AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
fermeture du forum
Merci à tous pour tous ces beaux mois passés sur le forum. On souhaite bonne continuation à tout le monde!
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez

wasted times. (antwan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
air nation
Sevastyan Belikov
Sevastyan Belikov
air nation
‹ MESSAGES : 474
‹ AVATAR : adrien brody.
‹ CRÉDITS : odistole, astra, little liars.
wasted times. (antwan) S0gdOKsH_o
‹ AGE : nombreuses sont les ridules courant sur le visage anguleux du belikov pour lui rappeler que les quarante-sept années qui ornent ses traits ne sont nullement des chimères.
‹ STATUT : la bague au doigt, son regard brave les codes et coulisse sur les guibolles des naïades qui croisent son chemin, sans jamais aller plus loin.
‹ SANG : le bronze s'est vu récemment tourner à l'argent, consécration et distinction inestimable.
‹ POUVOIR : il emplit ses poumons, se loge entre ses doigts à chacun de ses gestes et se fait tempête quand la colère emplit son cœur ; air chéri aux prunelles du belikov ne faisant qu'un avec les courants d'air. est venu s'ajouter à cela une maîtrise permettant au bretteur de tutoyer les hauteurs. béni, mais bien affecté par sa manipulation de l'air totalement détraquée.
‹ METIER : maître d'armes, les meilleurs bretteurs sont passés sous sa tutelle, et encore aujourd'hui le regard acéré de l'aeristinien décortique uns à uns les mouvements maladroits de ses élèves.
‹ ALLEGEANCE : au trône d'aeristin, tout d'abord ; c'est à la couronne que sevastyan est envers et contre tout loyal, peu importe qui en est le détenteur ; aujourd'hui, ce sont les valaeris qu'il sert.
‹ ADIUTOR : un orange.
‹ POINTS : 891

Carnet de bord
Choses à savoir:
Relations:
Compétences:

wasted times. (antwan) Vide
MessageSujet: wasted times. (antwan) wasted times. (antwan) EmptyMar 24 Avr 2018 - 23:04

Cap à l'ouest de Sevastyan.
Aficionado des voyages en fiacre, c'était donc tout naturellement que ce mandarin de l'escrime s'était glissé à bord de l'un d'eux au petit matin. Le visage voilé par quelque inquiétude que le cocher n'avait pas pris le temps de déchiffrer. Ce noble avait déposé devant lui une bourse on ne peut plus remplie, et le petit homme savait déjà qu'il devrait pousser ses chevaux à donner le maximum d'eux-mêmes. Pour cette course, ainsi que pour celle qui suivrait. Car l'hurluberlu avait sans tarder déposé une autre bourse à côté de la première. Un voyage payé d'avance. Un aller-retour dont il ne savait absolument rien sinon que son employeur souhaitait se rendre à Volastar, et rentrer à Dierinung sans perdre un instant. Le caractère urgent de l'entreprise se faisait néanmoins sentir malgré l'attitude tranquille du noble, perdu dans ses pensées à l'arrière du fiacre. Il n'avait pas pipé le moindre mot depuis qu'ils avaient quitté l'enceinte du château de Dierinung, et si le cocher s'était pris de passion à écouter les discussions des gens, les ragots, les messes basses, les silences quant à eux lui étaient d'un ennui mortel.

Cap à l'ouest du cocher.
Le nez rivé vers sa poitrine, le maître de l'air somnolait, profitant des derniers instants de la nuit pour rattraper quelques minutes de sommeil. Son col roulé remonté jusqu'à son nez lui donnait un quelque chose d'enfantin, de fanfaron cherchant à amuser la galerie. Ce n'était, dans ce cas-ci, jamais que pour se protéger du froid qui régnait à l'intérieur du fiacre. La route était longue jusqu'aux portes la capitale. Et les prochaines heures qui l'attendaient n'étaient pas de trop pour préparer Sevastyan aux retrouvailles avec son aîné. Le silence radio auquel Antwan l'avait condamné avait ancré en lui une inquiétude qui ne faisait qu'augmenter, compte tenu des récents événements qui avaient frappé Aeristin. Et fort heureusement pour lui, la prudence dont il avait fait preuve un plaçant une personne de confiance dans l'entourage de son fils avait fini par payer, car on lui avait signalé la présence d'Antwan dans un hôtel de Volastar. Seul. Sans Michail. Et Sevastyan ne pouvait s'empêcher de penser que quelque chose avait mal tourné. Il avait eu beau repenser cent fois à la situation, il ne parvenait pas à comprendre comment Antwan avait pu se retrouver seul. Avachi sur la banquette de cuir, écrasé sous le poids de son inquiétude concernant son premier-né, Sevastyan se laissa emporter par le sommeil qui lui avait tant fait défaut la nuit dernière.

