Elle crève de trouille la fille du feu, perdue dans le torrent de ses émotions, elle se perd sous un masque qu'elle ne porte que depuis trop peu de temps que pour baisser un temps soit peu la garde. Elle sourit, incandescente princesse devenue impératrice en un battement de cil, un battement de cœur. Elle brille, dans son apparat de lumière, elle dompte les foule avec une bienveillance chaleureuse, les doigts accrochés contre le bras de son nouvel époux. Elle est baignée dans un univers qui n'est pas le sien, domptant ce pouvoir qu'elle possède sans même l'avoir désiré. Dans cette valse de faux semblants, elle découvre le poids de la couronne dont on l'a gratifié, se heurtant à une foule plus intéressée par son nouveau titre que par elle-même. Elle s'accroche la douce, elle s'accroche à l'idée de retrouver son précieux enfant de la lune. La rumeur prétendait que la nouvelle reine des océans n'était pas venue seule pour reconquérir Azurite, elle était accompagnée de sa furieuse cousine pour laquelle Saeko n'avait que du mépris... Et par Hyppolite. Son Hyppolite. Un spectre du passé qui revenait d'un royaume que l'impératrice ne pouvait atteindre. L'ennemi pouvait redevenir ami, sans qu'ils n'aient à s’inquiéter d'être pris, l'un ou l'autre, pour des traîtres. Elle ne peut s'en empêché, la divine, lorsqu'elle fait son entrée dans la grande salle de cérémonie, c'est lui qu'elle cherche dans la foule, c'est son regard qu'elle désire accrocher, cette présence rassurante et familière, au milieu de cette marée humaine constitué de visage, d'inconnu. Il est là, l'enfant de sept mers, elle se perd dans l'azure de son regard, replongeant dans un temps revenu au goût du jour. Sa simple vision vient provoqué un sourire sur les lèvres écarlates de la créature des flammes. Jusqu'à ce qu'il ne s'arrache à elle, qu'il ne se dérobe, fendant la foule pour disparaître dans une pièce voisine. Elle s'approche de son époux, dépose un baiser contre son joue alors qu'elle susurre. Je reviens, je ne serais pas longue. Elle déborde de tendresse à l'égard de ce mari, cet empereur solaire qui accroche les regards. Elle doit donner la parade, l'illusion d'une cohésion parfaite entre leur deux être unis par les liens sacrés du mariage. Si l'époux la laisse filer entre ses doigts dans un sourire, l'amant, lui, suit les pas de son adorée. Elle le laisse faire, jusqu'à ce qu'elle parvienne à la porte que le fils des eaux à franchie quelques secondes auparavant. Elle s'immobilise alors qu'elle allait en franchir le seuil, tourne les talons alors que sa main se redresse, venant faire barrage contre le torse de l'homme de feu. Ça ira, Idriss. Qu'elle susurre avec délice. Elle se perd dans ses yeux, une fraction de seconde, avant de se détacher de lui. Elle ne peut pas se le permettre, pas ici, pas alors que les regards sont tournés vers elle, épiant le moindre de ses mouvements.

Le seuil est franchit. Le mari, l'amant, elle le laisse derrière elle. Elle laisse ses yeux ambrés glisser jusqu'à lui, se délectant de cette vision qui, il y a quelques jours encore, semblait irréalisable. Elle se laisse quelques secondes
avant de s'extraire à sa contemplation pour dévore la distance et le rejoindre devant la fenêtre. Si son regard vient chercher le reflet du prince, sa main, elle vient délicieusement saisir la sienne, ses doigts se réappropriant ceux du jeune homme. Et finalement, un soupire d'aise vient fendre les lippes de l'ancienne Yinren. Elle n'a pas envie de cette foutue distance et de la bienséance, pas quand celui qu'elle retrouve lui a tant manqué. Une impulsion de sa main, elle l'attire, elle vient passer sa nuque de ses bras, retrouvant le confort de son étreinte. J'ai cru que ce jour ne viendrait jamais. Qu'elle murmure, le visage enfouit dans son coup. Ce jour, le jour où ils se retrouveraient à nouveau du même côté, œuvrant pour un même dessin. Elle le serre encore un peu contre elle avant de s'écarte de lui, non sans que ses mains viennent s'emparer des siennes. Tu m'as tellement manqué Hyppolite.

