pseudo et prénom ‹ EXCEPTION, but call me jo. âge ‹ sixteen yo. comment as-tu trouvé le forum? ‹ bazzart. pays ‹ le pays de la baguette. fréquence de connexion ‹ 5/7 environ. votre avis sur le forum ‹ il est tout beau, congrats au staff. (a) parrain ? ‹ @blue caroll, @historia oathbridge. smiley préféré ‹ j'en ai pas, ils sont tous bgs. gif qui décrit le mieux votre personnage ‹
   

Spoiler:

   

( part i ) L’inconscience tient les rênes du pouvoir, l’adrénaline prend soudainement le contrôle de ton corps. Marionnette d’une colère qui te dépasse, tes mains repoussent instantanément la présence de l’homme en face de toi. Bien décidé lui refaire le portrait, tu t’approches de nouveau vers lui, en espérant que personne ne s’interpose entre vous deux. Tu ignores comment tu t’es retrouvé là, sur le point de tabasser un homme à peine plus vieux que toi. Les gens, ils savent que tu prends la mouche pour un rien, qu’un moindre regard déplacé pourrait te contrarier. Mais lui, il l’avait fait. Il a osé te mettre en rogne, t’injurier. Sous les regards inquiets de la foule qui n’osait pas séparer les deux bourreaux que vous étiez, tu t’agrippes violemment à sa veste, le faisant ainsi reculer de quelques pas. Tu étais arrivé à un point de non-retour ; à un point où il était trop tard pour tout arrêter, d’ignorer tout ce qu’il venait de se passer. Une dizaine d’élèves perplexes quant à la façon dont cette histoire allait se finir, deux esprits échauffés qui ne souhaitaient qu’une chose : se jeter l’un à l’autre. Grand garçon vicieux, qui aime pousser les gens à bout, pour mieux les confronter par la suite. Une personnalité explosive, qui ne cesse de vouloir se mesurer aux autres. « Tu veux quoi, putain » rétorque-t-il. Ton sang ne fait qu’un tour. Tu regardes ton adversaire dans le blanc des yeux, avant de heurter brutalement ton front contre le sien. Parce que toi, tu ne sais pas parler. Toi, c’est avec les poings que tu t’exprimes, c’est avec la violence que tu résous tes problèmes. Essayer de te résonner est une peine perdue, car tu entraînes au fond les malheureux qui croient voir une lueur d’espoir au fin fond de ton regard. Ta mâchoire amortit la frappe qui vient de t’être donnée, attendant la moindre réplique de ta part, les représailles du grand bagarreur que tu es. Tu serres les dents, t’apprêtant à renverser celui qui avait osé te tenir tête, mais une main t’arrête dans ton élan. « Messieurs, veuillez me suivre. » Une voix qui sonne plus qu’autoritaire à tes oreilles, et qui semble légèrement déplaire à ton ego.

