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we don't meet anyone by chance (braam)

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MessageSujet: we don't meet anyone by chance (braam) we don't meet anyone by chance (braam) EmptyMer 6 Juin 2018 - 23:58


we don't meet anyone by chance
Quelque petites semaines lui paraissant déjà une éternité. Voilà le temps qui s'était écoulé depuis son arrivée dans la ligue, depuis que Rhaegar avait eu la chance d'être approché, la bonté de la garder à ses côtés. Et pour ça, Lieve avait le sentiment de lui en être à présent redevable. Sans lui, certainement qu'elle serait encore qui sait où, à parcourir Askana la peur au ventre de croiser le chemin de ceux qui lui avaient laissé comme souvenir celui d'une chaire marquée par une lame maladroite, pas assez précise. Elle y pense encore à cette journée sur Dryang, de nuit comme de jour et ses doigts trouvent naturellement le chemin menant à la cicatrice qui dérange sa nuque de porcelaine à présent fêlée. Elle grimace, un peu. Pas parce qu'elle lui fait mal, cela fait bien longtemps qu'elle ne ressent plus de gêne. Plus par un sentiment mêlant remords et frustration. Un rappel comme un autre d'un énième échec qui avait coûté la vie d'un homme déjà mourant. Et la culpabilité lui court après même si au fond elle sait qu'il était déjà condamné, c'est qu'elle n'arrive pas à se sortir de la tête cette journée. Ce moment qui avait finit par être celui bouleversant sa vie toute entière, l'obligeant à prendre un virage qu'elle n'avait jamais imaginé arpenter un jour. Elle. Dans la ligue. Quelle idée.

Pourtant, Lieve est bien là. Enserrée dans son manteau noir juste assez chaud pour l'empêcher de frissonner malgré le vent qui vient doucement lui frapper le visage. Une brise qu'elle apprécie plus que de mesure, faisant écho à une bien plus brûlante qui lui manque affreusement. Elle est là, oui, bien droite face à l'immensité qui s'ouvre devant elle : Aerinstin pouvait sans doute se targuer d'être la plus belle des région du continent. Personne ne le leur enlèverait. La blonde avait trouvé ce qu'elle avait l'impression d'être un ancien poste d'observation, surement utilisé pour surveiller les environs d'une attaque ou de visiteurs. Ancien, parce qu'elle n'avait vu personne en poste à son arrivée et en avait conclu peut-être en se trompant qu'il n'était plus actif. Lieve soupira une dernière fois en reposant ses doigts sur le rebord en roche du poste. Ne jamais se morfondre, toujours avancer que lui avait répété son oncle pendant toute son enfance et plus encore à l'adolescence lorsque les disputes entre frères et soeurs avaient le don d'éclater pour un rien. Et que c'était dur à présent de l'écouter quand elle avait du mal déjà à se souvenir de sa voix : elle ne l'entendrait plus, pas après Dryang. Dryang qui lui avait tout donné, puis tout arraché. La faute à cette armée qui relevait plus des mercenaires que des soldats, des criminels que des héros. La blonde avait finit par les haïr, tout en étant tétanisée à l'idée d'un jour devoir revivre ce qu'elle avait partiellement surmonté.

Pense à autre chose.

S'était-elle dit alors, le vent faisant voler quelques mèches ça et là tandis qu'elle fermait les yeux. Autre chose, oui. Comme les tests auxquels elle s'était prêtée ces derniers temps afin de savoir où aller, dans quel service de la ligue s'engager. La présence étonnamment rassurante de Rhaegar à ses côtés. Comme aussi la foule, constante (et surprenante, elle ne s'y attendait pas) de Nytthus. Son espace clos, étouffante pour elle qui avait toujours adoré les grands horizons, les plaines à parcourir, les galops pleins d'adrénaline. Ici, Lieve avait beau se sentir en sécurité, persistait le manque de la liberté si chère à ses yeux. Certainement qu'elle finirait par craquer dès qu'on aurait suffisamment confiance en elle pour la laisser entrer et sortir du fief : d'ici là, elle devait se tenir à carreaux et faire ses preuves comme n'importe quel nouveau venu. Et puis soudain derrière elle, des bruits de pas qui gravissent l'escalier menant au poste. Elle n'entend pas, cependant, le vent dans son visage cachant les pas et leur annonce jusqu'à ce que l'intrus n'arrive à bon port. Lieve comprend trop tard qu'une personne se trouve derrière elle et fait volte-face sans attendre, prise au dépourvu avant de se détendre en reconnaissant le visage qu'était son vis-à-vis. Braam. son prénom lui glisse des lèvres plus comme une constatation gênée que comme une salutation et elle tente un sourire qui vient se perdre aux coins de ses lippes. Sans plus s'étaler, elle s'avance, fait mine de vouloir descendre maintenant qu'il est là certaine de déranger. Je ne pensais pas que ce poste était utilisé par vous. Vous, les militaires. Puis elle lance un Je suis désolée. qui sonne déjà comme un adieu alors qu'elle arrive à sa hauteur, prête à le dépasser et filer. Elle avait cru bon de venir s'y isoler, loin de la foule, s'y perdre dans ses pensées. Mais visiblement, Lieve n'avait pas choisi le meilleur des endroits - ou des moments.

