L'obscurité est oppressante, étouffante. L'électricité n'est pas là pour l'apaiser, pour lui apporter cette présence réconfortante. Le silence qui s'apparente à la noirceur la ferait presque se languir de la douce voix de la princesse de l'air. Pourtant, Echo n'a pas envie de la voir. Elle n'a pas envie d’être face à cette femme qui la retient ici. Elle n’a pas envie de faire face à la cruauté de l’homme qu’elle aime, et qui se reflète dans les prunelles meurtries de la Valaeris. Elle n’est qu’une gosse, aux yeux de la brune. Une gosse ravagée par la vie, rongée par les erreurs qu’elle a déjà commises. Elle ne réussit pas à la haïr autant qu’elle souhaiterait le faire. Elle la déteste, bien sûr, mais elle ne peut effacer de ses pensées le fait que Nevenka n’a rien réussi à lui faire. Qu’elle a voulu lui faire mal, mais qu’elle n’y est pas parvenue. Qu’elle s’est défilée au dernier moment, car l’enfant de l’air n’a rien d’un monstre. Elle lui fait pitié, la princesse, comme un animal battu qui cherche à se défendre, qui grogne sans pour autant lui sauter à la gorge. Elle ne peut pas la haïr, pas autant qu’elle le souhaiterait, et ça la frustre horriblement. Car elle tourne en rond, coincée dans cette cellule sans savoir quand est-ce qu’on la laissera en sortir. Elle ne sait pas à quel moment elle finira par perdre la raison, à quel moment elle finira par supplier pour qu’on en finisse avec elle. Elle n’est pas là depuis très longtemps, du moins elle ne pense pas l’être. Elle n’a plus la notion des jours et des nuits, chaque minute défile et ressemble à la précédente. Elle sait qu’elle n’a pas sa place ici, et pourtant, elle ne peut rien faire pour se défendre. Car ici, sa parole n’a aucun poids contre celle de sa geôlière. Car ici, elle n’est qu’une mêlée qui se dresse contre une princesse. Elle n’a aucune légitimité. Elle ne cesse de penser à la Ligue, à ceux qu’elle a, une fois de plus, laissé derrière elle. Elle n’a jamais été aussi éloignée de leur refuge à autant de reprises. Elle a l’impression de faillir à sa mission, de ne pas être celle dont ils ont besoin, dont Khora a besoin. Car elle sait que son amie a besoin de son soutien, maintenant plus que jamais. Et qu’au lieu de ça, elle s’est laissée avoir telle une débutante. Elle se souvient de cette nuit, de la panique qui s’était emparée de la population. Elle se souvient des cris, et de la cruauté de ceux qui se cachaient derrière la parole des Dieux. Elle se souvient avoir essayé de sauver certains des siens, des mêlés et des lambdas qui n’ont pas forcément adhéré à leur cause, mais qui subissent la tyrannie des maîtres depuis bien trop longtemps. Mais elle a été capturée, elle aussi. Capturée par cette femme dont l’âme est noircie par la haine et la rancœur. Emprisonnée pour le seul crime d’être trop proche de cet homme qui semble ne laisser que la misère et la mort dans son sillage. Elle lui en veut terriblement, Echo. Elle lui en veut d’être celui qu’il est, de se laisser corrompre par cette idée de vengeance dont il n’arrive plus à se défaire. Elle lui en veut de devenir un assassin, un meurtrier. Elle lui en veut, car c’est elle qui subit ses fautes, désormais. Elle lui en veut, mais lorsque la porte de sa cellule s’ouvre et laisse apparaître le visage bercé par les ombres de Rhysand, elle ne peut s’empêcher de se précipiter vers lui. Ses bras viennent tout naturellement entourer son cou, alors que tout le corps de la Wickham se presse contre celui de son sauveur. Elle a du mal à y croire, qu’il ait pu la retrouver. Même ici, même dans les cachots de Volastar. Elle est soulagée, sent