Les semelles de plomb du maître de l'air se révélèrent plus efficaces que celui-ci ne l'avait cru. Son sommeil encore une fois libérateur de ce don de béni dont il avait hérité au passage du virus dans son organisme avait encore frappé, et l'invention dont il s'était paré avait parfaitement joué son rôle. Permettant à son propriétaire de dormir en paix. Sevastyan se réveilla à plusieurs reprises durant son sommeil, le temps de jeter un regard paresseux à travers la vitre, de demander d'une voix caverneuse au cocher où ils en étaient. La route, pourtant escarpée, n'était pas de tout repos, et il fallut un dos-d'âne assez violent non loin de Volastar pour extirper le maître d'armes de son sommeil. Il se redressa, prenant d'un seul coup conscience des courbatures dont son corps s'était drapé, sans doute à cause de la position dans laquelle il avait dormi. Et l'instant d'après, les portes de la ville se dressaient devant lui. Sevastyan baissa la vitre de sa portière et sortit légèrement la tête à l'extérieur, laissant le vent glisser sur son visage tandis qu'il profitait de la vue qui s'offrait à lui. Dierinung avait beau être sa ville de cœur, il ne pouvait nier la beauté singulière de la capitale. Tandis qu'ils avançaient dans les rues, le Belikov donna deux coups sur le plafond du fiacre pour faire signe au cocher de s'arrêter. Le message compris, le maître d'armes s'extirpa de la voiture, profitant que celle-ci soit surélevée pour étirer ses longues jambes. Il huma l'air qui l'entourait, puis, sans regarder le petit homme installé à l'avant du fiacre, il déclara de sa voix traînante : « Attendez ici. » Et son regard vert se posa sur la façade d'un hôtel aux apparences discrètes. L'hôtel où se trouvait son fils. Sans plus attendre, Sevastyan poussa la porte de l'établissement, répétant à voix basse le numéro de la chambre que son bras-droit lui avait communiqué. Il ne se préoccupa pas du gardien, il ne se préoccupa pas non plus des regards curieux que l'on posait sur sa personne. Il monta les marches de l'escalier en tournant et retournant nerveusement la chevalière à son doigt, frappée du blason de sa famille. Lorsque le numéro apparut finalement devant lui, Sevastyan s'immobilisa. Quelques secondes. Le temps de prendre sa respiration, de remonter soigneusement son col roulé, puis, il poussa la porte. Et, à l'instar d'un rêve, Antwan se tenait là, debout dans cette pièce. Avait-il craint une arrivée autre que la sienne ? Le père qu'était Sevastyan sentit son cœur se serrer dans sa poitrine lorsque son regard s'attarda sur le visage de son garçon, ainsi que sur sa silhouette. Amaigri, ses traits portaient les marques d'une profonde fatigue, et Sevastyan sentit l'émotion le gagner à grands pas. « Antwan... » prononça-t-il en détournant le regard. Il ne supportait de voir son fils dans cet état. Il ne le supportait pas. Le maître d'armes prit une profonde inspiration pour se ressaisir, puis il plongea son regard dans celui de son premier-né. « Je suis venu te ramener chez nous. » Il n'y avait dans la voix de Sevastyan ni le caractère absolu d'un ordre parental ni un quelconque reproche. Juste un extrême soulagement et une joie visible au fond des yeux du maître de l'air, qui ne savait plus comment aborder son enfant depuis la terrible blessure de celui-ci.
Revenir en haut Aller en bas
air nation
Antwan Belikov
Antwan Belikov
air nation
‹ MESSAGES : 1213
‹ AVATAR : timothée chalamet.
‹ CRÉDITS : © balaclava; pinterest.
‹ COMPTES : -
wasted times. (antwan) Tumblr_p4vtgoYd431v9u3yeo1_500
‹ AGE : il a vingt trois ans, mais le visage osseux, ainsi que ses yeux sombres ourlés de cernes violacés, le vieillissent de quelques années supplémentaire.
‹ STATUT : l’amour est une faiblesse dont il est la triste victime depuis bien longtemps. le coeur n’a jamais failli, c’est le même homme qui suscite chez lui tressaillements et affection profonde, obsessionnelle. les maux du passé ne sauraient entacher la pureté du sentiment.
‹ SANG : son sang miroite d'un bel éclat, il est insaisissable, il est argent.
‹ POUVOIR : maître de l’air, il détenait autrefois un pouvoir puissant qui faisait l’admiration des plus âgés. désormais tout effort réclame trop d’énergie à la carcasse fragilisée, alors il ne l’utilise presque plus, préférant se soustraire à ces combats, qui, d’antan, faisaient briller son oeil d’un éclat vif.
‹ METIER : son vœu le plus cher était de rejoindre la glorieuse armée de l'air en tant que soldat, à l'instar de tout les membres de sa famille avant lui. malheureusement blessé à la jambe, le rêve s'effrite et disparait progressivement. à présent il tente de maintenir le statut, mais n'en a guère plus les moyens à cause de sa condition physique déplorable.
‹ ALLEGEANCE : aeristin est sa patrie, celle qui l'a vu naitre et grandir - jamais il ne la quitterait. après avoir suivi achille, il soutient à présent andrei bolkonsky dont il apprécie les idées et les valeurs ; il n'a que faire de la reine actuelle, pourtant légitime.
‹ ADIUTOR : un orange, parti depuis longtemps, c’est seul qu’il se débrouille.
‹ POINTS : 2286