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Dernière édition par Lieve Grimsrud le Mar 12 Juin 2018 - 20:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: we don't meet anyone by chance (braam) we don't meet anyone by chance (braam) EmptyMar 12 Juin 2018 - 2:32

Launondie mourrait à petit feu, consumée par la rage d’une armée de hyènes hurlant famine. L’armée de Pollux avait faim, faim de la chair des maîtres. Ceux-là s’abreuvaient dans les rivières de sang, de larges traînées d’ichor sacré qu’ils abandonnent après leur passage. Anarchistes d’une nouvelle espèce, voués à répandre la terreur partout où ils s’égarent, ces mercenaires indisciplinés s’étaient à nouveau dresser contre l’autorité monarchique. Après Dryang, celle qui fut jadis sa nation essuyait encore en ce jour une nouvelle défaite contre ces démons provenus des abîmes de la souffrance.
Le Conseil venait d’évoquer la nouvelle le matin même. La Ligue adoptait comme toujours sa position de spectatrice, jugeant avec distance la douleur des populations qu’abritaient ces cités, accueillant ces âmes esseulées, tentant de leur offrir un avenir plus estimable. Au cours de ces réunions hebdomadaires, Braam souffrait d’imaginer les flammes plonger les villes de son enfance dans un enfer innommable. Il voyait s’enflammer ces bâtisses centenaires, s’embrasser des innocents, il en mourrait. Son impuissance le dévorait. Son immobilisme le torturait.

Alors il s’en était allé, quittant le Conseil plutôt qu’il ne l’aurait dû, bafouant son devoir, laissant son impulsivité prendre le dessus. Asar se délectait sans doute de son excès de colère, lui qui cherchait constamment à lui faire défaut. Il se l’imaginait répandant son venin avec une malice à peine dissimulée , et espérait qu’Echo lui tienne tête, qu’elle le défende comme les amis qu’ils étaient devenus devraient le faire. Maintenant, ce dont avait besoin le soldat émérite, c’était une escapade dans ses pensées, qu’il s’évade dans ses rêves inavoués. Il allait indolent vers le lieu s’étant révélé être son panorama favori, comme un coup de foudre. Le poste d’observation, niché dans les hauteurs de la caverne, là où rares étaient les soldats à s’y aventurer. Là il s’égarait sans sa plénitude, savourait une apaisante solitude, de précieux instants dont il ne profitait toujours qu’à moitié, aussitôt arraché à sa quiétude, ramené à l’âpre réalité.
Gravissant les marches menant au poste d’observation, Braam sembla apercevoir au sommet de ces interminables escaliers grossièrement taillés dans la roche une chevelure lui évoquant de lointains souvenirs. Mais à une telle distance, il douta de ses yeux noirs, comme si la fatigue accumulée depuis des semaines jouait avec lui tel un vulgaire pantin. Parvenu au sommet, toute incertitude s’évaporait. C’était bien elle. Ses boucles argentées tombant au creux de son dos avaient été coiffées avec une particulière minutie. Il lui revenait alors un temps auquel il n’osait plus songer, une adolescence dont ces souvenirs s’extirpait d’une mémoire chancelante. Il était elle, et elle était lui. Ces gamins évitant les réceptions démesurées, se dérobant des faux-semblant d’une noblesse hypocrite. Ce monde là n’avait jamais été fait pour eux, là se trouvait la raison de leur présence ici, enfouis dans les montagnes de la nation de l’air, à rêver d’un nouvel ordre mondial.

