doucement m’assassinent. « Nathan... » Et dans sa douceur ton timbre vient érafler mes meurtrissures, saccager mes fêlures. Comme un écho du passé venant se perdre dans les torpeurs du présent. Parce que t’es plus qu’une caryatide appartenant au temps d’avant. Bien loin de l’hier versicolore, ne perdure que ce monde incolore. Et dans la moindre de ses vibrations ta voix ravive la sacro-sainte peine qui m’enivre et me pousse à la dérive. Parce que tout me pousse vers une autre, parce que tout me ramène à elle, même toi, même tes bras. « J'ai cru que t'étais mort... » Une part de moi assassinée sur l’autel des impiétés, piétinée et saccagée par ma promesse bafouée. Palpitant claudiquant. Peux-tu encore entendre son battement ? Parce que cette doucereuse mélodie me lamine, notes désaccordées d’une symphonie qui ne cesse jamais de résonner dans les méandres de mon esprit. Elle me rappelle dans ses impulsions amères que le mien survit pendant que le sien s’est éteint. Le reste de tes mots se fracassent pour mieux s’emmêler, pour mieux s’échouer dans les vestiges abîmés de mes pensées désabusées. Ceux que les vagues de whisky ne cessent jamais d’inonder, pour mieux contempler leur violente noyade, leur lente agonie, pendant que je ne suis plus qu’une sale bête embrumée. « T’aurais pas dû t’inquiéter, j’en vaux pas la peine. » Ton éraillé parce que j’ai sûrement trop déraillé. Spiritueux qui se mêle à la rouille, pour mieux se confondre avec le sel et venir encrasser ma trachée. Et mes opalescences martyrisées se refusent à contempler ta beauté, préférant se perdre dans l’onyx du néant. Je suis plus qu’une ombre en perdition, poursuivit par cette foutue malédiction. Je ne suis que ténèbres, tu n’es que l’héliaque, prisonnière de mes bras tu sublimes notre clair-obscur, et bientôt tu verras notre ancien bonheur devenir malheur happé par l’éclipse. Je te voudrai reine d’un autre univers mais pourtant tu perdures impératrice du mien. Je te voudrai loin, parce que je suis pas assez bien. Je voudrai te repousser, pour éviter de te tuer, comme je l’ai tué, elle, celle que tu me rappelles. Je voudrai que tu vois que je causerai ta fin. Mais la chaleur de ta pulpe continue d’effleurer la glace de mon derme. La candeur de ton odeur finit par bercer mon coeur. Je peux pas, j’ai plus le droit, je te mérite pas, j’en supplie échappes toi.
« Je suis pas mort. Mais tu sais ce qui a crevé pendant ce putain de désastre ? » Filaments de ma fureur qui doucement se réaniment, ressuscitant des catacombes de ma brume. Cendres qui se muent en incendie alors que je me détache de toi, que je te pousse loin de moi, que je me refuse à toi. Comme un amant blessé se glissant loin de l’épousée. « Mon foutu mariage ! Sous mes yeux. T’entends ça Sera ? Je suis plus qu’un putain de veuf, un incapable de mari qui a vu sa femme se faire assassiner !»  Et pourtant t’es là. Un ange dans mon schéol. Une vague de bonté qui implose contre la roche de mes péchés. Putain de paradis noir.


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MessageSujet: Re: ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne - serathan EmptyDim 15 Juil 2018 - 14:47




MAI 2165

Ça fait longtemps qu'elle l'observe à la dérobée Sera. Tapie dans l'ombre, elle attend qu'il remarque un jour sa présence, une présence autre que celle d'un adiutor. Elle ne sait pas quand exactement elle a commencé à considérer Nathan autrement que comme son maître. Un jour, elle s'est retrouvée prise dedans sans s'en apercevoir. Et quand elle a remarqué que son cœur manquait un battement quand les pupilles de Nathan croisaient les siennes, c'était déjà trop tard, elle était prise au piège. Naïve mêlée qui est tombée amoureuse d'un sang d'argent. On l'avait pourtant prévenu la douce Serafina, de se protéger des nobles maîtres, que jamais ils n'auraient la moindre considération pour elle. Mais Nathan, il n'avait jamais été comme les autres. Dés le premier jour après la cérémonie, il s'était montré doux et avenant avec la jolie blonde. Elle n'a jamais su si cela avait été un élan d'une bonté naturelle ou si il avait eu pitié de celle qui était devenue orpheline la veille de leur serment. Du jour au lendemain, elle n'avait eu plus que lui pour prendre soin d'elle. Elle qui avait toujours été surprotégée par sa famille à cause de sa maladie. Elle se retrouvait avec un parfait inconnu comme seule famille. Inconnu qui s'était montré attentionné au-de-là de ses espérances.
