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Des cris stridents retentissent dans la pièce vide, des sueurs froides, du sang et la libération; enfin l'enfant est né. La mère berce le nourrisson les mains tremblantes. Un silence mortel règne dans la pièce, l’homme en face d’elle tend ses bras pour enlacer le nouveau-né. C’est le paternel, un père qui disparaîtra bientôt. Il observe l’enfant, s o n   e n f  a n t, il plonge son regard dans ses yeux étoilés; – elle a tes yeux, se contente t-il de dire avant de redonner la petite à sa mère. Celle-ci pose un  délicat baiser sur son crâne de coton ses yeux scintillent, des larmes roulent sur ses joues teintées de rose. Elle n’ose pas regarder l’homme, un père préférant rester un étranger. Bientôt il s’en ira dans la froideur glaciale d’un monde instable et jamais il ne reviendra pour bercer son enfant, sa chair, son sang. Il s’en contre-moque, ce n’était pas la première bâtarde et sûrement pas la dernière. Alors, il effleure la peau de son amante d’une nuit avant de quitter le lieu abandonné laissant derrière lui un nom maudit et un prénom exaltant la douceur pour apaiser les fureurs. Le chapitre à peine commencé se terminait déjà, l’auteur n’avait pas su le faire durer plus longtemps. Une nouvelle page se tournait laissant place à la brise printanière, l’enfant avait déjà bien grandit et son intelligence démesurée se développait en secret. Tandis qu’elle tendait sa dernière tulipe à sa mère, l’avenir se dessinait doucement au creux de sa main. La gamine jouissait encore d’un amour maternel, la naïveté et la pureté se lisait sur son visage galactique. Encore enfant et pourtant si jolie, ses yeux verts émeraudes se reflétaient dans l'eau et sa chevelure sauvage s’envolait dans l’air joueur de Greenstall. La poupée s’était enivrée une dernière fois du parfum sucrée de sa mère, la faucheuse ne tarda pas longtemps à pointer le bout de son nez. L’ange de la mort frappa un jour de pluie laissant les larmes de l’enfant se confondre aux gouttes s’écrasant contre le sol rocailleux.  

Les orbites  écartés, ses pupilles se dilatent laissant passer les rayons du soleil dans ses yeux. L'air est frais et le vent s'amuse avec les feuilles orangées. Le palais de Greenstall se dresse devant ses yeux émerveillés, la gamine secoue sa tête, doucement laissant sa masse capillaire sautiller sur ses frêles épaules. Un sourire sincère se dessine sur ses lèvres rosées, un esclave l'a fait pénétrer dans la demeure des Griffith. C'était comme être dans un rêve sauf que c'était bien réel, sa vie allait changer, Asenath allait prendre une toute autre direction que celle de sa sœur. La verte laisse son regard se perdre sur le somptueux décor, elle n'avait jamais vu une demeure aussi grande et belle que celle-ci. On pouvait facilement s'y perdre, pensa t-elle. L'esclave la conduit jusqu'aux chambres d'Izolda Griffith, la jeune fleur ne pouvait s'empêcher de toucher nerveusement son bracelet vert, la couleur de l'espoir, la couleur de la chance. Il est vrai qu'elle en avait eu de la chance être assignée à une telle famille lui promettait un avenir meilleur. Mais Izolda ne semblait pas satisfaite d'avoir une adiutor. –bonjour, elle pénètre dans la chambre, son attention était de paraître sûre d'elle mais sa nervosité était si grande que sa voix se mit à trembloter. Le maître de la terre se retourne observant la verte avec une méprise certaine. Izolda était belle et d'une grâce à couper le souffle mais ses yeux lançaient des éclairs. La jeune femme ne daigne même pas lui répondre. Asenath a toujours eu l'habitude qu'on la prenne de haut mais elle a espéré qu'avec son maître cela aurait était différent. Encore une fois elle a été dupe, son intelligence surhumaine ne l'empêche pas d'être aveuglée par son espoir en l'humanité. La mêlée, la terrible prend son courage à deux mains et reprend la parole malgré l'atmosphère électrique qui règne dans la pièce. – je suis là pour vous... elle était là pour tellement de choses, son sang était aujourd'hui sien, son corps était son bouclier et même son âme était à vendre. Elles allaient être lié jusqu'à ce que la mort les sépare alors il fallait arranger au plus vite cette situation qui ne s'avérait pas être toute rose. La froideur du maître de la terre n'est pourtant pas si surprenante que ça, les maîtres sont arrogants (pour la plupart). Izolda ne semble pas être une exception à la règle, elle tourne autour de la mêlée tel un rapace autour de sa