( part ii ) Tu les entends bourdonner, les élèves de l’académie. Tu les entends cracher leur venin lorsque tes pas franchissent le seuil de la porte. L’altercation de la dernière fois, leur a très probablement donné un sujet à débattre pour cette semaine. Faisant mine de ne rien entendre de leur conversation, tu balaies les yeux de la salle, avant de constater une place de libre au deuxième rang, à côté d’une jeune blonde dont le prénom ne te revient pas. D’une démarche cavalière, tu t’approches d’elle. Hésitant quant à la manière de l’aborder, tu optes pour la manière classique. « Est-ce que je peux m’asseoir ici ? » Des mèches dorées qui retombent sur ses épaules, des yeux qui te dévisagent très clairement. Si ta première réaction avait été de faire demi-tour et de chercher une autre place au fond de la place, là, tu n’avais clairement pas le choix. Tu devrais faire profil-bas, suite au conflit survenu un peu plus tôt dans la semaine. « Si je te dis non, qu’est-ce que tu vas faire ? » répondit-elle. Tu ne savais pas si elle le disait sur le ton de l’humour, ou si elle le pensait réellement. La question n'en est désormais plus une. « Ce n’est pas comme si tu avais le choix, de toute façon. » fis-tu en t’appuyant sur la table en face d’elle. Un air amusé illumine soudainement son visage. « Si je n'ai pas le choix alors… » fit-elle, en se redressant pour enlever le sac qui occupait la chaise de libre. Étonné de son tempérament et de la manière dont elle se joue de toi, l’hésitation fait désormais place à ta curiosité habituelle. Cette même curiosité malsaine qui a le don de t’attirer plus d’ennuis qu’autre chose. « Ton visage ne me dit rien. » dis-tu en t’installant sur la chaise, déposant ainsi ton sac sur la table. « Comment t'appelles-tu ? » Tu aurais aimé mettre un prénom à ce nouveau visage que tu venais d’en apprendre l’existence. « Mon premier, on dit de moi que je suis la couleur des yeux des géants. Mon second, ma couleur se reflète dans les océans. Qui suis-je ? » psalmodia-t-elle telle une prière du bout des lèvres, le menton posé au creux de sa main. Ton visage se voile d’un air d’incompréhension : elle t’avait perdu dès les premiers mots de son énigme. « Tu te doutes bien que je ne suis pas très doué pour les devinettes. » Et ça l’a toujours été, d’ailleurs. Ne portant qu’un faible intérêt aux rébus et aux autres jeux de réflexion, tu n’as, en revanche, jamais refusé une partie d’échec. Tu trouves les jeux stratégiques nettement plus intéressants. « Il n'est plus question de devinette, mais de connaissance de tes couleurs. » rétorque-t-elle. Un petit rire s'échappe de ses lèvres, avant qu'elle ne replonge dans son livre tout en tapotant discrètement son œil droit, se dissimulant ainsi derrière les pages de son bouquin. Gentille fille si altruiste qui souffle la réponse tel à un élève qui ne connaît pas sa leçon. Un répondant qui te plaît, et qui a pour don de réveiller ton côté taquin. « Blue. » fis-tu, le sourire aux lèvres. Pauvre garçon, qui n’a pas encore comprit qu’une bonne partie de sa vie lui serait destinée.