les larmes qui viennent lui brûler les paupières, mais préfère les refouler au plus profond de son être. Elle enfouit son visage dans son cou, juste quelques secondes, et inspire le parfum rassurant du brun, qui la rassure, et qui lui donne l’impression que rien n’a vraiment changé, en réalité. Car il est toujours le même, après toutes ces années. Et pourtant, il ne s’agit qu’une illusion. La jeune femme reste ainsi, dans les bras de son amant, pour ce qui lui semble n’être qu’un battement de cils. Les battements frénétiques de son cœur s’apaisent quelque peu, alors que la vérité de cet instant s’impose à elle. Elle va sortir d’ici. Echo profite de cette proximité pour glisser quelques mots à l’oreille de Rhysand, des paroles que lui seul est capable d’entendre. « Je vais bien. » Elle se force alors à s’éloigner, son regard s’accrochant aux iris sombres du Kimora. Les prunelles se veulent sincères, pour qu’il comprenne qu’elle n’est pas en train de lui mentir. Elle va bien. On la laisse sortir de sa cellule. Elle jette un simple regard à la princesse de l’air, alors que cette dernière les guide à nouveau vers une sortie dérobée du palais. Ils n’emprunteront pas la porte principale ce soir, et Echo s’en contrefiche. Pas un mot n’est échangé sur le chemin. La mêlée se contente de tenir fermement la main de Rhysand dans la sienne. Finalement, la fraîcheur de l’air nocturne s’offre à eux alors que les portes du palais se referment à tout jamais sur leurs deux silhouettes. Elle s’est éloignée quelque peu, Echo, et ne sait pas si le maître de l’eau a échangé des paroles assassines avec la Valaeris. Son regard est attiré par la lueur de l’astre lunaire, qui brille dans le ciel sombre. Elle ne bouge pas, la jaune, profitant de cette liberté retrouvée. Finalement, ses iris glissent vers le brun, qui se tient près d’elle. Un instant, elle observe son visage, illuminé par les étoiles et la lune. Un soupir quitte ses lèvres. « Je ne sais pas si je dois te remercier de m’avoir sorti d’ici, ou si je dois t’en vouloir pour être celui à qui je dois cette mésaventure en premier lieu. »

Les astres semblent veiller sur elle, comme ils l'ont fait tant de fois auparavant. Elle ne sait pas pourquoi, Echo, mais elle a toujours trouvé au ciel nocturne un côté apaisant et rassurant. Certainement un vestige des moments de sa jeunesse, passés sur les toits de Launondie en compagnie de Naos et Lyle. La brise glaciale vient lui rappeler qu'elle n'est plus dans la capitale des flammes, désormais, et qu'elle n'a plus rien d'une enfant. Voilà longtemps qu'elle n'en a plus été une, en réalité. Le vent lui apporte les voix étouffées de ceux qui l'ont accompagné ici, mais elle essaye de ne pas les écouter. Car elle ne souhaite pas entendre les menaces qui s'échappent des lèvres de Rhysand. Car même si elle sait qui il est devenu, l'entendre et le voir est toujours bien trop douloureux. Pour elle, il n'est pas cet être sans cœur, cet assassin sans morale. Il n'a jamais  été ça, à ses yeux. Elle se souvient toujours du gamin qu'il a été, de l'adolescent qu'elle a rencontré à l'Académie, il a plus d'une décennie déjà. Il n'a jamais été mauvais, un caractère difficile, peut-être, mais son âme était belle, flamboyante. Et désormais, c'est difficile de le voir plonger dans les abysses, de le voir se perdre dans la noirceur de ses tourments. Le regard de la Wickham glisse vers la silhouette de son amant, alors que ce dernier s'assoit sur une pierre, la canne qui ne le quittait plus désormais fidèlement à ses côtés. Elle l'observe un instant, l'objet de malheur, et sait qu'une partie des