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Spoiler:

Le sommeil de plomb venait de gagner ton père, toi blottis au coin du feu tel un animal cherchant la chaleur maternelle, tu ne pouvais fermer l’œil. Il était revenu tard ton père, tu l’avais attendu, patiemment pendant des heures, des jours, des semaines. Tu étais fatigué d’attendre, fatigué de n’avoir comme seule compagnie le crépitement des bûches ardentes. Alors ce soir-là, tu décidas qu’il était temps de trouver autre chose, n’importe quoi. Tu enfilas rapidement tes souliers abîmés par l’usure et le temps, tu pris soin de prendre avec toi une couverture de laine et tu sortis à pas de loup de la vielle bâtisse vulgairement appelée foyer. Rien n’était plus beau pour toi que le reflet de la lune à travers les paysages nocturnes de ta région. Le panorama qui s’offrait devant toi inondait ton cœur d’une chaleur presque maternelle, tu te sentais dans ton élément-là près de l’eau ou les reflets cristallines de lune venait caresser ton visage. Tu la voyais cette petite lueur au loin, légère, douce mais pourtant étincelante. Comme un mirage, tu ne pouvais décrocher tes iris de son éclat. Happé par cette flamme consommatrice, tu suivais cette lueur jusqu’à ces pénates. Pas plus grandes que la tienne, pas plus belle, c’est pourtant de là d’où venait cette lueur, celle que tu avais poursuivi toute la nuit. Tu voyais le reflet traverser la fenêtre et éclairer faiblement le chemin. C’est avec délicatesse et courage que tu t’introduisis dans ce foyer qui n’était nullement le tient, juste pour suivre cette lueur d’espoir. Comme un voleur, sur la pointe des pieds tu entras dans cette pièce, pas plus grande que dans ton imagination, la pièce était baignée d’une douce lumière ambrée. Dès le moment ou tes iris, se sont posés sur elle, tu as compris que tu ne serais plus jamais seul. Pas plus haute que trois pommes elle était pourtant là, au milieu de la pièce. Du tissu partout autour d’elle, tu voyais qu’elle n’avait pas l’air rassuré. Peut-être n’avait-elle pas le droit d’être ici, peut-être lui avais-tu fait peur. La crainte que tu vis apparaître sur son visage laissa place à de l’étonnement, une curiosité caractéristique des enfants de vos âges. Ta gorge était sèche et tes lèvres n’osaient s’ouvrir par peur de briser cet instant presque irréel. Ses cheveux étaient en bataille, sa chemise de nuit blanche la faisait ressembler à un ange. Comme dans tes rêves le soir. Plus elle s’approchait de toi plus tu reculais, elle ne te voulait pas de mal, elle voulait juste s’approcher pour mieux observer le jeune garçon qu’elle avait devant elle. Tu avais été beaucoup plus courageux dans ta vie. Quand sa voix cristalline retentit dans tes esgourdes, ce fut comme un courant électrique qui traversait ton échine pour se nicher jusqu’à ton palpitant. « Tu veux bien m’aider ? » La précieuse désignait du doigt de la laine éparpillait sur le sol. Elle ne t’avait pas incriminé pour être entré par effraction, elle n’avait pas non plus appelé à l’aide, elle semblait avoir compris ce que tu cherchais depuis bien trop longtemps. Tu hochas la tête en guise de réponse et tu l’aidas à ramasser le reste d’une expérience qui se voyait à un échec manifestement. « Tu sais, je n’ai pas le droit d’être là le soir, mes parents, ils ne veulent pas que je touche à la laine et aux tissus » Elle semblait contrariée par tout ça, mais excitée à l’idée de faire quelque chose d’interdit, de proscrit. « Moi non plus je n’ai pas le droit d’être là ». Ces mots sortis si naturellement de ta bouche résumait parfaitement la situation, tu n’avais pas le droit d’être là et elle non plus et pourtant comme deux complices vous effaciez les traces d’une sottise commise par l’inconscience des jeunes années. Une fois la pièce