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no man's prize (andrei)

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air mutant
Rayna Belikov
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air mutant
‹ MESSAGES : 633
‹ AVATAR : sarah stephens
‹ CRÉDITS : bleu amer - sial - dandelion
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‹ AGE : trente ans, et les désillusions d'une centaine d'années
‹ STATUT : mariée à pavel, et la lourdeur des incommodités d'une vie matrimoniale sans joie
‹ SANG : argent, et les moyens d'accéder à ses désirs si seulement, si seulement
‹ POUVOIR : tornades, et de ses doigts sortirent des tempêtes furieuses.
‹ METIER : femme au foyer, et l'inactivité de ses jolies courbes sa transformation en objet d'art inerte et sans âme
‹ ALLEGEANCE : à la couronne de l'air
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MessageSujet: no man's prize (andrei) no man's prize (andrei) EmptyDim 3 Déc 2017 - 22:48

no man's prize  


Elle se pare dans sa chambre vide, alors que le soleil rentre dans la pièce par la fenêtre ouverte, haut dans le ciel. Ce n’est pas la première fois qu’elle ne réussit pas à se lever avant la moitié du jour cette semaine, ou ce mois, ou même cette année. Elle a cessé de compter les nuits blanches passées à regarder le corps à côté du sien dont la poitrine se soulève toujours avec ce souffle si régulier. Elle essaye bien souvent de mimer son rythme cardiaque, la paume contre sa poitrine, mais le moindre accros, le moindre frisson, et l’harmonie est rompue et elle doit tout recommencer. Elle passe ses nuits à essayer de se couler à son pas. De le suivre jusque dans les limbes. De dormir à ses côtés, et de ne plus faire semblant, juste quelques minutes de symbiose entre leurs corps, mais même ça elle n’y arrive plus. Et la nuit dernière, elle a essayé si fort. Elle se regarde dans la glace, les cernes qui creusent son visage. Elle les cache comme elle peut. Elle veut paraître rayonnante aujourd’hui. Comme si c’était un nouveau départ. Mais elle ne peut pas vraiment se mentir à elle-même alors qu’elle fait glisser autour de son poignet un bracelet aux multiples pierres qui reflètent la lumière jusqu’à l’éblouir elle-même. Il faudra plus que des bijoux pour se convaincre. Elle se lève et enfile sa robe, celle qui lui sert la taille et qui tombe en voiles fluides contre ses cuisses. Elle a la beauté de son côté, et on pourrait presque oublier les signes de la fatigue. Le tout est d’amener les regards à se poser sur sa poitrine offerte. Son parfum est entêtant. Elle part à la conquête, une encore qu’elle a déjà perdu et qu’elle n’est pas sûre de vouloir gagner. Mais elle lève le menton. Il le faut. Elle n’en peut plus de ces matins qui n’existent plus. Elle veut retrouver ses matins tranquilles, le réveil à l’aurore pour mieux vivre la journée, seulement riche de possibilités. Elle en a assez de dormir le jour et de survivre la nuit. Elle quitte la chambre, elle quitte la couloir, elle quitte sa demeure. L’homme a quitté les lieux depuis longtemps, il a toujours des affaires qui l’emportent loin et qui le ramènent vers elle tard le soir. Mais aujourd’hui, elle ne l’attendra pas toute la journée, gentiment assise dans le patio, fleur parmi les fleurs.