Carnet de bord
Choses à savoir:
Relations:
Compétences:

wasted times. (antwan) Vide
MessageSujet: Re: wasted times. (antwan) wasted times. (antwan) EmptyJeu 26 Avr 2018 - 20:35

Peu de choses s’étaient passées depuis les évènements récents à Aeristin. Peu de choses ou au contraire énormément, tout dépendait du point de vue. Mais pour Antwan, c’était avant tout la lassitude et la fatigue qui étreignaient son corps tordu par la maigreur, plus que les incidents ayant secoué les nobles de la nation. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, c’était à peine si il tenait debout sur ses deux guibolles branlantes. La raison était simple : son esprit gorgé d’amertume flottait vers les rives tumultueuses et incertaines de la colère, aux ondines capricieuses qui agitaient son cœur couvert d’hématomes. Molesté par un amour fuyant. Or ce mécontentement passager l’avait guidé par hasard – l’était ce toutefois vraiment ? - vers une âme guère charitable, pressée d’user de son éloquence pour en faire un pion utile à sa cause dévoyée. Ainsi l’affaibli avait-il trouvé en Achille, un confident, un meneur vers qui se tourner pour apaiser la noirceur grandissante, ou a fortiori l’embraser tout entière, comme une amante de passage dans des draps froissés. À son contact, l’enfant blessé s’était remis à vivre, un pas après l’autre, porté par des idéaux qui n’étaient pas forcément les siens, mais qui lui donnaient un but. Une échappatoire, pour ne pas songer au reste ; pour oublier. Et peut-être aussi pour se venger un peu, et alimenter la jalousie lascive qui griffait son estomac comme une bête tapie dans l’ombre, se pourléchant les babines. Il ne savait pas – ne savait plus réellement ce qu’il faisait, mais était-ce si important quand tout était perdu ? Il se figurait que non. De toute façon les dés étaient jetés, il n’y avait plus qu’à attendre que les pièces avancent sur le damier d’ivoire et d’ébène. La fin, incertaine, arriverait sans doute rapidement, et à défaut de surveiller l’horizon d’un œil alerte, il occupait ses journées à sa guise. Maintenant que Rhy allait mieux, et que sa présence n’était plus requise à son chevet, il pouvait à nouveau sortir. Pas trop longtemps à cause de la jambe, mais assez pour retrouver les rayons du soleil sur son épiderme albâtre, et sentir le parfum de la terre mêlée au tumulte des odeurs quotidiennes. De son pas maladroit, il cheminait à travers le dédale de rues de Volastar, s’arrêtait au détour d’un croisement pour reposer la plaie en s’appuyant sur la canne et profiter un instant de l’innocence bénite des matinées indolores, où tout était encore à faire, à découvrir. Parfois, le palpitant se serrait de nostalgie à la vision de ces éclats irréels qui lui rappelaient Dierinung. La haute citadelle et ses remparts imprenables, les bras de sa mère, la tranquillité paternelle et les rires joyeux de sa sœur cadette qui ricochaient entre les pierres froides. Tout ça paraissait si loin pour celui qui avait décidé de s’exiler, par dédain et surtout par fierté. Il soupira, et décida de rentrer il en avait assez vu pour la journée.

