Les orbes de la fille de jade glisse avec gourmandise sur les lieux, discrète, distraite, elle s'accroche à des détails, tient le compte des hommes qu'elle croise dans les rues de la capitale de la verdoyante Eartanera. Elle laisse traîné une oreille indriscète, ici et là, elle collecte, des précieuse informations qui pourront être utilisées par la furieuse tribu du sud. Douce et délicate, l'enfant a une mémoire hors du commun, acérée, entraînée, en témoigne le bracelet émeraude qui encercle détestablement le poignet, la marquant, vulgairement, comme si elle n'était rien de plus qu'un bête. Elle est idéale pour ce genre de mission, dévorant les informations qu'on lui serre par inadvertance, son esprit traitant chacune d'entre elles minutieusement, triant, classant, regroupant les données pour reconstruire ce puzzle grandeur nature. Nonchalante, l'espionne de Pollux prend appuie contre un mur, alors qu'elle veille, surveille, les allées et venues des gardes, étudient le fonctionnement des soldats de la terre pour pouvoir les déjouer le moment venu. La mêlée n'a rien d'une guerrière, non, elle se perd dans les rangs de ses combattants, incomprise, incertaine, elle est loin des rapports de force et d'un respect qui ne se gagne qu'à coup de poing dans la gueule. Elle se cherche une place, volontaire engagée dans une cause bien plus grande qu'elle, une cause qu'elle ne peut abandonné. Une présence qui se fait ressentir dans son dos, un regard qui pèse contre son épaule, des bruits de pas qui foule le sol, toute son attention se concentre sur cette aura déstabilisante qui se dessine derrière elle. Elle roule, ce n'est plus son épaule mais son dos tout entier qui repose contre le mur, alors que son regard glisse sur la silhouette qu'elle découvre. Ne jamais tourner le dos à l'ennemie. Jamais. Un sourire qui perle ses lèvres malicieuses lorsque son regard croise celui de l'eartanerien. Elle ne montre aucun signe d'agressivité, la fille au chevelure de feu, elle ne rend pas sa présence étrange, ait comme si elle n'avait rien à se reprocher. Sait-elle seulement qu'elle fait face au prince de la nation? Il lui semble reconnaître  les traits du brun, bien moins sévère et fermé que sur le portrait qu'elle a pu voir de lui. Elle le toile, silencieuse, un sourire sur ses lèvres, une étincelle dans le regard. La voilà face à l'un de ceux contre lequel elle est censée se battre. Bénédiction ou malédiction? Elle ne serait le dire. Les cartes sont redistribués. Tout est possible, tout est imaginable, il lui suffit d'user correctement de ses atouts. Ca fait rêver. Qu'elle murmure, alors que son regard vogue en direction du palais de la cité. Est-ce aussi beau qu'on le dit? Elle en revient à lui, sans bouger de là où elle se trouve. Et si elle pense à ses poignards dissimulés sous ses vêtements, elle n'en montre rien, demeurant une mortelle parmi les autres... Pour le moment.

Le vent frais empli ses poumons d’oxygène. Il a l’impression d’étouffer le prince dans ce palais. Alors parfois, il sort, il se promène. Il observe la ville et le peuple. On dit souvent qu’ils n’ont pas la réalité en face de ces nobles, mais pourtant, il a bien les pieds sur terre. Il n’a jamais eu à se plaindre de sa condition de prince hérité bien au contraire. Statut privilégié parmi les nobles la vie d’Isaak n’a rien à envié à personne pourtant pourquoi est-il aussi malheureux ? Il a tout ce qu’il veut voir même plus, son frère est roi, sa sœur est reine, le règne des Griffith perdurera grâce aux hérités que peut-il vouloir de plus ? Peut-être partager cela avec quelqu’un. Naiah est parti laissant un vide immense dans la vie de l’hériter qu’aucune conquête ne puissent combler. La faute à la vie sûrement ou bien sûrement la faute à sa lâcheté. Il n’a jamais su lui dire ni lui montrer à quel point, il tenait à elle. Maintenant qu’il est trop tard, il ne souhaite plus faire les mêmes erreurs. Fiancé contrains le mariage est une institution que ne l’a jamais intéressé bien au contraire. Repoussant l’idée de se voir lié à une femme pour le reste de ses jours, il préfère vagabonder ou bon lui semble, conserver le peu de liberté que le statu de prince héritier peut lui conférer. Peut-être est-ce la seule chose qui finalement lui manque aujourd’hui, se sentir libre et maître de son destin. Mais c’est un privilège qui ne peut être accordé à un Griffith. Le sang bleu qui coule dans ses veines dicte sa conduite et celle de sa famille. Une vie de paraître qui aujourd’hui plus qu’hier lui semble démunie de sens. C’est dans ces conditions qu’il vagabonde en dehors du palais tachant de ne pas se faire reconnaître. Apprécié ou détester, il est certain qu’il ne passe pas inaperçu. Il aperçoit au loin une ombre qui happe son attention des cheveux couleur feu, un air observateur, il ne connaît pas cette femme alors il décide de la suivre aussi bien pour répondre à sa curiosité que pour obtenir des réponses. Elle se retourne constatant une présence derrière elle. Les iris se rencontrent pour la toute première fois. Elle semble le connaître, mais lui ne peut mettre un nom sur ce visage. Son regard se tourne vers le palais, sa demeure elle semble être intéressée ce qui ne l’étonne que très peu. Qui ne souhaiterait pas y vivre ? « Plus encore » Dit-il d’un ton sarcastique. Le palais est beau certes, mais les plus belles choses ne sont pas souvent les meilleurs. « Tu t’intéresses au palais ? » Dit-il en la regardant ou plutôt en la détaillant. Une silhouette frêle mais harmonieuse, un visage d’ange, elle semble perdue, rêveuse peut-être d’une vie meilleure. « Je ne t’ai jamais vu avant » Lui dit-il se relâchant un peu, il n’a pas pour habitude d’aborder les gens qu’il ne connaît pas, mais cette femme l’a capturé allons savoir pourquoi. .

