pseudo et prénom ‹ autumnleaves, Cécilie ou Cess parce que c'est plus simple. âge ‹ Vingt-cinq. comment as-tu trouvé le forum? ‹ Via le projet parfait sur bazzart. pays ‹ France. fréquence de connexion ‹ Ça dépendra de beaucoup de choses, mais pour le moment je pourrais venir tous les jours ou presque. votre avis sur le forum ‹ Toujours autant amoureuse, il est parfait ! smiley préféré‹ gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Vous êtes assis sur le lit, installés tranquillement en regardant les doigts de l’autre. Essayer de s’apprivoiser chaque jour un peu plus, de comprendre l’autre à travers ses yeux, sa peau, ses lèvres et le reste de son corps. Tu te prends au jeu du Griffith sans y penser à deux fois, comme si la relation forcée était naturelle. De deux ans ton cadet, il parait pourtant parfois bien plus vieux que ses frères et sœurs. Une certaine sagesse dans son innocence. Il caresse tes bras peints avec attention et minutie, comme pour y déceler le moindre défaut, en percevoir la perfection. Son touché te donne des frissons et vous riez, deux enfants à devenir trop grands. Tu t’accroches à son visage pour le mémoriser, pour te souvenir que ce choix n’est pas mauvais et qu’enfin tu peux te libérer. Enfin tu peux être toi. Lorsqu’il s’attarde sur ta marque, sur ta brûlure empoisonnée, tu sais qu’ensemble vous serez plus forts. Son regard est inquiet pour ton passé, inquiet pour ce que tu lui racontes et ce qu’il pourrait arriver. Tu le rassures d’un baiser sincère, un baiser qui scelle un pacte silencieux entre vos êtres. Vos âmes. Et alors qu’il dépose sa main sur ta hanche, tu fais tournoyer le courant d’air venant de la fenêtre ouverte pour qu’il vienne caresser sa peau douce. Il sourit en se retirant de ton visage et sans un mot tu sais qu’il t’avoue qu’il t’aime. Comme une amie, comme une alliée, comme celle qui pourrait faire chavirer sa vie sans pouvoir y faire quoi que ce soit.

Cet instant est beau, pourtant tu pleures. Tu pleures parce qu’il fait partie du passé. Parce que jamais tu ne reverras l’éclat dans le regard d’Isaiah. Le Griffith a péri sans que tu ne puisses y faire quoi que ce soit. Sans que tu ne puisses lui dire au revoir. Ton cœur s’est serré lorsqu’on t’a appris sa mort. Ton ventre s’est tordu et tu as hurlé. Hurlé à la mort en demandant pourquoi on te l’a retiré. Il n’était pas ton sang. Il n’était pas ton amant. Il n’était pas ton amour. Et pourtant tu l’as perdu aussi lourdement qu’on perd l’être le plus cher.



Les corps s’emmêlent à l’unisson, se meuvent en chœur et s’épanouissent dans un frisson qu’on voudrait durer. Il est l’ami d’une vie, l’amant d’une nuit et dans un secret offert à si peu, tu lui donnes ton corps. Le seul à avoir atteint ton cœur au point d’y pénétrer. Tu ne l’aimes pas. Pas comme Isaiah. Pas comme celui qui partagera ton âme. Mais il est assez fort. Il est assez doux. Il est assez.
Cet instant d’insouciance sans nom, sans mot, permet d’oublier. De passer outre les obligations. De passer outre les failles de ton histoire et probablement les siennes. Et dans un dernier baiser tu lui accordes la jouissance. Un dernier acte qui scelle à jamais votre avenir. Dans la mort.