Il rentra dans l’hôtel modeste de sa démarche caduque. Bientôt il faudrait toutefois songer à partir, faute d’argent. Les deniers empruntés à son départ filaient rapidement, et il refusait de mettre en gage davantage d’effets personnels. Le responsable haussa un sourcil curieux en le voyant claudiquer dans les escaliers mais eu la décence de se taire. Antwan avait été clair sur le sujet : il ne voulait pas qu’on l’assiste, il ne voulait pas être réduit à ça. Plutôt souffrir que de quémander de l’aide. Au terme d’un périple éreintant, il arriva dans la chambre inchangée suite à son excursion. Il retira sa veste et s’appuya sur le bois du lit pour reprendre son souffle – léger chuintement contre l’émail - lorsqu’il crut entendre du bruit derrière la porte. Qui ? Le garçon se redressa, et fixa le battant qui s’ouvrit soudainement sur une silhouette familière. Le palpitant dégringola aussitôt dans sa prison d’os et de chair, entrainant tout sur son passage. Il vacilla et les paupières s’agitèrent furieusement. Était-ce un songe ? Un tour facétieux de sa mémoire en détresse ? « Antwan... » La voix brisa l’accalmie de ce face à face troublant, où l’un se détournait et le second chancelait, bouleversé par ce retour à la réalité impromptu. Le regard du paternel se refusa à lui et les dents vinrent mordre le creux de ses joues. Pourquoi un tel mouvement de la tête ? Était-ce la honte de le voir ? Il serra les poings, et les yeux se voilèrent d’une aigreur sourde, dangereuse. « Je suis venu te ramener chez nous. » L’obscurité regagna ses épaules malingres et s’enroula comme une cape autour de la carcasse immobile, qui, se refusait à mouvoir. Il ne comprenait pas ce qu’il fichait ici, quand, il avait tout fait pour s’éloigner de ses proches. La réponse ne tarda pas à fuser des lèvres minuscules, pincées en une vague présomptueuse. « Non. » Pas de parole affectueuse, pas d’embrassades, juste le vent – toujours le vent, qui se jouait de cette revoyure nullement réclamée. Le môme avait changé, déjà capricieux par le passé, il était devenu borné et têtu. Enclin à une agressivité et un courroux qui suintaient de chaque atome, chaque membre de son être tremblant d’animosité. « Je ne rentrerais pas. Mon corps – ce corps qui semble t’écœurer – ne supporterait pas le voyage. » Il y avait trop de souvenirs là-bas. Des souvenirs qu’il fallait à tout prix éviter de ressasser. Et quand bien même la perspective de rentrer à la maison était alléchante, il avait des projets à mener dans les parages. Il y avait des engagements à tenir. « Je n’ai pas envie de retourner chez nous. Tu as fait tout ce chemin pour rien j’en ai peur. Une lettre aurait suffi, papa. » Le mot roula étrangement sur sa langue, au fur et à mesure qu’il débitait ses mensonges insipides. La prunelle cependant ne trompait pas : il était soulagé de ne plus être seul, et de le sentir si proche. Une éternité s’était écoulée suite à leur dernière conversation, quand, à l’époque, il avait supplié qu’on l’autorise à partir avec son cousin malgré sa condition physique déplorable. Belle erreur dont il portait les cicatrices visibles sur ses traits. « Comment m’as-tu trouvé ? » Demanda-t-il d’un ton neutre, quand tout ce qu’il désirait connaitre tenait en une ligne sibylline : sais-tu papa ? Sais-tu ce mal qui m’accable ? Mais les propos restèrent coincés dans sa gorge, tandis que la mâchoire se contractait et que le squelette s’asseyait sur le lit défait.
Revenir en haut Aller en bas
air nation
Sevastyan Belikov
Sevastyan Belikov
air nation
‹ MESSAGES : 474
‹ AVATAR : adrien brody.
‹ CRÉDITS : odistole, astra, little liars.
wasted times. (antwan) S0gdOKsH_o
‹ AGE : nombreuses sont les ridules courant sur le visage anguleux du belikov pour lui rappeler que les quarante-sept années qui ornent ses traits ne sont nullement des chimères.
‹ STATUT : la bague au doigt, son regard brave les codes et coulisse sur les guibolles des naïades qui croisent son chemin, sans jamais aller plus loin.
‹ SANG : le bronze s'est vu récemment tourner à l'argent, consécration et distinction inestimable.
‹ POUVOIR : il emplit ses poumons, se loge entre ses doigts à chacun de ses gestes et se fait tempête quand la colère emplit son cœur ; air chéri aux prunelles du belikov ne faisant qu'un avec les courants d'air. est venu s'ajouter à cela une maîtrise permettant au bretteur de tutoyer les hauteurs. béni, mais bien affecté par sa manipulation de l'air totalement détraquée.
‹ METIER : maître d'armes, les meilleurs bretteurs sont passés sous sa tutelle, et encore aujourd'hui le regard acéré de l'aeristinien décortique uns à uns les mouvements maladroits de ses élèves.
‹ ALLEGEANCE : au trône d'aeristin, tout d'abord ; c'est à la couronne que sevastyan est envers et contre tout loyal, peu importe qui en est le détenteur ; aujourd'hui, ce sont les valaeris qu'il sert.
‹ ADIUTOR : un orange.
‹ POINTS : 891

