AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
fermeture du forum
Merci à tous pour tous ces beaux mois passés sur le forum. On souhaite bonne continuation à tout le monde!

Partagez

this house of doubt is all we know (nanos)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
avatar
Invité
Invité

this house of doubt is all we know (nanos) Vide
MessageSujet: this house of doubt is all we know (nanos) this house of doubt is all we know (nanos) EmptyVen 3 Nov 2017 - 19:32


nothing changed
we are still here


La semelle qui râpe contre le sol, la ferraille qui couine discrètement sous son poids. Chaque pas lui demande trois fois plus d'effort que n'importe qui et pourtant il sourit – mais ses dents sont serrées, ses mâchoires crispées. Il lutte il force, gardant un rythme trop soutenu pour sa jambe abîmée, refusant de claudiquer au ralenti. Il en demande trop à son corps, boitant trop rapidement, malmenant ce squelette qu'il voit désormais comme un traître ; un ennemi. Il devrait pas il le sait, mais il peut pas s'en empêcher, comme s'il allait retrouver ses capacités en accélérant comme un forcené. Il sait bien que c'est pas le cas, qu'il risque même d'aggraver sa condition sur le long terme. Mais c'est soit ça, soit adopter le rythme de l'éclopé qu'il refuse d'être, alors pour lui la question n'se pose pas.

Il continuera de s'acharner jusqu'à ce qu'il soit forcé de ramper.

Et il s'fait petit Thanos, regarde droit devant lui quand il croise des maîtres, hoche le menton en direction des mêlés, esquisse un sourire quand il aperçoit ses semblables. Il longe les murs, sa carcasse se fondant avec le décor, ses bras chargés d'étoffes que Saeko lui a demandé de lui apporter. S'il presse le pas c'est pas pour elle c'est pour lui-même, c'est pour se prouver qu'il est pas totalement foutu, que son équilibre n'a pas entièrement disparu. Pourtant sa jambe lui hurle de freiner, il a presque l'impression qu'elle va se détacher pour le forcer à s'arrêter. Mais il écoute pas, il écoute rien d'autre que sa détermination, et peut-être aussi sa fierté.

Pourtant quand ses prunelles se posent sur la silhouette à l'autre bout du couloir, il perd toutes ses résolutions. Cette carrure il la reconnaîtrait entre mille, avec ces cheveux en vrac et ces sourcils froncés, ces épaules carrées et cet air de chiot égaré. C'est Naos, bien sûr que c'est Naos. Et tout ce qu'il voudrait c'est l'apostropher, ouvrir les bras, s'moquer de sa gueule de déterré. Mais il veut pas attirer l'attention à ce point alors il se tait, il s'mord la langue et il prend sur lui quand leurs regards se rencontrent. Ça fait des semaines qu'ils se croisent sans réussir à se parler comme ils le voudraient – quand Thanos est seul c'est Naos qui traîne derrière le royal enfoiré, et inversement. Mais cette fois pas d'Oshun dans les parages, ni affreuse tête blonde ni pièce rapportée, y a personne pour les surveiller. Et ça l'fait sourire Thanos, ses lèvres qui s'étirent en grand, tellement grand qu'on dirait que son visage va se fendre en deux morceaux. D'un signe de tête discret il désigne une allée moins fréquentée, et d'un mouvement rigide il change de cap pour s'y engouffrer. Il est forcé de s'appuyer dos au mur une seconde, les douleurs s'éveillant dans sa jambe une à une comme des aiguilles enfoncées sous sa peau, à pincer les nerfs à tordre la chair.

Y a une grimace qui déforme ses traits, un nœud qui lui serre la gorge.
Tout disparaît quand il voit Naos bifurquer à son tour.

