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i imagine death so much it feels more like a memory

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air mutant
Andrei Bolkonsky
Andrei Bolkonsky
air mutant
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i imagine death so much it feels more like a memory Vide
MessageSujet: i imagine death so much it feels more like a memory i imagine death so much it feels more like a memory EmptyVen 1 Juin 2018 - 22:06

there is warfare between the walls,
i'm sick of being in the crossfire


23 avril 2165, à l’extérieur de Volastar.

« She’s quite obedient, this one. » L’homme claqua sa paume sur la croupe de la jument, le regard illuminé par un éclat de son expérience cavalière. « She does seem good. » acquiesça le prince, élégamment vêtu, oxymore sublime dans cette étable à l’écart de la ville. Ses habits de nielle et d’argent lui donnaient toute l’allure de son rang, et la canne si finement sculptée magnifiait le tout. Sa main, à son tour, se posa sur la robe pommelée opaline et caressa le dos de l’animal, doucement. Il sourit, sibyllin, appréciant le contact de sa peau contre les poils de la jument. « Look, I will come again with my wife; but I think this is the one. » Il hocha la tête de contentement, caressa une dernière fois la jument, et serra la main de l’homme qui l’avait reçu.
En traversant la cour du haras, il fut rejoint par ses hommes — soldats de la couronne ayant pour seule mission de protéger leur prince et ambassadeur. Une protection qu’il ne pouvait qu’accepter, danger de choix depuis les évènements de ces derniers mois : parce qu’on le disait mutant et inapte à vivre, reniés de dieux qu’il n’écoutait pas, abomination qui se devait d’être éliminée. Il les avait écouté, un temps, pleurant sa panique dans le noir de ses appartements — ayant pour seule compagnie alors les ombres de ses peintures et les souffles extérieures se faufilant sauvagement jusqu’à leur maitre. Une peur qui l’avait pris aux tripes et qui ne l’avait abandonné que lorsque la missive était arrivée : l’ami avait besoin de lui. Parce qu’on s’en était pris à ceux qui lui étaient similaires, que le sang avait coulé le mois dernier, que des innocents avaient succombés sous la haine et le fiel. Les morts jonchaient les rues de Volastar, et il en détournait le regard, par honte, ou par culpabilité de n’avoir subi le même sort. De rang important, mais au pouvoir impuissant, qu’il était.
La rue était calme, seulement occupée ici et là par des passants dévalant les pavés avec allégresse, ou des habitants aux fenêtres et portes de couleur. Certains, selon les murmures qu’ils laissaient échapper, s’étaient réunis là pour observer le prince Bolkonsky passer alors qu’il regagnait sa voiture, suivi de ses quelques gardes. On chuchotait à l’oreille de son voisin, on s’inclinait devant le représentant de la couronne, on lançait des œillades en coin - il était beau ! si élégant ! as-tu vu comment il m’a regardé ? Les éclats de conversation qui lui parvenaient le faisaient sourire, gai et leste qu’il était. Et les regards se firent moins amicaux, les murmures plus bas — l’ambiance changea à petites touches, trop légères pour être réellement saisies.