Carnet de bord
Choses à savoir:
Relations:
Compétences:

wasted times. (antwan) Vide
MessageSujet: Re: wasted times. (antwan) wasted times. (antwan) EmptyVen 11 Mai 2018 - 18:02

Cap à l'ouest d'Antwan.
Au temps jadis, les sourires se faisaient myriades sur le visage du père et du fils, miroirs de l'un, reflets de l'autre. Une éternité que le visage de son gamin ne s'éclairait plus. Sevastyan avait assisté, lentement, au déclin d'Antwan. De sa chute, vertigineuse, dans les ténèbres d'une existence désabusée. En passant cette porte, comme à chaque fois qu'il posait ses yeux sur ce faciès émacié, le maître d'armes ne pouvait s'empêcher de repenser à l'être solaire que son fils avait été. Le constat final était d'autant plus dur à faire, et le fossé entre eux, quant à lui, ne cessait de se creuser. Pourtant, tout les liait. Absolument tout. Le père et le fils. Le fils et le père. Si Antwan tenait ses traits de sa mère, le reste venait de Sevastyan. Ce qui rendait leur éloignement absurde, si absurde. Ils se connaissaient par cœur. Du moins, Sevastyan semblait le penser. Mais voir son garçon dans cet état. C'était trop. Cela ne lui rappelait que trop sa propre personne, sa propre jeunesse, et ces pensées étaient pour lui d'un égoïsme cruel. Parce qu'il ne voulait pas penser à lui. Il n'était pas venu pour lui. Il était venu pour Antwan. Parce que dans son cœur, dans ses os, le père qu'il était avait comme ressenti la détresse qui suintait de l'attitude d'Antwan, malgré sa condescendance et sa froideur toute adolescente. Qu'il lui saute dans les bras, non, il ne s'y était pas attendu. Pas plus qu'il ne s'était attendu à un accueil chaleureux. Et Antwan était maigre, si maigre. Le regard acéré du père n'avait pu s'empêcher de glisser sur la silhouette osseuse de son enfant, accentuant un peu plus la peine qui nouait sa gorge. Debouts, face à face, Sevastyan ne put s'empêcher de détourner le regard. C'était trop. Beaucoup trop douloureux. Mille questions s'entrechoquaient dans son esprit, pourtant, aucune d'entre elles ne parvint à franchir la barrière de ses lèvres. Rentrer chez eux. Le ramener chez lui. Telles furent ses paroles. Tels furent les mots d'un père blessé, prononcé avec la douceur adéquate, destinés à calmer et rassurer son garçon. Car s'il était bien une chose que Sevastyan savait à propos d'Antwan, c'était qu'il était doté de la même fichue saloperie d'obstination que lui, et qu'il ne serait donc pas chose aisée que de le convaincre.

