after the red ashes

Thorsten traverse les couloirs du palais déserté à la recherche de celle qu'il sait coupable. Coupable, ou libératrice. Lorsqu'il s'avance vers elle, il discerne le feu qui l'entoure comme un halo. Le feu qui a toujours embrassé le corps et l'esprit de cette femme de l'eau ; cet ardent paradoxe dont les flammes dansent au creux d'un tourbillon glacé. Personne ne saura jamais, semblent murmurer les yeux de Circe quand ils sondent ceux de Diana. Personne ne la sait comme il la sait. Leurs visages sont graves et immobiles tandis que les mains du lieutenant se déposent sur le ventre du capitaine. Leur enfant ne sera pas un prince. Il n'y a plus d'héritière, et plus de princesse. Leurs fronts se frôlent et il n'a pas besoin de lire dans son esprit pour sentir l'ampleur de son désarroi, l'odeur de sa tristesse mêlée aux effluves de son apaisement. Les iris d'un bleu froid rencontrent la profondeur de l'ambre. Il sait qu'il n'aurait rien à dire, que ce ne serait pas nécessaire. Cette fois, pourtant, il veut dessiner pour elle un avenir, tracer un chemin qui ne soit pas tâché de sang. Elle a tué son père. Alors, à cet instant, il accepte la mort de celui qui, en lui, n'aurait jamais su le dire.
— Veux-tu m'épouser ?