pseudo et prénom ‹ renegade. (vicky) âge ‹ 26 ans comment as-tu trouvé le forum? ‹ bazzart pays ‹ ô canada fréquence de connexion ‹ la moitié de la semaine votre avis sur le forum ‹ il promet    smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

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“ When you love someone as much as I loved him, with all of your heart, and you can’t just turn that emotion off when they’re taken from you. You still feel things as deeply. And if it can’t be love that you feel, then… then it becomes hate. ”

Le sang sur ses mains se mélangent. Celui du fils et des agresseurs couvrent ses vêtements. Des larmes salées s'invitent dans la danse morbide. Elle hurle vers le ciel, secouée de sanglots. Dans sa rage, elle espère que les dieux auxquels elle ne croit même pas l'entendent et remontent le temps. Qu'ils la ramènent assez loin pour arriver plus tôt. Mais le temps reste figé dans cet instant. Lucian ressemble à une poupée désarticulée dans ses bras. Des questions se bousculent dans sa tête. Si j'avais été plus rapide, est-ce que j'aurais pu le sauver ? Pourquoi s'en prendre à un innocent juste pour m'atteindre ? Son esprit calculateur tente de comprendre, donner un sens à la mort de l'enfant. Et la brutalité de l'acte... Comment ont-ils pu ? Comment ont-ils pu faire ça ? Poignarder un gamin d'à peine cinq ans à sept reprises. Mutiler un innocent de cette manière. Peu importe les actes de la mère, peu importe l'instinct de survie. S'ils cherchaient à lui faire regretter sa décision de ne pas céder à leurs conditions, ils ont réussi. Oh, leurs cadavres sont maintenant étendus tout autour d'elle ; le regard figé d'horreur mais probablement satisfaits de voir leur meurtrière agoniser de chagrin. Et Rhaena pleure. Toutes les larmes de son corps la désertent.

Des souvenirs s'invitent à l'esprit tourmenté. Elle se remémore les premiers instants de la grossesse. La panique qu'elle avait pu ressentir en se découvrant enceinte mais l'explosion de joie au creux de sa poitrine quand elle avait cueilli le bambin dans ses bras la premières fois. Il hurlait à la mort, mais la nouvelle mère souriait. Ses premiers mots ; veu--. Il aurait pu lui demander la lune, elle serait allée la cueillir pour lui. Mais elle se souvient de cette journée-là. Il avait voulu du chocolat et elle avait cédé. Les grands yeux pétillants, ceux du père et non les siens, qu'il posait sur elle quand il était heureux et s'amusait dans le parc. Lucian était sa seule raison de vivre, sa seule famille. Sans lui, elle est perdue. Doit-elle se laisser mourir aux côtés de son corps mutilé ? L'envie ne manque pas, mais le gémissement étouffé d'un des brigands sous le corps d'un autre la ramène à la réalité. Une chose est évidente. Cette vermine n'est pas responsable ; ils ne sont que des pions - des mercenaires envoyés pour faire le sale boulot. La tristesse qui la prend à la gorge depuis quelques instants se transforme en rage violente.

La ténébreuse se dresse, ignorant les plaies sanglantes que le combat a laissé sur sa chair. Elle trouve le blessé agonisant, repousse le cadavre qui le protège et plonge une dague dans son épaule. L'homme hurle, gémit et pleurniche. « Qui vous a envoyé ! Qui est en charge ! Parle ! » Sans attendre de réponses, la Dryden se met à faire pivoter la lame dans la plaie. Entre quelques hoquets de douleur, l'homme supplie. Ce n'est pas la réponse qu'elle attendait. Alors elle sort la dague et l'enfonce de nouveau en lui, cette fois dans l'épaule opposée. Il hurle à nouveau mais elle reste indifférente. Guidée par la colère, par la peine et son esprit affûté ne lui sert plus à rien. Tout ce qu'elle arrive à tirer du mercenaire est une adresse avant qu'il ne rende son dernier souffle. Et elle reste là, enjambée par dessus son corps inerte. Elle fixe son visage, observe son regard vide en tentant de retrouver sa respiration. Les sanglots la secouent de nouveau. Plus violent, plus douloureux si bien qu'elle peine à respirer. Mais derrière les larmes, l'étincelle de la vengeance s'allume et vascille. Et elle deviendra tornade enflammée.


Le père de l'enfant n'aura jamais su qu'il avait un fils. Chaque fois qu'elle le voit pénétrer l'enceinte de la taverne, elle disparaît à l'arrière. Rhaena essaie de panser ses plaies, aussi bien celles physiques que mentales. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Tout le monde le remarque mais y'a rien à faire. Personne n'a le pouvoir de ramener les morts. Même son incroyable intellect n'a pas de solutions à sa peine. Et même son maître ressent l'impact de cette tragédie jusqu'à la moelle. Voilà plus d'un an qu'elle a perdu sa progéniture et les véritables meurtriers courent toujours. La justice les rattrapera, c'est ce qu'elle essaie de s'dire. Elle endure, elle survit. Oiseau de mauvais augure planant au dessus des têtes couronnées autant que celles des soumis. Sans Lucian, elle n'a plus de coeur, plus de compassion. Dans les rues malfamées des bas-fonds, on lui donne des surnoms. Certains flatteurs, d'autres moins. Corbeau. Reine des secrets. Garce. Sans honneur. Un peu de vérité dans chacun de ses surnoms et elle a appris à vivre avec. Mais elle est surtout... incomprise.