Elle se tourne en sa direction. « Braam. » Le chevalier des flammes la sent mal à l’aise, sa présence l’encombre manifestement. Elle feint le sourire, lui laisse entendre qu’elle est agréablement surprise par sa venue. Il n’y croit pas, persuadé qu’elle se doute que Rhaegar et son frère ont eu une conversation qui pourrait le mener à la haïr. « Je ne pensais pas que ce poste était utilisé par vous. » Que se cachait-il derrière cette réplique qu’il ne comprenait qu’à moitié. Elle ne vouvoierait pas, du moins il se l’espère. Alors souhaitait elle marqué un certain mépris ? Il ne releva pas cette allocution dont le sens lui échappait manifestement. « Je suis désolée. » disait-elle, prenant la direction des escaliers desquels Braam venait de s’échapper. Aussi surprenant que cela pouvait le paraître, malgré une colère qu’il peinait à enfouir et son besoin de se retrouver seul avec ses propres pensées, il aurait voulu qu’elle reste. Qu’elle lui éclaircisse ses funestes pensées. « Tu n’as pas besoin de t’en aller. » se suffisait-il à annoncer, au contraire, elle devait rester, il leur fallait parler. « Personne ne viendra avant au moins une heure. » Il connaissait les heures de patrouilles de ses soldats avec une étonnante précision, il était d’ailleurs venu trouver refuge sur les hauteurs de Nytthus pour cette raison. Il marqua alors une pause de plusieurs secondes. Il s’était accoudée aux rebords du poste, tendait l’oreille afin d’entendre si Lieve s’en était allé. Rien. Seul le silence. Alors il poursuivit. « Rhaegar m’a dit, pour Dryang. » Il lui revenait alors la conversation qu’il eut avec son cadet le jour de son arrivée, la douleur dans ses iris. Puis l’aveu, quelques jours plus tard, que la Grimsrud était là en ce funèbre jour, qu’elle avait tenté de venir en aide au patriarche Osoryd. « Merci. » avouait-il. « Tout le monde n’aurait pas fait preuve d’autant de courage que toi. » Il l’estimait terriblement pour sa bravoure, mais haïssait en parallèle ce sentiment de lui être d’une quelconque façon redevable.
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MessageSujet: Re: we don't meet anyone by chance (braam) we don't meet anyone by chance (braam) EmptyMar 12 Juin 2018 - 20:48


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Elle se sentait gênée, un peu de trop mais pas de la même manière qu'elle l'avait toujours vécu avec ses frères. Non, cette sensation elle la connaissait beaucoup trop bien pour penser une seconde ne pas être à sa place ici. Elle en devinait les effluves avant même qu'on ne le lui fasse comprendre en général et si maintenant, Lieve préférait partir c'est qu'à ses yeux elle avait fauté. Qu'être en présence d'un Osoryd lui paraissait presque déplacé après avoir menti des semaines à l'un des leurs pour ce qu'elle avait pensé être sur le moment un peu de pitié, de protection. La Grimsrud s'était pensée détentrice de compassion lorsqu'en réalité, elle avait privé le fils de Keith (les fils de Keith) de la vérité qu'elle avait jugé trop cruelle. Si la blonde le comprenait maintenant, il lui avait fallu être prise la main dans le sac pour revenir sur sa décision et l'altercation entre elle et Rhaegar était encore trop fraîche pour que la présence de Braam ne lui rappelle pas son erreur. Alors c'est naturellement qu'elle avait pris la direction des escaliers, coupant court à une discussion qui n'avait pas encore commencé, à un peut-être qui l'angoissait. Lieve était trop fière pour supporter qu'on lui rappelle ses fautes une seconde fois.

