Ils ont pris des décisions difficiles et malgré les esprits échauffés et les égos peut-être un peu trop présents, ils ont fait en sorte de continuer, ensemble.

Vous avancez dans les couloirs du Palais de la terre et lorsque tu découvres le visage d’Adonis parmi le groupe rencontré, tu te décomposes. Tu l’as déjà rencontré pourtant, tu sais qui il est, tu sais aussi que tu ne l’as jamais porté dans ton cœur au point de déplacer les montagnes pour lui. Mais le voir ainsi te pince le cœur, te fait prendre les choses d’une autre perspective. Tu ne dis rien, te contentes de suivre le mouvement après avoir saluer chaque personne posant son regard sur toi d’un simple hochement de tête et d’un rictus presque gêné. Ca ne te ressemble pas Hedda, tu es la petite pépite étincelante qui n’en fait qu’à sa tête normalement. Mais les secondes sont longues, graves et en observant les autres avec attention lors de ce nouveau déplacement dans le dédale du palais, tu te dis qu’il n’est plus l’heure de jouer. Comme une enfant qui grandit, qui murit, tu t’inquiètes des conséquences alors que tu n’y prêtais jamais attention. Ton ventre se noue et lorsque vous rencontrez un nouveau groupe, tu sursautes. Tu te reprends rapidement, dévisageant chaque nouvelle tête, jusqu’à tomber sur @Amara Graylin qui arrive jusqu’à toi. Tu lui souris lorsqu’elle se place à ton côté et inconsciemment, comme pour trouver un certain réconfort, tu glisses ta main dans la sienne avant que vous ne soyez contraint de repartir pour terminer la mission.

Il est dur le chemin, il est semé d’embuches. Mais les guerriers, parfois d’un jour, ne baissent pas les bras. Ils avanceront jusqu’à la fin.

Il est là le tyran, il est là l’homme à abattre. Mais il est parfaitement protégé. Tu fais claquer le fouet sur le cou d’un homme, lance une vaguelette sur un autre et lorsque tu te retournes pour confronter le troisième assaillant, la roche se referme sur ton bras serrant le fouet, t’obligeant à lâcher l’arme, puis la seconde main, avant de t’enserrer jusqu’au cou. Ton regard s’emplie de désespoir alors que les pensées s’agitent sous ton crâne. Tu revis la souffrance, le souffle qui se coupe et l’impression de tout perdre. L’impression de ne plus rien contrôler et lorsque tu trouves les visages de tes compagnons en prise avec leurs propres batailles, tu perds pied. Les larmes ne coulent pas mais la peine est immense. Ton cœur s’entoure de noirceur, se couvre de pleures alors que tu repenses à Jeremiah, à Connor, deux hommes perdus par ta faute. Ils n’ont pas eu d’autre choix que de mourir pour te laisser en vie, toi, la gamine insouciante. Tu fermes les yeux, laisse la rage s’emparer de ton esprit et lorsque tu rouvres les yeux, tu l’entends ce « attend ! ». Tu tournes la tête vers les trois hommes qui s’avancent jusqu’à Thomas et Cedraella alors qu’on vient te sortir de ton cercueil de roche. Tu récupères rapidement ton fouet avant de partir prendre appuie sur le mur le plus proche. A bout de souffle, tu observes le père et le fils avant que la brune de lave ne vienne achever le roi déchu. Tu te redresses, comme pour exprimer un respect, mais les événements s’enchainent et lorsque la blonde s’avance jusqu’à enfoncer dans l’épaule du futur roi de la terre, ton cœur manque un battement.

Le temps s’est arrêté. Un instant. Trop court. Et pourtant l’éternité reprend son cours.

Tu acquiesces d’un regard insistant lorsqu’on te demande de suivre Harald et Hissa pour retrouver les dirigeants. Tu voudrais dire quelques mots à Adonis, mais il n’est pas l’heure. A vrai dire, tu ne sais même pas ce que tu pourrais bien lui déclamer, mais un soupire de respect c’est installé, un soupçon d’appréciation. Tes envies et idées se muent avec les jours et c’est avec un regard nouveau, un visage apaisé que tu rejoins le champ de bataille pour annoncer la victoire.

La suite dans le TC bataille.

Résumé :
Hedda retrouve Amara Graylin, sa cousine. Elle est en proie à des questionnements et remises en question durant le combat jusqu'à la mort de Thomas Griffith. A la demande d'Adonis, elle part avec Harald Swanson et Hissa Griffith retrouver les dirigeants pour annoncer la victoire des alliés.