Elle savoure, cet instant volé au temps lui même. Elle n'est personne, dans les bras de son premier amour, elle redevient celle qu'elle était il y a des années de cela. Une inspiration profonde et ses orbes sombres disparaissent sous le voile de chaire. Délicieuse enfant. Elle le respire pleinement, s'imprègne de toutes les parcelles de son être qui lui avait tant manqué. Elle s’accroche, un temps, un temps seulement, parce qu'elle sait qu'elle n'est plus cette môme là. La gamine des flammes est devenues femmes, élevée en déesse solaire. Elle a perdu de sa candeur, de sa naïveté, les années ont entachés son cœur et les désillusions l'ont trop souvent bernée. Pauvre enfant argent, propulsée dans la vie d'une femme de sang azure, portant une couronne à laquelle elle n'était pas réellement préparée. Elle embrasse son destin, l'ancienne Yinren, elle porte le poids d'un royaume, relevant le menton avec une fierté souveraine, enveloppé d'une aura qui impose le respect et force le respect. Elle est changée, la poupée, elle est devenue exactement ce que l'on attendait d'elle, sans pour autant se perdre en chemin. Un dernière inspiration, elle s'écarte de lui, réempruntant les aspects de cette grande dame qu'elle est obligée d'être. Elle garde pourtant ses mains, précieusement entre les siennes, un  dernier contact avec ses souvenirs. Tu m'as manqué aussi. Je n'ai pas arrêté de penser à toi. Un sourire tendre vient orner les lèvres de la fille des flammes alors qu'elle exerce une légère pression de ses doigts contre la paume du fils des eaux. Des contraires, des opposées, étroitement liés. Une curiosité que peu de gens parviendraient à comprendre. Ses mots sont un délice à ses oreilles, et pourtant, ils résonnent curieusement en elle. Tu as l'air en forme.  L'air. Elle est exténuée, la belle Oshun, abîmée par les événements de ces derniers jours. Un enchaînement rocambolesque de situations saugrenues. Elle n'a pas eut le temps de se poser, pas eut le temps de réfléchir, elle est propulsée dans une existence nouvelle où la réalité ne ressemble en rien à ce qu'elle a connu. Ton époux prend soin de toi ? Une fracture. Un battement de cil, un battement de cœur en retard. L'Osanos ne la connaît que trop bien pour ne pas lire entre les lignes, pour ne pas déceler la tristesse qui s'infiltre sournoisement dans le regard de la jeune impératrice. Ses doigts glissent, se détachent de ceux du garçon en face d'elle alors qu'elle s'écarte de lui, revenant vers la fenêtre offrant une vue imprenable sur Azurite. Elle laisse échapper un soupire alors que ses mains viennent se nouer contre son ventre, cruellement solennelle. Cal était-il un bon époux? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Il y a peu, elle aurait juré qu'il était tout ce à quoi elle pouvait aspiré de mieux, aujourd’hui, elle n'en était plus totalement sûr. La confiance était rompue et les récent événement l'avait empêché d'avoir une telle discussion avec celui auquel elle était aujourd'hui marié. L'ombre de leurs amants respectifs planait sur le relation. Les choses aurait dû être différente. Si différente. Elle se compose un sourire, sans pour autant tourner son regard vers le prince des océans. Je suppose. Nous sommes mariés depuis quoi... Quelques secondes? Et nous sommes déjà propulsé bien plus haut, bien plus loin que ce que nous nous attendions... Pas aussi tôt, du moins. Elle prend un temps. Marque une pause. Ses pensées s'embrouillent. J'espère qu'il sera l'empereur que j'ai toujours vu en lui. Un espoir bercé d'incertitude. Qu'elle regrette, la fille du feu, que les choses soient aussi compliquée. Elle pince les lèvres, elle reprend une contenance, tournant son regard vers le bellâtre. Et toi, comment vas-tu? Je suis sincèrement désolée que ton retour se fasse dans de pareil condition. Elle le pense, sincèrement, tous ses Osanos menés à la potence. Cela devait être terriblement difficile pour ce pacifiste au cœur pure.

