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if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana)

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MessageSujet: if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana)  if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana) EmptyMar 2 Jan 2018 - 15:03


   
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Roxana & Elias

   
« But still you stumble, feet give way. Outside the world seems a violent place but you had to have him, and so you did. Some things you let go in order to live. »
Le loup était infime face à la demeure de la famille du feu, son échine brisée par le poids de cette démesure imposant le respect. Le dos droit, le port altier, c’était drapé d’ébène qu’il faisait face à la bâtisse arrachée à la roche, forcée de ravaler les rêves de gloire des Koschei dans toute leur avidité. Descendant de son destrier, le blond tendit ses rennes à un des esclaves présents, dans sa besace de nombreux papiers à l’importance relative. Ceux-ci trônaient fièrement à l’abri des regards après la signature de contrats séniles ponctuant une matinée passée sous les rayons arrogants d’un soleil implacable que le fils des vents répugnait. Soigneusement caché entre les bouts de papier, un tendre destrier en bois reposait assoupis. Statuette tenant dans la paume de la main du brun, il s’agissait d’un bien doux présent pour l’homme que plus rien n’atteignait. Doux signe de promesses ineffables, le jouet était une offrande à l’héritière des flammes dont il s’éloignerait pour retrouver les contrées de sa nation des vents.
La démarche impétueuse du Koschei rendait son pèlerinage légitime dans une demeure dont il n’était pourtant jamais qu’un invité éphémère. « Faites savoir à votre maîtresse que Monsieur Koschei demande à la voir. » Habitué au sacerdoce de la grâce ayant incombé aux Grimsrud, Elias ne pouvait nier qu’il jalousait ce statut ayant sacralisé cette famille des flammes. Tout comme il enviait toutes ces familles nouvellement couronnées par cet argent caractérisant leur sang. Pour les Koschei, l’argent était une histoire de famille. Malheureusement, ce dernier ne coulait pas en leurs veines, l’ébène unique feu alimentait leur carmin. « Notre dame a demandé à ne pas recevoir de visite, cette dernière se sentant présentement faible. » Un sourire lui déchirant les lèvres, le blond hocha gravement la tête avant d’avancer plus en direction des appartements de Roxana. Déjà, s’élevaient en la gorge de la lambda des plaintes, ces dernières se rompant sur les récifs indifférents d’un homme n’ayant pas de temps à perdre avec un individu de sa caste. « Je suis sur qu’elle peut épargner un instant pour un vieil ami. » Souffla-t-il d’un ton n’implorant aucune réponse. Les mains enfoncées dans ses poches, il laissa des esclaves médusés dans son sillage, trop accaparé par ses pensées que pour s’inquiéter de ces derniers. Il se demandait quels maux pouvaient ronger la douce, cette dernière souffrant une vulnérabilité nouvelle du fait de sa grossesse.
Traversant les couloirs menant jusqu’à la forteresse de solitude de la Grimsrud, le Koschei songeait à la Karstark qu’il avait laissée à la capitale, pris par ces affaires qu’il lui fallait résoudre. Il ne doutait pas une seconde que son amie s’amuserait des tourments en son âme, retournant sa carne à la recherche des pousses d’un mal qu’il refusait à admettre. Pourtant, il avait le cœur aux obsèques, contemplant les restes inhumés d’un amour qu’il pensait avoir posé en terre pour ne jamais en contempler à nouveau l’aura aurifère. Prêt à affronter ces joutes à la douceur immémoriale, prêt à défendre son intimité autant que son amie défendrait son cœur, il ne sentait pas la moiteur des lieux s’inviter sous sa carne. La douce Raya s’évapora de ses pensées alors que, poussant la porte de son amie, il découvrit des appartements plongés dans une obscurité relative. Le soleil peinait à filtrer au travers des persiennes, l’obscurité s’invitant le long des murs, dansant langoureusement avec les reflets d’un jour placé sous les rayons brûlants de l’astre déchirant le firmament. « Roxana ? » Son souffle était incertain, sa voix un filament désuni imbibé d’une curiosité ne demandant qu’à devenir maladive. Malgré lui, Elias sentait croitre en son poitrail les germes d’une inquiétude qu’il méprisait douloureusement. Sentiment lui consumant l’écorce, il regrettait de ne pouvoir se débarrasser de cette humanité superficielle ravivant une vulnérabilité à laquelle il refusait de céder. Refermant la porte en son dos, ses yeux glissaient sur le mobilier, l’endroit garder dans un ordre virginal. A croire que rien ne vivait en ces quartiers, surtout pas une femme sur le point de donner la vie.
Pour toute réponse, lacérant un silence à l’aumône maudite, la voix de la brune n’était qu’un gémissement plaintif.  Levant les yeux vers l’origine du son, Elias découvrit la fille des flammes défaites de son éclat. Les prunelles étonnées, les sourcils froncés, le blond se défit de sa besace, avalant la distance le séparant de sa cadette en quelques enjambées. Posant un genou à terre pour contempler le visage de la poupée à hauteur d’yeux, il s’étonnait de découvrir ses traits juvéniles recouverts d’une fine pellicule de sueur alors que ses prunelles sonnaient le glas d’une inquiétude s’étant déjà invité dans le poitrail de la bête. « Qu’est-ce qui se passe ? Tu as mal quelque part ? » Passant une main dans la chevelure défaite de la tempétueuse, la vulnérabilité de cette dernière était un spectacle que le Koschei peinait à contempler. Elle qui pourtant s’immolait au feu de sa défiance, voila qu’elle s’éteignait seule dans ce lit incapable de conjurer quoi que ce soit d’autre que l’absence. « Si tu essayes de me faire peur, ça marche. Dis-moi si tu as mal, où tu as mal. » Se défaisant de son veston, il lança l’étoffe en direction d’une chaise avant de retrousser ses manches. Le cœur emporté par le souvenir d’une naissance l’ayant sanctifié, le loup se souvenait aussi de la perte l’ayant condamné.
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MessageSujet: Re: if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana)  if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana) EmptySam 13 Jan 2018 - 0:52