( part i ) Tes lèvres s’écrasèrent sur les siennes, exigeantes, possessives. Cette nuit, tu n’as pas su mettre des limites. Tu n’as pas su calmer les pulsions qui te poussaient vers elle. Cette irrésistible Blue, celle à qui tu n’as pas su dire non. Envouté par le mélange exquis de son parfum et de son odeur corporelle, son souffle s'abat tendrement sur toi. Ce soir, tu n’avais d’yeux que pour elle. Ce soir, tout était permis. Son rythme cardiaque s’accélère au moment même où tes lèvres entrent en contact avec le lobe de son oreille. Lentement, mais sûrement, tu provoques l’impatience de la jeune femme en parcourant du bout de la langue, sa joue. Tu t’arrêtes net au niveau de son cou, où tu lui fais don d’une nuée de baisers. Une tendresse qui se montre passionnelle, et qui finit par la marquer. Comme un chien le fait autour de son territoire, tu délimitais les limites à ne pas franchir. Ces mêmes limites qui te rendent faible, vulnérable. C’est cette possessivité qui te mènera à ta perte. Pauvre toi, qui se sent pour la toute première fois, amoureux. Tu imposes une certaine distance avec l’heureuse élue, admirant une nouvelle fois la beauté qui émanait de ses yeux. Blue, elle avait le ciel dans son regard. Vide mais profond à la fois, tout autant sensible qu’inaccessible. Blue, elle était ce mystère que tu n’as pas réussi à percer, cet esprit que tu n’as jamais su réellement t’approprier. Tes yeux parcourent les courbes parfaites de son corps dénudé, dont les grains de beauté te rappelaient les constellations si bien connues des cieux. « Blue-… » Un début de phrase interrompu par un baiser des plus fougueux. Elle n’était pas d’humeur à parler, à se préoccuper de tes réticences. N’importe quelle parole ne saurait la faire arrêter. Elle, elle te voulait toi. Toi, tu la voulais elle. Alors, vos deux corps n’ont fait plus qu’un. Tes doigts plongent dans ses mèches de cheveux. Ta poitrine, elle, se retrouve entassée par la sienne. Blue et Meryl. Meryl et Blue. Deux êtres diamétralement opposés, qui se retrouvent en parfaite symbiose. Tes mains se joignent aux siennes, pendant que ses lèvres s’accaparent des tiennes. Sous l’effet du désir, tu sens ton cœur tambouriner sans relâche contre ta cage thoracique, comme s’il souhaitait se sauver de ces sentiments naissants. Ta langue entre de nouveau contact avec sa peau belle et onctueuse, la faisant à chaque fois descendre de plus en plus bas. Les gémissements de ta partenaire semblaient t’indiquer ses points sensibles, comme si elle voulait que tu les connaisses, que tu les vois. Ton envie te suppliait de continuer, tandis que ta raison, elle, t’ordonnait de t’arrêter. Tiraillé entre plusieurs sentiments, entre plusieurs craintes, ton visage remonte au niveau du sien. Cherchant le moindre signe d’hésitation sur son visage, d’incertitude. Tu lui souffles. « Blue ? » Était-elle certaine de vouloir ? De vouloir écarter les cuisses à une âme souillée par un passé douloureux ? Une multitude de questions surgissent de nulle part, mais elles furent rapidement balayées par le murmure de cette dernière. « Oui. » Elle te rassure. En moins d’une fraction de seconde, ta tendresse vient s’exprimer au seuil de sa bouche. Une façon pour toi de lui répondre, tout en évitant ainsi de mettre des mots sur les sentiments que tu ressens à son égard. Un engagement que tu n’es pas prêt à prendre pour le moment. Ton pouls s’accélère à la seconde où elle prend en otage ta lèvre inférieure. Blue, elle aime jouer avec tes sentiments, te faire sentir dépendant d’elle. Bien trop de fois, berné par ses charmes enchanteurs, tu retombes à chaque fois dans le filet. Blue, c’est ce piège dont tu es ravi d’être tombé dedans. Cette erreur que tu continues de faire à chaque fois que tu la vois. Pris dans le feu de l’action, tu refoules définitivement ce sentiment de désarroi qui s’était auparavant installé dans ton esprit, bien décidé à lui rendre la monnaie de sa pièce. Une envie qui s’entend à votre respiration haletante. Vos deux corps nus se frôlent, et ne font plus qu’un en l’espace d’une nuit. D’une très longue nuit en charmante compagnie, sous le ciel étoilé d’Aksana. Mais à l’époque, tu ne le savais pas, que ce serait le début d’une lourde responsabilité à assumer. Une responsabilité qui s’avérera s’appeler Tristan. Gosse qui partage tes traits, et qui t’appellera plus tard d’une drôle de façon. Papa.





