pseudo et prénom ‹ ice and fire./manon    âge ‹ VINGT ANS MAGGLE ENFIN   comment as-tu trouvé le forum? ‹ chez ta moman pays ‹ le pays de la grosse saucisse fréquence de connexion ‹ qui vivra verra votre avis sur le forum ‹ il est magnifique, la grapheuse doit être une vraie déesse en vrai, parce qu'elle a le talent de usan bolt et marie cuie réunit (je pars loin) smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Elle marchait le long des berges un sourire mué sur les lèvres. Gamine des nuits, ombre de son ombre, c'était pourtant main dans la main qu'elle gambadait aux côtés de sa soeur dans les plaines du village dans lequel elle vivait. La brise fraiche vint s'éprendre de ses cheveux alors que le soleil caressait sa peau. Elle se sentait vivante, elle se sentait prête à conquérir la tête toute entière. Enfant rayonnante, gamine aux grands yeux, Rita, c'était un petit rayon lunaire, une promesse, un futur flamboyant s'étendant devant ses pieds, alors qu'elle faisait déjà la fierté de ses parents. – Et si on s'approchait de l'eau? – Veda la regardait avec ses grands yeux, la curiosité émanant de tous ses pores. Elle était la seule chose qui ne faisait pas exploser Rita, elle était la seule qui savait la faire rire ou pleurer, elle était la seule avec qui elle pouvait parler librement. Du haut de ses cinq petites années, Rita ne savait pas dire grand chose, mais aux côtés de sa cadette, elle semblait vivre, elle semblait respirer enfin librement. – D'accord, mais attention. – Elle caressa l'eau de sa main, alors qu'elle sentait ce picotement habituel dans ses mains quand elle venait en contact avec son élément. Il était beau, cette maîtrise qu'elle apprendrait plus tard, qu'elle dompterait comme ses futurs démons. Il la rendait plus forte, alors qu'elle n'y connaissait encore rien. La lune l'appelait la nuit, alors que ce petit ruisseau faisait vivre son coeur dans sa poitrine. Continuant à jouer de ses doigts sur la rive, elle ne se rendit pas compte de l'absence de Veda. L'enfant se leva subitement à la recherche de son petit trésor. – Veda? Veda où es-tu? – Elle sentait son coeur se serrer, alors qu'elle commença à chercher la chevelure brune de sa cadette. C'est de l'autre côté du court d'eau qu'elle l'aperçut. Veda cria, alors qu'une bête sauvage s'approchait dangereusement d'elle. Rita s'avança vers l'eau, y plongea sans y réfléchir, oubliant presque qu’elle ne savait pas nager. – Veda ne bouge surtout pas. – Réussit-elle à articuler alors que l’eau venait déjà s’éprendre de ses poumons, de sa bouche. Elle bougeait, mais coulait, essayant de se pousser avec ses pieds, elle ne réussit pourtant pas. Elle partait à la dérive, s’étouffant dans ses propres cris. Son cœur battait fort, trop fort. Puis l’air, l’air disparut, elle eut l’impression que sa tête allait exploser, alors que ses poumons criaient, criaient de les libérer de cette terrible cage liquide. Elle envoyait ses bras, mais rien ne faisait, elle partait bas, toujours plus bas. Puis les dernières forces dans ses bras s’éteignirent, elle laissa une dernière bulle s’échapper de sa bouche. La mort l’accueillerait telle une vieille amie. Fermant les yeux, une main vint pourtant prendre la sienne, la tirant vers une lumière qui n’était pas le paradis. A peine capable de se sortir de l’eau, l’individu la tira jusqu’à la rive sèche, avant de taper contre son torse. Elle cracha tout ce qu’elle avait ingurgiter. Elle respirait, laissant sa poitrine monter, tomber au rythme de l’air qu’elle pouvait encore accepter. Rita toussait, elle toussait comme jamais. – Tu vas bien ? – Rita ouvrit enfin les yeux et se retrouva face à face avec un garçon qu’elle n’avait encore jamais vu. – Ma sœur, ma sœur elle est en danger. – Elle entendit un cri, des pas, quelqu’un courir, le visage de sa cadette entrer dans son champ de vision. – Il m’a sauvé Rita, il m’a sauvé ! – Elle se releva lentement, alors qu’elle sentait les gouttes perler sur sa peau, sur son visage, sur ses cheveux. Et sans hésiter elle se jeta dans les bras de Veda. – Veda. – Elle étouffa un sanglot, avant de tourner son regard vers le garçon. – Merci beaucoup. Qui es-tu ? – Il fît signe de la main que ce n’était rien, et s’inclina dans une petite courbette un sourire collé aux lèvres. – Je m’appelle Achil. – Rita serra sa sœur davantage dans ses bras. – Tu nous a sauvé la vie et pour ça nous te devons une dette. – Pour toujours et à jamais, elle se promis. Regardant l’étang à ses pieds, elle sentit son haut le cœur revenir, l’impression que ses poumons perdaient tout leur air.