Ravages de la haine

 







Spleen sans idéal, douce fleur impératrice du mal. Humanité s'étant brisée avec les années, humanité fracassée par le damné. Opalescences qui n'étaient que douceur, nuances d'émeraudes qui n'était que candeur et qui désormais ne dévoilent plus que cette fureur emplie de peur. Orbes qui décrivent avec frénésie la silhouette que le miroir lui dévoile. Reflet de son âme qui déchire sa rétine. Reflet de la folie qui emplie sa vie. Inconnue qu'elle contemple, inconnue qu'elle maudit, inconnue qu'elle ne peut que haïr. Parce qu'elle n'était que joie avant la brune, elle n'était qu'un ange ayant chuté de l'Eden. Beauté du paradis qui avait foulé l'enfer terrestre. Désormais, elle n'est que rage, elle n'est plus que hargne, elle n'est plus que le démon qu'il a sculpté à son image. Doux marbre qu'il a brisé de sa rage, doux marbre qu'il a fracturé de sa folie. Lui. La bête de sa vie, le démon de ses nuits, son mari maudit. Le spleen de l'idéal, le mal de la fleur.

Pensées qui se perdent dans les réminiscences empoisonnées de cette union pleine de malheur. Celle d'une bête sans cœur et d'une belle ayant offert pour l'éternité les palpitations du sien à un autre. Cinq années de mariage, cinq années de rage. Elles sont assassinent ses prunelles, celles qui voudraient que le saphir se dissipe, qu'il disparaisse dans l'ardeur des flammes, qu'il se consume dans l'ardeur de sa fureur. Mais l'anneau perdure, l'anneau ne quitte pas son doigt, alliance figé sur la main de la poupée, alliance qui pour toujours méprisera la poupée. Gemme bleutée reposant sur la douce courbe de son ventre, courbe promesse d'une nouvelle vie, promesse d'une nouvelle flamme venant ravager l'incendie de l'humanité. Fruit de leur colère, fruit de leur rage, fruit de leurs divins cauchemars. Accords désaccordés d'amants qui ne s'aiment pas, qui ne s'aimeront jamais, mais qui dans une valse teintée de liquide empoisonné, de cet alcool qui enflamme la trachée, se sont donnés l'un à l'autre. Elle n'était que haine la danse de leur corps, elle n'était que blessures et meurtrissures la nuitée ayant couvée leur débauche. Amants mariés qui ne trouvent l'harmonie que dans les nuances de colères et de malheurs, amants mariés qui jamais ne pourront ressentir autre chose que les pulsions de la haine. La vraie, la pure, l’ardente. Celle à l’image de leurs flammes. Dévastatrice et destructrice.

