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i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal)

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i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) Vide
MessageSujet: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptyDim 10 Déc 2017 - 13:43

to know you is hard
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Il avait été frappé par l’éclat comme tant d’autres, succombant à la maladie sans comprendre l’étendue de ses fautes. Les entrailles nouées, le cœur révulsé par son estomac se contractant sous les effets du mal, il avait souffert le martyre enfermé dans cette prison de glace et de flammes qu’était devenue sa chambre. Quelque chose semblait avoir été arraché à ses veines, Naos souffrant cette sensation étrange venue à lui manquer. Nouveau-né venu au monde, ses dons lui avaient été arrachés et, à plusieurs reprises, le mêlé pensa perdre la tête, perdre la vie. Frémissant encore sous les rémanences d’une maladie l’ayant fait faiblesse, c’était la carne blafarde et les yeux cernés qu’il se trainait jusqu’aux quartiers d’un empereur aussi mal au point qu’il avait pu lui-même l’être. Le Jagger cherchait vainement les racines de son pouvoir, creusant sa chair dans l’espoir de retrouver l’éphémère plénitude que lui offrait son don. Cependant, il ne lui restait que du vide dans les fondations, rien de plus que ses jambes encore tremblantes et son souffle coupé. La missive était venue clouer le brun au lit, ce dernier incapable de quitter le palais dans l’espoir de prononcer ses derniers adieux. Oona était morte. Avec elle, son frère avait péri se noyant seul au fond de son lit. Ne lui restait désormais plus rien que sa rage et même plus d’embruns pour se jeter de ses yeux.
D’un mouvement de la main, le mêlé invita les gardes sur sa voie à le laisser passer les portes des quartiers de leur empereur. La mine défaite, les traits délavés par la fatigue, il avait perdu tout de sa superbe l’adiutor du prince. Il avait perdu tout de son impétuosité et de sa grandeur. Peut-être était-ce pour cela qu’ils le laissèrent passer, ne doutant pas une seconde que s’il venait au mêlé l’idée de s’attaquer à son supérieur ils pourront ne faire qu’une bouchée de lui. Il y avait pensé Naos. Il en avait rêvé, entre délire et conscience. S’il se concentrait assez, il pouvait imaginer le goût du sang et ce néant lui rongeant les côtes alors que gisant au sol, sa moitié se retrouverait sans vie. Le fou avait tant contemplé l’idée que, s’invitant en les appartements de ce qui aurait pu être un ami, un frère, une moitié de son âme, il y pensait encore. Bien incapable de savoir ce qu’il ferait, ce qu’il dirait. La vie était ailleurs, le brun le savait. Loin de ces remparts de malheur et de cette famille qui avait fini par s’insinuer dans son sang. Il n’y avait pas de vie qui soit en ces murs. Rien que cette mort le guettant et la peur désormais de finir immolé pour avoir cru par excès de piété qu’on lui épargnerait ce tourment.
L’Oshun était assis à son bureau, les traits délavés par l’opalescence ayant marqué sa carne. Son regard vide, il semblait douloureusement affairé, encore frappé par un mal ne l’ayant quitté que partiellement. Figé dans sa procession mortuaire, Naos contempla ce garçon devenu homme. Cet idiot qu’on lui avait affublé à la majorité, le forçant à sauver ses arrières sans jamais lui demander de le protéger de toutes ces mains qui chercheraient à le façonner. Le Jagger avait mal fait son travail, il le lisait dans les traits tirés de Cal, ses prunelles usées et ce dos vouté par le poids d’un monde reposant sur ses épaules. S’il en avait eu le cœur, peut-être que le mêlé aurait ressenti de la pitié pour cet être brisé par une destinée lui ayant été imposée. Il n’en était rien. Le bleu ne ressentait plus rien que ce néant lui labourant les côtes. Et souffrant cette absence, une part de lui se brisa face à cette vérité nouvelle. Naos ne ressentait plus rien à la vision de l’empereur. Ils n’étaient plus rien l’un pour l’autre et, Cal levant ses prunelles en direction de son adiutor, son protégé redoutait cette vérité les unissant désormais. « Tu sais pourquoi je suis là ? » Sa voix rauque s’échappa péniblement de ses lippes desséchées, à peine un murmure trop désireux d’exister. Il n’en fallut pas plus pour que les prunelles du blond s’alourdissent, des mots par dizaine cherchant à s’échapper de ses lippes. Tendant une main en signe de reddition, le mêlé posa ses prunelles sur cette pièce dont sa sœur avait rêvé tant d’années durant. « Oona est décédée. » Malgré la douceur de sa voix, l’aigreur s’échappait de ses mots alors que ses accusations étaient palpables. C’était de leur faute, à eux. Tous. Ces maîtres pensant posséder l’univers entre leurs doigts. Ces maîtres qui avaient fait de lui et de sa famille des esclaves en oubliant jusqu’à leur condition d’humain. La fatigue marquant les traits déchirés de l’ancien adiutor, il ne savait plus ce qui l’animait. Il était désespéré. « Je ne t’appartiens plus désormais. » Il n’appartenait plus qu’à sa rage, cette colère le brisant de l’intérieur alors qu’il n’avait plus de raison d’exister. Rien d’autre que ce besoin de faire saigner l’univers comme il pouvait saigner.  
