La tête haute, ses prunelles vagabondent d'une personne à l'autre dans la foule en espérant y voir une tête familière. Elle joue les princesses, les femmes fières et fortes, mais elle est totalement brisée, Ariane. Elle s'inquiète pour @Adonis Griffith et pour @Isaak Griffith, ce dernier étant toujours porté disparu. Puis, son regard se pose sur l'armée de mercenaires des K'han, qui sont la pour faire régner l'ordre. Régner l'ordre. L'idée d'un nouveau bain de sang lui glace le sang et des frissons lui parcourent l'échine. Toute cette guerre, elle n'en a jamais voulu et c'est pour ça qu'elle est bel et bien déterminé à monter un jour sur le trône. Elle veut faire régner l'ordre à sa façon, elle veut instaurer la paix, parce-qu'elle est bien moins assoiffée de sang et de pouvoir que @Thomas Griffith. Heureusement, il y a @Khornelia SKOGSRÅN qui n'est pas loin. Ses iris croisent les siennes et son coeur se réchauffe. Enfin une tête familière, une tête amicale. Elle lui adresse un sourire complice avant de reporter son attention sur son père et sa mère, qui s'avance vers le sacerdos. Sa mère, dont elle a toujours été proche, lui adresse un regard rassurant et pleins de tendresse. Suite à cela, Ariane sent son coeur s'alléger, ralentir. Son père lui, ne lui adresse aucun regard. Il est trop occupé à regarder l'objet de ses désirs, la couronne de granit. Machinalement, elle se rapproche un peu plus de @Eros Griffith pour se rassurer face à cette foule et pour supporter ce qu'elle est en train de regarder. Son père, qu'elle voit comme un futur tyran, est en train de se faire poser la couronne sur la tête. Sa mâchoire se crispe et elle tente d'afficher un sourire hypocrite. « Longue vie au roi Thomas Griffith et à la reine Juliette Griffith. » Prononce-t-elle en même temps que le peuple Eartanarien et en affichant un air encore plus fier. A présent, elle a le statut de princesse, elle est la future Reine d'Eartanera et elle sait qu'elle finira par l'avoir, cette maudite couronne.

Le jour tant attendu, c'était aujourd'hui. Le couronnement d'un roi. La couronne de granit qu'il avait récupéré un jour plus tôt. C'était le moment, le bon moment pour l'avènement d'un nouveau roi. Avant d'être un couronnement, c'était également un acte politique pour mobiliser les foules. Thomas devait donner l'impression d'être un roi fort, il devait montrer l'image d'une nation de la terre grand et forte. La dureté du roc devait être prouvé par ce discours qui allait résonner pendant de nombreuses décennies il n'en faisait aucun doute. La famille Griffith régnait désormais et ce n'était pas pour un petit moment. « Eartanariens, Eartanariennes. » La voix forte et caverneuse résonnait à travers l'assemblée qui buvait les paroles du futur roi. « L’impératrice Camilla Oshun est morte hier, et avec elle, le pacte qui liait mon père, le dernier roi Eartanarien, et les Oshun. Cette famille est incapable de se protéger eux-mêmes, et voudraient diriger tout l’empire ? Je dis non ! » Une famille qui tombait si facilement était-elle apte à monter sur le trône et à diriger un empire ? Est-ce qu'il était vraiment réaliste de laisser les Oshun au pouvoir. Ils avaient eu le temps de s'imposer et malheureusement pour eux cela n'avait pas marché. Les tensions grondaient et désormais le royaume venait de se disloquer en plusieurs morceaux. « Les Oshun sont incapables de diriger nos nations, et ils ont prouvé à multiples reprises qu’Eartanera ne les intéressaient pas. Vous avez trop longtemps accablés des dettes que m’ont imposés ces étrangers. » Un mensonge qu'il venait de prononcer, mais que personne ne relèverait. Parce qu'en étant roi il n'avait aucun adversaire politique, la nation de la terre était uni et aucune autre famille ne voulait le détrôner. Du moins c'est ce qu'il pensait. Pour lui l'ennemi ne viendrait jamais de l'intérieur, mais toujours de l'extérieur. En tout cas il servait de belles paroles