D'aucuns auraient considéré leurs actions à l'instar d'une valse, mortelle, incessante. Flottait dans l'air le musc des hommes enflammés et des femmes déchaînées, mêlé au sang versé sans vergogne. Sacrifice de leur corps pour une quête qui les unissait tous, sans exception. Nulle compassion pour l'ennemi, que les lames transperçaient et que les éléments maîtrisaient. Deynor avait troqué son bras généreux et bienveillant contre un tout autre, animé par la violence et le chaos. Emporté par le mouvement, le dresseur de chevaux. Dans cet ouragan de dégâts et de cris, de rouge et de suie. L'ascension toucha finalement à sa fin lorsqu'ils atteignirent le souverain acculé, cet usurpateur que tous avaient décidé de déloger. Les mots qui furent prononcés, il les entendit à peine tant la fatigue venait de lui tomber sur la tête à la manière d'une chape de plomb. Plongé dans un état de semi-conscience, il ne revint à lui que lorsqu'il vit les membres de leur escouade s'éparpiller et quitter la salle du trône. Il les imita sans trop savoir où il allait, son épée lourde, si lourde dans sa main. Il s'arrêta toutefois dans un couloir du château, à bout de souffle, et s'écroula contre un mur. Son épée, dont la lame écarlate luisait encore, échappa à sa poigne pour chuter au sol dans un bruit métallique. Ne tenant plus, il posa un genou à terre. Sa main partit en direction de sa cuisse blessée et il l'appliqua sur le bandage imbibé de sang, dont sa paume prit instantanément la couleur. À bout de forces, Deynor sentit sa vision se troubler, et l'instant d'après, il perdait connaissance et s'écroulait au sol.