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‹ AGE : trente ans, une nouvelle décennie qui l'attend, qui amène avec elle, il l'espère, des jours moins sombres.
‹ STATUT : l'anneau à son annulaire le lie à alaia, sa reine. ensemble, il espère qu'ils pourront construire le futur qu'ils imaginent pour leur famille.
‹ SANG : on dit que leur sang est bleu, symbole d'une royauté à laquelle lui et sa famille appartiennent. pourtant, ce même sang a coulé bien trop de fois pour qu'il en ignore la vraie couleur : un carmin intense.
‹ POUVOIR : le feu et les éclairs s'entremêlent désormais dans une danse dangereuse, qu'il s'efforce d'apprendre à maîtriser, jour après jour.
‹ METIER : il a été prince héritier, autrefois, puis empereur. désormais, il est roi. roi de flamaerin, roi d'une nation qui refuse de courber l'échine.
‹ ALLEGEANCE : cal, il pense avant tout à son futur, et à celui de sa famille. son allégeance, elle revient aux oshun, à leur dynastie, qu'il souhaite porter loin.
‹ ADIUTOR : naos, à qui il a été lié pendant plus de dix ans. mais naos a perdu la vie dans l'attaque de launondie, et désormais, plus rien ne semble rattacher cal à cette époque révolue.
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MessageSujet: Re: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptyVen 29 Déc 2017 - 23:50

La maladie touchait à sa fin. Il le sentait au fond de lui. La fièvre baissait, les céphalées aussi. La fatigue était toujours présente, mais moins écrasante qu'elle ne l'avait été les semaines précédentes. Cal s'était installé derrière son bureau, comme il l'avait déjà fait les derniers jours. Ce virus avait paralysé tout l'Empire, à commencer par ceux qui étaient à sa tête. L'Oshun ne pouvait se permettre d'attendre un jour de plus pour s'intéresser aux affaires de son Royaume, pas alors que ses ennemis se pressaient toujours à leurs frontières, attendant le moment opportun pour frapper un nouveau coup dans leurs fondations déjà fragiles. Mais malgré tout, il peinait encore à se concentrer, l'ancien prince. Les cernes violettes qui soulignaient son regard témoignaient de la fatigue qui étreignait encore son corps, qui ralentissait son esprit. Et il ressassait, Cal, toujours autant, même après des semaines passées à ne faire que ça, depuis le fond de son lit. Il avait eu l'occasion de réfléchir, de se poser les bonnes questions, sans pour autant en trouver les réponses. Un questionnement interminable, qui n'aboutissait finalement jamais à rien. Toujours les même interrogations qui tournaient en boucle dans son crâne. Toujours les même images qu'il essayait désespérément de repousser pour se concentrer sur ce qui importait vraiment, du moins c'était ce dont il essayait de se convaincre. Son flot de pensées fut perturbé par le bruit d'une porte que l'on ouvrait, qui dévoila ensuite une silhouette que Cal ne connaissait que trop bien. La simple vue de Naos le renvoya à cette sensation désagréable qui ne le quittait plus depuis des semaines. Ce vide qu'il ressentait, comme si on lui avait arraché quelque chose. Le lien avait été brisé par le virus, et par la même occasion, le semblant de relation que les deux hommes avaient pu avoir pendant les dix dernières années. L'Oshun resta silencieux, détaillant la figure sombre et fatiguée de son ancien Adiutor. Il n'avait plus rien du chien enragé, du gosse de rue qu'il avait été à l'époque. Les années l'avaient marqué, lui aussi. Les événements de la vie, aussi. Cal se complaisait dans son mutisme, mais il savait ce qui poussait le mêlé à venir le voir aujourd'hui. Plus rien ne le retenait ici désormais. Ses chaînes avaient été rompues, il était désormais libre de tout engagement. La voix du brun ricochait à peine contre les murs de la pièce, mais le ton était sans appel. L'Oshun n'avait pas besoin que Naos lui dise pour savoir. Il avait appris pour Oona, car on était venu le lui rapporter. Ce qui touchait le Jagger, son ancien maître tenait à le savoir. Un contrôle sur tout, pour ne pas être pris au dépourvu. Mais même s'il était au courant, Cal, il ne savait quoi dire. Aucun mot ne trouverait grâce aux yeux du mêlé. Chaque parole risquait de déclencher chez l'homme qu'il avait en face de lui une colère sourde, une rage incontrôlable. Si l'Oshun ne pouvait comprendre