Puis, sans qu’il ne se saisisse, on s’empara de lui et le plaqua violemment contre le mur le plus proche — que se passait-il ? Ses billes rondes identifièrent un visage si près du sien qu’il en était flou, si fétide qu’il le répugna. « Here comes the pretty prince! You here to rub some of your filthy power in our face? » La voix rocailleuse s’étouffa sur un crachat qu’il lui lança au visage. Le corps altier, ainsi molesté sans en comprendre réellement la raison — encore sous le choc de la violence des premiers gestes — frissonna, trembla même : la panique, déjà, s’emparait de lui. Il tourna la tête, le regard clair paniqué par cette entrevue, à la recherche des gardes qui étaient siens. Il n’eut le temps de rien voir que déjà l’homme rappelait à lui l’attention du fils des cieux : il bloqua son mouvement d’un geste vif, la lame d’un modeste couteau sur l’épiderme de sa gorge. Il comprit alors. Les hommes — il en avait aperçu plusieurs aux prises avec ses gardes — étaient des fanatiques, des hommes des dieux, hostiles à la race dont il faisait désormais partie. Et parce qu’Andrei avait été imprudent ce jour-là, parce qu’il s’était éloigné du palais en ces jours néfastes, parce qu’il n’avait pris qu’une légère garde, on avait profité de la situation, on lui avait sauté dessus, accolé une lame contre sa peau : prêt à mettre fin à sa vie.  Andrei n’eut pas le courage de bouger, ni de se défendre : comment l’aurait-il fait ? L’homme était plus costaud que lui, et le tenait fermement — la main, d’ailleurs, finit par le prendre au cou, et serra son emprise autour de sa fine peau. Peu à peu, alors que les soldats royaux étaient occupés à prendre le dessus sur les compagnons de l’autre, l’air commença à lui manquer. L’homme, face à lui, riait : le rouge du visage princier lui attirait la sympathie, tout comme l’alerte dans ses iris dilatés. Andrei s’accrocha à la paume lourde, tenta, par instinct, de s’en défaire, mais la force lui manquait et déjà sa vue se troublait. Là était donc sa fin, loin des siens, seul et lâche.
Puis l’air lui revint, subitement. Il tomba à terre, libre de ses mouvements, libre de respirer, libre de vivre. Ses poumons se gonflèrent par instinct, se délectèrent d’à nouveau sentir l’air en leur sein. Il n’eut pas le temps de réaliser que déjà, l’homme revenait vers lui — il s’était débarrassé de la gardienne en moins de temps qu’elle n’avait eu pour venir jusqu’à lui. De nouveau, on l’attrapa, cette fois par l’encolure de sa riche liquette, et alors qu’il tentait de se débattre — tel un chaton imbécile — l’homme étouffa un rire guttural, et lança le pauvre pantin qu’était le prince à quelques mètres de là. Sa tête aux boucles d’or frappa douloureusement le sol, et Andrei réprima le cri de la collision. Le soleil devint noir, et le village autour de lui disparut dans des tourbillons d’effluves cuivrés.

Il l’avait récupéré sur le terrain, à l’arrière du palais, poussiéreux et meurtri des coups reçus. Les grandes fourrures lui avaient chatouillé le nez alors qu’il s’était réfugié dedans, honteux de la tournure des évènements. C’était dans l’office du père qu’il l’avait ramené, là où les craquelures du bois le réconfortaient, atmosphère familière aux arômes paternels qu’il appréciait tant. Andrei observait la pièce, se baladait silencieusement entre les bibliothèques et les larges fauteuils de velours. Là était l’apaisement, et la place qui était sienne. Oleg avait fait mandé le maitre d’armes, et l’homme n’arriva que quelques minutes plus tard — l’enfant déjà avait séché le sel de sa honte.
« Oh no, Andrei is no such thing — not a soldier. » avait déclamé le père quand le paladin lui avait expliqué que tous jeunes hommes, et particulièrement ceux de son âge, se devaient de recevoir un entrainement militaire digne de ce nom — qu’était-ce qu’un homme s’il ne savait se battre ? « He’s something better, he’s an artist - he’ll soon be the greatest painter of his generation. Have you seen one of his paintings? » Le père contourna son bureau pour montrer à l’autre l’une des peintures qui trônait au-dessus du sofa — un paysage enneigé des monts d’Aeristin, découvert lors d’un trajet jusqu’à Greenstall. « Astonishing! » Revenant vers le bureau, derrière lequel se tenait le fils mal à l’aise, Oleg posa une de ses paumes dans le dos de son ancien soldat. Sa voix se transforma, les lueurs d’allégresse s’effacèrent pour laisser place aux flocons de son timbre. « He’s a prince, and I will not allow you to use my son in your little wars. » Un avertissement, du doigt levé, conclut son articulation. Puis, dans un rire familier, il congédia le maitre d’armes et emmena son fils se débarrasser de ces sales affaires.