rangée, la petite demoiselle tendit sa main frêle vers toi, un signe d’acceptation de sa part, une promesse d’un lendemain. Elle chuchota son prénom synonyme d’adoption et de confiance instantanée « Nurie » Un prénom simple et doux, sur l’instant, tu te dis qu’elle était née pour porter ce prénom. Tu le chuchotas comme pour retenir la caresse de ces mots, sa main vient attraper la tienne pour la secouer énergiquement. Comment un si petit cœur pouvait dégager une telle énergie ? Tu seras à ton tour la main de la freluquette en prenant soin de mettre la même énergie dans cette étreinte comme pour prouver que tu étais toi aussi à la hauteur. « Je m’appelle Maverick, mais tu peux m’appeler Mave, ou Maverick si tu n’aimes pas Mave, c’est comme tu préfères » Tu t’étais embrouillé dans tes propos, tu voulais juste qu’elle t’appelle comme elle le sentait. Elle hocha la tête en signe d’acceptation. Tu sentais que quelque chose était en train de se passer, mais tu ne te doutais pas à quel point cette rencontre bouleversait ton sombre quotidien en aventure romanesque. C’était aussi violent qu’un orage, aussi éblouissant que les éclaires déchirants le ciel. « Je crois que je vais rentrer chez moi » Après tout, tu n’avais pas forcément d’autre chose que de rentrer. Pourtant, tu avais envie de rester ici, pour la première fois depuis longtemps, tu te sentais bien, tu te sentais libre, tu te sentais vivant. Vous aviez passé une partie de la nuit à discuter de tout et de rien, des aventures extraordinaires que tu vivais en rêves, des étoiles brillantes dans le ciel. Elle t’avait posé la question, elle voulait savoir pourquoi ? Mais tu ne pouvais pas lui répondre car dans le fond qu’en savais-tu ? C’était le destin voilà tout. Il n’y avait pas d’autre explication. Tu avais repris la couverture en laine sur toi, prêt à regarder une maison vide et froide lorsqu’elle se tourna vers toi pour te faire son plus beau sourire, celui de l’innocence. Candide et désinvolte elle venait de transpercer ton âme à jamais. « Tu reviendras ? » L’espoir que tu pouvais lire dans tes yeux te fit comprendre que ce n’était pas une question, mais plus un ordre. La main sur le loquet, tu lui fis une promesse, naturelle presque guidée par les cieux. « Oui, toujours » Tu refermas la porte, et sortis comme tu étais entré, à pas de loup. Tu regagnas alors ta place au coin du feu, le cœur battant pour la première fois par l’excitant et le bonheur. Tu le savais maintenant, tu en étais certain. L’aventure ne faisait que commencer.


Chaque pas, chaque brise te fais espérer le moment de la délivrance. Tu ne supportes pas d’être enfermé tel un animal en cage. Tu savais que c’était risqué, mais jamais tu n’aurais pu croire que tu te ferais piéger comme un débutant. Tu n’es pas homme qui se laisse berner, mais visiblement là, tu étais attendu. Quelqu’un a vendu ton nom, tu en es certain. Ton seul objectif est de survivre afin de comprendre. Quand tu es entré dans la résistance, tu as juré fidélité indéfectible à tes frères résistants. Tu as été torturé, brisé, humilié, mais jamais tu n’as parlé. Le sang séché sur ton visage témoigne l’extrême violence de ce régime que tu cherches à renverser. Tu t’en souviens encore, des hurlements de douleur de ce maître de l’eau, tu étais jeune, tu étais plein d’espoir. La vie était devant toi et pourtant, tu as assisté à l’événement le plus capital de ta vie. Tu n’imaginais pas encore à l’époque comment la vie pouvait être injuste. La politique, les histoires, tu en étais loin. Tu ne pensais qu’a t’amuser et à vivre comme tout gamin de ton âge. Puis tu as vu un homme se faire abattre, froidement sans états d’âme par des maîtres du feu se prenant comme supérieur. Son visage est resté gravé dans ta mémoire et dans ton âme. Si aujourd’hui, tu te