mess is mine ft. @Akram Khodja

L’Osanos s’entraine, encore et toujours. Le combat à mains nues est maintenant sa seule préoccupation, car même si elle maitrise de mieux en mieux son nouveau don, elle ne peut l’utiliser que lorsque la nuit tombe. Par mesure de sécurité, elle préfère s’entrainer jusqu’à devenir l’une des meilleures. Perdre la vie n’est pas envisageable, elle veut se battre et convaincre le monde entier de reconnaître l’égalité des sangs. Elle s’est battue durant des années avec son élément, l’eau, sans aucun résultat. Elle a passé du temps dans la Résistance, pour finalement découvrir que les intentions de son paternel n’était pas aussi pures qu’il le prétendait. Naïve, elle s’est laissée convaincre par Merle lorsque cette dernière lui avait promis de l’aider à promouvoir l’égalité des sangs et ce fut encore une fois un echec. Et Diana est arrivée, sur son cheval blanc et l’a recueillie dans son nouveau mouvement politique. Mouvement dans lequel, Lula n’a pas fait grand chose. De même pour WNP, elle n’y est restée que peu de temps et elle a utilisé ce temps pour apprendre à maitriser son pouvoir aux côtés d’une alliée. En réalité, le mouvement dans lequel elle s’est le plus investie est surement la Résistance, mouvement qui lui fait horreur aujourd’hui. Si seulement elle avait pu rejoindre la Ligue dès le départ, sa vie serait certainement moins compliquée. Enfin, il est inutile de ressasser le passé et il vaut mieux se concentrer sur l’instant présent. Instant où, avec plus de facilité qu’elle ne le pensait, elle prend l’avantage sur ses deux adversaires. Combat terminé, elle s’essuie le front avec sa serviette et repousse ses cheveux imbibés de sueur de son visage.  – Tu te débrouilles de mieux en mieux. Elle tourne vivement la tête et trouve Akram, non loin d’elle. L’avait-il observé tout ce temps ? – Merci. Réplique-t-elle, un peu surprise et avec une pointe de méfiance. Akram, elle ne le connaît pas vraiment. Ils se sont parlés quelques fois, sans vraiment se rapprocher, mais il lui avait paru sympathique. Même si, il faut bien l’avouer, elle se méfiait des intentions de ce Khodja. Mais elle n’avait pas son mot à dire quant aux dirigeants choisis par la Ligue, en tant que nouvelle recrue. Elle lui adresse un regard septique lorsqu’il l’aide à prendre ses affaires, le sourire aux lèvres. – Est-ce que tout va bien, Akram ? Demande-t-elle poliment, sans agressivité. Non pas que la courtoisie d’Akram l’étonne, mais comme ils n’étaient pas plus proches que cela jusqu’à présent, de telles manières envers elle lui semblaient suspicieuses.

