si vis pacem, para bellum

Il fallait qu'elle le fasse. Elle y avait longuement réfléchi, bien trop longtemps réfléchi. Pourtant, l'idée la terrifiait toujours autant. Sa famille lui en voudrait, sa mère ne lui pardonnerait jamais. Mais elle n'avait pas le choix, elle n'avait pas d'autre choix. Elle devait mettre fin à sa vie, elle devait annihiler le démon qu'il était. Ce n'était pas une nouvelle dynastie qu'il voulait instaurer, mais une tyrannie. Il mettrait le monde à feu et à sang, sans se soucier des autres, sans se soucier des autres nations. Il était prêt à déverser les enfers pour faire renaître sa nation. Il avait même été jusqu'à sacrifier son héritier, son propre fils, pour le bien de sa cause. Il allait bâtir son empire sur les ossements des siens. Elle plonge ses prunelles dans les siennes Diana, alors que le pic glacé s'enfonce dans le palpitant de son père. Le corps tombe au sol, pantin désarticulée. Parricide qu'elle vient de commettre. Déchirure dans son palpitant. Elle sent le courroux des enfers se déchaîner sur elle, obscurcissant son âme d'abysses perfides. Les larmes emplissent ses yeux, comètes qui percent l'atmosphère et qui viennent détruire son monde. Une porte s'ouvre derrière, et elle se retourne. Ses mains sont ensanglantées, le cadavre de son père somnole à ses pieds. Terreur dans les yeux de Lula. L'héritière de la nation de l'eau tend sa main vers elle, cherchant un appui, mais seuls la rage et l'effroi dansent dans les yeux de sa sœur. Elle a l'impression d'avoir brisé son palpitant à elle aussi, de lui avoir arraché de la poitrine pour le scarifié sous ses yeux. Tragédie.