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Spoiler:

chapter one; all the echoes in my mind cry
Les cris des autres humains se font entendre, alors que Veda se réveille dans une salle qu’elle ne connait pas. Elle est encore une enfant, n’a pas encore douze ans qu’elle est déjà ici. Ses yeux s’ouvrent doucement. La veille, sa maîtresse l’a vendue au gouvernement pour une bouchée de pain. Elle n’était pas contente d’elle, disait-elle, et ce qui allait lui arriver était de sa faute. Veda n’avait pas compris, elle n’était qu’une enfant aux mains brûlées par la bouilloire de thé qu’elle avait essayé de rattrapé quand le chat de sa maitresse l’avait faite tomber de la table. C’était les cris qu’elle captait en premier, avant que la lumière blanche du plafond ne l’aveugle, et qu’elle referme les yeux avec un léger gémissement. Elle voulu se lever, bouger, mais ses bras et ses mains étaient attachés à la table. Elle tira dessus, ouvrit à nouveau les yeux et vit deux scientifiques en blouse blanche qui discutaient sans la regarder, un rapport entre les mains. « Détachez-moi! » cria-t-elle, l’enfant qu’elle était était douce, en générale. Discrète, elle savait où était sa place et ne faisait pas de vague. Mais elle avait peur, Veda. Elle était terrorisée et son sang froid l’avait abandonnée. La gamine tira encore sur ses liens, ce qui semblait agacer un des scientifiques, qui s’approcha. L’homme ne lui accorda pas vraiment de regard. Il prit une seringue, et la planta dans le bras de l’enfant. Celle-ci se débattit encore, mais arrêta bien vite. Le calmant avait un effet de dingue sur un corps frêle comme le sien, et elle s’endormit à nouveau.