Plus encore Le rire de la divine s'envole délicieusement dans les airs de la cité des enfants de la terre, elle se risque un regard vers le palais avant d'en revenir au prince des lieux. Une impulsion de ses épaules contre le mur, la voilà propulsée vers lui, le regard qui s'enfonce un peu plus profondément dans les orbes du maître, beauté sauvage, presque insaisissable, elle ne s’embarrasse pas des convenances face au sang azur. Tu t’intéresses au palais ? L'enfant terrible dévore la distance qui les sépare, elle s'immobilise, bien trop tard, puisqu'elle s'est introduite dans cette zone de confort que les étrangers prennent rarement le risque de franchir lorsqu'ils sont confrontés à l'inconnu... Mais pas elle. Non. Elle sourit, haussant vaguement les épaules avec une désinvolture déconcertante. Il paraît que l'on est toujours attiré par ce que l'on ne peut pas avoir. Les lueurs de miel dansent langoureusement dans l'ambre de ses yeux alors qu'elle détail l'héritier de cette couronne fraîchement acquise, sans s'en cacher, sans se gêner, parce qu'elle en a finit de courber l'échine face aux puissants, elle en a finit de ramper dans la poussière, de se laisser convaincre par les regards qui voudraient l'abattre et la ramener à sa servitude d'antan... Elle a déjà bien trop donné que pour redevenir la créature docile qu'elle était encore, avant de frôler la vie, avant de frôler la mort. Je ne t’ai jamais vu avant. Il l'extirpe de ses songes, la propulse dans cette réalité... Mais l'est-elle seulement? Une rencontre hasardeuse dont elle s'amuse, se délecte bien malgré elle, elle en oublierais presque les raisons de sa présence, jouant, féline et malicieuse, avec ce prince étranger, ce prince ennemi. Un sourire encore, elle se détourne de lui, lui tourne le dos alors qu'elle fait quelques pas. Peut-être ne m'as-tu jamais prêter attention avant aujourd'hui. Supposition qu'elle lance par dessus son épaule, alors qu'elle se risque à le regarder encore, se perdre dans l'immensité de son regard. Jeu absurde, suspendu dans le temps avant de se heurter à nouveau à une réalité bien trop cruelle, dans laquelle elle n'est rien, personne, alors qu'il est tout. A moins que je ne sois juste de passage... Que je ne me sois laissée prendre au piège de cette ville. Elle ne répond pas, pas réellement du moins, elle laisse des brides de vérité se mêler à des propositions fantasques, s'entremêler à un jeu de séduction qui tente à lui faire oublier le moindre soupçon de suspicion... Si seulement la créature mêlée ne se laissait pas prendre à son propre piège, se délectant de la situation bien plus qu'elle ne l'aurait dû.