Cap à l'ouest de Sevastyan.
La réaction du jeune homme ne tarda pas à fuser, et comme Sevastyan s'y était préparé, il fit face à un refus qui avait tout de catégorique. « Non. » Le maître d'armes ne réagit pas. Il se contenta d'avancer dans la pièce, doucement, les mains dans le dos. Un pas après l'autre. Et, d'un mouvement subtil de l'index, il dirigea un courant d'air jusqu'à la porte restée ouverte afin de la fermer dans un claquement délicat. Antwan, lui, feulait ses arguments. « Je ne rentrerais pas. Mon corps – ce corps qui semble t’écœurer – ne supporterait pas le voyage. » Sevastyan s'immobilisa lentement. Il darda sur son fils un regard chargé de reproches. Non pour désapprouver le refus d'Antwan de rentrer, mais bien pour désapprouver le jugement qu'il venait de porter à la manière dont il avait détourné le regard, un peu plus tôt. « Je n’ai pas envie de retourner chez nous. Tu as fait tout ce chemin pour rien j’en ai peur. Une lettre aurait suffi, papa. » Sevastyan, les mains toujours dans le dos, droit comme un i, percuté par le dernier mot prononcé par son premier-né, demeura de marbre, sans pouvoir s'empêcher de s'émouvoir intérieurement. Il regardait la chambre. Il regardait le lit en bataille, décortiquait du vert de ses prunelles la constitution de la chambre. Tandis que résonnait en son fort intérieur ce mot tout enfantin, qui n'avait pas effleuré ses tympans depuis ce qui lui semblait être une éternité. La voix d'Antwan le ramena à la réalité. « Comment m’as-tu trouvé ? » Le garçon s'était laissé choir sur le lit, et Sevastyan, qu'un soupir aida à se détendre, choisit de laisser mijoter son fils. « Tu ne m'écœures pas, mon fils, et tu le sais, » choisit-il de répondre sur un ton qu'il ne put s'empêcher de tinter d'un petit air réprobateur. Il effleura du bout des doigts les draps du lit, se rapprochant toujours aussi lentement du garçon. « Tu m'inquiètes, » ajouta-t-il avec douceur. « Tu nous inquiètes. » Il se rapprocha de la tête de lit, modeste ornement de bois, puis se tourna vers Antwan afin de chercher son regard. « Ce n'est pas une punition. Personne ne t'en veut, ici. Surtout pas moi. » Il ponctua sa phrase d'un sourire triste, léger, épuré. « Et si je ne puis te convaincre de rentrer chez nous, comment une lettre aurait-elle pu y arriver. » L'amusement dans sa voix, bien que minime, détendit les muscles crispés du père. Il n'avait jamais su comment aborder Antwan après son accident, et aujourd'hui encore, il chancelait à chacune de ses phrases. Il fit demi-tour, contournant le lit et Antwan, puis se dirigea vers la fenêtre de sa démarche nonchalante habituelle, féline. « Si je t'ai trouvé, c'est grâce à Luvian. Je lui avais demandé de veiller sur toi. Simple précaution. » Une précaution qui s'était avérée payante. Jamais Sevastyan n'aurait laissé Antwan partir sans un homme de confiance dans son sillage. Et aujourd'hui encore, il remerciait le ciel de la présence de son ancien apprenti à ses côtés, et de sa loyauté envers leur famille. Sevastyan posa sur son fils un regard apaisé, attendant sa réaction avec une sérénité qui l'étonna lui-même. Sans doute parce qu'il ne s'était que trop préparé à ses retrouvailles.
Revenir en haut Aller en bas
air nation
Antwan Belikov
Antwan Belikov
air nation
‹ MESSAGES : 1213
‹ AVATAR : timothée chalamet.
‹ CRÉDITS : © balaclava; pinterest.
‹ COMPTES : -
wasted times. (antwan) Tumblr_p4vtgoYd431v9u3yeo1_500
‹ AGE : il a vingt trois ans, mais le visage osseux, ainsi que ses yeux sombres ourlés de cernes violacés, le vieillissent de quelques années supplémentaire.
‹ STATUT : l’amour est une faiblesse dont il est la triste victime depuis bien longtemps. le coeur n’a jamais failli, c’est le même homme qui suscite chez lui tressaillements et affection profonde, obsessionnelle. les maux du passé ne sauraient entacher la pureté du sentiment.
‹ SANG : son sang miroite d'un bel éclat, il est insaisissable, il est argent.
‹ POUVOIR : maître de l’air, il détenait autrefois un pouvoir puissant qui faisait l’admiration des plus âgés. désormais tout effort réclame trop d’énergie à la carcasse fragilisée, alors il ne l’utilise presque plus, préférant se soustraire à ces combats, qui, d’antan, faisaient briller son oeil d’un éclat vif.
‹ METIER : son vœu le plus cher était de rejoindre la glorieuse armée de l'air en tant que soldat, à l'instar de tout les membres de sa famille avant lui. malheureusement blessé à la jambe, le rêve s'effrite et disparait progressivement. à présent il tente de maintenir le statut, mais n'en a guère plus les moyens à cause de sa condition physique déplorable.
‹ ALLEGEANCE : aeristin est sa patrie, celle qui l'a vu naitre et grandir - jamais il ne la quitterait. après avoir suivi achille, il soutient à présent andrei bolkonsky dont il apprécie les idées et les valeurs ; il n'a que faire de la reine actuelle, pourtant légitime.
‹ ADIUTOR : un orange, parti depuis longtemps, c’est seul qu’il se débrouille.
‹ POINTS : 2286