Jusqu’à ce jour, l’eau ne s’apparente qu’à une vieille ennemie.



Rita était en train de brosser les cheveux de sa cadette tendrement. Elles étaient encore des enfants, de petites filles aux yeux grands ouverts. Des gamines curieuses d’un monde qui ne voulait pourtant pas d’elles. L’une humaine, l’autre la définition même du ridicule, elles étaient faites pour s’entendre, s’aimer. Et pourtant, Rita entendit la porte s’ouvrir, les soldats entrer. Et elle comprit que le bonheur n’était qu’illusion, qu’un songe qui éclatait telle une bulle. Son cœur manqua un battement, alors qu’elle crispa ses mains sur les épaules de sa petite sœur. – Veda, tu dois te cacher. – La gamine leva les yeux vers sa grande sœur, une interrogation pesant sur ses prunelles. Elle les entendit trop tard alors que sa mère entrait déjà dans la petite chambre. – Ils sont là pour la prendre Rita. – Un fait. Une supplication de sa mère, de sortir sa petite sœur de ce trou à rat. Elle sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine alors qu’elle calculait les différents moyens de s’échapper. Mais rien ne serait assez rapide pour la sortir de là. – Rita j’ai peur. – Elle était déjà levée, elle dévala les escaliers sans même penser aux conséquences et chercha son père du regard. Elle n’imaginait pas qu’il allait battre les gardes, pourtant elle fût choquée de le voir discuter calmement avec l’un d’eux, comme si cette situation était normale, comme si sa petite sœur ne serait pas prise en tant qu’esclave par les autorités. Rita tenait toujours la brosse à cheveux dans ses mains, sans même réfléchir elle l’envoya à la figure de l’un des soldats. Elle réussit à l’avoir dans la figure et s’avança avec un regard menaçant. Seulement âgée de huit ans, les autorités ne purent s’empêcher de rire sarcastiquement. – Vous excuserez ma fille, elle n’a pas été bien élevé. Rita va-t’en. – Un ordre, un ordre qu’elle allait briser, allant vers lui, elle leva le menton pour parler au chef de cette bande d’ingrats. – Vous n’avez pas le droit de la prendre. Vous n’avez aucun droit sur ma sœur. – Elle entendit quelqu’un renifler dans un coin, se retournant, elle y vit sa mère et Veda à quelques pas. Rita courut vers sa sœur, se mettant devant elle tel un bouclier. Ils ne prendraient jamais son trésor ; jamais. Et pourtant le soldat s’avança et s’accroupit en face de la gamine. – Es-tu en train de me dire que tu t’opposes à un décret impérial gamine ? Beaucoup sont morts pour moins. – Elle lui cracha à la figure. Ce fût un réflexe ; une terrible erreur. Il essuya l’affront de sa manche, alors que Rita cacha davantage Veda. Elle se refusait de la laisser partir, de devoir donner sa sœur à des hommes terribles. Il ne méritait pas la douceur de sa cadette, ils ne méritaient pas sa gentillesse, ni son innocence. Ils étaient fous de croire qu’ils en feraient une esclave. Fous alliés, mais pas plus qu’elle. Son père s’avança et leva la main pour la gifler, mais le soldat lui fît signe de reculer. – Je vois que tu as du caractère. J’espère que dans quelques années, tu utiliseras cette hargne pour le bien du royaume. Maintenant, je me vois dans l’obligation d’emmener ta sœur. – Il la poussa peu délicatement, Rita tomba au sol avec peu de grâce. Veda ne dit rien, stoïque, elle ne pleurait pas, elle ne criait pas. C’était seulement ceux de Rita que l’on entendait, alors qu’elle s’agrippait aux chevilles de ces viles individus. Elle les insultait, leur crachait aux pieds, et pourtant rien ne fît. Ce soir-là Veda était partie, laissant un terrible vide dans ses entrailles.