maux du Kimora sont liés à ce fardeau, et à ce qu'il représente. Elle sait qu'il n'est plus le même depuis ce jour. Depuis que Naos a fait de lui un infirme. Elle sait qu'une partie de son âme est probablement morte, ce jour là. Elle sait qu'il se sent réduit à cette jambe qui le trahit désormais, comme s'il n'était plus rien, désormais. Elle a envie de lui dire, Echo, qu'il n'a pas changé à ses yeux, et qu'il ne changera jamais. Elle a envie qu'il comprenne que sa valeur reste inchangée. Mais au lieu de ça, elle se tait, et elle écoute, la mêlée. Son regard remonte jusqu'au visage du ténébreux, et elle se contente d'accueillir les mots qu'il lui destine. Elle fronce quelque peu les sourcils, alors qu'il se décharge de toute responsabilité, tente de lui communiquer sa haine pour la princesse de l'air. Bien sûr qu'elle lui en veut, à la Valaeris, mais elle n'est pas la seule responsable de cette histoire. Pendant sa captivité, la jaune a pu obtenir des informations de la part de la blonde, des révélations qui l'ont laissé sans voix, l'espace d'un instant. Alors lorsque Rhysand prononce ses paroles, elle sait qu'il n'est pas aussi innocent qu'il souhaite le paraître. Elle sait qu'il a tué, pour en arriver là, lui-aussi. Elle sait qu'il a fini par se venger, qu'il a ôté la vie à l'adiutor de Nevenka, une réponse au meurtre de son propre frère. Echo ne parvient pas à comprendre ce besoin qui lui tord les tripes, cette nécessité de vengeance qui se nourrit de son âme. Elle ne comprend pas, car elle est persuadée qu'il ne va pas mieux, que de savoir qu'il a lui aussi ôté à la jeune femme un être cher ne lui a pas apporté la paix intérieure. Rien ne ramènera jamais son frère. Rien ne pourra stopper cette guerre qu'ils se livrent, alimentée par cette haine mutuelle qu'ils se vouent et les actes qu'ils ne cessent d'effectuer. Un jeu sans fin, qui ne s'arrêtera probablement qu'à la mort de l'un des deux, si personne ne les stoppe avant. Rhysand finit par dévier le sujet de conversation, lui manifestant le soulagement qu'il peut ressentir. Et elle le croit, Echo, de tout son cœur. Elle sait qu'il est sincère, et que son inquiétude l'est aussi. Elle n'a jamais douté de son amour, elle connaît la force des sentiments qui le lient à elle, car il n'est pas seul à les ressentir. L'amour lui ronge le cœur, à elle aussi, la met à genoux, comme un fardeau qu'elle se doit de porter jour après jour. Les doigts du brun viennent caresser les siens à nouveau, leurs mains se joignent et s'entrelacent. Elle ne peut s'empêcher de penser à ce qui s'est passé, et à ce qui continuera de se passer. Elle lui en veut, Echo, mais elle n'a pas la force de le repousser, pas ce soir. Au contraire, lorsqu'il l'attire un peu plus jusqu'à lui, elle se laisse faire, vient glisser sa main libre dans ses cheveux. Ses doigts caressent le cuir chevelu, viennent se perdre contre l'épiderme de son visage, contre la barbe rugueuse sous la pulpe délicate.  « Pourquoi est-ce que tu l'as tué? » Sa voix est calme, presque douce. Les prunelles de jais détaillent le visage du maître, viennent se lier au regard expressif, reflet parfait de l'âme torturée du brun. « Est-ce que tu te sens mieux, maintenant? Est-ce que ça a apaisé la douleur liée à la mort de ton frère? » Elle a envie qu'il lui réponde oui. Elle a envie de se dire que tout ça n'a pas été vain, et que peut-être, ce meurtre suffira à arrêter la spirale infernale de cette descente aux enfers. Pourtant, elle est persuadée que ça n'est pas le cas. Elle est persuadée que la peine est toujours là, bien présente, étouffée par la haine et la colère.