drama queen mode : on

Ils ont gagné. Cette fois, ils ont bel et bien gagné la bataille. Thomas est mort. Il est mort de la main de @Cedraella K'han. Égorgé. Elle n'avait pas écouté plus longtemps les messagers de la victoire. Tout semblait bien trop beau pour être réel. Son oncle avait enfin été chassé de ce trône auquel il s'accrochait depuis trop longtemps. Il n'était plus. Un Griffith était mort aujourd'hui et bien qu'elle aurait aimé planter elle-même la lame, Izolda ne peut s'empêcher de sentir un goût amer l'envahir. Peut-être parce que c'était elle qui avait missionné Ced afin de tuer son oncle. Peut-être parce qu'elle aurait aimé, dans le fond, que tout se déroule différemment. Tant de questions qui devront rester en suspens. Son attention avait été de nouveau piquée alors que @Hissa Griffith évoquait la blessure d'Adonis. Son regard se fronce, elle aimerait demander la gravité de celle-ci, mais elle ne veut pas attendre une minute de plus dans cette tente. Izolda veut rejoindre le palais, son palais le plus rapidement possible, pour qu'enfin le cauchemar cesse. La reine n'adresse aucun regard, pas même à @Cal Oshun. Déterminée, elle se précipite en direction de sa monture, avant de lui donner un coup de talon. Elle galope, sans réellement se soucier de qui la suit ou non, bien qu'elle savait que tous la suivaient. Le chemin lui paraît bien plus long qu'à l'accoutumée. Sa chevelure ébène, rangée dans une tresse, se détache progressivement, laissant des mèches vagabonder autour de son visage, se mouvant au gré du vent. La gamine profite de cet instant seule pour s'autoriser à pleurer, de joie, de rage, de fatigue, de soulagement. Il y avait tant de choses qui l'habitaient, qu'elle n'arrivait plus à se contenir, pas après avoir passé des heures à prendre les décisions les plus difficiles de sa vie. Les larmes coulaient mais rapidement étaient balayées par la brise. Izolda ne pourrait pas se permettre d'en verser une seule quand elle retrouverait enfin son époux, elle n'était plus une enfant désormais et parfois, elle le regrettait, mais pas aujourd'hui.
C'est finalement la forteresse de sa famille qui fit son apparition sous ses yeux. Et les derniers kilomètres furent rapidement derrière elle. En un claquement de doigts, elle posa pied à terre, laissant sa monture aux portes du palais. Izolda n'a pas besoin qu'on lui montre le chemin, elle sait que la salle du trône était l'unique endroit où avait pu se terrer son oncle. D'un pas déterminé, elle s'avance dans le dédale des couloirs, ses talons claquant sur la pierre. Elle n'avait pas jeté un seul regard derrière elle depuis qu'elle avait quitté la tente des dirigeants, mais elle n'attendait qu'une chose, les retrouver, ceux qui comptaient plus que les autres à ses yeux. Majestueuse, elle pénètre enfin dans la fameuse salle et ses iris se posent sur les corps qui jonchent le sol. Le sang est partout et l'odeur en serait presque insupportable, mais elle avait fini par s'y habituer, alors que la bataille avait duré des heures. Tout de fois, elle ne peut s'empêcher de sentir son estomac se serrer. Elle retient les nausées qui la maltraitent pour se concentrer sur le visage d'Adonis. Mais rien. Le néant. Ses iris ambrés ne sont nul part, elle froncealors son regard, cherchant une explication parmi les messagers, en vain. Elle posa ensuite ses iris sur la silhouette de Cal, habité de la même inquiétude. Izolda déglutit, se pince les lèvres, fait les cent pas. Elle ne regarde pas ceux qui l'entoure avec attention. Elle avait simplement remarqué qu'@Isaak Griffith était lui aussi absent. Elle ne savait pas si cela la rassurait ou l'effrayait encore plus. Peut-être est-il avec son époux ? Peut-être a-t-il été mortellement blessé ? Son cœur se serre à cette pensée. Aucun autre Griffith ne doit mourir aujourd'hui.
Un claquement se fait entendre et la poupée se retourne instinctivement. C'est alors que trois silhouettes se dressent devant elle, un soldat de leur armée, Andrei et Isaak. Un soulagement l'envahit alors qu'elle voit que son frère va bien, amoché par la bataille, mais en vie. Puis rapidement, c'est @Adonis Griffith qui apparaît dans la lumière. Deuxième soulagement. Izolda pose la paume de sa main contre l'emplacement de son cœur avant de laisser un soupir s'échapper de ses lèvres. Puis c'est un immense sourire qui vient illuminer son visage fatigué, un sourire qu'il lui rend et alors elle sait, elle sait qu'il est bien de retour, que c'est bien lui. Elle est obligée de pincer ses lippes pour ne pas verser de larmes, mais son regard noisette est déjà humide. Cependant, aucune perle ne vient couler sur ses joues. Elle se contente de les ravaler. La brune se tient droite, malgré la fatigue qui se fait sentir, elle ne bouge pas, attendant un quelconque signe de son roi. Mais au lieu de cela, elle observe, comme toute l'assemblée, @Cal Oshun se diriger vers Adonis pour l'embrasser. Ce geste lui fait arquer un sourcil. Elle lève les yeux au ciel avant d'arborer un mince sourire. Certains prendraient cela pour un affront à son égard, mais elle s'en moque bien, parce qu'aujourd'hui ils ont gagné. Izolda en profite pour jeter un regard à @Elhara Sorensen. La blonde le capte aisément, comme si elle attendait ça depuis le moment où la reine avait fait son entrée. Elle lui adresse un merci que la fille de l'eau saura certainement décrypter. Dans son regard, il y a tant de non-dits, tant de sentiments bafoués, reniés, bien trop de malheur, pas assez de bonheur. Et quand elle voit le roi des flammes embrasser celui de la lave, elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle aussi a droit au bonheur, aussi court puisse t-il être. Izolda se promet d'aller voir la sirène, ce soir même, pour la remercier d'être venue, de s'être battue à ses côtés.
Elle détourne enfin le regard du fruit interdit alors que le majestueux @Adonis Griffith se dirige vers elle. Et elle ne peut s'empêcher de lui sourire, encore et encore, parce qu'elle n'arrive pas à s'en défaire, mais elle ne le veut pas. La poupée sent sa main se glisser dans la sienne, et par automatisme, elle serre ses doigts aussi fort qu'elle le peut, pour être certaine qu'il était là bien et qu'il ne partirait pas. Les mots du Griffith résonnent entre les murs. C'est lorsqu'il s'adresse à elle, que la brune tourne son visage dans sa direction, avant de poser délicatement sa joue contre son épaule valide, sans trop appuyer pour ne pas le déstabiliser. Après plusieurs secondes, elle se redresse, l'écoutant avec admiration.
L'usurpateur était mort. La victoire était à eux. Greenstall venait de tomber entre leurs mains.
– Longue vie au Roi !