Elle sent le regard du prince des eaux posé sur elle. Elle n'ose pas ciller, elle ose à peine respirer, parce qu'elle sait, la fille des flammes, elle sait que cet autre décèlerais la moindre de ses failles. Ils se connaissent trop pour pouvoir se mentir, pour se laisser berner par cette valses d'apparences, lutter est déraisonnable. Il lit en elle avec aisance, il comprend ses silences, met des mots sur ses non-dits. Elle accroche ses iris sombres au paysage de la splendide Azurite, se laisse emporter par le néant, elle s'évite de penser, pour éviter de se trahir. Elle ne peut pas se permettre qu'il comprenne ses doutes, elle s'était si facilement laissée bernée par les paroles de ce futur empereur, elle qui s'était accroché à ses mots, elle qui avait cru qu'il changerait les choses. Elle ne savait plus. Elle espérait, encore, au plus profond de son être, elle espérait le connaître suffisamment pour avoir vu son véritable visage, d'avoir soupçonné de l'homme qu'il était sur le point. Elle y croyait, toujours, même dévorée par le doute, l'espoir subsistait, gonflait un cœur nécrosé par l’inquiétude. Si quelqu’un est capable de l’aider à se révéler en tant qu’homme et en tant qu’empereur, c'est bien toi. le myocarde impérial loupe un battement. Elle n'y croit que moyennement. Elle aurait aimé que cela soit le cas. Elle aurait aimé être une fort forte et puissance, capable de changer les lubies de son rois. Elle voulait être cette impératrice là, elle voulait changer les choses,  elle voulait rendre l'empire bien meilleur que ce qu'il était sous le règne précédent.  Avait-elle seulement ça en elle? Elle n'était pas certaine.  Les conditions n'auraient jamais été bonnes. Elle sent la fracture, la douce, elle sent le déchirement de son cœur résonné dans les vibrations de sa voix. Ça la blesse aussi, quelques parts en chemin. Et la culpabilité bondit furieusement pour empoisonner son cœur. Elle était la nouvelle impératrice. Elle portait le poids des personnes qu'il avait perdus, bien malgré elle. Elle voudrait lui dire à quel point elle regrette, à qu'elle point elle aurait voulu que les choses différentes et que son cœur n'ait pas été abîmé, que ses vies n'aient pas été volées. Elle porte son regard vers lui, alors que le sien disparaît derrière le voile de chaire. Elle souffre, happée par la souffrance de son plus proche amis. Mon père n'est pas un homme bien. Il est obsédé par une idée. Toute sa vie s'articule autour de sa soif de vengeance et de pouvoir. Il veut se hisser à la tête de ce monde et peu importe ce qu'il lui faudra accomplir pour cela. Il déteste la nation du feu et la couronne, mais il n'a pas le recul nécessaire pour réaliser qu'il se comporte exactement comme elle le faisait. Il ne peut pas bâtir un monde meilleur. Il est corrompu, monstrueux. Il en est incapable. Elle se doute, la douce, que ses mots ne doivent pas être plaisant à prononcés, que chacun d'entre eux laisse son emprunte en lui, et peu importe à quel point ils sont vraie... peut-être, davantage, justement parce qu'ils sont vraies. Elle aimerait pouvoir trouver les mots pour le soulager, mais elle n'en trouve aucun, aucun suffisamment fort pour exprimer ce qu'elle ressent. Alors elle vient derrière lui, l'enfant des flammes, elle vient glisser ses doigts contre son dos, des caresses, tendres et apaisantes. Elle est désolée, tellement désolée, elle voudrait que les choses soient différentes de ce qu'elles sont. Il ouvre les yeux pour se tourner et venir plantés ses opalines dans ceux de la déesse de feu. Elle ouvre la bouche et la referme aussitôt, incapable de dire quoi que se soit. Elle ses lèvres se pincent, presque embêtée de ne rien trouver à lui dire. Mais toi... Tu n'as rien à voir avec tous ces gens. Et même si je déteste l'idée que tu sois mariée à un autre, je n'aurais pas pu rêver meilleure impératrice. Un battement de cil et un nouveau battement de cœur qui s'oublie. Dans ses vérités, il y en a d'autres dissimulés. Elle n'est pas certaine de vouloir les comprendre. Foutue lâché, elle a peur de briser les espoirs du prince des océans, alors elle fait celle qui n'a pas compris, pas complètement. Je ne suis pas ici par ce que je n'ai jamais compris mon père, même si c'est vrai. Et je ne suis pas là non plus car je voulais rentrer chez moi, même si ce n'est pas faux non plus. Saeko, je suis là pour toi. Car je crois en toi. Je pense que ton statut d'impératrice est une bénédiction pour nous tous et que tu peux vraiment mettre fin à cette guerre qui menace de ruiner nos vies. Ses mots résonnent en elle. Elle ne les mérite pas. Elle ne le mérite pas. Elle a à peine le temps de comprendre ce qu'il est en train de lui dire qu'il s'avance, rompt la distance pour glisser une main contre sa joue. Elle a le souffle coupé, elle ose à peine respirée, bouleverser, le regard accroché au sien. Elle va le décevoir, d'une façon ou d'une autre, elle le sait, elle n'est pas cette fille là, elle n'est pas aussi forte qu'il le pense... A moins que ses émotions ne l'empêche d'entrevoir la réalité. Non, elle chasse cette pensée, c'était il y a longtemps, bien longtemps, top longtemps. Je crois en toi. Ses mains retombent contre son corps, alors que ses mots restent imprimés en elle, il résonne, furieux écho. Elle secoue la tête à la négative, alors que les larmes viennent souillé son regard. Non, elle n'est pas forte, elle est d'une fragilité ridicule, une beauté, une poupée de porcelaine que l'on pourrait aisément cassé. Je... non... Je suis désolée, ce n'est pas moi. Je... Elle panique la sublime, elle n'a jamais été aussi belle que lorsque  se brise. Elle a l'impression de le trahir, parce qu'elle n'est pas celle qu'il attend. Elle a peur de le trahir, peur qu'il ait fait tout ses sacrifices en se berçant d'illusion. Il met trop d'espoir en elle, tellement d'espoir, il ne peut en être que déçu. Et si tu te trompes, Hyppolite? Si je suis condamnée à suivre ses pas? Si je n'y arrive pas. Elle peine à respirer, la divine, chaque bouffée d'air brûle ses poumons. Elle s’asphyxie. Et si je n'étais tout simplement pas à la hauteur. Si tu te trompais? Elle crève de trouille. Elle tremble, tétanisée, alors que les larmes ruissellent sur ses joues. Elle ne comprend qu'aujourd'hui ce que c'est de porter le poids d'une couronne.