Des années s'étaient écoulées avant que Serafina ne se surprenne à rougir quand sa main frôlait celle de son maître. Elle s'était entichée, bêtement, de celui qu'elle ne pourrait jamais posséder et cela l'avait tourmenté. Difficile de cacher ses émotions à celui qui était censé tout connaître d'elle. Pourtant, jamais Nathan n'a semblé remarquer le regard particulier que lui portait la jeune femme, sûrement trop occupé lui-même à regarder celle qui lui était promise.
Les bras de Serafina n'arrivent pas à se détacher de la chair fantomatique. Le mirage devient réalité au toucher de la jeune femme. Il est de retour. Elle ne peut pas se contrôler. Elle se jette sur lui, comme une âme désespérée. C'est ce qu'elle a été pendant les semaines où elle l'a cru mort. Il devient sa bouée de sauvetage à laquelle elle se raccroche pour sortir la tête de l'eau. Les heures sombres sont terminées, il est revenu auprès d'elle, la place qu'il a toujours eu. Pourtant, elle ne sent pas de bras qui l'enlacent en retour. Elle n'a que le vide et la froideur glaciale de Nathan qui la frappent de plein fouet. « T’aurais pas dû t’inquiéter, j’en vaux pas la peine. » Vapeurs alcoolisées qui lui chatouillent les narines et lui fait froncer son petit nez. Elle relève la tête et contemple enfin le regard de Nathan qu'elle n'a pas vu depuis son arrivée dans la pièce. Les pupilles vident et le regard vitreux. Elle comprend qu'il a bu plus que nécessaire. Il regarde loin au-dessus de la tête de Serafina qui est plus petite que lui. Pendant l'espace de quelques instants, elle a l'impression d'être insignifiante, invisible, transparente pour lui. Son cœur se serre alors qu'il ne prend même pas la peine de lui lancer un regard pour savoir si elle va bien. N'est-elle donc qu'une adiutor pour lui ? Une marionnette remplaçable ? Elle pensait être plus depuis ces nombreuses années ensemble, terriblement plus. « Je suis pas mort. Mais tu sais ce qui a crevé pendant ce putain de désastre ? » Serafina sursaute sous les paroles du sang d'argent. Elle sent la haine, la colère, le désespoir, se mélanger dans les mots du jeune homme. Marqué par la guerre, voilà ce qu'il est devenu pendant que Serafina l'attendait dans ce château. Elle ne le reconnaît plus. Le Nathan bienveillant et attentionné semble avoir disparu, ne laissant qu'un homme à moitié fou. Elle se recule de quelques pas dans un sursaut alors qu'il lui cri dessus. Plus désarçonnée que réellement terrorisée, elle ne l'a jamais vu ainsi. « Quoi... » Parvient-elle a murmurer dans une voix qui éclat en mille morceaux dans cette simple syllabe. Il la repousse loin de lui, comme brûlé par son contact. Serafina n'ose pas le retenir, trop abasourdir par la tournure que prend la situation, ce n'est pas comme ça qu'elle imaginait leurs retrouvailles. « Mon foutu mariage ! Sous mes yeux. T’entends ça Sera ? Je suis plus qu’un putain de veuf, un incapable de mari qui a vu sa femme se faire assassiner !» Les mots assomment lourdement la jeune femme. L'espace d'un instant, elle a oublié la terrible vérité que lui a appris quelques jours plus tôt Maven, Isaure a péri pendant l'attaque. Elle se sent honteuse d'avoir ainsi oublié la mort de cette sang d'argent si bien que ses joues se teintent d'un rouge écarlate que ne manquera pas de remarquer Nathan. Elle déteste cette façon de rougir qui trahi ses émotions comme si elle ne pouvait garder un petit jardin secret. Isaure est tombée dans la