prénom, nom ‹ Il n’y a plus de place pour ABRAXAS. Ce genre de familiarité le révulse et on n’articule son prénom qu’accompagné de son affixe évident : BELIKOV. C’est lui, les Belikov. Il les tient, il les dirige et essaye désespérément de les contrôler. La face Belikov, c’est lui. Et cette vision, exacte et précise, de sa famille ne saurait être dérangée. âge ‹ Vieux con. Accroché aux vieilles valeurs, toujours pas habitué aux mutations, qui grince de tous ses gonds au moindre changement. On aimerait dire que c’est qu’il vieilli, mais le père Belikov semble ainsi depuis CINQUANTE ANS. date et lieu de naissance ‹  C’est un VINGT FÉVRIER 2115 que le petit Abraxas pousse son premier beuglement à DIERINUNG. Son futur territoire. Sa chère forteresse. Qui n’a pas fini de l’entendre hurler.  statut matrimonial ‹ Pas de place pour la tendresse. Ses enfants n’y ont pas droit, SON ÉPOUSE non plus. La réciproque est, assez justement, vraie. Elle qui devait être un magnifique vase se révèle un autre glacier. Un glacier qui est cependant son alliée. Peut-être la seule.  sang ‹ Y avait rien que du bronze, au commencement. Un fier bronze, forgé pour la guerre, mais un bronze quand même. La loyauté a cependant fini par payer. Elle paye toujours. Et on dirait presque que ça fait des générations que le patriarche peut se vanter d’avoir un sang D’ARGENT. métier ‹ Rien que de la chair à canon, dans ses débuts. Un moins que rien, pourrait-on presque croire. Comme si. On n’arrête pas un homme qui veut servir son pays et sa couronne, qui veut dévouer sa vie à ce qu’il se pense juste, et bon, et vrai. Carrière militaire exemplaire, tous les honneurs, jusqu’à être CAPITAINE DE L’ARMÉE ROYALE D’AERINSTIN, sa plus grande fierté. Et cet honneur, immense, sans commune mesure, de pouvoir siéger au CONSEIL RESTREINT afin de pouvoir soutenir et seconder sa reine. maître de ‹ AUCUN petit mêlé ne vient trottiner à sa suite. Ridicule tradition. Le Capitaine ne s’est toujours pas habitué à leur présence et se garde bien de leur accorder la moindre importance. élément ou don ‹ L’AIR, inchangé, malgré le virus. Fidèle à lui-même, le Belikov. Digne de confiance, un bon vieux maître de l’air qui ne bouge pas, ne change pas. Qui n’utilise, aussi, presque pas son don. La faute à la guerre, à sa formation militaire : il n’a jamais appris à maîtriser l’air que pour vaincre. Ah ça, sa magie ne lui a pas manqué durant le virus. Saloperie de tradition de défense, de subtilité, de calme. Abraxas n’a jamais su être calme. allégeance ‹ VALAERIS. Et ce n’est pas seulement parce qu’il a grandi et vécu avec Oleg. Ou les cris de son père. Les sermons de sa mère. Ou le patriotisme instinctif d’un sujet aisé. S’il voue sa vie, son existence, à la gloire de cette famille c’est grâce à la guerre. Celle qu’il a passé à tuer pour eux, pour protéger leur trône, leur lignée, et leur indépendance. La liberté, c’est Valaeris, la fin de la guerre c’est Valaeris, le retour de l’honneur, c’est Valaeris. Et ça, il ne l’a jamais oublié. compétences ‹ combat (105/200), stratégie (75/200), social (25/200), survie (25/200), discretion (0/200). localisation actuelle ‹ Le père Belikov est un homme pressé. Il va vite, très vite, entre Dierinung et Volastar. Chef de famille, capitaine d’armée, père de famille, homme politique, il cherche à être omniprésent mais passe surtout beaucoup trop de temps sur son navire à faire l’aller-retour entre les deux parties de sa vie. avatar et crédits ‹ vincent cassel + morphine.