( part i ) Tu déambulais dans la rue, sans réel but. Tes pas sont cadencés par le bruit de la pluie qui s’abat torrentiellement contre le sol. Une nuit, on ne peut plus triste, pour un début d’automne. Tes dents claquent sous l’effet du froid, tandis que tes mains tremblent au fin fond des poches de ta veste. Aujourd’hui, tu t’es retrouvé avec le moral à zéro, et Blue n’y était pas pour rien. Une impulsivité qu’elle a parfois du mal à gérer, des propos qu’elle a parfois du mal à avaler. Blue, ça lui arrive d’en payer les frais, de subir les excès de colères que tu fais à longueur de journée. Mais des fois, elle a besoin de respirer, alors tu sors. Loin. Très loin d’elle, et des problèmes qui rythment votre quotidien. Tel un lâche, tu cherches du regard un éventuel bar ouvert à cette heure tardive, en faisant soin d’éviter la moindre flaque d’eau qui pourrait tâcher tes nouvelles bottes. Car ce soir, tu avais besoin de boire. De noyer ton chagrin dans n’importe quelle boisson. Un hurlement. Ton attention se trouve tourmentée. Cloué sur place pendant une bonne dizaine de secondes, tu finis par poursuivre ton chemin. Une hallucination, très probablement. Aucun gramme d’alcool ne circule encore dans tes veines, mais ton esprit te joue déjà des tours. Un deuxième hurlement, beaucoup plus bruyant que le précédent. Cette fois-ci, ce n’était plus le fruit de ton imagination, tu avais bel et bien entendu quelqu’un crier. Instinctivement, tu te retrouves à courir en direction la source même du rugissement. Puis arrivé une fois sur place, un corps blessé jonche aux pieds d’un homme dont les courbes se dessinent parmi l’obscurité de la nuit. Sûrement surpris de ta présence en ces lieux, il entame une fuite. Mais alors que tu t’apprêtes à le courir après lui, une vive lumière t’agresse la vue, s’interposant entre l’assassin et toi. Tes yeux se plissent légèrement, avant de glisser machinalement ta main entre l’éclairage et ton visage. Tout s’est passé si vite, qu’aucun mot ne veut sortir de ta bouche. Pétrifié par la rapidité du déroulement des faits, il ne t’a fallu que quelques instants pour retrouver tes esprits, et ainsi réaliser l’ampleur de la situation dans laquelle tu t’es retrouvé. Un homme plutôt âgé, lampe-torche à la main et penché à sa fenêtre, est témoin de la scène. Au mauvais endroit, au mauvais moment, avec un corps ensanglanté à tes pieds, c’est en ta direction que l’homme pointe du doigt. « Saisissez-le ! Il vient tout juste de commettre un homicide ! » beugle-t-il. Un voisinage qui sort de sa torpeur, pour assister à la condamnation à mort d’un innocent dont le nom est connu de tous.

( part ii ) Tel un lion enfermé dans une cage, tu ne cesses de clamer ton innocence. « Au nom des sept, que ce que je vous affirme n’est nullement un mensonge ! » Ta voix est brisée par la gravité du crime qu’on t’accuse. De longues heures passées à essayer de convaincre le noble qu’il fait fausse route, qu’il se désigne la mauvaise personne pour coupable. Une frustration que tu refoules contre les barreaux qui te retiennent prisonnier. « Je vous le répète, je suis innocent ! J’ignore même l’identité de cet homme ! » Une vérité, perçue aux yeux de tous comme une affabulation, une histoire montée de toutes pièces. Tu sens ton heure arriver, l’injustice te rattraper. Le bruit périodique de l’horloge suspendu au mur, ne fait qu’accentuer ta nervosité. Tu finis par t’asseoir sur l’unique siège qu’on t’a laissé, te laissant tomber ta tête dans le creux de tes mains. Tu commences à douter, à t’interroger sur ta réelle présence en ces lieux. Et si tu n’avais que ce que tu méritais ? Et si tu ne payais que le prix de cette misérable vie passée à cumuler les erreurs de jeunesse ? Des pensées que tu refoules d’un secouement de tête. Les secondes se font de plus en plus longues, et ton impatience, de plus en plus grande. La manière que tu as à de taper des pieds trahis ton anxiété. Un bruit inattendu met fin à ton attente. La porte encaisse trois coups réguliers. Toc, toc, toc. Le bourgeois sort de son confort, pour accueillir comme il se doit la personne dont le visage qui ne t’es pas inconnu. Adonis Griffith. Son teint pâle, sa chevelure brunâtre, ses yeux marrons. Aucun doute, c’est bien lui. Son regard se dépose brièvement sur toi, avant de le rediriger vers le bourgeois. Des mouvements de lèvres, des tons légèrement plus forts que l’autre, des bouts de phrases que tu arrives à peine à entendre de ton siège. « Et moi de même […] Non, hier soir […] C’est exact, le corps à ses pieds. […] ma famille. » Agacé par le fait de ne pas pouvoir suivre la conversation comme il se doit, tu te lèves, et décides de t’approcher légèrement d’eux. « Écoutez. Je peux vous assurer que ma famille n’a rien contre la vôtre… Pour le moment. Si vous libérez Meryl, on oubliera ce petit incident. » fit le Griffith.