sa peine, et ne cherchait d'ailleurs pas à le faire, il savait à quel point la sœur de Naos avait été importante pour lui. Et à quel point cette perte devait le briser. Et un homme comme le Jagger était bien trop dangereux désormais, alors qu'il ne semblait plus rien avoir à perdre. L'Empereur resta silencieux quelques secondes de plus, jaugeant la situation. « Pourquoi es-tu encore là, Naos? » Sa voix était elle aussi lasse, moins affirmative que d'ordinaire. Il était fatigué, Cal. Fatigué de se battre contre toutes les personnes qui formaient son entourage. Fatigué de se battre contre cet homme qui aurait pu devenir un frère, un ami, si les choses s'étaient passées différemment. Au lieu de ça, il avait en face de lui un homme qui le haïssait probablement pour tous ses maux. Un homme qui avait probablement pendant longtemps rêvé de mettre fin à sa vie, en sachant qu'il n'en aurait pourtant pas l'occasion. Mais désormais, que ferait-il, alors que leurs destins n'étaient plus étroitement liés? « Tu veux me tuer maintenant, c'est ça? Te venger sur moi pour le meurtre d'Oona? Te venger pour les années à jouer mon chien de garde? Pour tout ce temps que tu as perdu à devoir faire la sentinelle? » L'Oshun cherchait à comprendre pourquoi Naos n'était pas déjà parti, loin de ce palais qu'il détestait, loin de cette famille qui le mènerait un jour à sa perte. Pourquoi s'attarder, alors qu'il avait toujours aspiré à une liberté qui lui était inaccessible, interdite, jusqu'alors. Pourquoi risquer de perdre tout ça, en restant ici un peu trop longtemps. Peut-être était-ce là sa façon de mettre un terme à dix ans d'une vie. Une décennie qu'ils n'avaient pas choisi, ni l'un ni l'autre, mais qui avaient pourtant fait d'eux ce qu'ils étaient aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptyMar 2 Jan 2018 - 13:19

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Le clébard de l’empereur s’était invité en ses appartements, déposant à ses pieds une décennie de loyauté mal digérée. Passeur forcé d'observer l’Acheron nuit après nuit, le Jagger avait fini délavé à force de se noyer dans le fiel des âmes qu’il avait enterré au plus profond de sa chair déchirée. Des erreurs, il en avait commis. Trop souvent. Pourtant, contemplant l’ombre installée à son bureau, il ne savait mettre des mots sur ce choix. Naos avait des regrets plein la carne, fichée à même ses paupières, dansant en ses artères. Il n’empêchait que le brun peinait à nommer cette décision l’ayant lié à Cal pendant de trop longues années. L’enfant des rues, la rage enflammant ses veines, n’avait eu de cesse de répugner ce lien l’ayant fait cabot d’un empereur en devenir. D’un gamin à l’avenir radieux, car les Dieux lui avaient souri sans que jamais ce dernier ne cherchât à mériter le poids de son empire. Pourtant, les prunelles contemplant l’étoffe percée de l’héritier des flammes, le mêlé ne ressentait qu’amertume. Le cœur au charnier, il sentait gronder les fragments de lui-même ayant appartenu au blond, cet espace en sa carne désormais ravagée par le vide l’habitant. L’homme avait mal à l’autre, mal aux vallées dévastées de son âme où la solitude avait fini par reprendre ses droits. Il avait mal à l’Oshun, souffrait de regretter son absence quand il avait passé sa vie à tenter de se défaire de ces chaines-là.
L’apôtre du mal achevait son chemin de croix, le pèlerinage censé sauver son âme avant que l’incendie ne bénisse cette chair née des flammes de l’enfer. Naos attendait son heure, conscient qu’elle serait mortifère. Hères condamnés par le poids de leur naissance, les deux hommes étaient prêts à accomplir leur destin. Cal redoutait la lame alors que sa moitié d’âme craignait les chaines. Se faisant pourtant face, lavés par leurs peines, pour la première fois les deux parlaient avec entière sincérité. Naos était un homme libre et ça le tuait. Ça le brisait en dedans de voir qu’il n’y avait aucune beauté dans ce qu’il avait tant souhaité. Il n’y avait que du sang, de l’amertume, des regrets par centaines lui écrasant la trachée alors que son encéphale était rongé par les brumes. Les yeux posés sur l’empereur, le mêlé ne savait pas à quoi s’attendre. L’esprit délité par la folie de ses désespérances, il invoquait une étincelle là où le blond n’était plus que fumé.