Le sourire qui vient étirer les lippes abîmées du Kimora n'a rien d'humain. Un rictus qui reflète à la perfection la noirceur de son âme, le néant qui s'est emparé de son cœur meurtri. Et c'est douloureux, de voir ça. Echo a l'impression qu'à chacune de leurs rencontres, une part d'humanité s'est envolée chez son amant. Il s'enfonce, jour après jour, dans cette spirale infernale dont même elle est incapable de le sortir. Leur dualité est impressionnante, bien plus qu'avant. Une opposition continuelle de l'ombre et de la lumière, choc de deux forces qui s'opposent en un chaos dont ils sont pourtant incapables de s'éloigner. Elle n'a pourtant rien d'une sainte, Echo, mais peut-être que son âme, contre toute attente, et bien plus forte que celle du brun. Mais au fond, rien n'est comparable. Ils ne sont pas partis de la même base, et le mal qui s'est épris de Rhysand semble être enraciné depuis des décennies, depuis des générations dans sa famille pourrie jusqu'à la moelle. « Et tu penses vraiment que ça va s'arrêter là? Que vous êtes quittes maintenant? » Elle soupire. Comme deux associés, qui s'étaient arrangés pour ne plus rien devoir à l'autre. Ça l'exaspère, mais ça l'attriste, aussi. Car elle sait que rien n'est fini. Car elle sait que le brun va probablement chercher à atteindre la princesse de l'air, pour lui faire payer cet enlèvement. Elle sait que cette haine est ancrée en lui, et qu'il ne trouvera de repos qu'une fois qu'il en aura fini avec la Valaeris. Elle le sait, et pourtant, elle continue à garder l'espoir de le détourner de ce chemin. Un espoir vain, car elle le connaît mieux que quiconque, Rhysand. Elle a partagé tant de choses à côtés. Il avait son âme, et elle la sienne, pendant si longtemps. Elle n'a pas besoin qu'il lui parle pour connaître le fond de ses pensées. Il n'a rien besoin de dire, ça n'est plus nécessaire. Elle sait à quel point la mort de son frère l'a affecté. Elle le sait, même si elle est incapable de le comprendre vraiment. Il a raison, elle ne sait pas, Echo, elle n'a jamais vécu ça. Ceux qu'elles considèrent comme ses frères, ils vivent. Peut-être pas à ses côtés, mais elle les sait vivants, quelque part. Elle essaye d'imaginer ce qu'elle pourrait faire, si elle était amenée à les perdre un jour, mais elle est incapable de le savoir. Il a sûrement raison, le Kimora. Le deuil change les Hommes. « Et toi aussi, tu vis encore! Ou devrais-je dire survivre? J'suis pas certaine que tu sois plus vivant que Cassian, en réalité. » Cette même colère qui commence à se faire ressentir à travers ses paroles. Cette colère que lui seul réussit à faire apparaître avec autant de facilité. Elle le déteste pour ça, Echo, car il lui fait perdre son sang-froid bien trop facilement. « Tu t'accroches à un putain de fantôme! T'es prêt à foutre ta vie en l'air pour lui, mais est-ce que ça va le ramener? Non! Ça changera rien! Il sera toujours mort, Rhysand, que tu la tues ou pas! Mais si tu vas au bout de cette idée, tu finiras par crever avec elle. » La simple idée de le perdre lui glace le sang. C'est bien pour ça, qu'elle se laisse emporter de la sorte. Elle s'est éloignée, Echo, elle a fait quelques pas en arrière, mais son regard sombre est toujours rivé sur le visage de son amant. Ses mains tremblent quelque peu, sous l'effet de l'énervement. Elle les serre en deux poings, avec une telle intensité que les jointures blanchissent sous la tension. Elle sent le crépitement familier de l'électricité chatouiller ses doigts. Elle n'a pas retrouvé la pleine maîtrise de son pouvoir, pas encore, pas lorsque les émotions qu'elle ressent sont si fortes. Elle a peur, la Wickham, peur de ce qu'il pourrait faire, et peur des conséquences. Car elle n'est pas stupide, et lui non plus. Il doit bien se douter que le meurtre d'une princesse ne restera pas impuni. Ils savent, l'un comme l'autre, qu'il ne réussira pas à s'en sortir, s'il ôte la vie de la blonde. « Tu dois faire ton deuil. » Ses mots sont durs. Elle s'attend à ce qu'il explose lui aussi, car c'est comme ça qu'ils fonctionnent. Ils élèvent la voix, ils s'emportent, se balancent au visage des vérités qui leur crèvent le cœur. Comme l'océan en pleine tempête, les mots sont des vagues qui submergent tout. Puis le calme plat qui revient, le soleil qui pointe nouveau à l'horizon, la surface de l'eau lisse qui scintille sous les rayons solaires. Ils ne savent pas faire dans la demi-mesure. Ils sont trop opposés pour ça. C'est tout ou rien, toujours.