bats, c’est pour lui et pour eux, tous ceux qui n’ont pas pu se défendre face à la barbarie du régime. Au camp, tu as commencé à fréquenter du monde, des gens influents qui ont décelé en toi un potentiel combattant. Ta soif de liberté et d’égalité à fait de toi une recrue hors pair. Toujours volontaire, toujours partant pour risquer ta vie, ta vaillance n’avait pareil égal. Ayant le charisme et la personnalité pour enrôler n’importe qui, tu as été élu au rang de recruteur. C’est d’ailleurs tout naturellement que tu as recruté ta moitié. Cette aventure, tu n’aurais pu la vivre sans elle à tes côtés. Elle avait besoin d’une quête, d’une chose à laquelle se raccrocher et tu avais besoin d’elle. Quand ton père fut emporté par la maladie et la souffrance, tu n’étais âgé que de 10 ans. Tu te retrouvais sans foyer, sans famille. Elle t’a sauvé la vie et son foyer est devenu le tient. Lorsque ses parents furent assassinés, tu juras de l’aider à se venger qu’importe le prix. On t’avait enlevé ta deuxième famille et ça tu ne pouvais le supporter. Cette soif de vengeance ta conduit à être sûrement moins prudent, ta seule consolation et de savoir qu’elle n’est pas avec toi. Entre les murs de ta prison, tu repenses à ta vie, tu as encore tellement de choses à vivre, tu refuses de te laisser abattre, mais la solitude est pensante pour toi. Elle te replonge dans un passé douloureux, fantôme de ton enfance, toi qui as lutté pour ne plus être seul te voici de nouveau prisonnier de tes pensées pour seule compagnie. Entre les murs de ta prison, tu repenses à ta vie, tu as encore tellement de choses à vivre, tu refuses de te laisser abattre, mais la solitude est pensante pour toi. Tu n’es pas né pour être captif alors tu attends que l’on vienne te chercher, car tes frères viendront, tu donnerais ta vie pour eux et inversement. Tu le sais, que si personne ne vient ça sera la fin pour toi, mais tu l’acceptes. Tu auras lié ton destin à tes convictions profonde et c’est peut-être dans le fond le plus important. Il serait simple de céder, d’abandonner et de se laisser couler, mais tu es un battant. Tu la veux cette victoire, tu veux voir le monde changer, évoluer par tes propres yeux. Tu veux pouvoir te dire que tu auras participé à l’égalité de demain. Chaque personne à un but, une destinée qui lui est propre, et la tienne est de te battre pour tes valeurs. Qu’importe le chemin, les embûches, tu resteras fidèle à ce que tu considères juste. Le vent tourne, ce n’est peut-être pas aujourd’hui, mais demain sera un autre jour. Alors les barreaux de ta cage, tu penses à la vie, aux aventures que tu dois encore vivre et tu gardes espoir, car tu le sais parfaitement personne ne viendra à bout de ton histoire tant que tu n’auras pas accomplis ton devoir. Ce soir-là, tu venais encore de subir un interrogatoire. Ils n’avaient pas eu l’honneur d’entendre le son de ta voix et tu en tirerais entière satisfaction. Tu n’es pas homme à te laisser faire et ils ont la preuve que tu ne céderas jamais. Les pas que tu avais entendus n’étaient pas les mêmes que d’ordinaire. Tu avais appris à les reconnaître les pas des gardes pendant ces semaines de captivités. Tu savais au fond de toi que c’était pour toi. Tu te redressas tant bien que mal ignorant la douleur qui électrisait ton être, cela se passa très rapidement comme orchestré d’une main de maitre. Il ne fallut que quelques minutes à tes compagnons pour t’offrir le cadeau tant désiré. La liberté. Tu le savais que ce n'était que le début d'une grande histoire, d'une nouvelle histoire. En quittant ta cage, tu te fis une promesse, que plus jamais un homme ne sera traité de cette manière. Qu'importe le temps que celà prendra. Les risques ne te feront pas peur. Tu iras te battre corps et âme pour ce que tu trouves honorable.