Rien n'était plus pareil. Tout avait basculé dans sa vie, dans son monde. En quelques jours, en quelques semaines, tout avait changé. Il ne savait pas comment se comporter, il ne savait plus. L'impératrice était morte, Cal et Saeko étaient maintenant les empereurs du royaume, et les Swanson avaient grimpés les échelons. Pour son plus grand bonheur. Ernest était désormais le bras droit de l'empereur, lui murmurant à l'oreille. Lui, il était fiancé, à cette fille qu'il connaissait à peine, qui appartenait à cette famille qu'il avait tant détesté, qu'il détestait encore. Le soleil commencé à se coucher lorsqu'il arriva dans ces jardins. Une nostalgie le frappa alors qu'il posa le pied sur l'herbe fraîche. Des flashs lui revenaient, comme des souvenirs lointains. Cela lui paraissait si loin, désormais. Cette rencontre qui avait changé sa vie. Il se souvient encore de son odeur, de ses vêtements, de son touché. Mais tout avait changé. Il avait cru la perdre, lors de ce mariage, lors de cette bataille. Il n'avait pas pu lui tenir la main, la protéger comme il l'aurait voulu. Sa mission était bien loin maintenant. Il avait en quelque sorte réussi, il avait propulsé sa famille dans la haute sphère de la famille impériale. Alors pourquoi se sentait-il si vide ? Pourquoi n'avait pas le sourire sur ses lèvres pourpres ?

L'air frais du soir commençait à se lever, alors qu'il attendait patiemment un signe. Quelque chose pour lui indiquer qu'il avait fait les bons choix, qu'il n'était pas qu'un connard fini. N'importe quoi. Il avait de plus en plus de mal à affronter son regard, à l'embrasser sans que son coeur ne se remplisse de remords. Il n'était pas habitué à ce genre de sentiment, lui, le garçon au coeur de pierre. Il lui avait menti, et il lui mentait encore. Il portait toujours ce masque qui s'effritait de jour en jour, de seconde en seconde. Et il n'était pas prêt à le voir tomber. Il n'était pas prêt à assumer les conséquences de ses actes. Il n'était pas prêt à voir la déception sur son visage de porcelaine. Elle était impératrice, désormais, et lui n'était que son amant, caché dans l'ombre de ce mari qu'il méprisait. Ce petit merdeux qui pensait que tout lui était dû, que le monde lui appartenait. Il voulait lui cramer le visage, le brûler vif pour la récupérer, pour la garder pour lui. Il devait la partager, elle devait rejoindre le lit conjugal chaque nuits, et ça le rendait malade. Ça le rendait malade de savoir son corps coller au sien. Il sert le poing de rage. Sa vie était tellement plus simple avant qu'il ne s'auto-attribue cette mission. Il avait été pris à son propre jeu, et il était trop tard pour faire marche arrière. Il baisse le regard, pose ses yeux sur cette bague à son doigt qu'il tourne nerveusement. Ce petit bout de métal qui lui rappel qu'il était promis à une autre, que leur amour était impossible, qu'ils ne pourraient jamais le vivre au grand jour. Et cela ne le dérangeait pas plus que ça, au départ. Avant qu'il ne s'attache, avant qu'elle ait arraché son coeur.

Sa jambe tremble. Comme un enfant attendant de se faire gronder, il patiente. Il se prépare. Il voudrait tout lui avouer, mais il était trop tard. A quoi bon lui faire du mal maintenant ? A quoi bon remuer le couteau dans la plaie ? Puis il entend le son de ses pas derrière lui, et son coeur s'arrête. Comme un miroir de leur première rencontre, ils se retrouvaient dans ces jardins. Il ne se retourne pas, pas encore. Non il attend qu'elle vienne à lui, et il prépare déjà son plus beau sourire, pour lui mentir une nouvelle fois.    

