pseudo et prénom ‹ météorites. âge ‹ 21ans comment as-tu trouvé le forum? ‹ J'ai été honteusement corrompue en pleine période d'examen par Azriel et Kalei, c'est eux qu'il faut gronder votre honneur pas moi ! pays ‹ France fréquence de connexion ‹ Aussi souvent que possible, variable toutefois selon mon calendrier universitaire. votre avis sur le forum ‹ Alors d'un côté je suis genre, trop enthousiaste de tout découvrir, tout voir et tout explorer. De l'autre je suis perdue et j'ai encore besoin de temps pour tout assimiler. Mais je suis aussi in love alors je suppose qu'on peur résumer ça par ma faiblesse.smiley préféré‹  gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Yerim, tu sais...

Ce soir, je crois bien que j'ai entrevue la lumière. Une lumière si vive, si clair, si éblouissante. Son halo rougeoyant sur nos plaines verdoyantes, qui a allumé le bûcher de notre déchéance. Ces lueurs assassines. Cette caresse sur mon visage comme une vague de méprit. Cette lumière si vive, si clair, si éblouissante, qui un jour avait baignée ton regard à chaque seconde.

Une lumière qui s'est muée en ombre peu après le couchant. Une ombre dont les crocs ont teintés de rouge ma peau de lait. Celle qui au creux de mon oreille me chuchotait: Tu verras, tu t'y habitueras. Bien sûr, tu regretteras tes disparus. Tu prendras le temps nécessaire pour oublier ce que tu as perdu. Et puis tu t'y feras. Aux peaux meurtris, aux yeux rougis, aux corps étranger bien trop grands pour toi.

Et un jour, peut être que je retournerai écouté de la musique à la fenêtre de ta chambre. Peut-être qu'on retournera camper à l'abri de notre pommier. Je me prendrai à nouveau pour la reine du monde, bercée par le rythme de tes pas. Je serai à nouveau âme vagabonde, capitaine d'un navire sans voiles et sans frontières. Je me permettrai même de danser sur la place enneigée avec des pas prudents de biches, des battements de bras en ailes d'oisillons, maladroite et volubiles, mais libre.

Parfois, je me surprendrai à regarder par delà les vitraux des grands bâtiments, songeant à cette pièces aux murs sales et au lit trop étroits. Je chercherai le loup du regard, la haute stature de marbres. Les mains brûlantes et les lèvres empressés, à sursauter au son d'une voix trop grave, à fuir bêtement du regard certaines nuances de verts dans les pupilles élargis. Mais je retrouverai peu à peu le goût des plaisirs simples, le goût de vivre.

Demain, dans l'attente que le sang s'efface des tissus déchirés, je m'assiérai à nouveau sur les planches grinçante d'humidités, dans ce bout  de ruine puant et étriqué, pesant mais ventilé dont je parviens à occulté la couche aux draps souillés.

J'embrasserai la joue fraternel pour chuchoter les mots d'amours, j'embrasserai le front d'un frère, j'embrasserai peut être d'autres lèvres, la distance timide et précautionneuse des amantes incertaines. J'embrasserai le cœur léger et exalté, fiers de ce choix qu'on m'aura laissé, de cette audace presque sale d'apprécier les corps séducteurs et rassurants, de ces sentiments en arc-en-ciel qui s'entremêlent les uns aux autres. J'embrasserai, heureuse et fière, encore enfant, mais plutôt femme, de ces ardeurs qui jettent le voile, qui s'éclatent, qui s'embrasent. J'embrasserai en insatiable boulimique, ivre du seul plaisir d'en être libre.

Mais Yerim, aujourd'hui j'ai vu un démon.  Un démon avec ses yeux si vides, si noirs, si méchant qui ont lancés une guerre froide entre lui et le monde.

Assise dans l'air glacé derrière cette porte dérobée, qui se délectait du spectacle des joues humides et des lèvres sanguines, de ces déambulations de l'âme dont les cris résonnaient entre les murs toujours aussi sales, esprits embrumés par ce monde renversé, membres enlacés, retournés et déployés, rire en chant de charogne et jours défilants. Rires gras et masculins éclatés aux bêtises des uns et aux paris des autres. Des nuits prétendument festives et légèrement ivres de ces alcools trop cher qui juraient avec les actes de cette vaste farce.

Et il y avait cette fleur, cette fleur précieuse qui grandit en chaque mère, chaque femme. Cette fleur arraché et jetée au bûcher comme un vulgaire déchet.

Oui Yerim, aujourd'hui j'ai vu un démon. Un démon aux longs doigts fins qui ont agrippé mes boucles sombres. Un démon au visage familier, qui hier encore m'avait conter tous mes songes d'enfant.

Et Yerim, tu sais, aujourd'hui, je crois bien que je suis devenue un démon. Un démon avec ses yeux si vides, si noirs, si méchant qui ont lancés une guerre froide entre lui et le monde.

Nothing good gets away

Mais Yerim, dans cette cour vagabonde, d'âmes dansantes et riantes, il y a le jeu des rois. Goguenards et privilégiés, des rois au céleste et à la grandeur surestimée. Qui se moquent de ses zouave acrobates un peu pataud. Qui remettent les robes déchirées des petites filles sur leur dos. Qui répandent les vagues sanglantes dans les digues fendillés des quartiers viciés. Ces hommes qu'ils mettront à nus avant de leur offrir le grand saut dans les eaux sales et putrides embourbés par les bières renversés et des vins rouges aux saveurs insidieusement sucrés.

Un jeu qui me donnera un demain. Un demain où je pourrai manger à une table garnit, le menton droit, le coeur encore accroché au bon endroit, dans ce grand hall qui est entrain de devenir la plus belle et la plus triste des cages, la plus rassurante et la plus marquante.

Yerim, je ferme les yeux chaque soir dans l'attente d'y voir la beauté des intempérances. De ton corps sacrifié pendant lâchement au bout d'une corde. Je rêve de ta mort Yerim. Je rêve de ton désespoir et de ton malheur en songeant que - ô ciel- Je t'aime. Je t'aime si fort. Je t'aime d'un amour si grand, si absolu, que seule ma haine ne peut s'en trouve dissolue. Je t'aime. Et si je ne peux t'avoir près de moi.
C'est dans les flammes du néant, que tu brûleras.