à l'assemblé dans le but de les endormir et de les faire se battre. L'impôt, c'était lui qui l'avait imposé pour que le royaume s'enrichisse. Résultat, les mercenaires pouvaient être payés et c'était une bonne chose pour la guerre qui s'approchait. L'expression de son visage était autoritaire, mais c'est ce qu'il fallait. Le peuple voulait une figure pour les guider et il allait être cette figure. « Mes propres enfants m’ont été arrachés par l’impuissance des Oshun ! Isaiah a été assassiné par des étrangers, Adonis enfermé par une couronne étrangère et Isaak, mon neveu, enlevé sous le nez même de l’impératrice et de sa famille, sans qu’aucun d’eux ne soient capable d’aider leurs soit-disant alliés. » Le meurtre d'Isaiah avait réellement ébranlé l'homme dur qu'il était. Pourtant il ne se souciait que très peu de l'emprisonnement de son fils, car il savait qu'enfermé il ne lui causerait aucun tord. Pour l'instant aucune solution n'était envisagée pour aller le sauver. Pour ce qui était d'Isaak il n'en savait rien, son neveu était évaporé dans la nature et il n'avait aucune nouvelle. Mais il n'avait pas le temps de s'en soucier non plus. Bien qu'il appréciait ce fils qu'il aurait dû avoir, il devait penser à sa couronne et son royaume. C'était un roi maintenant, enfin dans quelque minutes il le sera. « Nos enfants, nos frères, nos sœurs, nos époux n’ont pas à subir le joug de l’oppresseur. Eartanera appartient aux Eartanariens ! » Et à la fin de la phrase il frappa un coup avec son pied sur le sol pour faire trembler la terre et ce que firent les habitants qui connaissaient encore ce signe symbole de la nation de la terre. Cette scène était belle. Un symbole de puissance et de rassemblement, malgré les critiques il avait su rassembler et créer un bloc. Combien de temps allait-il tenir ? Indéfiniment selon lui, en réalité l'avenir était incertain. La cérémonie commença, la jubilation au fond de lui grondait. L'enfant qui avait toujours rêvé d'être roi l'était désormais. Son visage était toujours aussi dur, au fond de lui un sourire s'affichait clairement. Celui d'un roi fier d'être enfin ce qu'il était destiné à être. La foule l'acclamant lui et sa femme, l'acclamant encore et encore. C'était une image gravée dans la mémoire d'un homme qui n'était toujours pas satisfait du grand pouvoir qu'il venait d'obtenir. Non il lui fallait encore plus. La guerre approchait et il était prêt à l'affronter.

Elle boit les paroles de @Thomas Griffith, la K'han. Sa fidèle dévotion n'était plus à prouver, mais aujourd'hui c'était pleine d'admiration –  et de satisfaction –  qu'elle se tenait, droite comme un piquet, face à son (presque) roi. Elle retient néanmoins un sourire sarcastique. Tout ce que l'homme disait était vrai, et en même temps pas tout à fait. Il avait toujours manié les mots à la perfection, su retourner une situation à son avantage. Il finit son discours par un coup de pied au sol, suivi par de nombreux Eartaneriens – dont plusieurs K'han. Nehina savait pertinemment ce que ça signifiait. Et même si en soit, il est évident qu'elle se rallierait quoi qu'il arrive, elle s'abstient. Elle n'a pas (encore) connu la guerre, après tout. La cérémonie débute. Nehina observe la scène avec toujours autant d'attention. « Longue vie au roi Thomas Griffith et à la reine Juliette Griffith. » Ils ont repris la couronne. Ils ont repris le pouvoir. Enfin. Mais ce n'est pas tout. Ce qu'attendait Nehina avec impatience approche; l'anoblissement de sa famille. Son anoblissement. Au moment venu, elle se met à genou. Elle jure fidélité au roi, comme elle l'a fait sept ans auparavant. Et pourtant, ça ne change rien. Elle n'a pas l'impression que son honneur est rétablie. Elle se sent toujours aussi bafouée. Elle réalise – avec effroi – que ce n'était pas tant ce rang si convoité qui l'intéressait, mais ce qu'il représentait à l'époque ; une union avec son amour de jeunesse, @Adonis Griffith.