La douce s'est forgée dans les cendres et dans les flammes de cette attaque. Elle ne le sait que trop bien, la couronne qu'elle est porte aujourd'hui est faite du sang et des larmes de son peuple. Elle en porte le poids sur ses épaules, sans jamais faillir, sans jamais courber l'échine. Elle est propulsée à une place qu'elle n'était pas prête pour conquérir, pas tout de suite, mais elle porte ce fardeau avec une grâce innée. La belle s'accorde des moment avec lui, cet autre qui n'est pas son mari, mais qui bouleverse son cœur comme aucun autre ne l'avait fait auparavant... Pourtant elle sait, elle a eu vent de la trahison qui lui prépare depuis le premier jour, des manipulation habile qui l'on amener à la fréquenter. Son cœur est nécrosée par le doute qui l'envahi, elle peine à croire qu'elle s'est de nouveau laissé berné, qu'elle a baissé la garde et qu'elle s'est laissé atteindre avec une facilité déconcertante. N'avait-il pas hurlé son nom dans le chaos des attentats? n'avait-il pas essayé de la rejoindre dans ce champ de bataille? Se pouvait-il qu'il lui ait menti à ce point? Se pouvait-il qu'il ait fait à ce point semblant. Les pensées se bousculent dans sa caboche abîmée par le désespoirs que cette nouvelle épreuve lui inspire. La trahison pèse sur son jugement, alimente le feu de colère qui sommeil dans le plus profond de ses entrailles. C'est cette même colère qui lui scelle les lèvres, qui l’empêche d'aller à la confrontation, elle veut voir jusqu'où ce diable est prêt à aller, jusqu'où il compte pousser le vice. Elle est partagée la jeune Oshun, partagée entre l'envie irrésistible de le retrouver encore et encore, de mettre de côté ses révélations absurdes... Mais ravagée par le désire de lui infliger autant de douleur qu'il ne lui en a infligée... Lui faire aussi mal qu'il ne lui en a fait alors qu'il bafoue ses sentiments, se joue d'elle pour atteindre l'impératrice. Elle plus que jamais fragile. A chaque fois qu'elle te glisse entre ses bras, elle prend le risques d'en perdre la tête, elle prend le risque de perdre tout ce pourquoi elle s'est battue jusqu'ici. Elle a beau connaître cette cruelle vérité, elle y retourne, attirée par lui, par ce qu'il lui fait ressentir. Il la possède sans qu'elle n'arrive à comprendre comment le bougre s'y est pris pour la rendre aussi obsessionnel vis à vis de lui. Elle précautionneusement la couronne posée sur sa chevelure d'ébène pour la poser sur son écrin qui trône sur la commode de sa chambre. Son regard s'abaisse sur l’alliance qui encercle son doigt, hésitante à l'idée de s'en défaire. Elle fait jouer la bague contre sa chaire, décidant finalement de la laisser à la place qui est la sienne. L'enlever serait rompre les serments prononcés. Elle n'est pas ce genre de femme. Elle compte bien être la femme dont Cal a besoin d'avoir à ses côtés. La jeune femme quitte ses appartements vêtue d'une tenue bien moins sophistiquée qu'à l'accoutumée, elle n'échappe pas pour autant à la reconnaissance et au marque de respect. Elle s'avance, sature imposante de la femme de pouvoir qu'elle est devenue. Elle ordonne à la garde impériale de ne laisse personne pénétrer dans les jardins jusqu'à ce qu'elle n'en revienne. Ils opinent sans émettre de résistance, ils sont sous ses ordres et ont plié le genoux, jurant de la servir elle et son époux. Saeko s'avance dans les jardins, là où tout à commencé, elle retrouve aisément le chemin qui la mène jusqu'à lui. Il est là, exactement où il le devait, il est là, à l'attendre. Elle ne peut empêcher le sourire de glisser sur ses lèvres maquillée alors qu'elle s'avance, pressant le pas pour dévorer les derniers mètres qui le sépare de lui. Elle se sait à l'abri des regards, sa garde veille sur elle. Elle vient chercher son visage dans le creux de ses mains pour venir chérir ses lèvres d'un baiser qu'elle a attendu toute la journée. Et cette fois encore, elle espère presque qu'il continue à lui mentir...