Elle se fait amener là où elle ne devrait pas se trouver. Parce que ce n’est pas sa place, parce qu’elle ne lui a pas parlé depuis longtemps, parce qu’il y a trop de choses qui les séparent, parce qu’elle voit bien que sa tentative est vouée à l’échec, parce qu’elle est désespérée et dans le désespoir, elle le sait, on ne fait jamais rien de bon. Elle en sortira humiliée et plus misérable qu’avant. Mais ça en vaut la peine, qu’elle se dit alors qu’elle est devant la porte derrière laquelle il se cache. Elle frappe deux coups et sans attendre, parce qu’elle en a fini d’attendre l’autorisation des autres, elle entre. Elle a accroché à ses lèvres son plus joli sourire. Le plaisir atteint presque ses yeux. Elle le voit, et elle est presque heureuse de voir un visage ami pour la première fois aujourd’hui. Elle se courbe, la jolie femme, dévoilant encore plus sa peau alors que sa robe glisse sur son corps, elle se relève, mutine déjà. « Votre Majesté. J’espère ne pas vous déranger outre mesure, mais cela fait si longtemps, je n’ai pas pu résister à vous rendre visite. » Elle joue du protocole et les mots coulent doucement, comme si elle les savourait, de sa voix douce et un peu rauque. Elle se permet d’avancer plus avant dans la pièce, de faire courir ses doigts sur le bureau derrière lequel il est assis. Elle se repaît de la texture du bois contre son épiderme sensible. Ses doigts glissent sans entrave contre le vernis. Elle baisse les yeux vers son propre mouvement, puis elle le regarde à nouveau entre ses cils. Elle se rappelle du désir. Elle fait tout pour faire remonter ce souvenir à la surface de sa conscience, mais la sensation lui échappe encore et encore. Elle le trouve toujours aussi beau, aussi charmant. Elle pourrait sans problème glisser ses mains dans ses cheveux et poser sa tête contre son épaule, respirer son odeur juste au creux de son cou. Juste pour quelques minutes. Comme un parfum perdu.
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air mutant
Andrei Bolkonsky
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‹ AVATAR : toby regbo
‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign)
‹ COMPTES : m. bel, am. osa
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‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément.
‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines.
‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu.
‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage.
‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées.
‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes.
‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
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MessageSujet: Re: no man's prize (andrei) no man's prize (andrei) EmptyDim 10 Déc 2017 - 15:12

Son regard embrassait l’horizon. Le ciel se faisait gris, morne pellicule céleste qui leur annonçait gracieusement le funeste destin qui les attendait. La guerre s’annonçait à l’horizon, et plus que jamais les dossiers s’entassaient sur le bureau qui était désormais sien. Ambassadeur, voilà bien un rôle que jamais il n’avait pensé occuper, et pourtant voilà que le prince avait délaissé ses pinceaux et son fusain pour les relations internationales et les prises de tête politiques. L’artiste avait laissé place au diplomate, et c’est tout son dynamisme qui changeait avec cela. Il était plus sérieux, moins rêveur. L’enfance venait de se terminer pour lui, vingt-cinq ans qu’il en avait profité, et il était désormais temps d’endosser les responsabilités. « Votre Altesse, de nouveaux courriers sont arrivés ce matin. » Le secrétaire s’avança dans le grand office, des dossiers colorés sous le bras. « Merci, Matvei. Je vais m’en occuper. » Andrei quitta aussi rapidement qu’il le pouvait la grande fenêtre malgré sa fatigue et son boitement pour décharger l’homme de ses papiers. Matvei, homme dans la cinquantaine d’années servant la famille Valaeris depuis bien des années, s’inclina devant l’héritier de leur nation, et sortit silencieusement de la pièce ovale. Andrei s’approcha de son grand bureau en bois vernis et y déposa les nouveaux papiers qui vinrent s’accumuler aux autres. Il abandonna sa canne contre un des meubles, et s’installa dans le grand fauteuil au tissu pourpre. Ses mains déjà attrapèrent les premiers feuillets et ses yeux fatigués découvrirent les mots qu’ils renfermaient.