Elle lâche priss, la délicieuse enfant, elle se libère du poids qu'elle porte s'en pour autant s'en sortir prête. Elle devait être à la tête d'une des plus prestigieuses familles des flammes, pas d'un empire. Un empire à feu et à sang, un empire qui porte les marques d'anciennes plaies qui n'ont jamais réellement cicatrisés, un empire hantés par des rebellions qui grondent en son sein, appelant à plus de sang, plus de mort, plus de terreurs. Elle se laisse guidée, parce qu'elle est confronté à de nombreuses inconnues auxquelles elle n'a pas été préparée. Elle n'a que son instinct et ses tripes pour la guidé dans des choix aux conséquences abominables. Son cœur palpite furieusement à l’intérieur de sa poitrine, il cogne, douloureusement, contre sa cage thoracique, elle a la curieuse impression qu'il pourrait lâché à tout moment, pauvre myocarde peu habitué à une telle pression. Elle n'a pas eu de temps pour elle, la nouvelle impératrice, elle n'a pas eu le temps pour y réfléchir, jeté dans la fosse aux lions sans même y penser une seule seconde. Elle peine à respirer, la sublime, chaque bouffée d'air rendu pénible par les bouleversements de son palpitant. Elle crève, d'une douleur assourdissante, la peur la cloue au sol, se répand dans ses veines, tel un poison aux effets pervers. Coincée dans une robe somptueuse, elle a l'impression d'être enfermée dans le tissus qui enserre sa poitrine. Elle panique, la divine, elle se laisse gagné par la frayeur, elle se laisse souillé par la peur. Elle entend à peine le son merveilleuse de sa voix lorsqu'il prononce son nom. C'est un tintement, presque trop lointain pour parvenir à l'atteindre réellement. Elle se laisse ensevelir par des pensées sordides qui alimentent la terreur qui grandit en elle. Ce n'est que lorsqu'il vient l'enfermer dans l'étreinte de ses bras qu'elle parvient à nouveau à respirer. Très vite, cependant, son souffle est bouleversé par les sanglots qui secoue son corps frêle. Elle s’accroche, furieusement, aux vêtements du prince des océans, comme on s'accroche à une bouée de sauvetage pour éviter de sombrer dans des eaux trop tourmentées. Elle flanche, elle se laisse allée dans les bras de son premier amour. Elle se laisse bercer par le sol familier de sa voix, elle y puise à un apaisement passager. Ses paupières viennent voiler ses orbes sombres, l'isolant de ce monde qui l'attire dans des profondeurs trop obscures. Elle s'apaise à son contact. Elle se plaît à retrouver ses bras, à sa présence, qui avait tant de fois su calmer ses blessures. Je suis désolée, Hyppolite, je suis tellement désolée. Qu'elle murmure dans un sanglot, alors qu'elle enfouie son visage dans le creux de sa nuque. Elle s'excuse, elle 'na pas d'autre choix, car il l'a suivi, elle, parce qu'il la croyait à la hauteur, il la croyait suffisamment forte pour relever les défis de cette empire déchu. Elle a l'impression de le trahir, l'impression de l'avoir trompé, de l'avoir attiré dans une vie qu'elle ne peut pas réellement lui offrir. Elle s'en veut, elle s'en veut cruellement, pour lui et tout ces autres qui se sont bercés d'illusion. Elle voudrait être forte, elle voudrait être capable de changer les choses, mais elle doute, cruellement, elle doute, et ça la tue doucement.