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Elle se sentait épiée, Lula. Ils se croyaient discrets, ceux qui l’observaient tapis dans l’ombre et pourtant l’Osanos les avait repéré. Sans doute grâce à son habitude de surveiller du coin de l’œil son environnement et d’être à l’affut de la moindre chose suspecte. Elle était fatiguée. Fatiguée de sentir épiée. Même si les raisons qui poussaient ses personnes à l’observer n’étaient pas mauvaises, cela la rongeait. Akram Khodja faisait partie de ses personnes, mais comment le lui repprocher ? Il était l’un des dirigeants de la Ligue et il devait s’assurer que Lula n’était pas une ennemie. Chose qui, pour la maitre du sang, semblait aberrante puisqu’elle avait déjà clairement énoncé ses motivations lors de son entrée dans la Ligue. Le Khodja lui tend ses affaires –serviette, sac, autres-, elle les prend toutes dans ses bras, comme si cela lui permettait d’avoir le contrôle sur la situation. Être face à un maitre du feu, à un homme venant d’une famille comme la sienne, la rendait méfiante. Qu’est-ce qu’un homme comme lui venait-il faire à la tête de la Ligue ? Seulement, elle ne pouvait pas utiliser cet argument contre lui, puisqu’elle aussi venait d’une famille noble. – C'est relatif. Mais je suppose qu'après ce que tout le monde a vécu ici, ça va. Lula acquièsce, tandis qu’il continu. – Disons que je reste tout de même sur mes gardes. Et qui ne l’était pas ? Toutes les personnes présentes à la Ligue, que ça soit les maitres, mêlés ou lambdas, ils avaient tous vécus des choses plus ou moins terribles. Un faible sourire vient se dessiner sur les lèvres de l’ancienne maitre de l’eau. Elle aussi était sur la défensive, et cela datait d’avant son entrée dans la Ligue. Et cette décharge constante d’adrénaline contribuait à son épuisement. – Excuse-moi d'être venu comme ça après ton entraînement. Tu n'as peut-être pas forcément envie que l'on vienne t'embêter. Son rire nerveux parvient jusqu’à ses oreilles. – Ne t’en fais pas, tu ne me déranges pas. J’étais simplement surprise. Il ne l’embetait pas. Au contraire, il tombait bien. Elle qui voulait le questionner et en savoir plus sur lui, sur ses rapports avec la Ligue.– Je voulais juste m'assurer que tu te sentais bien, ici. Lula s’arrête et lâche presque ses affaires, qu’elle rattrape adroitement, étonnée par sa remarque. Il se préoccupait de son bien-être, vraiment ? – Oui, même si je sens qu’on a du mal à m’accepter, par moment. Elle faisait allusion aux regards en coin ou alors aux regards insistants, lui montrant que certaines personnes doutaient de sa sincérité. – Mais globalement, tout va bien. Et c’était vrai. Mis à part ça, elle n’avait rien à redire. Elle était logée, nourrit et même entrainée. Comparée à tout ce qui s’était passé précédemment, c’était un rêve qui devenait réalité. Elle s’était remise à marcher à ses côtés, un peu plus à l’aise. – Tu as l’air préoccupé, tu voulais me parler de quelque chose d'important ? Question spontanée qui venait comme un cheveux sur la soupe, mais Lula avait l’impression de déceler un sentiment inconfortable chez son supérieur. Et sa conscience lui murmurait à l’oreille qu’il était la pour lui parler de quelques choses de plus importants que son bien-être.

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– Je te comprends, ce n'est pas facile d'être... pris totalement au sérieux, parfois. Il y a tant de méfiance, surtout lorsqu'on a nos origines. Avec méfiance, elle répond au sourire qui se dessine sur les lèvres de son dirigeant et acquiesce. Il avait raison, la plupart des gens savait qu’elle était de famille noble et cela jouait beaucoup dans leur jugement. Et même si elle ne cessait de se répéter qu’elle se fichait de l’avis des autres, cela l’affectait. Elle n’aimait pas qu’on la soupçonne d’être une espionne ou de ne pas être loyale envers la Ligue. Après tout, elle avait déjà commencé à faire ses preuves et elle trouvait qu’elle avait plutôt bien réussi. – Et bien... Maintenant que tu en parles, je pense qu'il faut que tu sois au courant de quelque chose. Lula fronce les sourcils, légèrement inquiète. Akram ne lui parlait pas beaucoup et s’il voulait la tenir au courant de quelques