Toc.
Toc.
La porte s’ouvrit alors même que sa tête était encore baissée vers le courrier de l’ambassadeur flamaerin. Une silhouette s’introduisit dans la pièce, silhouette gracile au vêtement léger qui dévoile ses courbes et ses atouts. Andrei cligna lentement des yeux devant l’apparition qui s’inclinait devant lui - était-ce bien elle ? Le sourire qui peignait ses lèvres rayonnait jusque dans son regard satin, elle se jouait de son air mutin, elle se jouait de son corps coquin. « Votre Majesté. J’espère ne pas vous déranger outre mesure, mais cela fait si longtemps, je n’ai pas pu résister à vous rendre visite. » Rayna se releva déjà, ancrant ses iris sombres dans les célestes azurs de son prince. « Rayna Belikov. » Le soufflé s’échappa d’entre ses lippes, surprise et stupéfaction se mêlant au nom de la dame. « Effectivement, cela fait longtemps. » Son sourire était contagieux et vint affecter le visage ennuyé du prince. Le jeune étalon qu’il fut se souvint soudainement des soirées passées en compagnie de la belle roturière, l’une de ses plus grandes fiertés, l’une de ses pierres les plus précieuses. Andrei se remémorait les souvenirs d’un autre temps, d’un temps où il était encore heureux, d’un temps où la guerre n’était qu’une vague relique du passé ; Rayna s’approcha suavement de lui, la même tentatrice qu’elle était déjà autrefois. Son regard clair suivit les gestes doux de l’invitée, les accompagna contre le bois froid, et s’offrait alors à lui l’image d’une autre sirène. Il voyait, en ces gestes et attitude, celle qui hantait ses nuits et occupait ses pensées diurnes, celle à qui il avait offert son cœur il y a peu, celle qu’il aimait tant qu’il se sentait en crever. Feyre lui manquait, des kilomètres les séparaient, et le prince héritier comptait avidement les jours qui le ramènerait auprès d’elle. Mais l’illusion s’effaça, et Andrei se retrouva face à Rayna dont le corps transpirait la sensualité. Il referma le dossier devant lui, décidant qu’il était temps de faire une pause et de renouer avec une ancienne amie. « Que me vaut cette visite, Rayna ? » lui demanda-t-il, ses prunelles célestielles se vissant dans les ronds encriers de la femme.
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MessageSujet: Re: no man's prize (andrei) no man's prize (andrei) EmptyMar 26 Déc 2017 - 15:43

La révérence, les quelques mots d’introduction, le geste le long du bureau, ses yeux qui s’ancrent dans les siens. Son nom soufflé avec surprise et cette voix qui sort d’un vieux souvenir. Elle peut comprendre son étonnement, leur amitié, leurs amours volages, et leur insouciance enthousiaste semblent tous d’un autre temps. Ils n’ont plus leur place dans leur vie actuelle, leurs vies en guerre. Elle plus que tout regrette ces doux moments passés contre les bras de qui elle voulait, entre ses bras à lui comme les bras d’un autre, dans la passion et la tendresse, de la manière qu’elle voulait. C’est encore plus étrange avec ce bureau entre eux deux. Le dossier qu’il referme attise sa curiosité, mais lui met aussi une boule dans la gorge. Il a changé, comme elle. Il a toujours été quelqu’un d’important, mais maintenant ils sont beaucoup à compter sur lui. Lui aussi il n’a plus le droit d’être la même personne qu’avant. Et elle caresse encore le bois vernis. Tout est différent, mais on peut retrouver des choses perdues, de manière éphémère. Alors elle contourne le bureau, elle laisse les dossiers qui contiennent l’avenir de leur nation échapper à son regard, elle ne se détourne pas de lui, de son joli regard bleu azur, où elle se baigne toute entière. Peut-être que ses intentions ne sont pas nobles, qu’elle cherche à renouer le contact pour son intérêt mesquin et sombre, mais il y a aussi le plaisir, toujours le plaisir, cette chose qui s’enfuit et qu’elle cherche à rattraper entre ses bras, comme avant. D’abord sa chaleur de son corps. La peau qui brûle. Le frottement des vêtements contre la peau, qui glissent et disparaissent. Elle est la fille aux milles désirs. Elle se sent déjà frissonner, ses doigts qui concentrent toute l’énergie, qui se chargent d’attention caressante. Et à force de marcher pas à pas, des pas langoureux, des pas calculés, elle se retrouve à côté de lui, la hanche contre le bois du bureau. Elle lui sourit encore. Ils ont tant de plaisir à s’offrir. Elle joue sur le silence. Subitement elle aimerait n’avoir aucune raison de le voir. Elle aimerait ne pas avoir besoin de se justifier. On ne justifie jamais le besoin de chaleur. De se sentir aimer. Ses cheveux glissent le long de son épaule et dégagent un fort parfum envoûtant, alors qu’elle penche la tête, joueuse, câline. Elle n’ose pas encore le toucher, elle attend le bon moment. Le moment où il sera prêt à sentir le frisson, lui aussi. Le moment où il avancera lui aussi la main pour venir se promener le long de son bras, atteindre son épaule et descendre le long de son flanc. Comme avant. Il faut juste faire en sorte qu’autrefois devienne aujourd’hui. Juste attendre le bon moment. Faire le bon geste. Dire le bon mot. « Je me suis dit qu’un homme important aux grandes responsabilités ne serait pas contre un peu de divertissement. » Elle pousse le vice jusqu’à faire glisser ses doigts fins et longs contre les dossiers qui s’empilent sur le bureau, traçant d’un doigt les lettres qui ornent les couvertures. Les significations lui échappent, il ne reste plus que les textures, une autre aire du sensible, loin, vraiment loin, de leur responsabilité à tous les deux. Elle veut lui rappeler l’appel du corps, le seul qui compte.