Elle sent l'étreinte protectrice se raidir et elle n'e comprend la raison que lorsque la voix de son furieux amant parvient jusqu'à elle, teinté d'une rage qu'elle ne lui connaît que trop bien. Osanos, je te conseille de la lâcher, et de t'éloigner, tu veux ? Le myocarde s'abîme, dans une battement raté, alors que l'étreinte familière la relâche, laissant le vide la reprendre d’assaut. Ses doigts s'accrochent, encore un peu, avant de retomber mollement le long de son corps lorsqu'il se trouve hors de portée. Partagée, déchirée, elle ne sait pas vers lequel des deux hommes elle doit se tourner. Deux amours trop différent pour se confondre, deux amours, trop innocent pour se gâcher, elle sait qu'au moindre pas, elle risque de perdre l'un d'entre eux. Elle reste interdite, immobile, prisonnière d'un corps dont elle ne peut disposé sans les blessés davantage l'un ou l'autre... A moins que les deux ne s'en retrouve désabusée. Son regard crève le sol, fuyant ces deux cœurs dans lequel elle a enfoncée son poison, sans même le vouloir, sans même s'en apercevoir. Elle, l'impératrice d'une nation, la reine solaire et flamboyante, elle se retrouve impuissante face aux naufragés de l'amour. Il serait peut-être plus raisonnable de laisser la place à ceux qui savent sécher les larmes ? Ou même, à ceux qui ne les font pas couler ? Qu'en penses-tu ? Le palpitant de la déesse des flammes s'emballent furieusement. Elle ouvre la bouche et la referme aussitôt, pincement furieusement ses lèvres l'une contre l'autre, faute de trouver les mots qui pourraient apaiser les tensions. Elle voudrait dire au fils du feu que celui des océans n'est pas le responsable de ses pleures, pas réellement, mais elle ne trop bien le tempérament de son amant pour savoir qu'il ne se laisserait pas convaincre aussi facilement. Saeko, est-ce que ça va ? Qu'est-ce qui ne va pas, dis moi. Il s'inquiète le fils du feu, elle sent ses craintes perler dans la colère qui le consume de l'intérieur. Il est proche, plus proche que le garçon de lune qui s'est replié, s'éloignant du duo flamboyant, des amants maudits. Elle prend une inspiration profonde, la sublime, une inspiration pour barricader son cœur dans une forteresse imprenable alors que d'un revers de la main, elle vient balayer les larmes qui obstruait son regard. Elle se redresse, curieuse métamorphose lorsqu'elle lèvre le menton, impériale, déesse élégante des apparences. Une nouvelle inspiration, pour retrouver la contenance et cessé les tourments de son cœur. Elle ne peut se le permettre, la môme, parce qu'elle n'en est plus une, non, elle est la femme la plus puissance de l'empire et cette femme ne peut s'abandonner à un tel désespoirs. La raison guide ses pas, puisque son cœur a perdu le combat. Elle lève son regard vers l'enfant Swanson, un sourire rassurant venant prendre place contre ses lippes alors que sa main se soulève pour venir cueillir la nuque de son adoré. Un moment de faiblesse, ces derniers jours ont été éprouvant. Elle murmure avec douceur, rassurante, sa main quitte pourtant sa nuque pour échouer contre son torse. Elle s'avance, somptueuse, différente, il ne reste plus que de sa faiblesse des sillons invisibles contre ses joues. Elle s'approche, venant déposer ses lèvres contre les siennes sans s'y attarder, elle lui souffle quelques mots qu'Hyppolite ne pourra pas entendre. Laisse moi juste quelques secondes. je te promets qu'il n'est pas une menace, ni pour moi, ni pour nous. Ses orbes profondément enfouie dans le regard de l'enfant des flammes, elle s'y arrache à contre cœur, s'écartant de lui pour porter son attention vers le future prince des sept mers. Le voir ainsi lui déchire le cœur. Elle s'approche, se risque à soulever sa main pour le toucher, mais se ravise par crainte de le froisser plus qu'il ne l'est déjà. Je suis désolée, Hyppolite, sincèrement désolée. Que puis-je faire pour réparer cela? Elle n'était pas certaine de pouvoir le faire, la déesse des flammes. Ses mains se nouent, furieusement, ses ongles pénètrent sa chaire. Elle se déteste pour ce qu'elle vient de lui faire, pour la peine qu'elle lui cause. Je... Et sa voix se meurt, ses orbes quitte le silhouette du fils des eaux pour s'abaisser, honteuse de ce qu'elle lui avait fait, sans le vouloir, sans s'en apercevoir.