« Il paraît que l'on est toujours attiré par ce que l'on ne peut pas avoir. » L’espace de quelques secondes, il s’autorise à penser à elle, celle qu’il ne pourra jamais avoir. Bêtise d’un homme bien trop lâche pour assumer. Cette réflexion s’applique parfaitement à Isaak, pourtant impossible pour lui d’admettre cela alors il hoche la tête d’un singe d’acquiescement. « Parfois les choses que l’on pense ne pas pouvoir avoir sont pourtant à portée de main, il suffit d’y croire » Utopiste jusqu’au bout Isaak se permet de dire qu’avec un peu d’espoir parfois les choses peuvent changer, mais bien vite, il se rend compte que dans le contexte actuel il y a peu de chances pour que cela change. « Ne m’écoute pas, je dis n’importe quoi » Dit-il, brusquement réalisant que ces paroles n’ont rien de pertinentes. Il est comme ça Isaak, il se laisse aller dans des réflexions qui n’ont aucun sens perdant son interlocuteur. « Peut-être ne m'as-tu jamais prêtée attention avant aujourd'hui. » Un rictus se dessine sur le visage du jeune prince, fin observateur, il est capable de mémoriser un visage même vu quelques secondes. Physionomiste, il s’intéresse énormément aux visages des personnes. Il aime l’originalité le prince et il l’aurait remarqué. Oui, il l’aurait vraiment remarqué s’il l’avait déjà croisé quelque part. « Mon attention se prête à ceux qui doivent l’être et ceux qui le méritent » Son air supérieur ressort, la posture d’une héritée royale face à une personne qu’il ne connaît pas et qui pourtant se permet de lui parler plutôt familièrement. Des yeux de biche et un sourire d’ange. Elle semble si pure, si innocente qu’il pourrait lui ouvrir les portes du palais s’il le voulait seulement, il n’est pas naïf et cela l’intrigue énormément. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Il croit au destin et si cette personne a été mise sur sa route c’est pour une raison bien précise que cela soit de manière positive ou négative. « A moins que je ne sois pas juste de passage... Que je ne me sois pas laissé prendre au piège de cette ville. » Il n’y croit pas vraiment, pourtant, il serait agréable de se laisser prendre à cette jolie histoire. « C’est à moi de choisir la version ? Jeune ingénue perdue rêvant d’ouvrir les portes du palais ? Espionne venue fouillée et déterrer les secrets des hérités ? Simple voyageuse en quête d’aventure ? » Dit-il se rapprochant d’elle voulant exercer une sorte de pression physique. Analyser rapidement les gens, détecter les mensonges, il est doué pour cela pourtant, il semble avoir en face de lui une redoutable adversaire. Sirène au chant ravageur. « Je vais poser une question simple et j’aimerai une réponse tout aussi simple qui es tu ? » Qui est cette jeune femme qui semble avoir le pouvoir de l’envoûter d’un battement de

Parfois les choses que l’on pense ne pas pouvoir avoir sont pourtant à portée de main, il suffit d’y croire. Sourire qui fend les lippes de la divine créature alors qu'elle se mord l'intérieur de la joue, retenant les mots langoureux qui roulent déjà contre sa langue. Elle se mue dans un silence qu'elle juge préférable, faisant taire les provocations qui bouillonnent en elle, sans pour autant parvenir à éteindre l'étincelle dorée qui danse dans la profondeur de ses yeux. Elle le toise, elle l'écoute, attentive, presque docile, pour un temps, un temps seulement. Ne m’écoute pas, je dis n’importe quoi. Nous sourire, elle la mêlée de jade laisse sa caboche basculé sur le côté, elle change de perspective, observe le prince de la terre avec un regard bien différent de celui qu'elle lui portait auparavant. Pas forcément. Qu'elle murmure, pensive, lointaine, elle s'évade, réfléchis aux propos du môme d'Eartanera qui font écho en elle. Avait-elle seulement essayer de se battre, de tendre la main pour se saisir de tout ce qu'elle désirait et qu'on lui refusait? Avait-elle seulement essayer ou s'était-elle cantonné à la vulgaire place qu'on lui avait laissé? Elle ne sait pas, elle ne sait plus, elle commence à peine à se défaire de l'emprise de son ancien propriétaire. Mon attention se prête à ceux qui doivent l’être et ceux qui le méritent. Retour à la réalité, cette voix, étrangère, mais cette voix quand même, qui agit comme une ancrage, la ramène à l'instant présent. Elle plante son regard dans celui du maître, prince héritier, d'un autre sang, d'un autre rang... Et pourtant, ils ne sont pas si différent l'un de l'autre. Le sourire revient au coin de sa bouche. C'est bien ce que je disais. Peut-être que je ne valais pas la peine qu'un noble argent ne pose son regard sur moi. Sourire taquin, regard enjôleur, elle passe une main dans ses cheveux, détourne le regard pour en revenir finalement alors que sa voix résonne à nouveau, que son corps dévore la distance qui les sépare. C’est à moi de choisir la version ? Jeune ingénue perdue rêvant d’ouvrir les portes du palais ? Espionne venue fouillée et déterrer les secrets des hérités ? Simple voyageuse en quête d’aventure ? Un silence qu'elle laisse planer, trop peu de temps, elle fait un pas, vient rompre la distance, imposant son corps à celui du brun. Elle relève le menton, pour capter son regard malgré les quelques centimètres qui les sépare. Un prêter pour un rendu, l'enfant mêlé s'aventure dans le jeu du Griffith. Que préférerais-tu? Les mains de la môme reste sagement le longe de son corps, malgré cette proximité dont elle ne se défait pas, joueuse, elle le nargue, le pousse dans ses retranchements, s'autorise à être bien trop proche d'un étranger, juste pour explorer ses limites, ses failles. Je vais poser une question simple et j’aimerai une réponse tout aussi simple qui es tu ? Un battement de cil, un battement de coeur et à nouveau, un sourire. Nimué Sand. Le genre de nom que l'on donne au batarde dans mon genre. un aveux, presque trop simple, sans éprouver la moindre honte de ce qu'elle est, de ce qu'il pourrait penser... Parce que la belle Nimué a déjà bien trop été traînée dans la boue pour que l'on puisse l'atteindre aussi facilement. A mon tour, non? Mh. Qu'est-ce que tu veux, Isaak Griffith, réellement?