proie. Sentiment d'être une bête de foire, Asenath a visé trop haut, elle se voyait déjà mener une vie parfaite entre ses murs d'une propreté immaculée. Mais la réalité est bien loin de ce qu'elle s'est imaginée, – je veux dire que, si nous devons passer le reste de notre vie ensemble il va bien falloir que vous me parlez. un jour ou l'autre, à ces mots la jeune mêlée quitte la pièce. I lui a fallu attendre plusieurs mois avant d'obtenir la confiance d'Izolda mais grâce à son intelligence et son caractère elle a réussi à toucher son maître et à se faire une place confortable dans son cœur. Une complicité s'était installée entre les deux jeunes femmes, elles riaient, s'écoutaient, se confiaient. Asenath avait enfin trouvé sa place mais la maladie a frappé le territoire, dévastant des villages, affaiblissant les maîtres et les mêlés, troublant leurs pouvoirs mais surtout détruisant leur lien. La colère des cieux s'était abattue sur le pays tout entier ou plutôt les sciences s'étaient retournées contre leur propre créateur. Laissant des âmes paumées, abîmées par la fureur maladive. Asenath ne sachant que faire à préférer quitter le palais et se chercher; après avoir passé deux ans dans l'ombre d'izolda, à lui chuchoter au creux de l'oreiller elle s'était rendue compte qu'elle ne se connaissait pas elle-même alors comment pouvait-elle conseiller une autre personne ? Le cerveau en pagaille il fallait qu'elle prenne des distances et qu'elle évacue ses pensées indésirables de son esprit hanté. Ces cellules grises étaient rentrées en conflit et il lui semblait que le seul moyen de récupérer la maîtrise de son pouvoir était de partir à la recherche de l’authenticité.  

Sa peau dorée reflète les sonnets argentés de la lune et ses paupières sont tatouées d'étoiles, le corps qui traîne et le cœur qui s'emballe à chaque pas. Elle lève ses yeux vers les cieux, les étoiles brillent de milles feux avalant l'obscurité sur leur passage. La lune lui sourit et le vent vient doucement soulever sa masse capillaire. Ce n'est qu'une fois la nuit tombée que les eaux troubles se calment laissant la jeune femme respirer la sérénité. Pourtant ses yeux cernés abîmés par la lumière du jour ne peuvent plus se fermer la nuit, à peine ses iris disparues sous le néant que les fantômes d'hier viennent la hanter de nouveau. La verte marche des heures, des jours parfois sans s'arrêter, elle tourne en rond ou c'est la terre -  peut-être les deux, sûrement. Elle hurle dans sa tête, elle hurle à plein poumon mais sa voix ne semble atteindre personne. Sa sagesse se consume dans la détresse de la maladie, il n'y a personne pour elle, la verte n'est plus personne. Elle ne se reconnait pas, l'eau reflète la même silhouette mais ces étincelles dans ses iris ne sont pas siennes. La gamine est entrée dans une auberge, des bras ont rapidement pris possession de ses épaules. Elle lève les yeux, un regard noir s'invitant sur son visage de poupée. L'homme attrape son poignet le serrant de toutes ses forces, sa poigne se referme férocement laissant des constellations se dessiner sur sa délicate peau, – qu'est-ce qu'on a là ? il observe le bracelet vert avant d'éclater de rire. L'homme pousse la mêlée violemment contre le sol, – une vulgaire verte, à part m'assassiner de savoir tu ne peux rien contre moi. la jeune femme bouillonne à l'intérieur, il avait raison elle n'était pas aussi dangereuse et utile au combat que les jaunes ou les oranges ou encore même que les bleus mais son intelligence la rendait plus rapide, elle apprenait vite, elle savait analyser les situations. L'étranger se mit à fouiller Asenath en profitant au passage pour toucher son corps. Elle se sent souillée, jamais personne ne l'avait traité de la sorte, elle avait été humiliée à plusieurs reprises mais jamais cela n'était allez aussi loin. Elle serre les poings, ses ongles perçant sa chair laissant un liquide rouge s'échapper. Elle se concentre laissant la migraine l'attaquer à nouveau, elle se souvient de ce que lui avait appris Alix. Alors elle se lève prête à affronter le maître odieux qui semble être dans un mauvais état, il pue l'alcool et semble affaibli par le virus. Asenath se lance, un coup dans la cage thoracique un autre qui lui broie sa partie masculine. Le maître déjà bien amoché par le liquide démoniaque s'écroule contre la pierre froide. La mêlée l'enjambe, rictus au coin, elle n'aimait pas utiliser la force mais ces derniers jours la violence semblait être devenue indispensable.