pseudo et prénom ‹ ultraviolences, bé âge ‹ 23 yo comment as-tu trouvé le forum? ‹ on se demande bien    pays ‹ still the same fréquence de connexion ‹ 7j/7 votre avis sur le forum ‹ really ? smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Debout, la maigre silhouette d'une fillette se distingue dans la brume. Cela fait des heures qu'elle n'a pas bougé. La pluie ruisselle sur sa peau livide, jusqu'à rendre sa vision floue. Mais, la gamine reste plantée. Son regard émeraude fixe, sans ciller, la pierre tombale face à elle. Simple morceau de roche où sont gravées les lettres d'un prénom qu'elle n'oubliera pas. Des fleurs ornent la sépulture mais Raya ne peut se résoudre à poser la rose qu'elle agrippe fermement entre ses doigts. Les gouttes perlent le long de ses joues rosées et l'écho du silence est son seul allié. L'enfant se mord la lèvre, retenant de verser les dernières larmes cachées dans ses rétines. Elle ne remarque pas la présence qui, déjà, la toise. – Il faut rentrer ma puce, tu vas attraper froid. Mais elle ne bouge pas, pas encore, pas maintenant. Parce qu'elle a l'impression de quitter sa mère, de l'abandonner une deuxième fois. Et ça, c'est au dessus de ses forces. Elle sent une main se poser sur son épaule et elle ne dit rien, pour le moment. Ils restent comme ça, durant de longues minutes. Puis elle s'avance de quelques pas avant de s'abaisser et de déposer la fleur d'un rouge éclatant devant la stèle. Sa minuscule main vient caresser la pierre froide et humide. Son doigt retrace chacune des lettres gravées et à peine lisibles. Elle déglutit alors qu'elle comprend que plus jamais, elle n'aura cette voix réconfortante au creux de l'oreille ni ses bras qui l'entourent dès que ses nuits deviennent mouvementées. Doucement, elle finit par se relever avant de s'effondrer contre le torse de son paternel. – Pourquoi ? Pourquoi papa ? Pourquoi ? Est-ce que les Sept nous punissent ? C'est pour ça qu'ils ont pris maman ? Ses larmes se fracassent contre le tissu et viennent se mélanger aux gouttes de pluie, signe que le ciel pleurait, lui aussi, la perte d'une âme douce et d'un cœur pur. L'incompréhension se mêle à l'indignation pour l'enfant qui n'a pas encore atteint l'âge de raison. – C'est la vie ma chérie, parfois elle nous prend et parfois elle nous donne. Aujourd'hui, cela te paraît injuste et je comprends ta colère, mais tu verras Raya, ta mère sera toujours là, avec toi. La poupée ne comprend pas, pas encore. Mais un jour viendra où la véritable raison de cette mort insensée sera révélée. Et ce jour là, la fillette deviendra une femme. Vengeance sera faite. Sa main dans la sienne, Raya jete un dernier regard à ce qui l'entoure. Malgré la pluie, malgré que son élément caresse son épiderme, elle peut sentir que quelque chose s'est brisé. La végétation est brûlée, et le manoir familial n'a pas été épargné, lui non plus. Elle ne peut, ne veut imaginer ce qu'il a bien pu se passer. Elle a entendu parler de la guerre, la grande guerre, de trêve et de paix mais cela ne lui semble pas être l'idée qu'elle se faisait d'une réconciliation. L'eau et le feu, éternelle querelle qui ne trouvera jamais le repos que dans le sang et les cendres. Elle finit par rejoindre sa demeure et retrouver ce qui lui semblait encore être son foyer. Doucement, elle gravit l'escalier principal, mais finit par se retourner à mi-chemin. Ses iris se plantent dans ceux de son paternel. – Daphne ? Ça sonne comme un cri du cœur. Autre partie de son âme que l'on a détaché, venant la briser, encore. Le silence de son père finit de l'achever. Mais Raya en est persuadée, sa cadette est encore là, quelque part dans ce monde qui ne semble plus vouloir d'elle. Et elle finira par la retrouver, contre vents et marées. Peu importe le temps qu'il lui faudra, elle finira par la trouver.