Les secrets finissaient toujours par éclater. Rita avait appris bien trop tôt, que le mensonge était devenue chose courante, telle une monnaie on payait par un mensonge pour se débarrasser d’une accusation. Elle avait longtemps contemplé cette idée, elle qui n’était rien d’honnête et de franc, qui se refusait pourtant d’avouer autre chose qu’une vérité détournée. Si elle n’était pas mieux que le reste, elle pouvait au moins se sauver en débarrassant la terre d’ingrats incapables d’honnêteté ; l’exemple parfait était son père. Ce démon, cette créature, qui pendant toute son enfance avait tenté de la manipuler, menteur, hypocrite, il était ce qu’elle détestait, il était ce qui l’enrageait. Alors qu’elle avait questionné quelques habitants de son village natal, elle avait découvert avec effroi qu'il avait été la cause du déportement de sa petite sœur. Veda, petite Veda, trésor infini, elle avait été la prunelle de ses yeux, et par la langue bien trop pendu d’un père opportuniste, elle l’avait perdu. Entrant à pas de velours dans la petite maison qui lui avait autrefois servi de nid, elle reconnut la petite cuisine où sa mère se trouvait tout le temps ou encore le grand fauteuil en acier appartenant à son père, tel un roi qui s’était assis là dans son dernier soupir. Elle toucha du bout de ses doigts la poussière accumulée sur la petite commode avant de monter les escaliers ; Elle savait son père dans son bureau, plutôt que dormir aux côtés de sa femme, il préférait travailler, il préférait comploter, tuer pour son ambition, pour son propre et seul intérêt. C’était la raison pour laquelle il mourrait ce soir, c’était la raison pour laquelle elle éteindrait sa vie, comme il avait éteinte la sienne. Toujours discrètement elle entra dans la grande salle avant de se poster à quelques pas de la porte, s’appuyant contre celle-ci, elle jeta une de ces dagues à quelques centimètres de la main de son père. Il leva les yeux, mais ne sursauta pas, une force tranquille qu’il perdrait quand elle s’attaquerait enfin à lui. – Rita. Quelle intéressante surprise. – Il lui sourit ironiquement, alors qu’elle grimaça au lieu de lui rendre. Il lia ses mains et la regarda droit dans les yeux. – Je vois que tu te sers toujours de ces abominations. L’eau t’effraie-t-elle toujours autant ? – Une lueur de défi s’alluma dans les yeux de la gamine, elle retrouvait cette rage, ce mépris, ce besoin de lui répondre, de jouer à l’insolente. Elle était redevenue l’adolescente, Rita l’enfant ; mais cette fois-ci elle avait tous les moyens de le vaincre. – Les dagues peuvent ôter une vie si lentement, si douloureusement père, j’aime beaucoup l’effet qu’elles font quand je les enfonce dans le cou de quelqu’un. – Un sourire se mua sur ses lèvres, alors qu’elle fît semblant de lire les livres qui se trouvaient dans la bibliothèque. Son père ne lisait que des romans de guerre, là où le sang humectait ses pages. Elle les détestait tout autant qu’elle détestait celui-ci. – Tu es donc venu pour me tuer ; Intéressant, je dois bien l’avouer. Et comment exactement comptes-tu t’y prendre avec tes dagues quand je peux t’asphyxier avec de l’eau ? – Rita s’approcha du bureau de son père et s’appuya de ses deux bras sur son bord. Elle méprisait ce ton supérieur, elle méprisait ce sourire vainqueur, elle méprisait tout de lui et