Les mots de l’héritier des flammes prirent son ancien protecteur au dépourvu. Les traits douloureusement défaits, l’étonnement se mit à dégouliner de ses prunelles alors que les marées d’ébène asséchée en ses yeux tournaient à l’orage. Le Jagger était un fantôme et ce ne fut qu’à cet instant qu’il comprit qu’il était celui hantant ces murs et non l’âme égarée hanté par ces ectoplasmes. L’adiutor avait hanté la famille Oshun depuis trop longtemps déjà. Il avait besoin de trouver la paix, besoin qu’on l’absolve. Il ne pourrait trouver de repos autrement.  « Je sais pas. » Les muscles de sa mâchoire douloureusement crispée, tout en son cœur se tendit, prêt à attaquer ou fuir ce guet-apens dans lequel il s’était jeté tête la première. Bien qu’il invoquait sa liberté, le mêlé ne restait pas moins le jouet de l’empereur, un gamin inquiété redoutant fébrilement la sentence. Les mots de Cal mettaient le doigt sur quelque chose d’encore informe en la poitrine du brun. Cette rage visqueuse qui s’étendait dans les vallées de son âme, recouvrant jusqu’à son cœur sans qu’il ne puisse lutter contre l’encre imbibant sa carne. Naos avait de la rage à revendre, l’amertume de ses songes lui rongeant les côtes alors que le feu en ses veines ne demandait qu’à s’attaquer à l’étoffe du monde. Contemplant celui qui avait partagé sa vie pendant dix années, il recevait ses accusations le dos droit, pourtant l’échine brisée. Il y avait pensé, il en avait rêvé, toutefois il y avait trop de chrysanthèmes à arracher à la racine et une tendresse qu’il ne connaissait pas le laissant en éclat. Passant une main dans sa crinière, le Jagger détourna les prunelles alors qu’il crachait sur un ton menaçant : « Je ne sais pas. »
S’enfonçant plus profondément dans les appartements du brun, il se laissa lourdement sombrer sur la liseuse, ses coudes reposant sur ses genoux tandis qu’il passait ses mains sur son faciès. Un grondement frustré lui étira les lippes alors qu’il se redressait, ses doigts contorsionnant nerveusement ses mains. « J’aimerais avoir une raison de rester. » Le souffle évanescent, les mots à peine murmurés, les prunelles du Jagger étaient inquiètes, âcrement débordantes de vérité. Il voulait juste pouvoir justifier en âme et conscience ce choix allant à l’encontre de tout ce en quoi il pouvait croire. Il souhaitait qu’on le délivre de cette honte qu’il ressentait à ne pas vouloir laisser derrière lui les ruines d’une vie l’ayant laissé briser et défait de sa rage. La vie était ailleurs, loin de cet espace de non-vie lui ayant arraché tout ce qu’il aimait, ayant fait de la bête sauvage, un animal en captivité perdu sans les chaines à ses poignets. Un sourire factice lui étira les lèvres, ses prunelles à la tempête alors qu’un éclat déchiré de rire lui scia les lippes. Déglutissant, il planta ses prunelles dans celles de Cal pour ajouter : « Je voudrais que ça soit si simple, pouvoir te tuer et laisser ça derrière moi. Mais, j’crois que j’ai oublié avec les années où tu commençais et où j’m’arrêtais. » Désormais, il se retrouvait à affronter l’empereur du regard, assez proche de ce dernier pour lui porter le coup fatal, pourtant incapable de lever les poings. Naos ne pouvait nier les entrelacs que leurs âmes avaient formés. Ces fragments de lui-même s’étant évaporé avec quand le lien les unissant avait fini au charnier. La voix douloureusement douce, c’était des mots sans âge que le mêlé professait, portant à même les épaules une prophétie qui finirait par le tuer. « On est pas si différent, Cal. On est plus si différent. Et, un jour, je viendrais pour toi, je viendrais pour tous ceux qui s'en sont pris aux gens comme moi. Mais pas aujourd’hui. » Car il avait la carne fatiguée. Car il avait l’âme en lambeau. Car il avait besoin qu’on recouse les oripeaux de sa haine, qu’on ranime les flammes de sa rage. Parce qu’il avait besoin de dire au revoir, mettre cette histoire au lit avant de la laisser suffoquer et pousser son dernier cri. Un sourire émacié lui délitant les lèvres, le Jagger contemplait le fils du soleil quand sa carne portait des fragments du crépuscule. Et il souffrait face à cette amitié contre nature qu’ils n’avaient pas eu le temps de vivre.