Lorsqu’il revint à lui, il était encore au sol — seules quelques secondes s’étaient écoulées. Le pavé dans son dos le martyrisait, et sa jambe le lançait terriblement. L’homme qui l’avait jeté s’approchait à grands pas de lui, bientôt rejoint par certains de ses compagnons qui avaient réussi à se débarrasser des gardes royaux. L’enfant des cieux essaya de se relever, de se donner une chance de fuir, avant qu’eux n’arrivent à lui. Ils furent pourtant bien rapides, et lui trop gauche — il était encore au sol quand les premiers coups tombèrent.
« He really is a precious one ! Look at him ; not even capable of defending himself ! » railla le premier d’entre eux, concluant son articulation par un crachat qui souilla le prince au sol. Un second homme le toisa, riant toutes dents dehors, avant de cogner la faible carcasse de sa lourde chaussure. Andrei étouffa, l’air qu’il pensait sous son contrôle lui échappa, fuyant leur cage de chair à toute allure. Le corps se recroquevilla, et les bras furent portés sur l’abdomen — comme une protection qui jamais ne lui suffirait, pour ce que les deux autres s’amusaient davantage. On l’empoigna à l’encolure de sa blanche chemise, et frappa son visage de toutes parts : les poings sales tâchaient la figure altière du sang qui s’en réchappait. Pendant ce temps, l’autre s’employait à dévaler la carcasse de ses argenteries — bijoux, joyaux, et riche veste disparurent. Il avait le cœur qui s’emballait et le regard qui cherchait à se fixer, la tête qui tournait sous les coups aussi bien que sous la panique qui s’emparait de lui. Allait-il s’en sortir ? On le frappa de nouveau, expulsa l’air de ses poumons. Par instinct, il tentait de se replier, de protéger son corps de ces attaques brutales, mais les pieds, les paumes, ne cessaient de le retrouver, de le rudoyer lourdement.
Il aurait voulu crier. Se relever. Fuir, ou riposter. Il aurait voulu réagir, mais l’air le quittait peu à peu, et sa vision se troublait tout autant. Il n’était que pantin dans les mains de ses agresseurs, destiné à subir encore et encore leurs humeurs vilaines. Plus rien n’avait d’importance, si ce n’était de se raccrocher au souffle qui l’habitait encore. Il devait vivre.

Il grimaça alors que l’infirmière refermait les derniers points. Les substances médicinales qu’on lui avait administrées faisaient déjà de l’effet : il se sentait mieux, sans pour autant retrouver la force perdue dans la bataille. Mais Andrei avait le sourire aux lèvres, malgré la douleur qui ne semblait vouloir l’abandonner, parce que Thomas était tombé, parce qu’Adonis avait vaincu. Et il avait été l’une des pierres de cet édifice, l’artiste en première ligne, recevant coups et portant la mort sur ses écussons de bleu pacifiste — un Valaeris comme bien longtemps on n’en avait vu. Et à présent que l’adrénaline était retombée, son corps souffrait : ecchymoses et cicatrices le marqueraient pour bien du temps. Il avait forcé sur sa jambe, et elle se vengeait déjà, le lançant douloureusement, lui rappelant ses premières heures de réveil. Mais tout cela ne lui était pas aussi important, d’autres l’importaient davantage. « How are they? » demanda-t-il, levant son regard clair sur le visage de la femme — elle était jolie, devait-il admettre, avec son regard de biche azuré et ses longues boucles d’ambre. « Adonis--His Majesty, I meant. » qu’il n’était pas encore habitué au nouveau titre de l’ami, bégayant son nom, son rang, ne sachant réellement où se placer. Et à elle de poser ses quinquets limpides sur le visage endolori, et de sourire faiblement face à sa mégarde. Il allait s’en remettre, lui annonça-t-elle, bien que sérieusement amoché. Mais le nouveau roi régnerait bientôt en véritable maître. « And Dame Braelyn ? » Les mots lui échappèrent alors que les iris retombaient sur la main bleuie, faible articulation qu’il n’osait réellement émettre. Avait-il encore le droit de s’enquérir de sa santé aussi individuellement ? « Is she going to be alright ? » Nouveau hochement de tête — oui, elle aussi, irait mieux avec les jours. Le soupir mourut d’entre le corail de ses lèvres, alors que ses joues regagnaient faiblement des couleurs. « Good. I’d hate myself if anything would happen to her--to them. » se reprit-il aussitôt, cachant dans le détournement de son regard l’éclair rouge brûlant ses joues.