C'est automatique, ses bras qui lâchent les étoffes sans même s'en soucier, ses pieds qui se précipitent maladroitement jusqu'à lui comme un môme qui commence tout juste à marcher. Il lui tombe à moitié dans les bras, le serrant contre lui dans une étreinte fraternelle, ses doigts qui s'accrochent à son t-shirt. Et il s'met à rire doucement, le son à demi-étouffé, ravalé. Comme si rien n'avait changé, comme s'ils étaient toujours les gamins soudés dans la misère, aux rêves trop grands et aux sourires fissurés. Tant pis s'ils ont grandi, tant pis leurs regards se sont ternis, leurs espoirs aussi. Dans le cœur de Thanos rien n'a changé – pas même après le sang les cris les pleurs. « Ta sale tronche a failli me manquer. » C'est con pourtant, il l'aperçoit régulièrement ici ou là. Mais c'est pas pareil, ils ont pas de moment privilégié, pas d'espace où exprimer leur complicité. Alors il se rattrape comme il peut, s'écartant de lui sans le lâcher pour autant, une main tapotant son épaule pendant que l'autre ébouriffe sa tignasse déjà chaotique. « C'est pour qu'on devine ton rôle plus facilement que tu gardes cette dégaine de toutou mal peigné ? J'arrive pas à dire si tu veux faire honneur à son altesse Cal-amité, ou juste lui coller la honte. » Et il pouffe tout seul comme un sale gosse, fier de ses vannes bancales, une étincelle espiègle dans l'fond des yeux. Y a pas une once de méchanceté dans sa voix, c'est juste pour le taquiner comme il l'a toujours fait.

Il a tout oublié – de leur dispute aux questions que Naos n'a pas pu poser, celles qu'il a lues dans ses yeux la première fois qu'ils se sont croisés au palais. Tout c'qui compte c'est de pouvoir le retrouver et de se donner l'illusion qu'ils sont toujours les mêmes, alors que trop de choses ont changé. Il est prêt à faire semblant Thanos, une fois juste une fois, pour calmer la rage bouillonnant dans ses entrailles, oublier les brèches de son cœur qu'il sait plus comment combler. Naos c'est une bouffée d'oxygène ; il espère juste qu'on va le laisser respirer avant qu'il ne doive repartir en apnée.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

this house of doubt is all we know (nanos) Vide
MessageSujet: Re: this house of doubt is all we know (nanos) this house of doubt is all we know (nanos) EmptySam 4 Nov 2017 - 0:39

thanos
&
naos
We both have war inside us. Sometimes it keeps us alive. Sometimes it threatens to destroy us.
Le Jagger n’était plus qu’un fantôme. Il n’aurait su dire à quel moment il avait commencé à hanter ces murs. Il ne savait plus quand cet endroit avait fini par le hanter. Ses allégories étaient dépassées et ses espoirs défaits. Le chien enragé avait fini muselé et personne ne savait, personne n’avait jamais vraiment su, ce qui poussait l’organe en son poitrail à se battre. Les poings défaits, l’échine courbée, Naos était un soldat sans guerre et pourtant de l’autre côté des portes de ce palais qui n’avait rien d’un foyer le monde se consumait. Il les entendait, ces cris, il n’entendait que ça au cœur de la nuit. Pourtant il restait là, figé. Il était l’heure de se battre et il n’était même pas capable de bouger. Attendant un signe, l’ersatz d’un message divin, il errait comme une âme en peine. Le cœur brisé, il traînait ses prunelles fatiguées.

   
Cal lui avait demandé quelque chose. Peut-être était-ce sa femme. Le mêlé ne savait plus bien. Il avait quitté les quartiers royaux en quête d’un fragment de rien, d’une excuse qui tiendrait dans le creux de sa main. Le poids du monde fermement coincé sur les épaules, le poids de ses fautes trainant à ses pieds, le brun avait pris de l’âge. C’était plus la gueule du gamin effronté qu’il contemplait quand il faisait face à son reflet dans la glace. Elle était dans sa tête la fracture, elle était dans ses iris la déchirure. Y avait le monde qui le tirait par tous les bouts, y avait son étoffe qui tenait pas le coup. Et il se déchirait le Jagger. Il pouvait sentir les fils de sa personne s’émacier alors qu’elle se propageait l’écorchure, alors qu’elle prenait toute la place. Isaure était pas là. Elle était plus là. Elle l’avait jamais vraiment été. Echo continuait à soulever vents et marées et Thanos.. Thanos il continuait à chasser des chimères comme si la gloire s’obtenait au sacre du sang.

Pressant le pas pour avoir l’air occupé, Naos avait découvert l’art d’avoir l’air important. Les prunelles qui ne daignaient pas se poser sur quiconque, la démarche saccadée et le dos droit. Il fendait l’air comme un soldat en mission et pourtant ça sautait aux yeux, à la gorge, qu’il avait des cailloux plein les poches. Ces pierres qui le faisaient trainer des pieds et l’empêchaient de se redresser complètement. Ça se voyait qu’il attendait quelque chose. Une droite dans les dents. Un éclair dans la gueule. Rien qu’un signe.  