Elle se relève et rejette ses cheveux derrière son épaule. Les vieilles habitudes d’une vieille tentatrice. « Parce qu’il faut savoir profiter de quelques instants de plaisir, mon prince, juste quelques instants pour respirer profondément. » Pour respirer son parfum. Leur parfum, celui de leurs corps enlacés. « Penser à autre chose, faire le vide. Avec une vieille amie. » Elle lui lance un sourire désarmant, ce vieux sourire qu’elle a failli perdre, qui est moins brillant qu’avant. Ce sourire qui était toute sa jeunesse, auquel elle s’accroche si difficilement. « Tu ne crois pas, Andrei ? Tu ne crois pas que tu as le droit à quelques moments de lâcher prise ? Te perdre juste un peu pour mieux te retrouver. Nous perdre tous les deux. » Elle se tait parce qu’elle s’emballe. Elle sent qu’il y a trop de désespoir derrière ces quelques mots, qu’elle en dévoile trop, qu’encore un peu et elle se mettra à le supplier. Elle est tombée bien bas la jolie fille légère. On a mis du plomb dans sa tête.
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Andrei Bolkonsky
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MessageSujet: Re: no man's prize (andrei) no man's prize (andrei) EmptyVen 12 Jan 2018 - 23:32

Il l’observait de son grand regard d’azur, pétillants iris étonnés de revoir après si longtemps cette ancienne amante. Un effluve de son passé, d’un passé heureux où ses seules préoccupations se traduisaient par les tâches de couleur sur ses tableaux et les baisers volés au creux d’une alcôve secrète. Sa chevelure brune berçait ses nuits agitées et son parfum idyllique emplissait ses narines de ses arômes sybarites exquis. Rayna et sa silhouette gracieuse sont les spectres revenus le hanter depuis les temps précieux qu’ils semblent oublier ces derniers jours. Artiste révolu, peintre consommé par les responsabilités de sa nouvelle vie. Un charisme qu’il n’a plus, et dont les seuls substituts ne servent que les intérêts politiques de sa nation nouvellement indépendante. Un ambassadeur bleu, gamin perdu dans ce jeu d’adultes, qui lit et relit chaque phrase de ses dossiers monstrueux avant de n’en comprendre que la moitié. Une vie qui se teinte du voile de la Mort, lui-même ayant passé plusieurs entre les bras de cette Amante funeste, avant de laisser sa place lovée au père tant adoré. Un déchirement pour ce gamin que voilà propulsé à une place qui n’est pas sienne. De mots baveux susurrés au creux d’une oreille, voilà que ses lèvres se plient sous les figures diplomatiques qu’il découvre jour après jour. Et Rayna, comme toutes les autres après elle, fut oubliée, plongée dans les méandres de ce passé achevé, de ce temps qui n’existe plus, pour lui comme pour tant d’autres.
Alors il l’admirait, ce fantôme revenu auprès de lui, et comptait chaque pas de sa démarche suave. Les dossiers furent bien vite refermés, alors qu’elle s’approchait gracieusement de lui, et honorait le prince de sa compagnie familière. Il souriait, malgré lui, malgré les problèmes qui s’abattaient sur leur royaume, comme si l’ambassadeur fanait à ses côtés, et l’artiste renaissait sous ses battements de cils. « Je me suis dit qu’un homme important aux grandes responsabilités ne serait pas contre un peu de divertissement. » Il rit légèrement, et détourna le regard. De sa voix, c’était une pléthore de souvenirs qui renaissaient en son esprit