Les arômes cuivrés parfumaient sa bouche, les iris s’étaient dilatés, et la respiration se faisait saccadée, appelant l’air qui lui manquait cruellement. Il avait le visage enflé, sentait-il, et le corps tâché de la même couleur du ciel. L’ichor cherchait à fuir, bouillait en ce corps martyrisé, symbole de la vie qui ne cessait de l’abandonner. Coma, purge, aujourd’hui l’attaque : la Mort l’aimait bien trop pour le laisser s’échapper, et il s’en fatiguait. Ce serait si simple de simplement lâcher prise, et de goûter à ses étreintes — de céder à son amour funeste, de se lover dans son voile spectral, et d’enfin goûter au repos, reniant tous les malheurs affligés.
De fermer les yeux, d’abandonner la carcasse aux assaillants.
De ne faire fi des soldats martiaux s’approchant.
D’enlacer le destin qu’il ne cessait de se refuser.
D’émettre une dernière pensée envers les vivants, et d’enfin retrouver ceux perdus.

« You’re ready ? » Il venait d’entrer dans la tente aux reflets d’argent et à l’oiseau stellaire, la fine armure spécialement conçue pour l’occasion habillant sa fine silhouette. Face à lui, l’astrale avait le nez penché dans ses papiers, le regard préoccupé. Il n’avança pas plus, resta près de l’entrée — parce qu’il observait sa sœur depuis des jours, et que la lueur dans son regard n’était plus tout à fait la même. Parce qu’elle semblait changer, sans qu’il puisse réellement le remarquer, et qu’il n’osait alors approcher celle qui fut autrefois l’enfant innocente. « We count on you, Nevenka. » Parole qui se voulait rassurante, confiante, malgré les doutes qui tâchaient leur relation. « Today, you’re the most important person from our nation. You command our troops. » Loin de lui l’idée de lui mettre la pression, ou de lui faire peur : mais Andrei souhaitait s’assurer que la cadette comprenait l’importance de son rôle en ces instants douloureux. Qu’elle comprenne le danger de leur mission, et pourtant la nécessité de tout cela — ils ne pouvaient ne rien faire. Les pacifistes n’étaient plus, plus depuis que le sang s’était révélé et que les têtes avaient roulés. C’était ensemble, désormais, qu’ils devaient faire face, et racheter les fautes de leurs aînés. « I will not be by your side; I will be on the field, in the castle. We put our lives into your very own hands. I trust you, sestrenka. » Il s’était approchée d’elle, enfin, se tenant à l’autre bout de la table, son regard si clair dansant sur les traits de la jeunesse. Si innocente autrefois, voilà qu’elle se trouvait là, le visage dur. Si certain. « You will all make us proud today. » L’affirmation s’échappa d’entre l’émail, s’envolant dans les airs, scellant le serment entre eux que personne n’osait pourtant réellement admettre — high above the ground, we protect each other.

High above the ground. L’argenterie éclatante, et l’oiseau stellaire. Le palais s’offrait à l’horizon — les pas martelaient le sol, on criait son nom, des ordres qu’il ne pouvait retenir. Les portes s’ouvraient sur son passage, sans que pour autant il ne puisse se repérer dans les corridors du palais — trous noirs et brouillard obstruaient sa vision clignotante. La pièce dans laquelle on le déposa enfin, l’allongeant sur une couche, n’était que pureté blanchâtre. Il reconnut, entre deux absences, l’infirmerie du palais : et autour de lui, on s’affairait en toutes tenues, qu’elles soient de coton blanc ou de métal argenté. Les mains qui le touchaient désormais n’étaient pas hostiles, et pourtant il ne pouvait s’empêcher de tressaillir à leur contact, dans un entre-deux carotique. La liquette maculée du grenat perdu fut aussitôt retirée, arrachant aux femmes de médecine un hoquet de surprise : le prince était dans un bien mauvais état — la carcasse livide aussi colorée que ses palettes d’autrefois. Sous l’épiderme se formaient déjà les fleurs du mal, aux pétales de rouge et de bleu. Nature morte d’épouvante.
« Her Majesty his sister should -- » Un des soldats s’était approché de l’infirmière en chef, caressant son tympan de ses intonations loyales à la reine, aussitôt arrêtées par le souffle alerte que le morbide poussa à l’évocation de sa sœur. « No, no. You shall not warn her, not yet -- nor my wife. » D’une main maladroite, Andrei s’agrippa à la manche d’acier, tirant l’homme vers lui, vers son visage blême, vers ses iris fous — les boucles d’or tombaient mollement sur son front, des perles de rubis en leur sein. « They will worry later, when I'll be decent. » Murmure qui se colorait des ponctuations de douleur, mais d’une résignation certaine : les rubis couronnant son front lui donnaient l’allure princière qu’à jamais il pensait perdue. « Yes, your Highness. » Tête qui s’abaissa, et homme qui recula : on reconnaissait en lui, malgré la carcasse meurtrie et le souffle saccadé, l’autorité indéniable. Les iris roulèrent, tout comme la tête, cherchant un visage, un objet, qu’importe, qui le rappellerait à lui, qui l’ancrerait dans cette pièce : les mains ne faisaient que passer, pansant son corps à demi-mort, ne s’arrêtant jamais pour le retenir auprès d’elles. Le souffle dans son cou lui inspira la présence de son ancienne amante, qui de ses bras décharnés le requérait dans son royaume de brume et de charbon. « Bring my cousin, Elvira. » soupira-t-il, dans un râle ultime, à quiconque veuille l’entendre.