Carnet de bord
Choses à savoir:
Relations:
Compétences:

wasted times. (antwan) Vide
MessageSujet: Re: wasted times. (antwan) wasted times. (antwan) EmptyDim 20 Mai 2018 - 22:04

Assis sur le lit tristement glacial aux couvertures emmêlées synonymes d’absence, il songeait aux dernières paroles échangées dans le calme feutré de Dierinung ; chez eux. L’ultime conversation était tout juste distincte, nichée dans un coin de sa mémoire où les souvenirs se faisaient et se défaisaient dans un enchainement complexe. Flou. Le fils s’était élevé contre la décision du père. Les poings avaient vu les phalanges blanchâtres rouler sous l’épiderme translucide quand l’enfant capricieux avait longuement insisté pour obtenir satisfaction. Au détour de grandes palabres, le paternel avait finalement abdiqué, principalement à cause – ou grâce - au renfort du cousin usant de beaux discours et de promesses répétées. Ainsi, démit du joug patriarcal, Antwan – un sourire gondolant ses lèvres d’ordinaire pincées en une virgule rose minuscule – avait quitté la citadelle. C’était sans regret, qu’il avait tourné le dos à l’atmosphère moribonde de sa chambre aux odeurs camphrées, où chaque objet, chaque détail aussi infime fut-il lui rappelait la destinée émérite usurpée. En compagnie de Michail, dont la simple évocation suffisait à tâcher son visage de carmin, il avait donc fait marche vers Volastar. Un périple écourté au terme de plusieurs semaines à croire à l’impossible et à ces rêves qu’il n’avait pas dardé formuler de vive voix, mais qui, l’avaient depuis toujours obsédé. Et voilà où tout cela l’avait mené. Le corbeau esseulé, occupait désormais la mansarde d’un hôtel modeste aux abords de la ville princière. Obligé de payer en gageant des effets personnels, il faisait peine à voir et le faste lié au patronyme n’existait plus que dans le port altier du menton. Son corps, qu’on avait autrefois connu élancé, aux muscles finement ciselés, s’était quelque peu tassé mais c’était sa maigreur maladive qui attirait l’œil de prime abord. En proie à des tourments violents, il n’avait connu nul repos, nulle tranquillité depuis le jour où l’amant et lui s’étaient séparés ; l’un avait viré à gauche, et l’autre à droite. Une trahison lourde à sa conscience, appuyée par des propos qu’il avait ressassé encore et encore, jusqu’à en avoir mal à la tête. Le sentiment d’abandon étreignit rudement sa poitrine affable, où les os pointaient aveuglement sous l’albâtre tendu. La main agrippa les draps froids entre les doigts gracieux, et le regard sombre chercha celui de l’ainé, qu’il appréhendait autant qu’il le réclamait. Les orbes noires, où la lueur candide d’antan s’était éteinte, suintaient d’une détresse mêlée à l’animosité. Il soupira par défaitisme ambré de lassitude, fatigué de tous ces traumas qui le rongeaient jusqu’à la moelle. Étrangement, il songea à sa mère, et ses bras affectueux le pressant contre son cœur à la tendre mélodie. Mais ce n’était pas elle qui se tenait là ; c’était, le mari. Or le fils était fait du même bois. Borné et fier, il avait tout pris de l’homme à la cicatrice. Par pur esprit de contradiction Antwan décida de se battre, et de s’opposer aux projets qu’on tâchait de lui faire avaler d’une voix pourtant placide. Rentrer n’était pas une option. Il ne pouvait se résoudre à quitter les lieux pour tout un tas de raisons, en dépit de cette nostalgie poignante qui chatouillait ses muscles endoloris.  