Boum, boum, boum. Il le sent taper contre sa poitrine. Cet organe qui semblait régir sa vie, alors qu'il ne le voulait pas. Il voulait être fort, il voulait être dur, il voulait s'en foutre. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Malheureusement, son cœur prenait le dessus sur son esprit, encore. Comme lorsque sa mère lui avait offert ce bracelet. Comme lorsqu'il avait laissé rentrer l'espoir dans son être, l’espoir d'être un jour aimé par celle qui l'avait mis au monde. L’espoir d'atteindre enfin les faveurs de ce père pour qui il ne semblait pas exister. Et maintenant l'espoir que d'avoir enfin trouvé l'amour, d'avoir enfin trouver cette personne, son double, sa moitié. Boum, boum, boum. Encore un peu plus, encore plus vite. Il porte la main à sa poitrine pour sentir les pulsations de son palpitant. Lui qui n'avait jamais connu l'amour, lui qui était si dur, d'habitude. Il n'en menait pas large. Pourquoi ? Parce qu'il allait encore lui mentir, parce qu'il devait faire comme si tout allait pour le mieux, alors qu'en vérité, à l'intérieur de lui, il avait envie d'hurler. Oui il voulait hurler, tout casser même. L'amour s'était emparé de son corps, le rendant mou. Lui, le Swanson à la chevelure de feu, impitoyable, craint. Devant elle, il n'était plus le même homme. Devant elle, il voulait faire semblant, encore un peu. Prétendre qu'il était l'amant idéal, sur qui on peut compter, rassurant. Oui, devant elle, il voulait être un homme meilleur. Mais on ne pouvait faire semblant qu'un court instant, avant que les vieilles habitudes reprennent place, avec que le masque ne tombe. Cet instant était passé trop vite, comme une brise d'été, comme un rêve lointain. Elle s'assoie à ses côtés et saisit son visage pour l'embrasser. Il ne se lassera jamais du goût de ses lèvres. Sucré. Il ne voulait pas que ce baiser s'arrête, parce qu'il était probablement le dernier moment passé dans ce songe.

Lorsque les lèvres de la nouvelle impératrice du feu cessèrent de toucher les siennes, il mis quelques secondes à rouvrir les yeux. Il voulait garder ce souvenir, de ce baiser innocent, avant que tout change. L'impératrice était morte. Oui, elle n'était plus, et sa mission avec Saeko n'avait plus lieu d'être. Il devait y mettre fin. Son père avait été élu bras droit de l'empereur, la valeur des Swanson avait été restaurée. Continuer cette idylle avec elle aurait pour conséquence de compromettre la place de sa famille à la cour. Il avait reçu des ordres, d'y mettre un terme. Il voulait repousser le moment le plus possible, parce qu'il savait qu'elle allait être blessé, et il ne voulait pas lui faire de mal. En vérité, lui aussi était blessé, par cette situation, par cette information que sa cousine lui avait confié. "Que me vaut tant de fougue, impératrice ?" Il sourit, encore un peu. Impératrice… Cela lui donne un sentiment étrange, de l'appeler comme ça. Il ne s'y fera probablement jamais. De toute manière, il ne comptait pas la revoir après cette rencontre, après lui avoir brisé le cœur. Et elle ne voudrait certainement plus le revoir non plus. Il plonge son regard dans le sien, imprime son image dans sa rétine, pour ne pas l'oublier, et lui saisit les mains. "Il faut que je te parle..." Elle devait s'en douter, que quelque chose n'allait pas, que cette discussion allait tourner au vinaigre. Son ton avait changé, son visage s'était durci. Il ne voulait laisser transparaître aucunes émotions. Cela sera certainement plus facile pour elle de passer à autre chose si elle pensait qu'il n'était qu'un connard fini incapable de ressentir le moindre sentiment.     