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Dernière édition par Naos Jagger le Jeu 11 Jan 2018 - 12:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptyMar 9 Jan 2018 - 17:26

Les prunelles sombres vidées de toute vie le dévisageaient, l'étonnement se reflétant dans ce regard épris par l'épuisement. Les trois mots qui échappèrent des lippes de Naos renvoyèrent Cal face à sa propre incompréhension. Aucun des deux ne savaient vraiment pourquoi l'autre était là, pourquoi il réagissait de cette façon. L'Oshun ne comprenait pas l'homme qu'il avait en face de lui, mais il ne se comprenait pas non plus. Il aurait pu choisir de retenir le mêlé au palais, car après tout, il représentait une menace non négligeable. Mais il ne souhaitait pas le faire. Sans savoir l'expliquer, il était réticent à l'idée d'enchaîner le Jagger à ce palais, de l'enchaîner à leur famille et de le voir pourrir entre les murs dorés du château. Peut-être était-ce ces dix ans de vie partagés qui les avaient rendu vulnérables, l'un envers l'autre. Il n'était sûr de rien, le blond, mais au fond, il n'avait pas vraiment envie de savoir. Les trois mots résonnèrent à nouveau dans la pièce, alors que Naos avança, puis se laissa tomber sur le fauteuil de la pièce. Il semblait épuisé, le chien de garde de la famille impériale. Il semblait épuisé, éreinté par une vie qui ne l'avait pas épargné. L'Empereur pouvait le comprendre, car la même fatigue se reflétait dans son regard à lui, se lisait sur ses traits tirés. Ce virus qui les avait affecté n'était qu'un énième coup du sort, un poids supplémentaire sur leurs âmes déjà tourmentées. Cal poussa un léger soupir à l'entente des paroles de son ancien Adiutor. « J'aimerais pouvoir t'en donner une. » Mais il en était incapable. Désormais, alors que le lien avait été rompu, l'Oshun ne pouvait trouver une raison de rester au Jagger. Ça avait toujours été une histoire d'obligation, entre eux deux. Un arrangement dont aucun ne pouvait se défaire, pas tant que l'autre vivait toujours. Alors pourquoi chercher à se comporter comme si ça en avait été autrement, comme si leur relation n'avait pas toujours été placée sous le signe de la rancœur. Naos laissa glisser son regard jusqu'à Cal, verrouillant ses iris avec les siens. Un rire qui n'avait rien de joyeux échappa de ses lippes, avant qu'il ne reprenne la parole. La situation dans laquelle ils se trouvaient désormais était d'une ironie sans nom. Ils ne s'étaient jamais appréciés, s'étaient tout juste toléré pour leur propre survie, à l'un comme à l'autre. Et désormais que leur duo n'était plus, ils éprouvaient tout d'eux un sentiment amer envers ce lien qu'ils n'avaient jamais réussi à former, envers ce vide qui étreignait leurs âmes, là où l'affection aurait dû se trouver auparavant, mais elle n'avait jamais réussi à prendre vie. Peut-être était-ce ça, au final, qui obscurcissait leur jugement, qui embrouillait leur pensée. Peut-être que ce vide qu'ils n'arrivaient pas à combler les influençait dans leurs paroles et leurs actes. « Laisse moi te dire, Naos, je trouve que tes menaces ont perdu de leur saveur depuis que tu as vraiment la possibilité d'en finir avec moi. » Une énième provocation, un pic, qui n'avait pourtant rien de méchant, ni de méprisant. La façon que Cal avait de souligner cette ironie du sort. Eux qui avaient toujours voulu être libérés l'un de l'autre, se retrouvaient désormais dans ce bureau, à s'observer, à échanger des mots, à laisser leur sincérité déborder, comme ils ne l'avaient jamais fait en dix ans.
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MessageSujet: Re: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptyJeu 11 Jan 2018 - 13:44

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Marin prit par les vents, c’était la mer qui appelait le Jagger alors que ce dernier contemplait les horizons déchirés d’un avenir incertain. Un pied sur le départ, le cœur restant languissant en arrière, il savait laisser malgré lui des fragments de lui-même à ses maîtres d’autre fois. Ces individus qu’il avait tant répudiés et sans lesquels il ne savait plus comment avancer désormais. Cabot blessé, le brun n’avait pas la force d’implorer pour une délivrance qu’on ne lui accorderait pas, quittant cette barque prenant l’eau avant que l’air ne vienne à lui manquer. Cal semblait usé. Par la vie, par le temps. Surtout usé par ces gens gravitant autour de lui le laissant vide en le quittant. Naos aussi le quittait. Lui aussi finissait par abandonner l’Empereur à ses tourments, n’ayant pas même la force de lui offrir la douceur d’une fin à la hauteur de leur histoire. Il aurait dû s’en aller sans un bruit, pas même une bonne parole. Laisser derrière lui à peine une pièce vacante et rien que le néant de leur histoire. Peu importait ce qu’ils s’étaient promis. La mort n’avait jamais été destinée à les séparer. Les deux hommes étaient morts mille fois et pourtant ils se tenaient toujours opposés.
Pourtant, le Jagger n’avait su lutter contre ses pulsions, déchiré par ce besoin de voir son bourreau une dernière fois, contempler celui qui l’avait enchaîné à ce palais afin de dénouer ce qui ressentait. Les mots de l’Oshun étaient tout sauf salvateur, son protecteur un peu plus défait de sa rage alors que les traits tirés il contemplait celui qui n’avait rien à lui offrir pour toutes ces années sacrifiées à ses côtés. Ça faisait mal et peut-être que ça voulait dire qu’il cicatrisait. Peut-être qu’un jour ce palais ne sera plus qu’un mauvais souvenir et ces instants de non-vie un bruit de couloir que le mêlé n’osera plus évoquer de peur de ressentir cette langueur l’immobilisant. Son sourire était triste, ses mots manquaient de mordants, pourtant le clébard aboyait dans l’espoir de tenir à distance ces doutes le figeant. Cal portait avec grâce le poids d’un calme mélancolique. Il essuyait sans peine les mots crachés par son ancien adiutor sans réelle chaleur, se défaisant de l’ébène s’écoulant de ses rancœurs les plus pérennes. Le ton mesuré, Naos maudissait son port altier et cette monotonie dans sa voix. Il exécrait cette grâce lui ayant été imposée, cette seconde nature qu’il portait comme le linceul le menant au charnier, alors qu’il traitait aussi bien affaire d’État que les vagues à l’âme de celui qui n’avait jamais vraiment été son ami. Exhalant un souffle irrité, le brun leva les yeux vers le plafond alors qu’il peinait à avaler ce que l’Oshun venait de lui renvoyer dans les dents.