Tournant le dos à l'aîné Osoryd, elle le dépassa rapidement non sans un pincement au coeur : une petite voix pleine de regrets lui glissant à l'oreille que sans sa bienveillance aveugle elle aurait pu rester, échanger quelques mots comme autrefois lorsque tout était plus simple. Et elle était prête à partir s'il ne lui avait pas habilement proposé de rester. Tu n’as pas besoin de t’en aller. La blonde s'arrêta au son de sa voix profonde, fatiguée, sans se retourner pour autant. L'esprit qui cherche bêtement à peser le pour et le contre quand le coeur a déjà choisi. Et il ne lui laisse pas bien longtemps avant de renchérir d'un Personne ne viendra avant au moins une heure. qui suffit à la convaincre, finalement. Cependant elle ne bouge pas et se contente d'abord de se retourner dans un silence presque pesant : seul le vent vient le briser s'engouffrant parfois avec violence dans de petits passages. Ses yeux clairs observent Braam venir s'accouder à la roche où elle s'était elle-même tenue quelques minutes auparavant, trop las pour être en poste. Elle connaissait l'armée, sa rigueur, sa dureté, loin de l'image de l'homme devant elle dont le regard devait sans doute se perdre sur l'horizon qui lui manquait férocement. Sans doute était-il venu lui aussi admirer la vue, ça ne l'étonnerait qu'à moitié connaissant à présent cette dernière. Rhaegar m’a dit, pour Dryang. et dans le dos du brun, elle se raidit à la mention de cette ville maudite qu'elle continuait pourtant -et toujours- à porter dans son coeur. Il n'a pas besoin d'en dire plus pour qu'elle comprenne exactement ce que les frères avaient pu se dire. Evidemment, elle s'était douté que Rhaegar irait apprendre la nouvelle à Braam : il avait le droit de savoir aussi. Le devoir même, comment honorer la mémoire d'un père disparu si l'on a seulement une partie des cartes en mains après tout. Mais elle reste interdite, immobile. Elle attend la suite, celle qu'elle redoute au fond. Mais il n'y a qu'un Merci. qui vient fendre le vent. Un merci simple, honnête elle le sent alors ses épaules se détendent un peu et contre toute attente, elle finit par se diriger vers lui, vers le muret. Tout le monde n’aurait pas fait preuve d’autant de courage que toi. Elle arrive à sa hauteur lorsqu'il mentionne un certain courage, ce qui lui arrache l'ombre d'un sourire alors que ses mains retrouvent la roche froide (presque humide) du mur. Son regard azur vient se noyer dans le panorama qu'offre le poste d'observation tandis qu'elle laisse d'abord le silence agréer de sa présence. Elle réfléchit. Ce n'était pas du courage, tu sais. C'était autre chose sur lequel elle ne parvenait pas à mettre le doigt. La peur ne l'avait pas quitté un seul instant, continuait de la suivre de (trop) près. Tu aurais fait la même chose. Tu aurais réussi, toi, qu'elle hésite à rajouter avant de s'en empêcher. L'impression certaine que ça n'aiderait pas Braam, que ça nourrirait la culpabilité qu'il devait sentir : celle-là même qu'elle ressentait vis-à-vis de son oncle, de n'être pas arrivée à temps, de n'avoir rien pu faire. Puis elle soupire, tournant cette fois son regard vers le sien qu'elle essaie de capter. Ne me remercie pas. tente-t-elle de faire passer pour un conseil plus qu'un ordre. Après tout, à part cette cicatrice le long de son cou elle n'avait rien gagné ce jour-là, ne méritait pas de louanges, de merci aussi honnêtes soient-ils : elle avait échoué, leur avait menti. Rien de bien méritant. C'est finalement en inspirant qu'elle tourne la tête, préférant se perdre dans le paysage d'Aerinstin que dans le regard de Braam qu'elle n'ose imaginer autrement que noir. Aussi loin se souvient-elle ils avaient toujours été diamétralement opposés physiquement. Puis dans un souffle Je suis désolée pour ton père. pour sa perte, son deuil qu'il devait faire vite parce qu'on attendait de lui qu'il soit fort pour les autres. Toujours. La faute à cette éducation militaire, cette position de pouvoir acquise naturellement. Lieve avait décidé de s'y opposer, à cette vision, et s'inquiétait pour l'homme derrière le titre. Comment tu vas ? finit-elle par demander la voix plus chaude et certaine que lorsqu'elle se cherchait si non des excuses, une échappatoire aux remerciements du militaire.