( part iii ) Tu arpentes les ruelles d’Eartanera, prêtant une oreille attentive aux chuchotements des hommes du peuple. Manquant de trébucher sur une dalle, tu te redresses aussitôt. Tu devais te la jouer discret, ne pas te faire remarquer. Comme une ombre qui s'immisce entre deux corps lumineux, tu te surprends à te faufiler au milieu de conversations privées, te permettant ainsi de prendre connaissance des récents ragots qui tournent au sein du royaume. Ce même royaume pour qui tu as juré loyauté, par le passé. Suivi d'un raclement de gorge, tu effleures du doigt les pommes rouges mises en ventes, rondes et fermes au toucher. Tu étais devenu méconnaissable : cheveux longs et en broussaille, barbe mal taillée, vêtements délabrés. Cela faisait maintenant quelques jours que ton hygiène corporelle était mise à rude épreuve. Bien loin des baignoires luxueuses du château et des accoutrements légèrement coûteux, le nouvel homme que tu es devenu doit désormais se fondre dans la masse, afin de ne pas attirer les yeux observateurs des habitants sur toi. K’han n’est plus qu’un lointain souvenir, maintenant. Un souvenir que tu dois cesser de te remémorer, parce que ça fait mal. Ça fait mal d’imaginer la peine que peuvent éprouver tes proches suite à ta présumé mort. Comme un vieux disque que tu tournes en boucle, tu n’arrêtes pas d’imaginer la réaction qu’a eue ta génitrice, lorsqu’on t’a déclaré six pieds sous terre. Un mal nécessaire pour le bon déroulement de la mission dans laquelle tu t’es engagée, du devoir que tu t’es chargé de faire. Une grande responsabilité qui entraîne forcément de lourdes conséquences, et la tristesse d’une mère qui perd un de ces tendres enfants en fait malheureusement parti. Espion pour le compte d’Adonis, ce sont les paroles du Griffith qui t’ont libéré de cette cage, qui t’ont fait sortir de ce pétrin, et qui t'ont tenu éloigné des griffes du misérable. Éternellement redevable envers l'ambassadeur, tu te débarrasses de cette dette qui te pèse lourd dans ta conscience en soutirant des informations confidentielles aux citoyens eartanariens. Des bruits de couloir, des rumeurs, des conversations, des injures, qu’importe. Chaque mot à son impact, chaque mensonge à sa part de vérité. Comme un allié redoutable sur qui compter en temps de crises, tu es officiellement les oreilles d'Adonis dans les ruelle sombres de cette nation qui vous est chère. Une voix grave t'appelle. « Tu comptes l’acheter, cette pomme ? » Tu relèves le menton. Le regard interrogateur du marchand te fait subitement lâcher le fruit.