Coi, suite aux mots chichement balancés,  le déchu observa la figure familière avancer dans la carrée de sa démarche légère. Il s’accrocha à la silhouette si semblable à la sienne, brusquement épris d’une émotion vivace, brûlante, qui le prenait à l’estomac ; le manque. Son père lui avait manqué. « Tu ne m'écœures pas, mon fils, et tu le sais. » Mon fils. Le terme fit apparaitre des fossettes dans ses joues creuses. L’entendre apaisa ses maux, et en une seconde il fut tout simplement l’enfant ; pas ce simulacre de guerrier motivé par une haine précaire. « Tu m'inquiètes. Tu nous inquiètes. Ce n'est pas une punition. Personne ne t'en veut, ici. Surtout pas moi. » Les regards se croisèrent – se défièrent dans le calme apparent. Et si jusqu’à présent il avait été égoïste, en ne songeant qu’à lui, il s’interrogea soudainement sur la portée de ses actes auprès de ses parents. Mais… Savaient-ils le plus grave ? Ou étaient-ils seulement persuadés que cette fugue orchestrée de toute pièce avait tout bonnement mal terminée ? « Et si je ne puis te convaincre de rentrer chez nous, comment une lettre aurait-elle pu y arriver. » Il approuva le vocable, faisant échos à ses piètres phrases menteuses. Une lettre n’aurait pas pu le ramener, quand sa volonté prêchait l’obstination à se terrer dans un coin. Il avait néanmoins essayé de leur écrire, de les informer, hélas sa stupide arrogance s’était empressée d’apposer son sceau à l’initiative. « Si je t'ai trouvé, c'est grâce à Luvian. Je lui avais demandé de veiller sur toi. Simple précaution. » Sevastyan s’était éloigné à la fenêtre tandis que le môme se redressait pour se lever sur ses guibolles chancelantes au terme d’un effort fastidieux. Bras croisé en signe de défiance naturelle, il toisa longuement son géniteur, buta sur ces choses qui ne venaient pas – ou qui ne voulaient pas venir et répondit. « J’ai toujours trouvé sa volonté de me suivre ce soir-là, trop pressée pour être sincère. Je comprends mieux désormais ses élans un peu trop spontanés de sollicitude, tu peux le féliciter pour sa loyauté. » Suite à sa colère, qui avait vu un campement saccagé par un pouvoir embrasé, l’homme s’était empressé de venir le trouver. Lui et une poignée de gardes à la botte des Belikov l’avaient dès lors suivi jusqu’à Volastar. Antwan avait perdu leur trace, et congédié certains, y compris Luvian, qui, visiblement avait persisté à veiller sur lui de loin. « M’en vouloir, mais, pour quelle raison papa ? Et si ce n’est pas une punition, pourquoi souhaites-tu que je rentre ? Quelles affaires urgentes peuvent bien m’attendre à la maison, quand, nous savons tous deux que je n’ai plus rien. » Ici ou là-bas, quelle différence, lorsque ses repères avaient disparu ; lorsque tout un pan de sa vie s’était évanoui à l’instant où la lance avait quitté sa chair baignant dans le sang. Il eut un haut le cœur et avala la bile amère en fermant les paupières. « Quelle est la véritable raison de ta présence ? Pourquoi cette inquiétude si soudaine à mon égard, après tout ce temps ? Ne fallait-il pas y penser avant, quand j’étais dans cette chambre à la maison et que tu refusais de me parler. » Sevastyan était resté muet à son chevet – tel était le souvenir qu’il gardait, à la suite de quoi en Antwan en avait tiré des inepties stupides : le rejet de son père. Il poursuivit. « Qu’est-ce que Luvian t-a-t-il raconté qui justifia ton déplacement ? Es tu ici pour mon cousin ou pour l’autre raison ? » Il tu volontairement le nom d'Achille, qu'il gardait comme un atout précieux dans sa manche. Et patient, il attendit les réponses.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

wasted times. (antwan) Vide
MessageSujet: Re: wasted times. (antwan) wasted times. (antwan) Empty

Revenir en haut Aller en bas

wasted times. (antwan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PINNED UNDER THE WEIGHT :: anciens rps :: saison 2-