« Andrei? I have something to announce you; can we talk? » La porte avait été légèrement ouverte, et la silhouette d’éther avait pénétré la porte du petit salon, dernier rempart de son intimité, maintenant qu’il partageait ses appartements avec celle qui, bientôt, deviendrait son épouse. Lâchant le croquis qu’il observait avec minutie, de cette solaire étrangère, il posa ses billes d’acier sur le visage porcelaine de la fiancée, ses traits tirant les interrogations que sa bouche ne dévoilait encore. Elle s’approcha, aussi doucement qu’à son habitude, et s’assit auprès de lui, sur le sofa couleur vermeille. « It has been some weeks now that, I--I bleed no more. I went to see some healer--a good woman, whom has taken care of my owns for decades. She told me that-- » En parlant, les mains, peu à peu, s’étaient retrouvées — aussi pâles l’une que l’autre, à l’alliance manquante et pourtant criante. Yeva était jolie : elle était la blondeur atemporelle qu’un plus jeune prince avait espérée autrefois. Yeva était gentille : l’incarnation même de la bonté généreuse. Il l’appréciait, sans l’aimer — une problématique qui, déjà, avait torturé son esprit. Connaitrait-il le même destin que son père ?, à pleurer une ancienne promise dans les bras d’une épouse modèle, à découvrir l’amour au fil des ans, au fil des épreuves, des coups durs, et des joyeux instants. Ou ne seraient-ils, à jamais, que deux étrangers aux mains liées ? « Andrei, I’m carrying your child. » La félicité qui s’abattit sur lui, alors que les doigts enlaçaient les rebonds maternels.

Il ne partait pas. Pas aujourd’hui. Pas ici.
L’air embellissait ses poumons — l’air qui était sien, qui l’avait toujours été, qui à jamais le serait. Car il était un maitre de l’air, que les tornades étaient sous son contrôle, et qu’entre ses doigts jouaient et courraient les zéphyrs d’autrefois.
Car il était prince, frère d’une reine majestueuse, fils d’un roi d’autrefois. Fils des astres et enfant de la lune, frère d’un sang à l’azur d’argent, fruit de l’union entre les dynasties anciennes et nouvelles des Zhirova et Valaeris — rois d’hier et de demain.
Parce qu’il était au-dessus d’eux. Au-dessus du sol.
« And those men you've arrested? I want them killed. » qu’il ordonna, d’une voix distante, froide — dure — à l’homme qui revint dans la pièce, la princesse des ombres à sa suite. La tête chrysocale se souleva, douloureusement, et fit fleurir des grimaces, alors que les iris s’assombrissaient, et s’agrippaient à la silhouette subalterne. « Immediately. » Ceux qui avaient attenté à sa vie ne pouvaient rester impunis : et si l’amante la Mort désirait de nouveaux compagnons, alors le prince satisferait sa convoitise sanguine.
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