« Et toi tu te fais mou, non ? Ca m’étonne de ne pas avoir déjà été escorté jusqu’aux cachots. » Un sourire moqueur étirait les lèvres du Jagger alors qu’il renvoyait un regard lourd de sens à son opposé. Ils étaient violence, autant l’un que l’autre. Ils étaient les mains armées de cause qu’ils n’avaient pas choisies, devenant souffrance au plus ils durent accomplir leur destinée. Le monde les avait fait enragé, le monde les avait dépouillés de tant de choses qu’ils ne connaissaient plus d’autre douceur que ces échanges teintés de regrets. « Tu sais, ça n’a jamais été à ta vie que je voulais mettre fin, juste ce que tu représentais. » Il était des sincérités difficiles à prononcer, des vérités descellant les lippes quitte à les lacérer. Pourtant, c’était des réalités les ayant liés, qui les lieraient encore même quand ils se retrouveront séparés. Tout comme cette épée de Damoclès reposant au-dessus de chacune de leur tête. Même les mains tendues, aucun des deux hommes ne pouvait ignorer à quel point l’autre représentait un danger.
Naos imaginait sans mal l’échafaud, la guillotine trônant en maîtresse de cérémonie à la solennité aigrie alors que Cal poserait le point final d’une histoire n’ayant jamais été destinée à la postérité. Il percevait pourtant mal l’Oshun accomplir le sale boulot, ce dernier souffrant trop lourdement le poids d’une justice à deux temps. Pourtant, un jour viendrait où le mêlé ne pourra plus s’enfuir et où son ancien maître ne pourra plus le laisser courir. S’humectant les lèvres, le brun rapiéçait les fragments de son personnage, lustrant cette façade qu’il avait pris tant de temps à peaufiner. Forcé de ravaler des regrets par dizaine, il souriait afin de maintenir le charme, épauler plus aisément ce costume lui brisant l’échine. « Le jour où ça sera à mon tour d’être exécuté, j’apprécierais que l’honneur revienne à notre princesse. Je lui ai promis, il y a longtemps, qu’elle aurait le plaisir d’en finir avec moi. » L’arrogance pour plus douloureux péché, le fou prêt à s’immoler jouait dangereusement avec le feu. Il ne pouvait cependant réprimer la tendresse délavant ses lippes alors que ce surnom dégradant qu’il avait attribué à Isaure avait fini par être une marque de sympathie à son égard. Il avait aussi tant d’histoire clore avec celle-ci.
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‹ AGE : trente ans, une nouvelle décennie qui l'attend, qui amène avec elle, il l'espère, des jours moins sombres.
‹ STATUT : l'anneau à son annulaire le lie à alaia, sa reine. ensemble, il espère qu'ils pourront construire le futur qu'ils imaginent pour leur famille.
‹ SANG : on dit que leur sang est bleu, symbole d'une royauté à laquelle lui et sa famille appartiennent. pourtant, ce même sang a coulé bien trop de fois pour qu'il en ignore la vraie couleur : un carmin intense.
‹ POUVOIR : le feu et les éclairs s'entremêlent désormais dans une danse dangereuse, qu'il s'efforce d'apprendre à maîtriser, jour après jour.
‹ METIER : il a été prince héritier, autrefois, puis empereur. désormais, il est roi. roi de flamaerin, roi d'une nation qui refuse de courber l'échine.
‹ ALLEGEANCE : cal, il pense avant tout à son futur, et à celui de sa famille. son allégeance, elle revient aux oshun, à leur dynastie, qu'il souhaite porter loin.
‹ ADIUTOR : naos, à qui il a été lié pendant plus de dix ans. mais naos a perdu la vie dans l'attaque de launondie, et désormais, plus rien ne semble rattacher cal à cette époque révolue.