effacerait cette arrogance qu’elle avait supporté pendant trop longtemps. – Vous vous faîtes vieux père. Vos réflexes ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois, j’ai vu votre main trembler quand je suis entré. Le temps ne vous a pas fait du bien. – Il rigola, avant de porter sa main à sa bouche. Il ne la prenait pas au sérieux, comme il ne l’avait jamais fait. Elle fît la moue, et récupéra sa dague envoyée à la volée. – Je reconnais que ton insolence a toujours été l’une de tes meilleures qualités. Dommage que tu sois une lâche, dommage que tu ne sois pas digne de moi. – Elle fît demi-tour lui tournant le dos, elle évita le fil d’eau qu’il lui envoya dans le dos sans grand mal avant de lancer sa première dague qu’il ne réussit pas à éviter. S’engouffrant dans son épaule, la mort serait lente, douloureuse, affreuse. Comme ce qu’elle était devenue. – Vous voyez père, votre arrogance vous perdra. J'ai enfin trouvé quelque chose dans laquelle j'étais utile. Désinfecter le monde de cafards, vous serez ma première victoire. – Elle n’avait jamais encore tué, pas dans sa vie de jeune adolescente, il était temps que les plans changent, que le monde s’offre à une nouvelle facette ; là où les indignes mourraient, disparaîtraient. Il se pencha sur sa blessure et renvoyé un filet d’eau, il frôla ses cheveux mais vint entailler sa joue. Elle s’était noyée dans sa propre victoire pour oublier que son père ne lâcherait pas sa vie si facilement. – Petite sotte, tu ne comprends pas que je me bats pour quelque chose qui te dépasse. – Rita éclata d’un rire si faux, si hypocrite. Elle se rapprocha de son père et lança l’énième dague qui vint s’enfoncer à quelques centimètres de son cœur. Elle le prit par le col, lui plaquant les épaules avec ses pieds. – Tu n’es qu’un sale rat égoïste. Que tu pourrisses en enfer dans le tourment et l'horreur, que jamais la paix ne vienne s'abattre sur ton âme. Celle-ci est pour Veda, ton autre fille si tu te souviens connard. – Le dernier coup franc, la nuque brisée, elle sentit un sourire immense s’éprendre de son visage alors qu’elle observait le corps sans vie de son père.



Elle touchait la bibliothèque recouverte de poussières avec une mine pensive. Rita aimait observer la lecture des victimes qu’elle assassinait. Peut-être par habitude morbide, elle ne pouvait pourtant pas s’empêcher. Ca n’humanisait très souvent pas ses victimes, pour la simple raison que les livres en disaient large sur une personne que ça en était parfois effrayant. Elle y voyait l’histoire des Lambdas, des livres sur l’esclavage, sur la guerre, sur le sang. Pitoyable. Une lettre qu’elle avait réussi à son égard, s’assurant qu’elle était bien la personne pour ce travail difficile, délicat. Elle avait accepté l’or, s’était chargée de prévenir Feyre avec qui elle partageait cette connexion. Soutirer des informations, puis, assassiner l’âme en peine. Elles étaient un duo, une équipe si fonctionnelle qu’elles en terrorisaient plus d’un ; leurs victimes par exemple. Elle l’avait rencontré au détour d’une mission, bien curieuse de savoir ce qu’une Orange pouvait bien faire là, pas très différentes l’une de l’autre, si les motivations de Feyre n’étaient pas semblables aux siennes, elles savaient pourtant s’entendre. Il y avait un petit quelque chose qui l’amusait dans leur travail commun.