chapter two; disgrâce
Il faisait froid, mais Veda avait l’habitude. La brune s’était emmitouflée dans la fine couverture à laquelle elle avait droit, dans son dortoir, et tentait de ne pas penser aux blessures qui la faisaient souffrir et qui s’étalaient, cette fois, sur ses jambes. Elle ignorait ce qu’on lui avait fait exactement, mais elle avait entendu un scientifique parler de résistance à l’effort, et de musculature humaine. Etaient-ils idiots ? A part leurs pouvoirs, ces maîtres n’avaient rien de plus qu’elle. La poupée de chiffon abimée qu’était Veda avait appris depuis longtemps qu’elle devait se laisser faire. Sinon, c’était pire. Un jour, un maître du feu avait brûlé sa peau pour lui apprendre le respect. Depuis, elle avait une cicatrice qui commençait à s’estomper, à l’intérieur du poignet gauche. Elle allait trouver le sommeil quand la porte s’ouvrit doucement. Croyant encore naïvement à un sauver – qui d’autre viendrait à cette heure ? – Veda se redressa lentement dans le noir et fixa la silhouette qu’elle peinait à voir. Le peu de lumière que laissait passé le bas de la porte de sa cellule illumina la blouse blanche du scientifique. Elle trembla, l’humaine, et tenta de se recroqueviller contre le mur. Peine perdue, que pouvait-elle faire ? L’homme s’approcha, et s’installa sur le lit à ses côtés. « Veda, j’ai entendu dire que c’était ton anniversaire. » Ah bon ? Veda l’ignorait, elle avait perdu le décompte des jours depuis longtemps. Nous étions donc le 15 mars. Elle pourrait recommencer son décompte dès le ledemain. « J’ai un présent pour toi, j’espère que tu l’appécieras. » fit-il en glissant ses doigts sur la joue de l’enfant. Celle-ci recula, alors même que les mains de l’homme était agréablement chaudes. Le scientifique n’apprécia guère la précaution de la jeune femme, et glissa ses mains sur sa nuque pour la forcer à rester là où elle était. « Les femmes de ton âge ne sont plus des enfants, Veda. Dix-sept ans, c’est probablement l’âge auquel se marient certaines nobles. L’âge auquel ta putain de mère a sucé sa première bite, si tu veux mon avis. » Veda se débattit doucement. « Lâchez-moi ! » Elle ne voulait pas entendre parler de sa mère – qui était effectivement une putain – et ne voulait pas de présent. Le seul présent qu’elle aurait accepté fut une libération, et le fait de voir ce laboratoire brûler jusqu’aux cendres. L’homme était bien plus fort qu’elle. Veda avait les joues creusées par la malnutrition, et les muscles fins. Ses côtes étaient apparentes mais elle restait cette beauté presque sauvage, surtout depuis qu’une expérience avait rendu ses yeux d’un bleu presque transparent, il y a de cela quelques semaines. L’homme ne l’entendit pas de cette oreille, et la poussa contre le fin matelas sur lequel elle avait tenté de s’endormir, quelques minutes auparavant. Veda tenta de crier, mais les cellules étaient insonorisées, justement pour parrer à ce cas de figure, où les scientifiques allaient un peu trop loin. Tout le monde se fichait des humains, on pouvait bien leur faire ce qu’on voulait. Veda se débattit, elle tenta de mordre, de griffer, mais elle ne parvint qu’à se cogner et à se faire mal. Dénuée de tout pouvoir, elle ne pouvait pas se défendre face à ce maître de la terre qui la plaquait de tout son poids. Veda sentit les larmes couler sur ses joues et dans ses cheveux, alors qu’elle lançait sa tête en arrière pour tenter de dégager sa bouche de la main que l’homme y avait plaqué. Quand elle sentit l’homme se glisser entre ses jambes qu’il l’avait forcé à ouvrir, elle se débattit de plus belle. Ca ne servit plus à rien quand elle le sentit forcer. La douleur était insoutenable, les larmes étaient autant causée par la douleur que par la violation de son être. De toutes les tortures, celle-ci fut la pire. Au bout d’une minutes, Veda cessa de se débattre. C’était inutile. L’homme continua ses mouvements de hanches, donnant des coups de reins de plus en plus brutaux. Veda le regarda sans plus crier, son regard translucide perçant le visage de l’homme, même dans le noir. Elle tenta de le reconnaître, mais c’était impossible. Cet enculé avait choisi le bon moment, où la nuit était trop sombre que pour se laisser reconnaître. Alors qu’il avait terminé, et qu’il pensait que Veda resterait prostrée, il lâcha ses poignets, décolla son corps du sien.
Et Veda lui cracha à la gueule.

chapter three; hymn of the rising
Veda a repéré plusieurs failles dans le laboratoire. A force de patience et d’observation, la gamine a trouvé ce qu’elle cherchait : un possible moyen de s’échapper. Que vont-ils faire si elle échoue ? La tuer ? Grand bien leur fasse. La jeune femme ne peut plus rester ici. Ils la torturent, ils la rendent malade. Elle ne veut pas spécialement mourir, car elle tient trop à sa vengeance, mais elle s’en fiche si pendant sa fuite, ils l’abattent. Au moins elle aura essayé. La brune plaque son oreille contre la porte métallique de sa cellule, et attend. Elle entend les bruits des pas des gardes qui font la ronde et écoute jusqu’à ce qu’elle n’entende plus rien. A partir de là, elle a une demi-heure. La jeune femme sort tout le matériel qu’elle a récolté au fil des mois et commence à crocheter la serrure. Ils ont fait l’erreur de la garder dans une vieille cellule. La serrure n’est pas digitale, comme celle des nouvelles prisons – c’est comme ça qu’elle appelle les laboratoires – mais mécanique. Il lui faut cinq bonnes minutes pour finalement réussir à ouvrir la porte. Une légère brise factice l’accueille. C’est ses premiers pas qui ne sont pas autorisés ou même connus du gouvernement. Veda touche son flanc, elle a volé un scalpel dans une salle d’opération et le garde contre elle. La brune l’attrape entre ses doigts, et avance le long du mur. Rapidement, elle trouve ce qu’elle cherchait : une bouche d’aération qui peut la laisser passer. Elle dévisse les boulons grâce à son scalpel, et retire la grille. La brune se fiche de la remettre en place, elle se contente de ramper dans le conduit. Elle passe au dessus du refectoire des scientifiques, ils discutent si fort qu’ils n’entendent pas l’humaine qui rampe au dessus d’eux. Veda continue, et puis elle arrive sur le flanc du bâtiment. La grille ne cède pas facilement, mais elle y met toutes ses forces, tape avec ses pieds, essaie de déboulonner comme elle peut ce qui maintient la grille et, finalement, un grincement métallique lui fait enfin goûter à la victoire. Elle se laisse glisser contre le mur, récolte des bleus et une égratinure au genoux au passage mais elle s’en fiche. Elle est libre.
Elle fuit, met le plus de distance possible entre elle et sa prison.

