pseudo et prénom ‹ morsmordre, liz (avec un « Z » parce que mes parents étaient trop swag à l’époque) âge ‹ vingt-trois anscomment as-tu trouvé le forum? ‹ sur bazzart à l’origine. Je me suis déjà inscrite mais je crois que je n’ai jamais terminé ma fiche par manque de temps (parce que clairement le contexte c’est le feu et ma motivation à incarner un personnage ici a toujours été présente) pays ‹ france fréquence de connexion ‹ le plus souvent possible même si je suis du genre à improviser mes journées à la minute près donc... votre avis sur le forum ‹ original et travaillé, deux mots essentiels à mes yeux. smiley préféré‹ écrire ici gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Quelques prières s’enchaînent pour finalement laisser place à des silences, à un temps de recueillement. La cérémonie est orchestrée par un grand homme brun, à l’allure imposante et au regard froid et dur comme de la glace. Azazel les observe tous, dissimulé derrière une de ses énièmes colonnes faisant seulement office de décoration pour la salle. C’est la première fois qu’il pénètre dans cet endroit, une annexe de la maison des Corellia, accessible uniquement par la famille quelques jours par an. Le reste du temps, il est impossible de mettre le pied dans cette salle dont la porte est aussi solidement scellée qu’un coffre-fort.
Il reconnaît alors son père dont le visage est orienté vers un plafond recouvert d’une peinture murale qui représente une scène de la grande guerre. Les mots « nous n’oublierons jamais » séjournent au bas de l’oeuvre et sont visibles à n’importe quel endroit de la pièce. L’enfant lève à son tour les yeux, scrutant chaque détail de cette peinture et s’imprégnant de l’histoire qu’elle souhaite communiquer. Il a entendu bien des récits au sujet de ce conflit, des histoires qui aujourd’hui encore font vibrer les plus concernés. Sans réellement savoir de quoi il en retourne, Azazel sait pourtant pertinemment que cette peinture cherche à mettre en avant les faits afin qu’ils perdurent, pour toujours, dans la mémoire de cette famille. Certains diraient qu’à seulement 4 ans, l’enfant est incapable de faire la part des choses entre le bien et le mal, la lumière et l’obscurité. Ces mêmes personnes, continueraient alors en affirmant que l’esprit de l’enfant est toujours en constante évolution et que de telles notions sont encore bien trop complexes à appréhender par un être si jeune, faisant à peine corps avec sa propre existence. Mais Azazel lui, sait. Tout comme le reste des siens, ceux qui appartiennent à sa même espèce. Il n’est pas rare pour un mêlé de recevoir les foudres d’un étranger, sans raison apparente, juste comme ça, parce que cela est inscrit dans les mœurs de la société. La haine est un sentiment qu’Azazel n’a pas souvent ressenti mais dont il a été victime bien des fois. La haine, n’a aucune limite et ne connaît aucun répit. Elle capture dans ses filets les plus faibles, cherchant à les martyriser toujours plus, à les briser, en raison d’un désaccord ou bien dans son propre cas, d’une différence. La bienveillance, au contraire, est cette chose à laquelle tout le monde s’accroche. Elle incarne la bonté, la générosité mais par-dessus tout l’espoir sous toutes ses formes. Mais dans un monde inégalitaire, la haine prime toujours sur le reste.
Le regard perdu dans l’immensité de cette toile colorée mais pourtant froide, le jeune garçon observe le chaos régner en maître sur ces événements dessinés avec précision. Il demeure statique, imaginant la douleur partagée par le royaume tout entier. Une douleur qui, d’après lui, aurait plutôt dû les rassembler tous. Il fronce les sourcils, sachant pertinemment que ce genre de souhait est impossible là d’où il vient. Un silence semblant s’éterniser vient le tirer de ses rêveries. Lorsque ses yeux se posent sur les quelques personnes présentes dans la pièce, Azazel croise le regard furieux de son grand-père,
- N’avais-je pas dit qu’il nous causerait des problèmes ? Ne t’avais-je pas prévenu qu’il serait impossible à élever ? Siffle dangereusement le patriarche des Corellia, où comme aime l’appeler Azazel : le serpent. Ses mots sont directement adressés au père de l’enfant, qui préfère acquiescer bêtement plutôt que de tenir tête à son propre père. Az n’en attend pas plus de son paternel, lui qui n’a jamais su prendre sa défense en présence du roi Cordellia, un autre surnom que l’enfant aime donner au vieillard. Instinctivement, Azazel s’éloigne à reculons, sans quitter les yeux la figure d’autorité que représente son grand-père. Il sait, au fond de lui, que la sentence sera cruelle. Elle l’a toujours été. Incapable de retorquer quoique ce soit, l’enfant tente de s’échapper en silence par l’endroit où il est rentré. Sa simple présence a toujours inspiré dégoût et honte à cette famille qui voit en lui un véritable démon. La voix du serpent retentit à nouveau à travers la salle et crée un écho qui vient retentir dans les oreilles d’Azazel. Il se fige alors, coincé face à une porte qu’on aura soigneusement fermée après son passage. De nouveau face à son bourreau, il attend sagement la punition qui sera la sienne.