Lui aussi il avait vieilli. Ou peut-être qu’il avait juste muri. Il avait l’air d’avoir pris quelques kilos. Ses joues étaient plus rebondies. Le Cobalt avait changé. Ca sautait aux yeux et pourtant Naos aurait pas su se l’expliquer. Ce n’était pas que la jambe. Il n’y avait pas que sa jambe qui avait été brisée et ça, le Jagger pouvait pas se le pardonner. Animal effaré face à la silhouette du chasseur, le mêlé était incapable d’éviter le crash. Il avait la tôle de son cœur qui demandait à se froisser et ses phalanges qu’en pouvaient plus de saigner. Gamin épris du soleil, Naos pouvait presque goûter la sueur et la poussière des journées arides de leur enfance. Ces instants d’espérance où les lèvres de Thanos s’étiraient jusqu’à ne plus savoir ce que ça faisait de ne pas sourire. Il pouvait sentir le feu bruler en ses veines lui rappeler leurs errances éphémères et tous ces espoirs qu’ils avaient amoncelés. Souriant malgré lui, incapable de résister à cette infection étirant ses lippes, il suivit Thanos comme il le ferait toujours. Malgré les doutes, les peurs et cette rancœur les ayant gardés éloignés si longuement, le Jagger était incapable de résister à l’appel du Cobalt.  

L’homme défait adossé au mur lui brise le cœur. Y avait quelque chose dans sa douleur, dans ce besoin qu’il avait de ne pas briser peu importait la somme de ses souffrances. Son frère d’âme était une œuvre d’art que tous ignoraient. À croire qu’ils ne voyaient pas l’ichor coulant en ses veines et la férocité en ses prunelles. Il était un chef-d’œuvre et comme tout ouvrage ignoré, il était voué à s’effriter doucement, sans un bruit. C’était Thanos qui trébuchait et pourtant c’était Naos qui tressaillait. Naos qui s’agrippait à son autre comme à une bouée de sauvetage. Comme à son unique salut, sa dernière bouffée d’oxygène et le néant auquel il s’immolait. L’humain riait et le mêlé ne pouvait retenir le hoquet surpris lui échappant alors que ses prunelles se mouillaient. Ça sonnait tellement juste, tellement simple. À croire qu’ils ne se tenaient pas aux deux extrémités d’une même lame, espérant que l’autre ne finirait pas empalé à cause d’eux-mêmes. Leur étreinte s’acheva trop vite. Trop brusquement. Enfant désireux de s’oublier un instant, il avait les prunelles trop lourdes et le sourire trop mince. Pourtant, il feignait. Feignait ce rire qu’il ne connaissait plus entre ses propres lèvres, ce bruit de coucou épuisé qui s’échappait de sa trachée alors que Thanos lui ébouriffait la tignasse. Il feignait de pas être en morceaux. Il feignait même si ça servait à rien. Il feignait parce que s’ils arrêtaient de feindre il faudra se dire des choses vraies. Des choses qui faisaient mal. Alors, il était un peu bancal. Bancal c’était bien. Bancal ça sonnait normal. Bancal ça lui permettait de s’accrocher à son meilleur ami en répondant tant bien que mal : « Ta gueule de petite merdeux m’a clairement manqué. » Bancal c’était pas mal. Ca sonnait faux à l’oreille, mais bancal ça permettait d’éviter que ça fasse mal. Ça permettait de tout repousser jusqu’à demain et espérer rapiécer assez l’échine que pour un jour que ça sonne juste. « C’est pas parce que t’es pas capable d’avoir plus de deux poils sur le caillou que tu dois jalouser ma crinière. » Son sourire se fit plus franc, moins tendu. Y avait quelque chose dans la familiarité de leurs échanges, dans la simplicité de cette dance intemporelle les ayant unis depuis la nuit des temps. C’était la seule chose qui faisait sens dans un monde qui en était exempt.  

« Sérieusement, qu’est-ce que tu fous là Thanos ? » En quelques mots, toutes les angoisses, les doutes, les regrets du brun se retrouvèrent affichés le long de ses traits fatigués. Il était incapable de lutter contre l’angoisse, incapable de faire l’impasse sur ces questions l’ayant tant brûlé qu’il en avait des cicatrices plein l’épiderme. Thanos le tourmentait comme il l’avait toujours tourmenté puisqu’il était ce fragment de lui-même qu’il ne pouvait protéger.  

CODAGE PAR AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas

this house of doubt is all we know (nanos)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PINNED UNDER THE WEIGHT :: anciens rps :: saison 2-