Porcelaine brisée qui porte la vie entre ses fissures, qui porte le fruit de leur animosité dans la chaleur de son ventre. Tissu immaculé de sa robe qu’elle remonte le long de son derme, reflet qu’elle continue d’observer la poupée fracassée. Opalescences qui ne baignent plus que dans le spectacle horrifique qu’elle voit. Carnation opaline striée de ces dessins que la bête a peint à l’encre de sa rage. Teintes du saphir, teinte de la pierre qui les lie jusqu’à ce que mort s’en suive, qui s’éprend d’elle. Malheureuse peinture que le monstre a glissé sur son ventre, malheureuse empreinte de leur ultime valse enragée. Parce que la belle et la bête ne peuvent communiquer que dans les cris, que dans la rage, dans les coups. Apogée de leur fureur qui désormais se mue en douleur. Affreux maux qui l’étreignent, affreux maux qui ne veulent pas la délivrer, simplement la laisser. Intense mal qui ravage son ventre, qui recouvre sa peau opaline teinté d’un peu du ciel d’été de ces éclats de diamants, de cette pellicule de sueur. Silhouette qui vacille, comme si la tempête faisait rage, comme si les vents contraires s’acharnaient sur sa si fragile personne. Elle s’effondre sur la gamine, elle se fracasse contre le fauteuil, faciès que ses mains viennent recouvrir. Comme si masquer la dure réalité suffisait à l’effacer, comme si en fermant simplement les paupières elle pouvait tout oublier. Parce qu’elle n’a jamais été si délicate, parce qu’elle n’a jamais été si fragile. Barrières qui s’effondrent alors que la douleur l’immole, alors que la peine la ravage, alors qu’elle n’est plus faite que d’un cristal si fin qu’une larme suffirait à le briser en millier de morceaux damnés. La lionne n’est plus qu’une biche éplorée prête à pousser son dernier soupir.

« Roxana ? » Timbre masculin qui fait sursauter la faiblesse de son être, timbre qu’elle reconnaîtrait entre mille si elle le devait, timbre ayant déjà si souvent murmurer des cruelles litanies à ses oreilles. Le genre de palabres ensanglantées que les deux amis infernaux aiment se lancer, pour fracasser leur lien à coup de poison, pour souder leur amitié à grandes vagues d’acide. Elle voudrait pester la gamine, elle voudrait que ses lippes puissent cracher à son faciès les milles et une horreurs qu’elles restent closes les maudites, elles ne s’ouvrent que pour délivrer sa plainte. Gémissement qui déchire le silence, gémissement qui dévoile une faiblesse qu’elle voudrait masquer. L’enterrer dans le désert de son sa fierté, pour que personne ne puisse jamais la contempler. « Qu’est-ce qui se passe ? Tu as mal quelque part ? » Reine des menteuses qui voudrait lui murmurer que non, reine des menteuses qui voudrait lui rire au nez. Simplement laisser l’ironie et le sarcasme s’emparer de la tempête de ses mots et les laisser piétiner cette fausse compassion qu’il lui offre. Mascarade de deux amis seulement capable de donner l’illusion de se détester pour mieux s’aimer. Parce qu’ils sont tous deux écorchés, parce qu’ils ne sont que deux êtres abîmer fait pour s’accorder dans l’enfer de l’amitié. Caresse à peine perceptible qu’il appose sur sa crinière folle, mèches brunes devenues démentes. « Si tu essayes de me faire peur, ça marche. Dis-moi si tu as mal, où tu as mal. » Paupières qu’elle referme l’espace d’une seconde, simple seconde suffisante pour étouffer la douleur et pouvoir laisser l’aigreur de son ton lui faire reprendre contenance. Prunelles qui ne sont colère, prunelle qui ne sont que rage.« J'ai demandé à être seule. Va-t-en ! » Bile qu’elle ravale alors qu’elle ne détourne pas ses opalescences, alors qu’elle tente de se noyer dans les orbes de son visiteur. Douce poupée brisée qui ne veut que pour seule compagne cette saleté de solitude. Trop fière pour se plier à demander de l’aide, trop fière pour dévoiler ses fissures même lorsque l’on ne voit que cela, même lorsqu’elles sont ensanglantées. Horreur du tremblement qui la secoue alors que l’entièreté de son corps se fige souvent. Douleur qui la submerge, douleur affreuse qui la ravage. Elle n’en peut plus la gamine, elle ne peut plus. Reine des flammes qui sent les braises de la vie qu’elle porte doucement agoniser sans qu’elle ne puisse rien raviver. Parce que bientôt les dernières étincelles étoufferont, parce que bientôt le feu lui fera sa dernière révérence, lui glissera son dernier au revoir. « Elias... » Main de la poupée qui se refermer sur le poignet de son ami pour le retenir, comme pour effacer l’amertume de ses précédents mots d’un simple geste, comme pour lui faire comprendre qu’elle ploie finalement. Fracassant est le son de ses armes qu’elle laisse tomber à ses pieds. « Fais quelque chose, je le perds Elias, je t'en prie... » Éclats de diamants venant noyer ses opales, venant ravager à coups de grandes vagues paniquées ses joues. Fleur fanée par le mal, spleen assassinant l’idéal.
 