‹ POINTS : 981

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MessageSujet: Re: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptySam 3 Fév 2018 - 19:02

Le maître et le chien, qui courbaient tous deux l'échine face à l'épuisement, face à la peine. Comme s'ils étaient toujours liés, comme si ce qu'ils ressentaient se reflétaient l'un chez l'autre. Pourtant, Cal ne pouvait pas comprendre ce que Naos ressentait. Il ne pouvait partager sa tristesse, ni sa rage. L'Oshun était le spectateur de la destruction de son ancien Adiutor, un tableau qu'il observait depuis son palais d'ivoire dont les fondations menaçaient de céder sous les assauts répétés de ces ennemis. Il était lasse l'Empereur, lasse de cette situation, lasse de ces paroles qui ne réussissaient pas à combler le vide béant dans sa poitrine. Rien ne le pouvait en réalité, pas même la proximité du Jagger, pas même le réconfort de savoir qu'il semblait en pâtir tout autant que son ancien maître. Une relation qui laisserait définitivement ses marques, un lien qui n'avait jamais existé mais qui avait pourtant été brisé, avec lui, toutes les promesses d'un avenir meilleur, différent. Les paroles du mêlé arrachèrent un rire sans joie au blond. Il avait raison, Naos. Il touchait juste avec ses mots. Dans d'autres circonstances, le brun n'aurait pas eu le temps de se remettre de ce virus qu'il aurait été rejoindre les criminels et traîtres à l'Empire qui pourrissaient dans les cachots. Il n'était pourtant coupable de rien, le Jagger, si ce n'est de ne jamais avoir su devenir cet ami, ce frère, qu'il aurait pu être. Il n'était coupable de rien, si ce n'est d'avoir été l'Adiutor de l'Empereur. Il n'était coupable de rien, et c'était bien pour cette raison que Cal avait abandonné l'idée de l'envoyer dans les tréfonds du palais. C'était peut-être ça, son cadeau pour ces années perdues à ses côtés. Une liberté, que Naos ne saurait plus vraiment apprécier désormais. Une liberté gagnée trop tard, ternie par la mort, par les regrets. « Tu sais qu'il n'est pas trop tard, mes gardes sont juste derrière cette porte. » Un message qui aurait pu passer pour une menace à peine voilée, mais le ton de sa voix ne trompait pas. Il n'avait aucune intention de faire escorter le Jagger jusqu'en cellule. C'était bien ça qui était le plus difficile à accepter, en réalité. Cal savait qu'il s'était créé des ennemis rien qu'en voyant le jour. Son nom inspirait la haine et la rancœur, son statut également. Le luxe dans lequel il évoluait chaque jour, l’opulence qui régissait sa vie. Il savait au fond, tout comme il connaissait ses tords dans cette histoire. Car il n'avait pas arrangé son cas, en se comportant de la pire des manières avec celui qui lui était lié. Car il était Cal Oshun, héritier au trône, et que Naos Jagger n'était qu'un mêlé, un boulet qu'on lui avait enchaîné à la cheville. C'était ce qu'il avait pensé pendant des années, lui le soleil trop incandescent que pour accorder de l'attention à la lune et aux étoiles. Pourtant, valait-il vraiment mieux que son ancien Adiutor? Il n'en était plus certain désormais. « L'aboutissement est le même, tu sais. » Sa mort. Puis l'arrivée au pouvoir de quelqu'un d'autre. Au final, rien ne changerait jamais. C'était un cercle sans fin. Il y aurait toujours quelqu'un pour reprendre sa place, toujours quelqu'un pour aspirer à ce pouvoir qu'il détenait, et toujours quelqu'un pour le remettre en question. C'était ainsi que le système fonctionnait, en réalité. L'ombre d'un sourire effleura les lèvres de l'Empereur lorsque le mêlé mentionna Isaure. Il connaissait la relation qui avait lié sa jumelle à son ancien Adiutor. Il en avait eu vent, grâce à Feyre. Il n’avait pas cherché à en savoir plus, même s’il en avait joué auprès des deux concernés. « Je lui laisserai cet honneur alors, ne t’inquiète pas. » Pourtant, sans jamais en avoir discuté avec elle, Cal savait que la princesse était bien plus attachée au mêlé qu’elle ne le laissait paraître. Il était persuadé qu’elle était incapable d’en finir avec lui, malgré tout ce qu’il avait pu lui faire, malgré la rancœur. Tout comme il était lui-même incapable d’en finir avec Adonis. « Tu devrais partir Naos, avant que je ne change d’avis. Ou avant qu’Isaure ne te fasse changer d’avis. » Il l’observa de longues secondes, un regard qui en disait long, bien plus que des mots auraient pu le faire. Il sentait la détermination du Jagger flancher, désormais qu’il avait vraiment la possibilité de partir. Il le sentait s’attarder, plus qu’il n’aurait dû le faire. Comme si les regrets l’assaillaient déjà pour une décision qu’il n’avait pas encore prise, ou pour des décisions qu’il aurait dû prendre, sans jamais le faire pourtant. Cal le comprenait, en vérité, car les mêmes doutes le hantaient. L’incertitude d’un futur plongé dans l’ombre, ils avançaient tous les deux à l’aveugle, sans vraiment savoir où ce chemin finirait par les mener.