Sa voix familière résonne dans son esprit. Un son mélodieux, harmonieux. Azazel discerne de la poésie dans ses mots, dans ses sourires, ses grimaces. Lui aussi veut esquisser un sourire. Il ne sait pas trop comment s’y prendre, n’ayant jamais eu beaucoup d’occasions pour extérioriser sa joie. Il se laisse alors bercer par l’instant, par la beauté des lieux. Le vent l’encourage à sa façon, enlaçant son corps meurtri par les souvenirs d’une jeunesse ratée. Ses lèvres s’étirent, enfin. L’attention est là mais peut-être que le geste, lui, est maladroit. Peu importe. Des rires se font entendre et résonnent jusqu’à ces nuages suffisamment intelligents pour laisser passer les rayons du soleil jusqu’à eux. « Kemble. » dit-il alors qu’il sent déjà un regard accusateur se poser sur lui. Il s’applique à prononcer ce nom comme il ne l’a probablement jamais fait auparavant. « Nurie. » lance-t-il à la suite, les yeux rivés sur le visage de la concernée. Il sourit de plus bel, séduit par un visage qui est probablement la plus belle chose qu’il ait pu voir. A ses côtés, rien ne semble impossible. Elle apparaît immédiatement comme un second souffle, comme un espoir. En elle, il voit une nouvelle chance de montrer qui il est vraiment. Elle lui donne la force et le courage nécessaire d’être celui qu’il a toujours rêvé d’être. « Ne pars pas. S’il te plaît. » Soudain, l’image change et le renvoie des années en arrière. Il aperçoit son père et sa mère dans cette maison familiale qui fut la sienne le temps de quelques semaines seulement. Une étreinte, quelques regards qui se veulent rassurants. « Maman. » lance-t-il alors qu’aucun son ne peut sortir d’entre ses lèvres. Simple spectateur, il assiste à la scène qui se déroule devant ses yeux jusqu’à-ce qu’enfin, sa mère lève son regard vers lui. Azazel ignore si elle peut réellement le voir mais au fond de lui, il se sent lié à elle plus que jamais. « C’est moi, Swann. » dit-il sans entendre un mot de ce qu’il vient de prononcer. Sa mère, s’avance alors vers lui. Ses sourcils sont froncés, comme si elle se doutait de quelque chose. A son tour, le mêlé prend la direction de la personne qu’il a toujours souhaité rencontrer. Sa mère se stoppe alors et sourit. « Az. » souffle-t-elle d’une voix réconfortante. Le concerné hoche frénétiquement la tête sans savoir s’il doit croire ce qui est en train de se passer. « AZ ! » hurle-t-elle alors tandis que ses traits deviennent incertains, inquiets. « AZ REVEILLE TOI ! »
La chute est longue et violente. Nurie a disparu, tout comme sa mère et Azazel lui, refuse d’ouvrir les yeux.
- Laisse-moi, lâche-t-il sèchement à son père alors que celui-ci lui adresse un regard effrayé.
Sa chambre lui apparaît alors dans un désordre insensé, lui qui s’est toujours montré soigneux et maniaque. Sa première réaction aurait été d’accuser son père mais cette colère qu’il ressent cette nuit est d’une toute autre nature. D’un regard il balaye la pièce du regard avant de comprendre qu’il est à l’origine de ce taudis. Son père pose alors une main sur son épaule, un geste se voulant réconfortant.
- Pourquoi tu l’as pas protégée ? lance-t-il d’un ton menaçant avant de s’écarter de son paternel. Tu l’aimais et tu les a laissé la tuer parce qu’au fond tu n’es qu’un putain de lâche.
Pesant chaque mot qu’il vient de prononcer, Azazel s’éloigne finalement du dernier parent qu’il lui reste. Il l’entend prononcer son nom, faiblement, mais le mêlé est déjà loin. D’un regard, il claque la porte de sa chambre qui résonne comme un point final à ce qu’il vient de se passer. Jusqu’à la prochaine fois.