La nouvelle n’avait pas mis longtemps à parcourir les différents espaces de la ville. Si peu de temps à arriver jusqu’à ses oreilles et lui offrir le plus beau des sourires. Le retour de l’enfant prodigue dans ses terres saintes. Le plan s’était mis en place rapidement, trop sans doute. et pourtant, la fille des cieux était son plus grand atout. Celui qui pourrait faire le plus de dégâts. Il jubilait d’avance, autant pour son plan que pour retrouver son joli minois. Il ne pouvait le nier. Nul n’ignorait la beauté de la puissante. Nul ne pouvait non plus ignorer les regards lancés par les deux inséparables. Le point central de ce léger plan qu’il formait de plus en plus dans son esprit. La vérité pour faire mal à un homme, s’approcher de ce qu’il a de plus précieux. Achille avait réussi à le retourner contre sa précieuse. Lui n’avait plus qu’à prendre exemple sur son ami, amené son bien le plus précieux contre lui-même. Retourner la puissance de la frêle demoiselle contre son possesseur. Bien que dans le cas des anges noirs, il n’avait jamais été certain de qui possédait qui. Il n’avait pas cherché à savoir. L’élégant s’avance dans les dédales des couloirs, sa silhouette sûr d’elle, trop sans doute. Espoir désespéré d’un homme qui a déjà trop perdu. Les souvenirs de la présence maudite toujours présent dans ses pensées. La silhouette fantomatique de la rouquine semblant lui revenir trop souvent, bien trop pour calmer son être. Il souffle, longuement avant de toquer à la porte des appartements de la délicieuse. Pour avoir tous ses esprits, pour chasser Nimue au loin, pour se concentrer uniquement sur la présence de la jeune Vasara. Une servante finit enfin par ouvrir la précieuse porte. Il n’en a jamais que faire du petit personnel. Une manie parvenue de son père. De cet être qui lui a trop tôt appris à distinguer les puissants des faibles. A écrémer la populace, à considérer les serviteurs pour ce qu’ils sont prédestinés à faire. A n’accorder que peu de crédits aux esclaves même si le libre n’avait jamais apprécié la tendance forte de son père. Cette manie de frapper qui n’était pas passée dans son ADN. « Dites à Mademoiselle Vasara qu’un vieil ami désire la voir. »Qu’il lâche calmement, les lèvres pincées dans un léger sourire, la tête déjà occupée au loin. Et pourtant un pincement vient titiller son myocarde. Si l’idée de tendre vers sa vengeance le remplit de joie, celle de lier cette dernière à une amie le réjouit moins. Les sacrifices ne sont jamais fait de bonne grâce et il se le promet, aucun mal ne sera fait à la délicieuse. Le but n’est au fond que de titiller les penchants naturels des cœurs à jalouser. Les pulsions les plus mauvaises de l’homme qui se conjuguent ès que le cœur bat trop rapidement.