Elle crachait du sang. Et pourtant, et pourtant c’était en bouffant du sable, en saignant qu’elle se sentait vivante. Déversant cette rage dans ces arènes, là où elle n’avait pourtant pas sa place. Maître, mais plus Mêlé qu’autre chose, elle avait besoin de ce combat, de cette compétition pour relâcher cette pression, cette rage constante. Ca ne faisait que quelques mois qu’elle s’y laissait traîner, qu’elle s’amusait à tenir tête à quelques Mêlés sans se rendre compte qu’elle provoquait la mort, elle provoquait la vérité qui ferait bien par exploser un jour. Elle était pourtant bernée par ce besoin de gagner ou du moins de sentir l’adrénaline exploser dans ses veines. Sa cage thoracique criait à plus, toujours plus, alors qu’un poing vint s’écraser contre son nez. A nouveau elle cracha au sol. Elle se faisait passer pour ce qu’elle n’était pas, une Verte, qui bouffait le sol pour se prouver quelque chose. Quoi ? Elle-même n’avait pas la réponse à cette question. – Tu fatigues déjà ? – Son adversaire sourit, alors qu’il essuya la sueur de son front. Elle ne put s’empêcher de lui rendre sa joie, parce qu’elle savait, elle savait qu’il se sentait tout aussi vivant qu’elle le faisait. Rita mettait sa vie en danger pour le plaisir de le faire, dépasser les limites du monde, dépasser les limites de l’entendement. On lui avait dit d’arrêter, d’arrêter de provoquer les Dieux, de provoquer la Mort, et pourtant, c’était dans sa malice, dans ce dépassement de limites qu’elle exultait, qu’elle s’apparentait le mieux à ce qu’elle était ; un animal. Un animal sauvage. Parce qu’elle était un félin, un félin qu’on avait tenté de mettre en cage, qu’on avait tenté d’enfermer, de ressaisir. Mais il n’y avait plus rien à reprendre, plus rien à sauver. Cause perdue, elle y jetait son âme, tout son soul. Pour n’y recevoir rien d’autre que quelques regards impressionnés ou moqueurs. C’était pourtant dans la pourriture, dans la boue et dans la saleté qu’elle retrouvait son humanité. – Tu devrais parler moins jolie cœur. On ne sait pas ce qui pourrait t’arriver. – Il ricana dans sa barbe, avant de remettre ses poings en position. Il n’avait pas peur de frapper une fille ; elle n’avait pas peur de frapper un homme. Elle avait ôté la vie de tant de pourritures, qu’elle n’appréhendait pas même plus la mort qu’elle provoquait. C’était un jeu, un fait du bien, du moins qu’elle croyait. Il s’avança cette fois-ci, arquant ses jambes, elle dévia son bras qui tenta de la toucher de sa chaleur. Rouge. Elle braqua ses épaules, attrapa son poignet et le tordit de manière superficielle. Il recula, quelque peu étourdi, conscient qu’elle venait probablement de casser quelque chose dans son bras gauche. Elle le vit retenir un cri, alors qu’il courrait déjà dans sa direction, ses mains posées sur sa tête, elle sentit la terrible douleur s’appréhender jusqu’à la racine de ses cheveux. Il chauffait sa tête, son crâne, son visage, ses yeux. Rita se pencha, lui assena une béquille dans le genou, le faisant trébucher, éloignant son emprise machiavélique de son corps. Des cris dans le public retentirent alors qu’il se remit en position, et qu’elle fît de même. – Tu n’es pas une Mêlée n’est-ce pas ? – Il sourit sournoisement. – Kimora il me semble. J’étais à l’académie quand tu étais en dernière année. Les rumeurs disent que tu as tué ton père. – Il cracha au sol, et lui fît signe de l’approcher. Elle vrilla ses yeux dans les siens, consciente qu’il pouvait faire éclater sa couverture. – Tu vas me dénoncer ? – Il haussa les épaules. – Ca dépend, si je perds, je ne le ferais pas, j’aurais honte d’avouer avoir perdu contre une maître. – Elle renifla. Il était temps de montrer de quoi elle était capable. Rita devait à tout prix éviter ses mains, elle devait éviter d’approcher de ses bras et s’occuper de ses jambes qu’il ne semblait pas pouvoir protéger correctement. Il s’avança, alors qu’au même moment, elle se pencha, et lui assena un coup fatal dans ses partie intimes. Lui donnant un dernier coup dans le tibia, elle entendit un crack lui faisant comprendre qu’elle n’avait rien fracturé, mais qu’elle l’avait abîmé. Il cria en signe de défaite.
Elle venait de gagner son troisième combat.