Le fils des flammes a ce pouvoir sur elle, comme nul homme ne devrait l'avoir sur l'impératrice d'un royaume en guerre. La divine n'aurait jamais dû se laisser prendre dans un tel piège et pourtant, elle y replongeait, malgré tout ce qu'on lui avait soufflé à propos de ses manigances à lui. Elle quitte ses lèvres, un sourire accrochée à ses lèvres alors qu'elle caresse son visage avec douceur, chérissant ce visage qui la hante lorsqu'elle s'éloigne de lui trop longtemps. Que me vaut tant de fougue, impératrice ? Un rire fend ses lèvres alors qu'elle vient lui voler un baiser. Ses mains glissent contre ses joues, savourent la sensation de sa peau brûlante alors qu'elle s'aventure dans son cou. Elle ne dis rien, elle écoute, elle se perd dans la profondeur de son regard où elle croit percevoir une nuance étrange, presque nostalgique. Il faut que je te parle... Un sourire douloureux vient fendre de les lèvres alors que l'impératrice perd de sa superbe. Ses mains glissent encore, contre son torse, avant de retomber dans le vide venant pendre mollement le long de son corps. Elle laisse échapper un soupire alors que l'émotion s'empare de son regard. Elle est froissé... El ne sait que trop bien ce que signifie ses mots, ils ne présagent rien de bon... Cette cruelle vérité va éclaté et tu n'es pas certaine de vouloir l'entendre de sa bouche. Je sais... Sa voix n'est qu'un murmure déchirant alors qu'elle fais un pas en arrière, s'écartant de ce corps qu'elle désire ardemment. A vraie dire, je le sais depuis un petit moment, je me demandais quand tu allais faire preuve d'un peu de sincérité. Elle ne peut plus se mentir, la vérité et là, toute entière, il allait la lui céder. Elle regrettais, tellement, elle aurait voulu que ces personnes qui étaient venues souffler à son oreille s'était trompé sur le compte de celui que ton cœur chérissait... Mais la vérité était là, face à toi, il t'avait trahie... Pire, il t'avait manipulé dés les premiers jours. Les larmes lui brûlent les yeux, c'est plus fort qu'elle, mais c'est là la seule manifestation du déchirement qui brise son cœur. Elle ne montrera rien de la détresse qui s'empare de son âme, étreint chaque organe pour l'emporter dans une souffrance qu'elle ne pensait pas humaine possible de ressentir, pas pour un homme. Par chance, j'ai eu la splendide idée de te fiancée à une fille de ma maison... Tu es coincée, ici, avec moi. C'était là sa vengeance, lui imposer sa présence à chaque seconde de son existence. En imaginant que cela lui fasse réellement quelques choses...

"Je sais... " Le monde s'arrête, le temps se fige. Elle sait. Probablement tout. Depuis combien de temps ? Comment ? Tant de questions qui se bousculent dans la tête du roux, mais qui ne trouvent pas le chemin jusqu'à sa bouche. Elle s'écarte, et cela lui brise le coeur encore un peu plus. Le monde qu'il s'était bâti avec elle était en train de s'écrouler au fur et à mesure que la discussion avançait. Il contient ses larmes une première fois, parce qu'il ne veut pas pleurer, parce qu'il ne veut pas être cette personne. Il doit se montrer fort, pour eux deux, pour lui même. Alors il enfonce ses doigt dans sa chair pour retenir le flot de couler. "A vrai dire, je le sais depuis un petit moment, je me demandais quand tu allais faire preuve d'un peu de sincérité. " Un deuxième coup. Une deuxième claque. Sa tristesse laissait peu à peu place à de la colère. Elle lui parle de sincérité, alors qu'elle même n'est pas honnête. On a tous nos petits secrets et elle devrait le savoir mieux que personne. "C'est toi qui me parles de sincérité... " Sa voix se fond dans un petit rictus malsain. Il voulait lui remettre la faute. Il n'avait jamais su avouer ses erreurs, et il ne le fera probablement jamais. Il enfonce un peu plus ses ongles dans sa chaire qui commence à rougir, de colère, de tristesse. Il baisse le regard sur ce ventre qui portait désormais la vie. La vie d'un autre, sa progéniture à lui. Il avait envie de dégueuler rien que d'y penser. "Tu pensais me le cacher combien de temps hein ? " Il pointe du doigt le ventre de la jeune femme, pour lui faire comprendre que lui aussi savait tout, pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas mieux que lui. "Ça ne m'étonne pas que tu sois derrière ces fiançailles… Les repas de famille vont être sympas... " Depuis ce mariage sa vie commençait à lui échapper, à lui glisser entre les doigts. Il était devenu spectateur de sa propre existence, agissant au bon vouloir de la nouvelle impératrice et de cette famille qu'il pourrait bientôt appeler la sienne. Il était devenu faible, parce que l'amour l'avait affaibli. Ses sentiments l'avaient aveuglé, et il s'était perdu, pensant pouvoir vivre une vie à peu près normale, à ses côtés. Mais leur relation n'était basée que sur un tissu de mensonge, depuis le début. Elle avait simplement vu en lui un échappatoire à ses obligations, et lui n'avait vu en elle qu'un simple instrument de vengeance. Comment construire un relation stable là-dessus ? C'était impossible, même avec tout le bon vouloir du monde. Ils étaient maudis. Oui des amants maudis, incapables d'honnêteté. "'Fin bref, tout ça pour dire que j'me suis foutu de ta gueule depuis le début, et que j'ai plus de raison de continuer." Vrai, pour la première partie. Mais des raisons pour continuer d'être à ses côtés, il pouvait en trouver plusieurs, ou au moins une. Il l'aimait. De tout son coeur. Mais même l'amour devait parfois se rendre à l'évidence. Même l'amour ne suffira pas à les rapprocher. Pas cette fois, pas alors qu'elle porte l'enfant d'un autre, l'enfant de cet homme qu'il détestait tant. "J'espère au moins que tu pensais à moi quand tu te le tapais… Quoique, j'veux même pas savoir en fait." Il enfonce une derrière fois ses ongles dans sa main et le sang commence à couler et à glisser le long de son bras. Il ne la regarde plus, il ne peut plus. Il a honte de lui balancer tout ça à la gueule, il a honte de se défendre de la sorte. Parce qu'au final, il n'avait pas vraiment expliqué ses actes. Parce qu'au final, son coeur s'était brisé.     