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MessageSujet: Re: if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana)  if we were not islands, we would be lost, drowned in each other's tragedies (eliana) EmptyDim 14 Jan 2018 - 12:23


   
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Roxana & Elias

   
« But still you stumble, feet give way. Outside the world seems a violent place but you had to have him, and so you did. Some things you let go in order to live. »
Pèlerin forcé de réaliser son chemin de croix sur les voies de la solitude, c’était en naufragé qu’il s’était écrasé le long des rivages de la Grimsrud. Loup consumé par la rancœur, il avait peint le ciel au néant de son âme œuvrant à son labeur en semant le mal partout où il allait. La gamine avait pourtant refusé d’essuyer son fiel, accepter l’encre de ses maux en courbant l’échine face à des crocs devenus incarnats à force de se repaître du cœur d’individus devenu souvenir une fois brisé entre ses doigts. Sanctifié par la grâce d’un feu refusant de s’éteindre, c’était l’échine droite et les serres prêtes à lacérer qu’elle avait serré la poigne du démon en refusant de lui vendre son âme. S’en était suivi une valse à mille temps, doux-amers échanges de coups crachés pour se sentir vivants. Les deux amis se complaisaient dans leurs travers, souffrant avec plus de jouissance les joutes verbales à couteaux tirés que les affres de fausses politesses condamnées. Roxana était flamme. Roxana était feu. De ceux consumant l’âme sans jamais se soucier des êtres finissant en cendres une fois leur office consommé. Elias louait sa virulence, la force intraitable de ses mots et la subtilité avec laquelle elle crachait son poison. Il respectait sa personne et concédait à regret les terres du feu à cette amie que la distance éloignerait.
Dévot à jamais éphémère dans cette demeure, c’était sans pourtant sans se défaire de sa hargne qu’il s’était invitée dans les appartements de son amie. Portant sa pugnacité tel l’étendard troué de ses vanités, le doux mensonge sembla voler en éclat alors que la plainte ténue s’échappait des lèvres de la brune. Il faisait tout noir sur elle. L’ébène recouvrant cette carne marquée par les graines d’une rage n’étant pas sienne. Délavée par la marée, l’implacable avait été recrachée par l’écume, l’être délavé par ce sel s’invitant dans toutes les plaies. Un genou posé au sol, mystique souffrant son humilité, il peinait à contempler le visage défait de celle qu’il n’avait connue que sanctifiée par la grâce d’une force sans âge. Portant le poids d’une grâce dégoulinant sur ses ailes rongées par la rouille, l’apostat ne pouvait réprimer les germes de cette inquiétude lui trouant la carne. La bouche portant toujours les scarifications de leurs derniers échanges, c’était avec une prévenance lui étant peu familière que le Koschei s’ébranlait face à la belle. Les yeux clos, invoquant une force lui faisait terriblement défaut, Roxana était une plaie qui se déversait au sol sans pouvoir endiguer les flots du mal la rongeant. Les doigts déjà tachés de sang, le blond ne savait que faire pour panser sa douleur, adoucir l’horreur s’écoulant le long de ses draps alors que le male s’était déjà trop souvent invité là. Il avait froissé le tissu, froissé la carne, abandonnant au rivage de sa femme des maux que son ami ne pouvait accepter. Même dans l’indifférence, souffrant une haine glaçant son propre foyer, Elias ne pouvait entretenir une quelconque pensée menant la violence à son port. Élève dans la plus grande ferveur, c’était auprès de sa mère qu’il avait découvert les lois du monde, respectant la carne féminine pour tous les maux qui lui incombe et sa nécessité.
Les mots crachés par la virulente s’écrasèrent contre la carne de l’homme sans qu’il ne s’ébranle. Le feulement de la grâce s’élevait dans cette pièce bien trop étroite pour porter tout le mal qui l’habitait, un feulement brisé n’ayant d’autre raison d’être que de combler un silence porteur de réponses qu’elle ne pouvait donner. Les yeux plantés sur les rives brisées de la fébrile, Elias se risqua à se perdre au fond de ses prunelles, goûtant l’éclat de son fiel alors que les flammes en ses prunelles le consumaient. Les traits tirés, la mâchoire crispée, la Grimsrud était une plaie béante, la chair un amas entremêlé. L’infernal était une souffrance que le blond ne pouvait ignorer pourtant, se remettant sur ses pieds, il contemplait cette dernière de toute sa hauteur. Contemplait la belle se noyer dans les