choses, c’est que cela devait être important. Elle lui adresse un regard interrogateur lorsqu’il l’entraine dans sa petite bâtisse presque identique à la sienne. – Je t'en prie. Elle entre, s’avance vers la chaise pour s’asseoir  et reste siliencieuse. Ses yeux glissent sur divers objets dans la pièce et elle regarde le maitre du feu lui servir un verre. – Venons-en aux faits. Ta cousine m'a contacté. Elle a envoyé un de ses fidèles conseillers, parait-il, et... enfin. Elle nous propose une alliance. Rien de bien précis pour le moment, puisque, tu t'en doutes, une rencontre est à organiser. Lula en a le souffle coupé. Merle proposait une alliance à la Ligue. Un millier de questions fleurissaient dans son esprit et avant qu’elle n’ai le temps d’en poser une, il continua. – J'aimerais que tu m'accompagnes. Elle tourne la tête vers lui, surprise. Elle tombe des nues, Lula. Elle en oublie le verre qu’il vient de lui servir. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui annonce cela, encore moins qu’il lui propose de l’accompagner. – Merle Osanos veut s'allier avec la Ligue ? Qu’a-t-elle dit dans sa proposition ? Rien de bien précis, avait-il dit, mais elle devait bien avoir dit quelques mots pour les convaincre.  – Pourquoi veux-tu que ça soit moi ? Je veux dire, ça serait un honneur de pouvoir t'accompagner, mais tu n'as pas peur que je ne sois pas objective ? Sa réconciliation avec Merle était récente, mais elle la connaissait par cœur. Elle serait objective, c'était une certitude, mais bon. Malgré cela, elle a du mal à croire qu’Akram, dirigeant de la Ligue, s’adresse à elle pour une rencontre telle que celle-ci. Même si au fond c’est logique puisqu’elle était apte à juger si elle était sincère ou non, elle pouvait s’avérer utile.

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Toute sa méfiance s’était évanouie pour laisser place à un air ébahie scotché sur son visage. Lula n’en revenait pas qu’il s’adresse à elle pour une telle chose, et encore moins que Merle veille conclure une alliance avec la Ligue. Décidemment, les surprises ne cessaient de s’accumuler, mais elle espérait qu’il n’y en aurait pas d’autres. Celles-ci, néanmoins, étaient plutôt dans le genre bonne surprise, car Merle pouvait être une alliée de taille si sa demande était sincère. Lula savait que Merle avait envoyé ses emissaires rencontrer les dirigeants parce qu’elle lui avait confié quelques semaines plus tôt être entrée dans la Ligue et que les valeurs que défendaient ce mouvement la représentait parfaitement. Elle se souvenait aussi que Merle avait promis de l’aider dans sa quête sur l’égalité des sangs. Merle ne cessait de remonter dans son estime ses derniers temps et Lula se sentait fière d’être sa cousine en cet instant. – Le conseiller a parlé d'un échange à l'amiable. La Ligue pourrait énormément y gagner en ayant sa protection. Certes, la Ligue avait tout à gagner. Lula acquiesçait une nouvelle fois, se demandant si elle n’était qu’un pion dans l’échiquier ou si elle avait un rôle plus important aux yeux d’Akram. – Je pense que tu es la personne idéale, Lula. Ton parcours n'a pas été facile, mais je te crois. Je crois en tes envies, et je sais que tu ne souhaites qu'à t'investir au sein de ce mouvement. Elle fronçait les sourcils. Elle voulait y croire, Lula, mais c’était plus fort qu’elle. Elle ne pouvait refouler cette peur constante d’être piégée à chaque instant. Et qui pouvait lui en vouloir vu son passé ? – C'est ta chance. De prouver à tous les valeurs que tu défends. Les bras croisaient sur sa poitrine, elle le regardait perplexe. Il avait raison. C’était sa chance de prouver à tous qu’elle était un véritable atout pour la Ligue et qu’elle n’était pas une noble de plus, totalement inutile. – Très bien. Je t’accompagnerai. Lâche-t-elle, sur un ton certain. Soudainement envahit par une décharge d’adrenaline, elle se lève et se rapproche de son dirigeant. – Quand est-ce que nous partons ? Elle donnait l’impression de ne pas être touchée par les paroles d’Akram, mais elle l’était réellement. Enfin quelqu’un qui croyait en elle. Enfin. Un petite voix lui murmurait de lui dire merci, mais la légendaire fierté de l’Osanos prenait une nouvelle fois le dessus.