chapter four; titre
« Je vais te sortir de là. » Ca résonne dans sa tête, comme une sentence au goût de liberté. Un doux paradoxe qui l’effleure de ses lèvres abimées, qui viennent la réparer à coup violent de caresses. Veda ferme les yeux, enfuit son visage dans le cou de son amante et soupire là, doucement. « Ne fait pas de promesse que tu ne peux pas tenir. » souffle-t-elle, laissant ses lèvres caresser la peau divine de la scientifique. Comment a-t-elle pu tomber amoureuse de l’un de ses bourreaux? Elle l’ignore. Elle a aimé sa féminité dès le départ, elle qui n’a jamais vu en un homme un être désirable. Amara était douce, même quand elle lui administrait ses doses de remèdes expérimentaux qui la rendaient malades comme un chien. Elles sont dans sa cellule, Veda a été rattrapée il y a quelques mois et enfermée par le gouvernement à nouveau. La brune ignore si il est possible d’échapper au gouvernement. C’est comme si les Oshun avaient leurs sbires partout et avaient sans cesse des yeux sur leur peuple, même sur la plus insignifiante des humaines. Amara caresse les cheveux longs de l’humaine, et Veda se sent mieux, là. « Je vais la tenir, celle-là. Je vais te sortir de là, et tu seras libre. » La détermination qu’elle sent dans la voix de la blonde tord le coeur de Veda. La douceur de cette femme est un onguent sur une vie brisée, une colle pour la rapiécer. L’humaine lève le nez, elle approche son corps d’un mouvement habile et le presse contre celui d’Amara. La jolie fille de l’air la laisse faire, elle capte son sourire naissant et Veda vient l’attraper contre sa bouche. S’enfuir, c’est quitter Amara. Elle espère, parfois, qu’Amara n’y arrivera pas. Qu’elle ne la fera pas partir. Mais s’enfuir, c’est aussi avoir l’opportunité de vivre, et de se venger.


chapter five; titre
Ido vient de la foutre à terre, et Veda bouge sa machoire pour se débarasser de la sensation de son poing cognant ses os. Elle se relève sans attendre et se replace comme il lui a appris. « On recommence. » La haine est lisible dans ses yeux translucides. Elle a quelques bleus, mais elle s’en fiche. La brune veut détruire les maîtres. Elle ne veut pas seulement les détruire, elle veut provoquer un véritable génocide. Et elle tuera Feyre Mormont au passage. Si le regard de l’humaine pouvait tuer, elle aurait déjà provoquer un génocide au sein de la ligue. Après être passée entre les mains de Feyre, la jeune Veda a changé. Tout ce qu’il y avait de bon et de doux en elle s’en est allé, pour ne laisser que de la haine et un profond dégoût pour tout ce qui n’est pas humain ou mêlé. Ido la toise et secoue la tête. « Je ne suis pas ici pour te tuer. On va boire une bière, vient. » La brune grogne de frustration et alors que l’homme lui tourne le dos, elle se jette sur lui pour tenter de le faire tomber. Bien plus expérimenté et doué qu’elle, l’humain n’a aucune difficulté à la maitriser. Il la met au sol, à nouveau, lui faisant récolter un ou deux bleus en plus dans le dos. « J’ai dis : vient boire une bière, Veda. » La brune se soustrait à l’emprise de son mentor et se relève. « On continuera demain, laisse un peu le temps à tes bleus de guerrir. »