C'est toi qui me parles de sincérité... Il retourne l’accusation contre elle, parce qu'il est toujours plus facile de fustiger les autres que d'affronter ses propres erreurs. La Oshun le toise, impériale et inébranlable à la fois, alors que son cœur est à l'agonie, succombant au blessure multiple qu'il lui inflige. Elle aurait préféré un démenti, mais ce n'est certaine pas ce qu'il lui offre. C'est tout le contraire. Son regard glisse jusqu'à son ventre, alors que son doigts s'élève accusateur. Ses mains viennent naturellement se glisser contre se ventre qui ne laisse rien présager de la vie qui y grandit, protégeant l'enfant à venir de ce regard assassin qu'il lui porte.Tu pensais me le cacher combien de temps hein ? La douce n'en savait rien. Elle attendait le moment opportun, mais ce moment n'existait nullement, car il n'y avait pas de bon moment pour annoncer à l'homme que l'on aime que l'on attend l'enfant d'un autre. Il poursuit à déverser sa rage sous forme de mots, utiliser pour t'atteindre et te foutre à terre. Sa langue claque, vénéneuse, alors que les larmes ne parviennent plus à être contenues... Elles roulent contre ses joues rosies par la colère et viennent crever sur ses lèvres encore marquée par ses baisers. J'ai plus de raison de continuer. Les mots résonnent, font échos dans ce cœur qui n'est plus qu'un trou béant, un gouffre dépourvu de l'amour qu'elle lui volait. Elle avait été folle, complètement folle et désabusée de s'abandonner à un homme avec tant de facilité. J'espère au moins que tu pensais à moi quand tu te le tapais… Quoique, j'veux même pas savoir en fait. dernier coup de poignard portée à son cœur. Elle a du mal à respirer, malgré toute les inspirations qu'elle prend avidement, l'air parvient difficilement à ses poumons. Elle chancelle, légèrement, mais elle se reprend, elle laisse couler ses iris sur son être, essayant de retrouver une parcelle de l'homme qu'elle a aimé... Parce que ce n'est pas celui qui est en train de la traînée dans la boue. Son regard est attirée par les perles écarlates qui teintent sa chaire, là où ses ongles ont charcutés sa peau. Et elle souffre de le savoir en souffrance. Elle ne veut pas lui infligé la douleur qui la paralyse. Idriss... Sa voix n'est qu'un murmure, une supplication. Elle s'avance vers lui mais se ravise, comme si une barrière invisible s'était élevée entre eux. Elle s'immobilise et laisse échapper un soupire. Ce n'est pas... La déesse du feu a beaucoup de difficulté à parler tant son souffle est irrégulier, tant l'air qui gonfle ses poumons est brûlant. C'est réellement ce que tu penses de nous? De moi? Elle dirige un empire et se retrouve désarmée face au rejet de son amant... Mais il n'est pas n'importe quel amant. Elle pleure, silencieuse supplication qu'elle essaye d’effacer d'un revers de la main.