( part i ) La couronne de granite trônait désormais sur la longue chevelure grisâtre du puissant. La joie se lit dans le visage du tyran fier de son titre nouvellement acquis. Eartanera. Un royaume qui a retrouvé son indépendance en faisant sécession, en se libérant définitivement de ses oppresseurs. Grande nation qui a retrouvé son pouvoir d’antan, et qui se voit, de nouveau, léguée aux mains d’un homme connu de tous. Thomas Griffith. Le nouveau roi, celui qui a ramassé la couronne après que son père l’ait fait tomber. À ses pieds, le peuple eartanarien, fidèle et dévoué. À ses côtés, se tiennent les deux piliers qui ont permis au roi de ne pas flancher. Les deux familles de sang bronze qui ont été, dernièrement, reconnus comme argents. Un anoblissement accompli par la famille régente elle-même, ce sont les Oathbridge et les K’han qui s’en sont vus honorés. Dorénavant très loin des vies qu’ils ont menées jusque-là, ce changement est également valable pour toi. Une mission qui a pris terme après le couronnement du nouveau roi, un fardeau qui s’estompe à la seconde même où l’attention de la foule se pose sur toi. Une multitude d’émotions parcourent le visage de ces derniers dès lors ton apparition. Tu cherches du regard des traits que tu reconnais. Des traits que tu as longtemps espéré faire de nouveau face, un jour. Tes yeux s’arrêtent sur elle. Cette jeune fille devenue femme avec le temps, et avec qui tu es lié par les liens du sang. Nehina. Ta sœur cadette, une des personnes que tu as abandonnées aux dépens de la mission jugée confidentielle qui t’a été attribuée. Un tempérament de feu que tu as longtemps dû supporter, une imprévisibilité qui t’es familière, tu appréhendes les retrouvailles avec cette dernière. Une fraternité suspendue pendant quatre ans, et que tu devras déterrer. La présence de ta mère n’échappe également pas à ta vision. Cette femme qui t’a mis au monde, et qui t’a vu mourir vingt-quatre années plus tard, pour te voir, aujourd’hui, ressusciter afin d’assister au couronnement du nouveau roi. Une douleur te prend aux tripes rien que d’imaginer la souffrance qu’une mère peut éprouver suite au décès d’un de ses fils. Une souffrance intense et destructrice, qui reste toujours aussi présente même au fil des années.

Au fur et à mesure que tu t’approches du trône, tu sens le moment arriver à grands pas. Tu parviens à distinguer vaguement le visage des deux uniques hommes qui t’ont servi d’exemple dans ta vie passée. Ces deux mêmes hommes qui ont dû pleurer une tombe qu’ils savaient vide, un décès qui n’en était pas un. Ton père et ton frère, uns des seuls à être dans la confidence d’une mission classée secrète. Uns des seuls à qui le roi et l’ambassadeur font réellement confiance. Ignorant ce qu’ils sont devenus et la réaction qu’ils auront dès lorsqu’ils te verront, des questions t’envahissent soudainement l’esprit. Nostalgique d’un temps lointain, d’innombrables souvenirs refont soudainement surface. Une jubilation mêlée à plusieurs craintes, tu es comme un fantôme provenant d’une époque antérieure. Tu es cet homme que les gens ne s’attendaient pas à voir aujourd’hui.

Mais tu es chanceux. Chanceux de ne pas avoir à affronter cette femme que tu as aimé une bonne partie de ta vie, et que tu as ensuite enfanté. Blue. Tu l'imagines, là, devant toi. Une mine qui mènerait à croire que, dans sa tête, ce serait la confusion. Le chaos. L’anarchie. Un amour de jeunesse, qui est resté figé dans le passé, qui n’est, malheureusement, plus d’actualité. Durant ces quatre dernières années, il s’en est passé des choses. Des choses dont tu n’en es pas particulièrement fier, et qui t’a fait changer. Loin d’être ce gamin naïf et insouciant que tu l’étais autrefois, les épreuves que tu as traversées t’ont changé. Que ce soit sur le plan moral ou physique, plus rien ne semble te relier à ton ancienne vie, à l’ancien Meryl. Tu le sais, tôt ou tard, que tu vas devoir la confronter, à elle et aux reproches qu’elle va te faire. Aux injures qu’elle va te jeter, aux coups que tu vas devoir encaisser. Parce qu’elle aussi, elle a changé. Elle est devenue cette femme, qui a su survivre à la mort d’un fiancé, et à l’enlèvement de son fils, Tristan. Un enlèvement que tu as orchestré par l’intermédiaire de Diana Osanos, afin de ramener à tes côtés l’enfant qui est tien.

Une fois face au trône, au roi et à sa reine, tu ploies le genou. Jurant ainsi une éternelle fidélité au possesseur de la couronne de granite, ainsi qu’à son épouse. « Longue vie au roi, Thomas Griffith, et à la reine, Juliette Griffith. » prononces-tu religieusement ces paroles, comme si tu attendais ce moment depuis longtemps. Très longtemps.