capitale ne laissant que Nathan comme seul survivant. Serafina n'a pas pensé à toutes les conséquences que cette mort peut engendrer. Elle n'a pensé qu'à Nathan et elle quand elle a appris la nouvelle de son arrivée. Petite égoïste qu'elle est la poupée blonde, trop heureuse de retrouver son amour caché. Elle comprend que l'alcool, c'est pour noyer le chagrin de cette perte insupportable. Isaure a toujours été importante pour Nathan, sûrement plus que ce qu'est Serafina pour lui. « Nathan... » Elle n'arrive pas à trouver les mots pour le calmer. Elle ne sait pas quoi dire face à cette âme qui saigne. Elle comprend la douleur de la perte d'un proche, elle l'a vécu avec la mort de ses parents quand elle n'avait que dix-huit ans. « Nathan je comprends ta douleur... » Elle fait un pas hésitant dans sa direction avant de s'arrêter. Quelque chose la retient, un instinct de survie qui lui murmure que Nathan n'est pas vraiment maître de ses émotions ce soir. « Beaucoup de gens sont morts ce jour-là... Mais toi tu es en vie. » La voix de Serafina reste douce, comme toujours. « Ne te reproche pas sa mort alors que tu n'y es pour rien. Tu te sens coupable c'est ça ? Je le vois dans ton regard. » Regard qu'elle n'arrive pas à croiser alors que Nathan refuse encore de poser ses pupilles sur elle, comme si elle n'était rien, comme si elle ne méritait pas d'être contemplée. «C'est la faute à eux... C'est à cause de l'armée de Pollux qu'elle est morte, pas la tienne. Tu es en vie, c'est le plus important. » Malgré la compassion qu'elle essaie de montrer, Serafina est de plus en plus agacée face à Nathan qui continue de regarder dans le vide. N'a t-il pas eu peur pour elle également ? Ne s'est-il donc pas demandé si elle a eu le malheur de tomber sur l'armée de Pollux ? « Nathan. » Sa voix se fait plus ferme, changement de tonalité comme d'humeur. « Nathan regarde-moi. » Il ne réagit pas à l'ordre qu'elle ose lui donner. La Serafina douce laisse place à une Serafina plus déterminée, vexée par le manque de considération de Nathan. La colère fait chuter son instinct de survie et d'un pas déterminé, elle franchit le peu de distance qui les sépare. Avant qu'il ne puisse réagir, elle se permet un geste qu'elle n'a jamais eu auparavant. De sa main gauche, elle lui agrippe fermement le menton pour orienter son visage et le forcer à la regarder. « Je suis là Nathan, j'existe ! Pourquoi tu refuses de me regarder depuis ton retour ? Dis-moi ce qu'il se passe ! » Elle lâche les vannes, vois qui part dans les tours et fait trembler les murs. Des semaines qu'elle attend son retour en se rongeant les sangs alors qu'il était parfaitement en vie quelque part. « Tu aurais voulu que ce soit moi c'est ça ? » Reprend-elle plus doucement alors que la vérité lui fait face. Il refuse de la regarder, trop dégoûté d'avoir une Serafina à la place d'une Isaure. Il aurait sûrement préféré échanger la première contre la deuxième à la faucheuse. « Tu aurais voulu que ce soit moi qui crève à la place de ta précieuse Isaure ? » Elle marque une pause alors qu'elle serre le poing de sa main libre, ongles qui se plantent dans sa propre chair. « Désolé de t'apprendre que j'ai survécu Nathan... Et que toi aussi. On est coincé ensemble. » Jamais elle ne s'est montrée aussi ferme et violente envers lui. Sera n'est plus tout à fait Sera comme Nathan n'est plus Nathan, la bataille les a changé.


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