Sa mâchoire se serre sans qu'il puisse y faire quoique se soit. Son coeur était en miette, et il ne pourrait certainement pas être recollé, cette fois-ci. Il a le souffle court, après avoir déversé sa haine, son venin. Pitoyable. Il était pitoyable. Malheureusement, il ne pouvait pas revenir en arrière, il ne pouvait effacer ce qui venait de se passer. Un mur s'était dressé entre les deux, impénétrable, inébranlable. Voilà sa nouvelle réalité, il ferait mieux de s'y habituer rapidement. Il la regardait alors qu'elle ne pouvait plus arrêter ses larmes de couler, impassible. Il n'avait même plus la force, même plus l'envie de pleurer. Il en était incapable. Sans s'en rendre compte, elle venait de lui enlever le peu de sentiments qui se trouvaient à l'intérieur de lui. Sans s'en rendre compte elle l'avait fait redevenir ce monstre de feu qu'il était avant leur rencontre. Il était repartie à zéro, au point de départ. "C'est réellement ce que tu penses de nous ? De moi ?" C'est ce qu'il pense en ce moment oui. Parce qu'il est en colère, parce qu'il lui en veut. Il ne savait pas qu'il allait regretter ses actes, ses paroles. Il était dirigé par la blessure qui se trouvait à l'intérieur de lui, cette cicatrice qui s'était formée dans son coeur, et qu'elle avait rouverte. "Oui." Un seul mot, une seule syllabe. Il ne peut pas en dire plus de peur d'exploser. Il se contient, pour la blesser encore plus. Il sait qu'elle veut des explications, mais elle n'en aura pas. Pas aujourd'hui, et peut-être jamais. Il relâche la pression exercé sur sa main et le sang se remet à couler. Comme pour lui rappeler son erreur, comme pour lui dire qu'il ne pouvait faire confiance à personne. Il aurait voulu qu'elle lui fasse assez confiance pour lui dire qu'elle était enceinte. Il aurait voulu lui faire assez confiance pour lui avouer plus tôt sa mission. Il aurait voulu que les choses se passent différemment. On a pas toujours ce que l'on souhaite. Il le savait, mais cela ne coûtait rien d'espérer. Il regarde au loin, derrière elle, parce qu'il ne supporte pas de la voir comme ça. Il sait que s'il pose les yeux sur son visage emplie de tristesse qu'il va craquer. Et ça, il ne veut pas le faire. Il ne veut pas craquer, parce qu'il ne veut pas se montrer faible. Toujours cette fierté mal placée, cet orgueil qui le perdra très certainement, un jour. "Bref, t'as sûrement des choses plus importantes à faire, comme, je sais pas, préparer la chambre du bébé." Il voulait être cassant, il voulait appuyer là où ça faisait mal. Et il voulait surtout en remettre une couche. "Et moi, grâce à toi d'ailleurs, j'ai un mariage à préparer." Il allait être obligé de la voir, souvent. Il ne pouvait pas lui échapper, il ne pouvait pas l'éviter. Et il allait devoir faire comme si tout allait bien, comme si la voir ne le détruisait pas à petit feu. Quelle vie de merde.     

Oui. Un si petit mot n'avait jamais autant de douleur de celle qui venait prendre d’assaut le cœur impériale de la belle. La garçon du feu venait de la désarmée, de la dépossédée de tout ce qu'elle était. Avec un mot, un vulgaire mot, il t'avait réduite à une bête à l'agonie, il n'avait pas entaillé ta chaire, mais ta blessure n'en était pas moins profonde pour autant. Il les a à peine prononcé qu'il détourne son regard d'elle, incapable de l'affronter plus longtemps. Le sillon de désespoir parcours tes veines, se transformant en une rage incommensurable, une colère dévastatrice et insupportable, que tu ne pouvais contenir dans ton corps. Bref, t'as sûrement des choses plus importantes à faire, comme, je sais pas, préparer la chambre du bébé. Il s'attaque à l'enfant qu'elle porte... Et elle ne le supporte pas. cet être merveilleux ne peut être une arme dans cette historie qui ne le concerne pas. Il n'est pas responsable de la folie amoureuse et passionnée qui a ensevelie ses parents. Ses iris sombrent scintillent d'une lueur flamboyante et destructrice. Elle essaye de capter son regard, sans pour autant y parvenir, le maudit Swanson lui glisse entre les doigts. Sa mâchoire se crispe, son esprit emporté par une fureur qui n'aime les feu de cette reine des flammes. Et moi, grâce à toi d'ailleurs, j'ai un mariage à préparer. Il éveille un monstre forgée dans les flammes du pouvoir, celle qu'elle a nourrit au cours de toutes ses années pour protéger son cœur des faiblesses de ses visions trop idéaliste. Elle fonce sur lui, dévore la distance qu'elle avait imposé entre leur corps. Elle vient se saisir de son menton, sans lui donner l'occasion d'échapper à son emprise. D'un mouvement brusque et chargée de violence, elle le force à affronter son regard. Toutes l'agonie et la souffrance de ce monde déforme