L'histoire familiale est plutôt libre. Elle peut être née dans une famille plus ou moins riche, peut avoir des frères et sœurs, être orpheline, c'est au choix. Elle serait une véritable princesse si elle n'était pas malade. Avec une cour, un maquillage parfait et un côté bitchy. Curieuse, imprudente, elle laisse toujours trainer ses yeux et ses oreilles là où il ne faut pas ; c'est ce qui énerve un peu Braam. Pourtant, il la sort toujours du pétrin dans lequel elle se met. Parce qu'il a pitié d'elle, elle le sait, et elle déteste ça. Renfermée, solitaire, elle manque de confiance en elle. Elle aurait aimé pouvoir être forte comme tous les autres mêlés. Elle aurait aimé pouvoir s'entrainer comme tous les autres mêlés, apprendre à se battre, peut-être même pouvoir protéger Braam si elle le pouvait, même si elle sait qu'il n'a pas besoin de sa protection. Rêveuse, créative. Elle pense à cet autre qu'elle aimerait être et cela réveille l'artiste en elle ; auteure à ses heures perdues, seules ses regrets lisent ses écrits tachés de larmes cependant. Fière, elle se sait vulnérable et déteste le montrer cependant. Ça lui joue des tours souvent. Lydia est tout ce qu'elle ne peut pas être. Une seule barrière ; sa maladie.

Elle est atteinte d'une insuffisance cardiaque de la partie gauche du cœur, doublée d'une insuffisance cardiaque de la partie droite; c'est une insuffisance cardiaque globale. Elle a d'énormes difficultés respiratoires pendant l'effort, liés à l'insuffisance gauche, ce qui l'empêche de faire du sport et donc de combattre. Parfois, elle a les jambes et les chevilles qui enflent, dû à son insuffisance droite. C'est une maladie très sérieuse, avec un risque vital, et grâce à Braam, elle consulte les meilleurs médecins qui lui procurent des traitements. Cependant, ils n'atténueront jamais son anxiété face à l'idée de mourir.

Maître/Adiutor ‹ Les lettres défilaient sous ses pupilles mais elles n'avaient pas de sens, les mots ne s'accordaient pas, elle ne parvenait pas à capter la suite logique d'une phrase. Trop anxieuse pour arriver à se plonger dans la lecture, elle lâcha son livre, se mordillant l'ongle, lorsque Braam entra dans la pièce. Il s'affala sur le canapé en soupirant bruyamment, sans même lui adresser le moindre regard. Elle, elle avait les yeux rivés sur lui depuis qu'il était entré. Inquiète. Désolée. Désolée mais fière. - C'est réglé. Il a compris que tu ne dirais rien, avec quelques pièces évidement. Il ne te fera aucun mal. - Comment peux-tu en être sûr ? - J'en suis sûr. Cette fois-ci, il la fusilla du regard et elle sut qu'elle ne devait pas insister. Un léger silence s'installa et Lydia observait la respiration lente et autoritaire de Braam, tandis que lui avait les yeux rivés sur la fenêtre. Elle avait croisé cet homme, l'autre jour, au détour d'une rue, en train de tromper sa femme. Il l'avait menacé de mort, elle en avait aussitôt parlé à Braam. Encore une fois, il l'avait sorti du pétrin. Et elle sentait la déception dans sa voix, elle la sentait. Et ça lui brisait le cœur autant que ça l'énervait. Contre lui, contre elle, contre sa putain de maladie, contre le monde entier. - Je suis désolée. Des aveux qui sonnaient faux, qui sonnaient mal ; qui étaient pourtant sincères. Ils ne faisaient jamais dans le sentimental. Ils ne faisaient d'ailleurs dans rien du tout ; des étrangers, des inconnus. Un dernier regard et il se relevait déjà. Elle ne savait pas ce qu'il faisait de ses journées, alors qu'elle en faisait le moins possible pour tenter de garder un rythme cardiaque le plus stable possible. - Pourquoi fais-tu tout ça alors que tu me détestes ? Demanda-t-elle enfin. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle avait cela sur le coeur. Désormais, elle n'osait plus du tout le regarder. Braam avait toujours cet air impassible sur le visage. Ne ressentait-il donc absolument rien ? - Faire quoi ? - Tu m'aides, tout le temps. Sans rien en retour. Sans méchanceté. Pourtant, elle savait qu'elle était un fardeau. Qu'elle était insupportable parfois, avec sa fierté et sa curiosité. Avec sa maladie, surtout. Pourtant, il avait fait construire une nouvelle chambre au rez-de-chaussée pour qu'elle n'ait pas à monter les escaliers. Il faisait venir chaque jour le meilleur médecin de la capitale qu'il payait une fortune pour elle. Et la liste des exemples était longue. - Je ne te déteste pas. Finit-il par déclarer avant de quitter la salle. Et elle ne voyait pas de sympathie dans son regard. Pas quand il la regardait. Elle savait qu'il avait pitié d'elle ; elle détestait cela. Un peu de colère, oui, mais beaucoup de dépendance. Que serait-elle sans lui ? Il la protégeait alors qu'elle devrait le faire ; les rôles s'inversaient et s'il n'en parlait jamais, elle avait besoin de s'exprimer. Un peu de peur, un peu de crainte, l'en empêchait. Elle sait que Braam est un homme fort, à la masculinité affirmée, qu'il refuse la protection d'autrui, qu'il pense se suffire à lui-même. C'est d'ailleurs sûrement vrai. Peut-être est-ce la raison qui les a amené l'un envers l'autre ; leur fierté.