Elle le jaugeait de haut en bas, alors que la réciprocité opérait. – Ca fait longtemps. – Trois mots et pourtant il la fusilla du regard. Il la détestait pour ce qu’elle était devenue. Il la détestait pour avoir transformé chez lui ce quelque chose qui était autrefois si bien, si bon. Il avait trop d’honneur Achil, il avait été pourri par le déshonneur de la gamine. – Tu joues toujours à la pseudo justicière ? – Un sourire se mua sur ses lèvres, alors qu’elle craqua ses doigts et étira sa nuque. Il était aveuglé par un modèle qui n’aurait jamais dû être. Elle préférait de loin l’ancien Achil, celui qui avait aimé ; celui qui n’avait pas été gâché par un paternel trop ambitieux. – Achil tu dois voir la réalité en face, mon père était un abruti, il n’est pas encore trop tard pour toi. – Il secoua la tête négativement avant de s’approcher d’elle. Il avait vu son père comme une figure paternelle qui avait remplacé la sienne quand elle avait été tiré des Morts. Achil avait été berné par le mensonge, parce l’acteur qu’était son père et maintenant il ne lui pardonnerait jamais de l’avoir assassiné. Rita n’avait pas hésité une seconde à le faire, mais quand il l’avait découvert, ça lui avait vraisemblablement brisé le cœur, tant qu’il ne s’en était pas remis, tant qu’il travaillait toujours pour cette vulgaire résistance. – S’il te plaît, arrête avec tes excuses. Tu ne sais rien, tu ne comprends rien. – Elle avait été amoureuse de lui. D’un songe, d’un ancien mirage qui était venu la hanter. Pendant longtemps il avait été amoureux de Veda, idolâtrant ce petit trésor, alors que Rita ne l’avait jamais perdu des yeux ; Un secret dans sa poitrine, un cœur qui faisait boum boum, qui résonnait au rythme de ses rires, de ses blagues, de sa joie. Elle l’avait aimé tel un premier amour, touchant, frustrant, indélébile. Et pourtant, Achil, lui, ne l’avait jamais remarqué. Il l’avait toujours prise pour cette brute, cette fille rustre incapable de se mesurer aux attente du grand patriarche. Puis, à présent, il la voyait telle une meurtrière. Elle qui sentait son cœur s’émanciper, lui qui sentait le sien durcir à sa vue. – Je vais te faire payer Rita. Tu es folle, bernée par ta rage. Tu as trainé le nom de ton père dans la poussière, tu as sali le souvenir que j’avais de ta sœur, tu es horrible. Dégage, ne reviens pas ou je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te coincer derrière des barreaux. – Ca crevait le cœur d’aimer sans retour. De fuir une réciprocité qui n’avait jamais destiné à être. Elle s’avança, il recula. Il recula comme s’il était dégoûté par une créature qui ne devait exister ; il la réduisait à un cafard, à un rien. Et ça lui brisait le palpitant. Ca faisait mal, si mal. Elle ne voulait plus aimer, mais comment s’y prendre, comment oublier ? – Hm. Cet homme que tu crois si valeureux, avait dénoncé Veda aux autorités. Cet homme que tu croyais si courageux m’a battu pour avoir peur de l’eau. Cet homme que tu prenais pour un père ne t’a jamais aimé, il s’est servi de toi comme il s’est servi de tout le monde. Je ne voulais pas ‘briser’ ton image de ce héros qui n’a jamais été, mais réfléchis-y Achil, peut-être que je suis folle, mais je ne ferais jamais de mal à un personne qui ne le mérite pas. – Elle avait laissé échapper ces mots d’une traite, sans respirer, se crispant à une vérité qu’elle avait caché trop longtemps. Il avait le droit de savoir, il avait le droit de la soutenir, de l’épauler. – Qui es-tu pour décider qui mérite ou ne mérite pas de vivre ? Tu n’es pas Dieu Rita, si je devais croire tes mensonges, alors même si ton père était l’enfoiré que tu dépeins, ce que tu fais c’est mal, c’est terrible et ça me terrorise que tu ne t’en rendes pas compte. – Elle secoua la tête. Il avait probablement raison, Achil avait toujours raison. C’était peut-être la raison pour laquelle elle l’aimait toujours autant. Peut-être parce qu’il était la raison, alors qu’elle avait toujours été les poings. Elle aurait pu supplier pour son attention, son support, ses compliments, ses sourires, mais rien ne venait jamais, seul le contraire s’affaissait sur ses épaules. – Je.. Je veux simplement que tu comprennes qu’il n’était pas ce que tu penses qu’il était. Ca me terrorise de voir que tu ne t’en rends pas compte. – Il l’avait tant faite souffrir, ce père qui l’avait battu, oppressé pour avoir peur de quelque chose qui la dépassait. Ca dépassait la terre toute entière cette peur qui ne s’échapperait jamais. Et pourtant il n’avait jamais rien compris ; comme Achil, comme le reste de la terre toute entière. – Je n’ai rien à comprendre. Quand nous nous recroiserons Rita, ce sera dans la cour, je t’y jugerai coupable. – Il tourna le dos, s’en alla, et ne se retourna pas. Il la détestait, mais dieu qu’elle l’aimait.