les traits de cette reine. Ais au moins le courage de me le dire en face. La froideur s'empare de son cœur et pourtant, lui qui a appris à la connaître doit décelé les brisures de son âme qui continuer de briller dans l'océan de ses opalines. Elle est imposante, la sublime, sa splendeur éclate dans son attitude de reine des glaces, elle retrouve peu à peu de sa superbe... Mais c'est une beauté entachée, une beauté irréelle qu'elle ne lui avait jamais laissé entrevoir... parce qu'elle s'était toujours autoriser à un sincérité absurde à son égard. Tu veux me le reprocher? Si ça t'aide à dormir la nuit. La vérité c'est que tu as tout gâché avec tes mensonges. Si je me suis accrochée à tes mensonges, si je n'ai pas dis que je savais tout cela, c'est parce que je m'accrochais à l'espoir que ce ne soit que des mensonges pour me séparer de toi. Alors, oui, je t'ai menti, parce que je t'aimais, que je voulais te garder auprès de moi, me raccrocher à cette part de moi bien plus réelle que toutes les autres. Je cherchais de l’authenticité, je cherchais quelques choses de vrais, je te l'ai dis à l'instant où je t'ai attiré dans ce placard. Je ne suis pas en cause. C'est toi. Et même maintenant, tu n'es même pas capable d'affronter tes manipulations sordides et de me regarder en face !!! Ne met dis pas que tu t'es laissé prendre à ton propre jeu... Mais dis moi Idriss... Es-tu seulement capable d'une once de vérité? Sa voix s’écorche encore, bien trop blessée.

"Ais au moins le courage de me le dire en face." Elle le force à la regarder, à l'affronter. Il lute, il ne veut pas, mais la détermination de la jeune impératrice eut rapidement raison de lui. Et il se retrouve là, face à elle, les yeux plongés dans son regard humide. Comme un enfant en train de se faire engueuler par sa mère, voilà comment il était. Il se sentait coupable, coupable de toute cette peine qu'il s'infligeait à lui, mais aussi à elle. Tout ça aurait pu être évité si il avait trouvé les bons mots, si il ne s'était pas comporté comme un con. Malheureusement, il n'est pas du genre à réfléchir avant d'agir et il n'avait pas pu empêcher le flot de parole de dépasser ses lèvres. Il avait craché son venin, utilisé ce petit être innocent comme riposte. Un lâche, voilà ce qu'il était. Le mal était fait, il ne pouvait pas revenir en arrière. La belle impératrice était devenue froide, telle une reine des glaces. Il n'avait jamais vu cet aspect d'elle. Ou plutôt elle ne lui avait jamais montré. "La vérité c'est que tu as tout gâché avec tes mensonges." Oui, il le savait. Ses mensonges avaient creusé un fossé entre eux, une distance. Et tout lui avait éclaté à la figure. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la colère, de la rage envers les propos de la demoiselle. Elle était furieuse, il le savait, le comprenait même. Mais elle n'était pas non plus toute blanche dans cette histoire, il n'était pas le seul à avoir merdé. "je t'aimais." Un coup de couteau dans le coeur. Elle le dit au passé, comme si tout était terminé, comme si il n'y avait plus aucun espoir. Il ne peut arrêter la petite larme de couler le long de sa joue rosée par sa colère. Il ressert le poing et refait couler le sang qui avait commencé à sécher, pour stopper ses larmes. "Es-tu seulement capable d'une once de vérité ?" Sa respiration s’accélère, son coeur en morceau bat de plus en plus vite. Il n'en peut plus, il va exploser. "Tu veux vraiment que je te dises les choses en face ?" Il saisit son visage, rapidement, violemment, peut-être trop, mais il ne se contrôle plus, son jugement est voilé par cette rage qui lui brûle les entrailles. "Oui je t'ai menti. Oui je me suis servis de toi, et oui je suis aussi tombé amoureux. Tu le sais très bien, tu sais ce que je ressens pour toi. Et ça t'as pas empêcher de retourner dans son lit tous les soirs, de lui faire l'amour apparemment. Tu sais ce que j'ai ressenti quand j'ai appris pour ta grosses ? Que j'me suis fait prendre pour un con, du début à la fin. Alors ne me dis pas que ce n'est que de ma faute, il faut te regarder dans un miroir. C'est pas moi qui allais me prostituer tous les soirs pour être dans les bonnes grâces de ce merdeux." Il lui lâche le visage et fait jaillir ses flammes. Il voudrait les diriger contre elle, parce qu'il lui en veut tellement, mais il frappe violemment le buisson se trouvant à côté d'eux, qui s'enflamme. Il a le souffle court, saccadé. Il venait de vider son sac d'une manière qui avait très certainement dépassé sa pensée. Mais à ce moment précis, il s'en foutait. Il voulait la blessé, et il savait qu'il avait déjà réussi. Il savait qu'il avait entaillé son âme, son coeur. C'était de bonne guerre, après tout.      