Encore la mort. Celle qui te poursuit. Celle qui te hante. Celle qui te ferait regretter d’être en vie à la place d’autres. Le sang qui roule sur tes draps blancs alors qu’il n’est plus là. De qui parles-tu ? Naos. Isaiah. Yoric. Tu te perds en implorant la dame en noire de ne pas t’enlever un bien trop précieux. « Prends ma vie, pas la sienne. » Tu aurais pu le dire pour lui, mais tu n’as pas pu, alors comme un souvenir trop douloureux, tu implores pour l’enfant qui meurt en toi. Les perles salés qui s’écoulent en un flot ininterrompu, qui viennent rendre le rouge plus doux. Comme pour te donner une raison de ne pas perdre espoir. De ne pas baisser les bras alors qu’on vient t’arracher la vie une deuxième fois. Pourquoi ? Pour une erreur commise jour après jour depuis trop longtemps. Comme un appel à la vie, au souffle. Ne vaut-il pas mieux que la souffrance arrive maintenant ? Ne vaut-il pas mieux qu’il soit de lui plutôt que l’autre ? Tu t’épuises à demander la lune. Tu t’épuises à vouloir comprendre l’inexplicable. Tu t’épuises en imaginant que tout dépend de toi alors que tout dépend de lui. De ce poison qui coule dans tes veines. De cette vermine que tu ingères à chaque pas que tu fais. A quoi bon ? Pour quoi faire ? Pour te sentir vivante alors que tu répands la mort. Encore.



Tu te souviens de son regard, de ses yeux. Tu te souviens du sourire qui éclairait son visage alors qu’il te tenait fermement. Tu ne le connaissais pas à l’époque. Tu ne savais pas qu’il était de ceux qu’on craint. Tu ne savais pas que la brûlure apposée sur ta peau, creusée dans ta chaire, scellerait vos deux entités.

Le bouquet de rose est arrivé dans la matinée, deux jours après l’annonce par ton père. Fiancée à Yoric Swanson, second fils d’Ernest et Sophia Swanson. T’avais hurlé quand il a prononcé la sentence. T’as hurlé quand on t’a déposé les fleurs sur la coiffeuse. La mâchoire serrée, tu regardes le rouge des pétales avec colère. Tu ne sais même pas ce qu’il a écrit sur la lettre. Tu ne sais même pas qu’il ne fait pas ça par principe, qu’il ne le fait pas non plus pour se montrer supérieur. Il l’a écrit sur le papier que tu froisses, que tu n’as pas osé lire parce qu’à présent tu connais son visage. Et tu te souviens de la douleur. Tu te souviens de la honte en voyant la plaie devenir sombre. Tu lances les roses à travers la pièce d’un coup d’air, sans y toucher et tu demandes à ce qu’on te laisse tranquille. Tu ne supportes plus les regards et les obligations. Tu ne supportes plus d’être celle à qui l’on dicte sa conduite.

T’as attendu qu’il fasse nuit pour récupérer les mots du Swanson. Comme un appel de la lune et des étoiles. Un chuchotement pour t’avouer que tu n’as rien à craindre. J’ai été dur. J’ai été con. Qu’il écrit. Je n’aurais pas dû laisser le feu qui m’habite vous toucher comme je l’ai fait. J’étais plus jeune, j’étais plus inconscient de ce que je pouvais faire. Cela n’excuse en rien ma conduite mais je tenais à vous exprimer mes regrets.[ Tu lis avec attention à présent, la boule au ventre, en te demandant s’il dit vrai ou s’il le fait uniquement pour ne pas se faire tuer à son tour. Je vous exprime mes regrets également pour votre précédant fiancé. Isaiah Griffith était très certainement un homme bon et juste pour vous avoir à ses côtés. Tes mains tremblent mais tu ne peux détourner le regard des mots glissés sur le papier. Je suis sincèrement désolé de tout ce qui vous arrive et vous promet qu’à partir de ce jour, vous serez traitée comme il se doit. Comme une princesse. Tu ricanes en lisant, tes yeux sont devenus rieurs. Il ne peut pas dire la vérité. Princesse Valaeris, ça a du sens, vous ne trouvez pas ? Tu secoues la tête. Mais nous aurons l’occasion d’en parler bien assez tôt. Une moue boudeuse se dessine sur tes lèvres alors que la lettre se termine. J’espère que les roses vous plaisent, je ne savais pas qu’elles étaient vos fleurs préférées alors j’ai parié sur une valeur sûre. Peut-être le saurais-je dans les années à venir ? Tu sers le drap qui te recouvre, comme pour te protéger, et repose la feuille à côté de toi. Votre dévoué. Yoric Swanson.