pans de sa tenue, essuyant avec difficulté une faiblesse lui étant étrangère. Il voyait l’enfant réduite aux éclats et au plus profond de ses maux retrouvait des fragments de lui. L’homme sans famille. Celui qui découvrit la solitude une fois la vie lui ayant retiré tout ce qu’elle lui avait donné. Il revoyait l’animal alité par sa rage, cette hargne lui permettant de faire taire la peine quand dans son lit trop froid les nuits refusaient d’être sereines. Il revoyait ce linceul lui brisant les épaules et ce besoin de solitude rompant ses côtes. Hochant lentement la tête, le Koschei était prêt à rendre les armes, abandonner l’échouée à sa hargne et lui laisser voguer les flots terribles d’une douleur qu’il n’imaginait même pas. Dévot forcé de courber l’échine face à la volonté d’un sacerdoce qu’il répudiait, il écoutait les souhaits de la brune comme on avait écouté ses souhaits. Prêt à l’abandonner au silence quand c’était la dernière chose qu’elle méritait.
Contemplant la porte par laquelle il était entré, chemin dérobé menant aux ravages d’un ilot perdu au sein de cette demeure trop imposante, il comptait battre en retrait sans se battre. Gamin éreinté par une vie n’étant composé que des alizés d’une violence le rongeant et du rouge des pluies de son sang, le blond n’avait pas le cœur d’imposer sa présence en une demeure n’était pas sienne. Pas quand il peinait déjà à exister entre des murs qu’il avait habité presque une décennie et entre lesquels il se sentait plus étranger aujourd’hui qu’hier. Les doigts de Roxana s’enroulèrent autour de son poignet, ses ongles s’enfonçant dans la chair de peur de voir le blond s’évaporer. Son nom s’éleva entre les lippes de la brune alors que cette dernière s’effritait en sa demeure, défaite de cette fierté pudique l’empêchant de poser les armes. Pareille à la mer se retirant, la belle dévoilait l’étendue du mal quand bien même elle assumait bien peu cette asthénie la frappant. Les mots quittaient ses lèvres, pourtant s’était son cœur qui les saignait, incapable de porter le poids de ces vérités qui le tuait. La rose se fanait sous l’holocauste de sa jeunesse, souffrant une violence dont aucun mot ne pourrait endiguer les malheureuses promesses. Marin défait par la marée, Elias peinait à contempler l’enfant des embruns plein les yeux qui à dégouliner le long de ses joues lui rongeaient le faciès. Homme bien impuissant face aux torrents de sa peine, quand il n’avait toujours pas appris à apprivoiser la sienne, il lui offrit un sourire amer alors qu’il s’agenouillait à nouveau à ses côtés. Frôlant le front de la belle du dos de sa main, jaugeant la potentialité de la fièvre lui déchirant la carne quand en son sein la vie s’éteignait, c’était les traits fatigués qu’il frôlait la belle de peur de la briser. « Il faut faire venir un médecin et une sage-femme. » La voix douloureusement douce, le Koschei s’adressait à la Grimsrud comme à une enfant qu’il tentait vainement de calmer. Se voulant apaisant, il parlait avec une certaine langueur, camouflant le désarroi éclatant en son cœur alors qu’il contemplait cette femme qu’il ne reverra jamais plus une fois qu’elle aura perdu les graines de cette vie l’ayant sanctifié. « Je vais faire appeler les personnes nécessaires. Tu n’as peut-être pas envie de ça, Roxana, mais on doit s’occuper de toi. » Il devait autant penser à elle que cette promesse flétrissant en son utérus, l’enfant porteur d’allégresse ayant trop souffert la violence de ses parents. Écrasant les larmes enragées de la brune, il planta ses prunelles dans celles de celle qui n’était désormais qu’une enfant perdue en sa douleur, cherchant dans le silence les unissant à lui faire comprendre qu’il serait là, qu’il comptait rester. Lui dire sans mots qu’il serait toujours à ses côtés et qu’à deux ils pourraient voir l’issue de cette situation désespérée.
Un sourire bien trop mince aux lèvres, il se redressa, traversant la pièce jusqu’à la porte menant hors des appartements de la Grimsrud. Une fois ses yeux plantés sur l’esclave le plus à proximité il aboya ses ordres avant de se retrancher auprès de sa vieille amie. « Je te savais stupidement effronté, mais je pensais que même ta folie avait des limites. » Malgré la légèreté avec laquelle il prononçait ses mots, Elias pouvait sentir la lourdeur du silence les chassant s’installer à nouveau entre eux alors que l’échouée se noyait en des tourments qu’il peinait à comprendre malgré la douleur qu’ils partageaient.
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