Elle est allée trop loin, Echo, et elle le sait lorsque Rhysand se redresse avec hâte. Elle le sait, lorsque son regard croise à nouveau celui de son compagnon. Pourtant elle ne s'arrête pas, elle ne peut plus le faire. Il est trop tard pour faire demi-tour, trop tard pour reprendre les mots qu'elle a prononcé et qu'elle pense avec ferveur. Ça l'enrage pourtant d'avoir à dire ces choses là maintenant, de briser ce moment alors que tout ce qu'elle souhaite, c'est retrouver Rhysand, le prendre dans ses bras, l'embrasser à en perdre le souffle. Elle a envie d'oublier tous leurs différents, d'oublier qui ils sont, d'où ils viennent. Elle a envie d'oublier que c'est à cause de lui, qu'elle a été retenue dans les cachots froids de Volastar. Mais elle en est incapable. Alors elle gâche toujours les moments qu'ils partagent, elle finit toujours par élever la voix et pousser le Kimora à bout. C'est tout ce qu'elle sait faire, Echo. Le pousser à bout. Elle ne sait pas pourquoi il est toujours là, pourquoi il persiste à rester à ses côtés. Pourquoi l'amour qu'il ressent est toujours aussi fort. Au fond, elle connaît la réponse, car elle s'applique aussi à elle. Elle sait que, tout comme elle, il est incapable de la quitter. Ils ne savent pas l'expliquer, mais c'est viscéral. Le lien qu'ils ont partagé tous les deux pendant plus de dix ans a laissé une emprunte qui ne les quittera jamais. Même s'il n'existe plus, ce lien, elle sait la Wickham que ça ne changera jamais. Elle sait que Rhysand fera toujours partie de sa vie, qu'il sera toujours dans un coin de sa tête, même si elle cherche désespérément à l'oublier. Les dernières années le lui ont prouvé. Alors elle l'écoute, Echo, elle encaisse les mots qu'il lui balance au visage et qui sont douloureusement vrais. Elle sait qu'elle devrait le soutenir, mais elle a besoin de lui faire ouvrir les yeux, besoin qu'il se rende compte de l'impasse dans laquelle il est en train de se précipiter. Elle sait que ses mots font mal, mais ceux du Kimora sont tout aussi douloureux. Comme une gifle en plein visage. Partagée entre la tristesse et la colère, elle ne sait plus si elle doit surenchérir, élever la voix un peu plus fort, plus fort que lui, ou calmer le jeu. « Tu penses vraiment que c'est ça, alors? Tu penses vraiment que je réagis comme ça parce que j'en ai rien à foutre de toi? Tu penses que j'me donnerais la peine d'essayer de te raisonner? » Elle secoue la tête, sa bouche se tord en un rictus agacé. Elle lève un instant ses prunelles vers le ciel, observe les étoiles qui brillent avec intensité. Puis elle finit par soupirer, et poser à nouveau son regard empli d'émotions sur le visage de Rhysand. « J'suis morte de trouille d'imaginer que tu puisses faire quelque chose à cette princesse, et qu'on te fasse payer pour ça. J'ai peur que tu finisses par te perdre, définitivement. » Elle fait un pas vers lui. « Tu n'es pas mauvais, Rhysand, tu ne l'as jamais été. Je sais de quel homme je suis tombée amoureuse, et même si on a tous les deux beaucoup changé depuis, je sais que t'es toujours le même, au fond. » Elle vient poser une main sur les siennes qui tiennent toujours fermement la canne qui lui sert de renfort. Son regard scrute le visage du brun, s'attarde un instant de plus sur ses lèvres, avant de remonter jusqu'à ses prunelles à lui. Echo est persuadé que Rhysand est quelqu'un de bien, qui s'est laissé entraîné vers le bas par les difficultés de la vie. Mais elle sait qu'il a bon fond. Son nouveau don en témoigne. Elle est persuadée qu'il ne s'agit pas que d'une coïncidence, qu'il ait hérité de la guérison plutôt que d'autre chose. « Je t'aime, alors je refuse de te voir sombrer sans rien faire. C'est trop douloureux. » Finalement, elle vient sceller ses paroles d'un baiser. Ses lèvres viennent caresser avec douceur celles de son amant, et l'espace de quelques secondes, elle en oublie tout le reste.