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Spoiler:

⚓ Souvent, dans ma barque sans rame,
Me confiant à ton amour,
Comme pour assoupir mon âme,
Je ferme au branle de ta lame
Mes regards fatigués du jour.

Viens, à ma barque fugitive
Viens donner le baiser d’adieux;
Roule autour une voix plaintive,
Et de l’écume de ta rive
Mouille encor mon front et mes yeux.


Hydatisme remous, étranglement des soies alors que s'épanche en un borborygme salaud les humeurs, saignée rouge des trahisons. Étrange sourire de sa grandeur qui se sera débattu comme un fauve jusqu'à ce que la fine lamelle ne vienne lui transpercer le bide, déchirant boyaux et épigastre. Il est tombé, encore fier, et lorsque ses orbes se sont révulsés, sa gorge entravé un ultime hoquet, ses yeux se sont posés sur ce point d'infini, rien qu'une dernière fois, avant de calancher. Mignonne terrassée par les monstres, percluse derrière les rideaux d'érubescence souillés, assistant avec effroi à l'assassinat du père, à celui de ses jeunes libertés. N'est plus de Dynneris qui tienne, solitude amère, rien qu'un néant d'étoiles et le regard meurtrier de ceux qui abandonnent les lieux, sans jamais se douter de ce voyeurisme involontaire. Six années de maigres innocences, candeur désabusé, et sitôt qu'on la trouve, souillon raccrochée à sa charogne de père, dextres dans le cruor tiède, on l'arrache aux territoires d'enfant, pour mieux la larguer à la mer. Vaste rade, vaisseau miniature, bambins que l'on loge dans les cales sinistres, tant que la menace au delà des viviers rôde et menace ces vies miracles, ceux à qui on a déjà tout dérobé. Maigre consolation que de survivre à ceux qui nous ont aimé.

Leucosie délicate, imparfaite sirène, en premier lieu. Adverse aux véracités du choeur, lippes scellées, sans qu'aucun phonème ne s'échoue jamais au labre. Mutique et ô combien emportée, sonnant la révolte des existences abandonnées. Parce qu'il fallu effacer les traces, accepter de laisser courir le bruit des morts perpétuées, prétexter avoir découvert aux eaux lacustres les chétives carcasses de la trinité Dynneris. Ainsi fût-elle détentrice d'autres noms, songes de nuit d'été, sans que le palpitant fébrile, volatile sciemment retenu en ses barreaux dorés, n'oublie réellement. Aînée, détentrice de la mémoire la plus vive – condamné à la gravité de ceux qui n'ont plus ni modèle, ni figure patriarcale. Conscience brutalisée par le poids des morts, écho de l'infini qui résonne mais qu'aucun ne perçoit. Aux deux bambins qui se réfugient dans les crinolines nourrices, garce hostile. Pas que les tendresses ne lui manque à leur égard, mais l'ascite est malheureux, la bile fluctuante, et la doucette s'immole dans ces emportements noirâtres pour cesser de concevoir les râles du paternel dans leurs fantasmagories chiennes.



« Les noces avec le fils Osanos sont annoncées, Méabh. Tu l'épousera, que tu le veuille ou non. » Dix-huit ans, à peine, lorsque son précepteur, témoin au sépulcre et légale autorité, noue les alliances, nouvel abandon qu'elle considère à peine, furieuse qu'on veuille attenter aux libertés qu'elle exerce avec ivresse – érudite, certes, mais loin d'encenser étiquette et société, sauvageonne amoureuse des eaux, musicienne bravache et curieuse immodérée. Cavalière, elle n'est plus, depuis que deux ans auparavant, l'animal l'ait jetée sur le sable durci par quelques sources fraîches et que sa jambe ait été brisée. Claudication imperceptible de l'os incessamment stimulé, nullement consolidé. Tempête, lorsqu'elle opposa aux arguments les fondements de sa pensée, désignant avec âcreté les dérives du vicelard, les réputations navrantes. « Tu l'épouseras, de fait, et assurera la sécurité de ta fratrie. N'oublie jamais que tu n'es pas seule et quel est ton nom. » Sommation glaciale, mécanique ordonnée, ainsi furent liés les épousés, telles barbaques conduites à l’échafaud.


Outrecuidance infidèle, maîtresses exhibées sans faire grand cas des humiliations ressassées, des ires latentes. Enfermement volontaire en sa thébaïde informelle plutôt que de subir la vision des marivaudages et des putains de l'Osanos. Dérive au fil des mois, les entendements formels se délitent, les litiges montent en grade, et elle ignore à dessein les exigences de son messie pédagogue, polémiquant sans jamais rendre les armes face à cet époux salaud qui regorge d’infamies en tous genres, subtile. Pas qu'elle s'incline, fait preuve d'humilité conjugale ou courbe l'échine, plutôt qu'elle enrage et conquiert les égards. Méabh n'est qu'houle marine, aussi transitoire que ses primeurs plaisance. Aux colères succèdent les amours véritables, malgré les quatre années passées jusqu'aux galbes, héritière promesse de tant. S'ensuit sans tarder l'enfant-roi, augures mauvaises quand à la réitération des inconduites. Au sinistre dernier, troisième espérance, le myocarde fût lâchement piétiné, jusqu'à la condamnation, aux faveurs déniées, pâles érubescences à l'horizon que fustigea la mère au détriment de l'épousée.