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MessageSujet: Re: i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) i'm coming up only to hold you under [12/12] (cal) EmptyMar 13 Mar 2018 - 19:48

to know you is hard
we wonder
Le poids des regrets lui brisant l’échine, Naos devait admettre de trop douloureuses vérités. L’enfant des bas fond n’avait jamais été destiné à porter la félicité d’une liberté offerte impunément aux Icare de ce monde. Peu importait à quel point ses poings étaient imbibé du sang qu’il avait tant fait couler, son échine était destinée aux chaines et sa haine à la piété. Exhalant lourdement, Naos soupesa son opposé. Cet être fait de lumière quand lui n’était fait que d’obscurité. Pourtant, à l’abri des regards, leur rôle s’inversait. L’enfant des rues dévoilant les étoiles peuplant sa carne quand le fils de l’astre solaire peinait à montrer l’ampleur de ces plaies rongeant la voute de ses songes. Un sourire serein délitait les lèvres du mêlé alors que ce dernier attendait avec trop de soulagement une sentence qu’il savait ne pouvoir espérer. « Ca serait bien trop simple pour nous. » Indolore, cette lame reposant sur la nuque du Jagger avait beau s’enfoncer en sa carne, ce dernier n’en sentait plus le mordant. Leur histoire méritait mieux qu’une fin bâclée, du sang sur le pavé et les halètements troubles d’une foule fatiguée. Ils avaient bien trop de choses à conclure, de vieille rancœur à se cracher à la gueule et des douceurs à s’avouer. Quand bien même Naos était venu pour mettre fin à une relation destinée à le perdre, ce dernier ne pouvait s’empêcher de resserrer les liens à ses poignets, conscient que peu importait où il irait l’enfant du soleil serait jamais à ses côtés. Et, dans le fond, il le haïssait un peu pour ça.
Les deux hommes ne savaient que faire à part se renvoyer leurs fleurs fanées. Refusant de fleurir la tombe d’une relation contre nature, ils saignaient sur les germes d’un monde qu’ils n’osaient espérer. Ils saignaient pour alimenter les espoirs d’ombres qu’aucun des deux ne pouvait assumer. Défaits des chaines à leurs poignets, des attentes de leurs causes s’opposant, peut être s’enlasseraient ils comme des frères. Sans les cors sonnés par le grondement de vents mauvais, sans les tambours de guerre battant une cadence à laquelle ils ne pouvaient échapper. Sans cette guerre en leur cœurs faisant rage, peut-être pourraient ils se dirent ces vérités leur faisant défaut. Admettre des réalités qui ne les mèneraient pas vers l’échafaud. Le cœur serré, les phalanges palissant sous la pression, le Jagger ravalait fébrilement l’amertume lui emplissant la trachée face aux mots d’un Petit Prince devenu Empereur de regrets. Tournant son visage vers le sol, le mêlé savait ne pouvoir qu’être vaincu en cette lutte. Il savait le monde pris dans une boucle folle dont il ne réchapperait pas. Quand bien même il n’y croyait plus, quand bien même il n’y croyait pas, il ne restait à Naos que le combat. Que cette rage lui enserrant le cœur et cette violence l’aidant à ne pas finir cloué là. Pourtant, malgré ce palpitant tristement à nu, il n’avait pas la force de laisser ces mots dévaler la barrière de ses lèvres. Il n’avait pas le courage d’admettre redouter l’inanité de ses actions quand celles-ci seules le tenaient éloignées des tréfonds de sa peine et du linceul l’attendant au côté de sa moitié.
Le torse bombé, un sourire trop facile lui sciant le faciès, Naos sonnait faux à qui voulait bien s’attarder sur son apparat. Les dorures suintant ses regrets, le masque de l’adiutor s’effritait au bord des fioritures. Portant son atour comme l’escroc qu’il était, il détourna son visage de son triste ami, refusant de dévoiler à ce dernier le baume qu’était son aval dans les plans de son funeste sort. Cependant, le nom d’Isaure attira son attention, le mêlé se perdant dans les prunelles trop similaires à celle de la douce espérée quand il ne faisait que face à sa moitié. Haussant les épaules avec une nonchalance mal rapiécée, le Jagger ne put réprimer un rire dénué de sa chaleur.  « Je pense que tu ne peux pas appréhender l’ampleur de ce que j’éprouve pour ta sœur. » Et pourtant, il savait les sentiments ayant lié Cal à Adonis. Pourtant, il savait à quel point, sous cette carapace l’empêchant d’exister pour lui-même, le poids de cet univers reposant à même ses épaules, l’Oshun se consumait. Il n’empêchait que ce dernier n’avait pas idée des horreurs  que son adiutor avait pu vivre. Il n’imaginait pas le monstre existant sous sa carne, pas même l’enfant terrifié qu’il était toujours malgré les années. Le blond avait beau connaître l’essence même du mêlé, il ne connaissait pourtant pas ce dernier. Enfouissant ses mains dans les poches de son pantalon, le brun hocha lentement la tête avant de se diriger vers la porte énonçant avec bien trop d’amertume : « De la même manière dont tu ne peux pas imaginer l’étendue de la haine que j’éprouve pour ce pays et les horreurs que je souhaite accomplir. »  
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