malmené. Des draps qui volaient sous les courants d’air, et des rires étouffés par les baisers faussement puritains. Il s’égara un moment, revivant ces souvenirs d’un autre temps, se souvenant ce que c’était réellement que de vivre. Il s’échappa de cet office, de cette guerre abominable qui s’abattait sur les innocents de leurs rues, s’échappa de ce présent ignoble, pour retrouver le passé réconfortant, les rires de son père, les bras de sa mère, les moqueries de sa sœur, les étreintes aux amantes, les railleries d’Asha, les tableaux accomplis, le papier gratté, et la douce mélodie qui rythmait sa vie de ses notes tendres. « Parce qu’il faut savoir profiter de quelques instants de plaisir, mon prince, juste quelques instants pour respirer profondément. » Il revint à lui, aidé par l’harmonie de sa voix sibylline, et son regard remonta jusqu’à son visage, et le sien s’illumina aussitôt. « Penser à autre chose, faire le vide. Avec une vieille amie. » Son regard azuréen rencontra ses lippes fleuries d’un sourire poignant, ces mêmes sourires qu’elle lui adressait autrefois, au détour d’un corridor. « Tu ne crois pas, Andrei ? Tu ne crois pas que tu as le droit à quelques moments de lâcher prise ? Te perdre juste un peu pour mieux te retrouver. Nous perdre tous les deux. » Il ne pouvait s’empêcher de la regarder, et buvait ses paroles tels l’hydromel, bercé par les douces promesses qu’elle lui faisait. Oublier, ne serait-ce que quelques secondes, et se souvenir, d’avant, d’autrefois, de ce temps qui leur plaisait tant. « Tu as raison. » Il se leva d’un bond, déterminé à écouter les conseils de cette vieille amie, d’oublier, le temps d’un instant, les soucis diplomatiques qui s’empilaient sur son bureau. Le carillon retentit à leurs oreilles, et alors qu’il contournait le grand bureau, la porte de l’office s’ouvrit sur l’un des serviteurs du palais. « Accompagne Mademoiselle Belikov au petit salon d’hiver. » Déjà rangeait-il en ordre les dossiers de couleur par ordre d’importance, avant de relever une dernière fois la tête vers le lambda. « Et ouvre une bouteille. Un blanc, nectar. Un vin des sommets. » Un plaisir raffiné comme il n’en avait pas eu depuis longtemps. Combien de temps ? Il ne pouvait se souvenir du dernier moment où l’alcool avait humidifié ses lèvres et pétillé son regard enfantin. Il se retourna vers son invitée, et se saisit de sa main, gracieuse étreinte qu’il dirigea vers la porte. « Va, je te rejoins dans quelques instants. »
Il referma la porte derrière lui, sourire aux lèvres. Rayna se tenait sur l’un des sofas du salon d’hiver, l’émeraude tranchant avec l’ébène de sa chevelure. Un tableau qu’il se serait empressé de croquer autrefois, et qu’aujourd’hui il ne put que regretter de ne pouvoir l’immortaliser. « Je crois que nous avons du temps à rattraper. » prononça-t-il, une pointe d’excitation tranchant sa voix de toutes ses nuances. Tant de jours sans une présence amicale à ses côtés, qu’il en oublierait presque ce que c’était. Il pétillait de toutes parts, impatient d’enfin se détendre au côté de la Belikov. Il vint se placer à côté d’elle, prince assis sur son trône de velours vert, et servit les deux verres de ce vin réclamé. Il lui tendit le premier, et porta le second à ses lèvres, appréciant cet arôme de plaisir qui flottait dans l’air.
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