oui je suis aussi tombé amoureux. Tu le sais très bien, tu sais ce que je ressens pour toi. Le palpitant de la jeune épouse s'emballe furieusement, enveloppé par la nuée de papillons qui virevolte dans son bas ventre, une sensation des plus délectable, entachée les par les mots qu'ils continuent de prononcer. Il claque contre sa langue, vénéneux et incisif, il s'élève pour la poignarder en plein cœur. La vague de chaleur embrase ton être, alimentant leu feu ravageur qui ne propage dans chaque parcelle de ton âme. C'est pas moi qui allais me prostituer tous les soirs pour être dans les bonnes grâces de ce merdeux. La main impériale se soulève et vient claquer contre sa joue avec une force qu'elle-même ne s'imaginait pas posséder. La peau translucide se colore d'une pourpre sanguin. Elle ouvre la bouche et la referme aussitôt, bouleversée à la fois par le geste et par les mots qui font écho en elle. Le souffle court et la respiration haletante, elle s'asphyxie, avalant de bouffée d'air pour alimenter correctement ses poumons. Son regard flamboyant revienne prendre d’assaut son regard à lui, elle en oublie tous les mots savoureux qu'il vient de prononcer, elle en oublie sa déclaration, bafouée dans son orgueil. Tu sembles oublier à qui tu t'adresses. Je suis ton impératrice. Elle s'en veut déjà d'avoir prononcer de tel mots. Des mots qu'elle décortique, pour qu'il en prenne l'ampleur. Son index se soulève accusateur et menaçant. Et juste pour que les choses soient claires, si j'ai appris ma grossesse le jour du mariage, cela fait deux mois que je porte cet enfant... Ai-je besoin de préciser qu'il y a deux moi, il y avait encore rien entre nous!?[ Mais quand bien même, Idriss, il est mon mari. MON mari. Je ne l'aimerais jamais comme je t'aime toi, mais il reste et demeure mon mari. Plus encore qu'un mariage de convenance, nous dirigeons Askana ensemble, nous nous devons d'être souder, nous nous devons d'être une famille, ne serait-ce que pour offrir au peuple un héritier. Alors oui, je le retrouve certain soir, je me perd dans ses bras et parfois j'y prend du plaisir...   Parce que c'est la seule façon de supporter cette vie où tu ne peux pas être officiellement à mes côtés. Ce n'est pas une excuse, mais la réalité. Je n'imagine que trop bien à quel point tu dois en souffrir, la simple idée de te fiancer à une autre a été une véritable pénitence, j'ai eu l'impression que l'on m'amputait d'un morceau de mon cœur... Mais c'était la seule solution pour te garder à mes côtés. Je ne m'excuserais pas, je fais de mon mieux, pour ne pas me trahir. Nouvelle tirade. Elle s'essouffle à nouveau. Sa voix est ferme, implacable, impérieuse, la belle princesse des flammes en impose. Sa main revient contre sa joue, glisse contre son épiderme alors qu'un sourire douloureux vient fendre ses lèvres. Ses doigts glissent finalement pour venir saisir son menton. Alors maintenant, arrête d'être con !? S'il te plaît. Je t'aime.