Assise sur le rebord du lit, son regard se perd sur le paysage s'offrant à elle. L'immense fenêtre a toujours apporté une luminosité fortement appréciée. Ça va lui manquer. Une chose parmi tant d'autres. Un soupir effleure ses lèvres désormais si seules. Sa chevelure de jais recouvre ses épaules dénudées et elle se rappelle les caresses qui, autrefois, faisait frissonner son corps. Les baisers, les murmures, les étreintes. Bien qu'on ne puisse rien lire sur son visage angélique, c'est une tempête qui se joue à l'intérieur. Un tourbillon d'émotions qui l'envahit et la déstabilise. Délicatement, elle vient caresser du bout du doigt les draps de satin. Ceux qu'il a partagé avec une autre. Ses iris émeraudes parcourent la pièce, afin de photographier chaque recoin, pour ne pas oublier ce qui représente littéralement sa vie depuis son commencement. Raya ne veut pas écouter le fracas de son cœur contre la cage qui l'emprisonne. Elle se rappelle de cette phrase que son père lui répétait sans cesse, les choix les plus sensés ne sont pas toujours les plus aisés. Et il s'agit du meilleur choix possible, elle le sait, elle le sent. La poupée n'a jamais été de ceux à ne penser qu'à eux, à n'être qu'égoïsme. Parce qu'elle a donné, bien trop certainement. Parce qu'elle plie sous le poids qui pose sur ses épaules si frêles et si fortes à la fois. Mais aujourd'hui, elle prend une décision pour elle, pour lui, pour eux. Il ne le comprendra peut-être pas maintenant, mais il finira par l'intégrer. Parce qu'ensemble, ils ne font plus sens. Tout s'effondre, tout s'effrite et elle est fatiguée de reconstruire les ruines d'une relation qui n'est plus. Pourtant Raya l'aime, elle l'aime tellement que ça la tue littéralement de le voir avec une autre, de n'être que la femme de l'ombre. Elle veut plus, mais c'est impossible. Alors, elle s'est résolue.
C'est la porte qui s'ouvre et son parfum qui embaume la pièce instantanément. Ça aussi, ça va lui manquer. Cet effluve si singulière qui à elle-même suffit à éveiller ses sens. Son visage se tourne vers celui d'Elias et son regard vient capter le sien. L'harmonie est d'une évidence folle. Pourtant, tout est terminé. Elle se lève du lit, autrefois partagé, pour se tenir face à lui. Le maître de l'air cherche ses lèvres, ses mains, ses bras, mais c'est à un mouvement de recul qu'il fait face. Elle peut le voir froncer ses sourcils, durcir son regard. Elle le connaît par cœur et c'est bien cela qui lui fait peur. – Quelque chose ne va pas ? Un rire, qu'elle ne contrôle pas, franchis la barrière de ses lèvres. Il n'a pas encore compris, et ça lui déchire déjà le cœur d'imaginer sa réaction. Raya avance, fait quelques pas dans cette pièce qui lui semble devenue plus étroite. Elle a l'impression de ne pas y respirer, d'y être piégée. Mais elle finit par s'arrêter, suffisamment loin du prince pour ne pas trembler de haut en bas. – En effet, tu as raison. J'ai appris la nouvelle, suis-je supposée te féliciter ? Si tel est le cas, alors, toutes mes félicitations Monsieur Koschei, que le bonheur vous accompagne vous et votre épouse. Elle mime le levée d'une coupe de champagne en même temps que ses mots s'enchaînent avec dureté. Le mariage à venir n'a été que le moteur d'une décision qu'elle avait déjà pris depuis un moment. Elle se doit d'être honnête avec elle-même, et avec lui, bien qu'il n'ait pas fait preuve de la même délicatesse à son égard. – Je comptais t'en parler aujourd'hui, mais on ne m'a pas laissé le temps visiblement. Le bronze se rapproche dangereusement de la poupée, jusqu'à pouvoir scruter chacune de ses expressions faciales dans les moindres détails. – Je n'en veux pas de ce mariage, tu le sais. Et cela ne changera rien entre nous, tout sera comme avant, excepté l'alliance qui trônera autour de mon doigt. Énième mouvement de recul de la sirène, elle déglutit lentement, essayant de ne pas baisser son regard. C'est dur, bien trop dur pour elle, mais elle le doit, rien ne changera jamais, il vient de le confirmer. – C'est bien cela le problème Elias. Je ne veux plus de cette vie, d'être l'ombre d'un homme qui prétend m'aimer. Tu pourrais refuser cette alliance, tu n'es pas empereur ni même prince. Mais tu choisis la facilité. Lâche, qu'elle pense au plus profond. Le goût amer de la déception remplit sa bouche alors que la trahison a brisé son palpitant. – Puisque tu es incapable de prendre une décision, c'est moi qui le fait. C'est fini Elias, tu l'as choisi et tu m'as perdu. Elle finit par se diriger vers la sortie, mais alors qu'elle le frôlait, il attrapa sa main, l'empêchant ainsi de franchir les derniers mètres qui solderaient une relation appartenant déjà au passé. – Je t'aime Raya, ne fais pas ça. Dernier regard qui se croise, alors qu'elle peut déjà sentir les larmes perler sur ses joues. Délicatement, elle retire sa main de la sienne. – Ça ne suffit plus. Et la porte se referme, laissant les deux amants en peine.