20.02.2115 ‹ La guerre à peine commencée, le père parti, c’est seule que la mère d’Abraxas accouche de son fils. En espérant qu’il n’ait jamais à servir dans ce terrible conflit. 9.12.2125 ‹ On vit normalement, on essaye. Père est revenu, plus d’armée pour lui. Vivement l’Académie. L’année prochaine, c’est bon, Abraxas quittera sa maison et pourra vivre avec Oleg. Sauf que la guerre frappe, que l’Académie est détruite, et qu’il faudra faire son éducation à la maison. 20.02.2133 ‹ Abraxas fête ses dix-huit ans en s’enrôlant dans l’armée. Il veut partir, servir son pays, quitter sa maison. Exister, aussi, loin de son frère. Prendre trois ans d’avance, il en a besoin. 10.05.2134 ‹ On lui envoie la photographie d’Adena alors qu’il est au front et qu’il est inondé par les flammes de l’ennemi. Bien sûr qu’il l’a trouve magnifique. Bien entendu qu’il l’épousera. Tout pour rentrer, au moins un peu, même pour se lier à une inconnue. 10.02.2135 ‹ Une nouvelle permission, précieuse, pour aller voir l’enfant. Rayna. Sa magnifique petite fille, son ainée, son trésor. En repartant, il dévouera aussi son service à la défendre. Celle-ci, c’est décidé, n’aura pas à servir dans cette guerre. 25.01.2138 ‹ La vie n’a plus de sens. Les mots ne sortent plus de sa bouche. Depuis plusieurs mois ses lèvres ne s’ouvrent plus, les lettres restent fermées et le fusil est chargé, à répétition, sans réfléchir. Défendre la patrie. Il a un fils et il n’en sait rien. 03.08.2139 ‹ Rentrer de la guerre est presque pire que d’y rester. Les couleurs sont étranges, sa femme est froide, il y a un fils qu’il ne connaît pas, parler est encore difficile. Il hurle la nuit, pleure en solitaire, tremble quand on ne le regarde pas. Il n’y a que le sourire de Rayna qui, parfois, lui fait tout oublier. 21.11.2142 ‹ Son père décède, enfin. Un élan de joie a parcouru la maison Belikov toute cette année alors que le couple se rapproche enfin et que la troisième grossesse met fin à leur projet de progéniture. Erwin, le premier enfant qu’il voit naître. Celui dont il ne saura jamais quoi faire. 06.03.2145 ‹ Oleg est régent depuis trois ans et les deux amis ne font que se rapprocher, tout comme Abraxas ne fait que monter dans la hiérarchie militaire. Un homme de confiance est une denrée rare. On fait comme si c’était pour ses seuls mérites que le soldat devient Capitaine des Armées à trente ans. 31.12.2162 ‹ Mariée, Rayna sera heureuse. Elle ne peut pas continuer dans l’armée, ce n’est pas une bonne chose. Elle vaut mieux que cela. Il suffirait d’une guerre et… Non. Rayna mariée, c’est très bien. Et si, à la réunion familiale de fin d’année, elle se tient particulièrement calme, c’est qu’elle lui a pardonné. 22.09.2164 ‹ Oleg est mort. Ils l’ont tué. C’est de sa faute. Son meilleur ami, l’homme, peut-être, le plus important de sa vie a été exécuté et il n’a pas pu le sauver. N’a même pas essayé de le défendre. Non. On reste à la maison, on soutient Elizaveta. C’est à la couronne qu’il est fidèle, pas à  un homme. Et pour le sacrifice le plus amer qu’il ai jamais fait de sa vie, Abraxas est récompensé avec un sang d’argent et une place au conseil. Ça valait la peine. 18.11.2164 ‹ Petit salaud d’Ilko. Lambda de mes deux. Saloperie de rebelle qui croit que, un peu malade, sans sa maîtrise, il pourra tuer le Capitaine. Bien tenté. Il faut juste éviter que la famille comprenne qu’il a dû tuer le cuisiner. 20.03.2165 ‹ Les choses vont bien. Tout va bien. Abraxas se le répète, alors qu’il assiste avec une fierté démesurée au mariage de son fils avec la reine. Son fils, le roi. Celui qui pourra, au plus près, servir la couronne. Tout va bien se passer. À partir de maintenant, les choses vont aller mieux. 08.05.2165 ‹ Pourquoi aller chercher le corps de la traitresse ? Pourquoi essayer de parlementer avec ces sauvages ? Elizaveta, sa reine, pour qui il a tout sacrifié, à qui il a pardonné les idioties les plus fantasques, les plus utopiques, est décédée. Il n’a pas su la protéger. Et maintenant, plus rien ne va, alors qu’il remarque de plus en plus les fissures dans les relations familiales.