Poste d'observation, 9 mai 2165
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MessageSujet: Re: we don't meet anyone by chance (braam) we don't meet anyone by chance (braam) EmptyJeu 28 Juin 2018 - 23:54

La cavalière aux cheveux d’argents acceptait finalement de s’approcher du guerrier aux yeux noirs, venant elle aussi s’accouder au muret de pierre. Tous deux contemplaient l’immensité des environs, la magnificence de ces monts grisâtres, admirant chacun la beauté d’un cadre exceptionnel. - En ces moments, Braam jalousait ardemment les mutants de l’air, comme ils étaient salement surnommés. Il enviait ceux à qui les dieux avaient permis de survoler ces paysages d’un éclat indécent. Ils avaient cette chance inouïe, celle de pouvoir voir comme personne d’autre ne pourrait jamais voir. Il aurait donné sa vie pour qu’une fois, il puisse profiter de ce panorama unique. - Peut-être plongeaient-ils leurs regards dans l’immensité environnante car au fond, ce qu’ils redoutaient le plus, c’était que ces derniers se croisent. Comme s’il leur était tout bonnement inenvisageable de faire face à ce qui les terrifiaient le plus. Pour l’une le sentiment d’avoir échoué, puis d’avoir fait preuve de ce qu’elle considérait comme pure lâcheté et pour l’autre, la sensation de lui devoir quelque chose en retour, comme si ce geste aussi humain qu’il avait pu être, méritait d’être rendu. Sans doute auraient-ils préféré contourner leurs démons respectifs, s’enfouir dans un monde qui n’appartiendrait qu’à eux, mais à l’aube de cette discussion, cette perspective semblait déjà s’être envolée. « Ce n’était pas du courage, tu sais. » avouait-elle, se noyant dans une modestie abusive. Non, ce n’en était peut-être pas, mais la réaction qu’avait eu Lieve, du point de vue du soldat au cuir chevelu ébène, sonnait comme une bravoure naturelle, ancrée au plus profond d’une âme qui n’avait de cesse de se tenir responsable de faits dont elle était presque étrangère. « Tu aurais fait la même chose. » qu’elle ajoutait. En y réfléchissant quelque peu, il arriva à la même conclusion qu’elle. Oui, sans doute aurait-il agit de la même façon avec quiconque aurait eu besoin qu’on lui vienne en aide. En aurait été il un homme de courage ? Non, il aurait seulement fait preuve d’humanité. Une humanité qui manquait au monde contemporain.
Elle détourna le regard des montagnes, s’attachant aux yeux sombres de son supérieur qui en cet instant, ne l’était pas. « Ne me remercie pas. » Une parole lancée comme une incitation au deuil, une suggestion à se reconstruire, une invitation à aller de l’avant. Lui, restait impassible, continuait de perdre son regard parmi les pics foudroyants de ces gigantesques collines. Pas un mot ne s’extirpa de ses lèvres, il n’y avait que le pesant silence accompagné du sifflement des bourrasques faisant virevolter leurs crinières. « Je suis désolée pour ton père. » L’attention, la sincérité de cette attention. En dehors de Lula, personne n’avait présenté ses condoléances à Braam. Ici, à Nytthus, personne ne connaissait Keith Osoryd, et s’il le connaissait, il ne pouvait que le haïr. Sa mort, si elle était connue de quelques uns d’entre eux, ne pouvait soit que les ravir, ou au mieux, les rendre indifférent. « Comment tu vas ? » Là encore, personne dans la caverne n’avait fait preuve d’autant de bienveillance à son égard. Cette amabilité l’aurait presque rendu émotif, mais par devoir, pour Rhaegar, il ne pouvait se permettre d’être cet homme frêle, abattu par le deuil, incapable de se relever. Les circonstances exigeaient bien plus de ce soldat, sollicité de toute part, qui ne demandait que du temps.
« Mieux que mon frère. » Car c’était vrai. Rhaegar avait tant souffert, bien plus que Braam. Et le décès de leur père représentait pour lui cette épée de Damoclès, celle qui n’aurait jamais dû tomber mais qui pourtant, avait fendu l’âme meurtri de son cadet. « Il ne va pas bien. Tu as dû t’en rendre compte. » Leur arrivée commune au sein de la Ligue signifiait bien que leurs chemins s’étaient croisés, quelque jours, quelques semaines auparavant. « Je le vois tous les jours et chaque jour j’espère qu’il ira mieux… Mais jusque là rien. » Le chevalier, bras armé d’empires et de résistances, n’avouait rien de son état, préférant largement contourné un sujet qui n’aurait pour conséquence que de raviver une plaie qui ne cicatrisait pas. « Et toi, les choses se passent bien, depuis que tu es ici ? Ca doit faire un sacré choc, je le dis en connaissance de cause. Rien à voir avec le marbre et les dorures de palais de Flamaerin. » disait-il, détachant son regard du paysage pour le planter sur les maisonnées en contrebas.
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