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crescendo. (jonor)

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crescendo. (jonor) Vide
MessageSujet: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptySam 10 Mar 2018 - 15:52

Jon Taerhin & hector oshun

(c) sial

Début janvier 2165.

L'artère mirobolante tressaute à chacun de ses pas. Dans la Galerie aux Portraits, la bête pérégrine à travers les pâles lumières des flambeaux comme un tarasque rôdaillerait en son antre et demeure. Son nonchaloir fait grincer la nuit, inquiète les ombres. Des centaines de faciès burinés dans un marbre immaculé épient sa progression, lippes scellées par le mutisme de leur glorieuse inertie ; rois et empereurs de naguère lorgnent les épaules massives derrière lesquelles s'abrite la gueule du guerrier. Le passé, serti de dizaines de paires d'yeux, cherche à le dévisager, lors même qu'il déambule, lui, sans prêter aux bustes plus d'égards que cela. Si sa cabèche n'a jamais eu à supporter le poids d'une couronne, son cynisme, lui, et à l'endroit de la postérité monarchique, ne s'est jamais gêné pour trôner en place et lieu de quelconque déférence. Il ne les aime pas, non, ces souverains immobiles. Il n'apprécie ni leur prétention pérenne, ni leur aisance statufiée. Une morgue que l'on ne pourrait même pas imputer à son nom et lignage — puisqu'Oshun rime avec tous les vices que la félonie dégoise, puisqu'ils prirent le pouvoir comme un ravit l'aurore à l'astre diurne, et puisqu'il aurait, de fait, toutes les raisons du monde de vouloir saccager les sacrosaintes bobines ayant précédé le règne de son sang. Car il a la roguerie seigneuriale, et en cela égoïste que les armoiries piquant son patronyme ne peuvent même pas se targuer d'être un fuel pour son feu. Sa rage est une race unique. Aussi, lorsque la silhouette masculine fait halte, là, dans la sorgue torride langeant Launondie, ce n'est pas pour mater le visage inconnu d'un lointain pharaon, mais bien pour toiser les prunelles vides d'Adrien Oshun, immortalisé dans la plus somptueuse pierraille qu'Aksana puisse offrir. Son frère et sa drôle de mine. Une petite touche personnelle de Camilla, qui glissa au maître artisan les dieux seuls savent quoi de directives. Un rictus des plus cocasses traverse le champ dur et froid de son effigie, comme s'il s'interrogeait sur cette piètre existence dont l'insipidité lui échappe ; celle de n'être plus, en définitive, qu'un objet inanimé, tout juste bon à récréer les rares badauds se promenant encore dans ce corridor d'honneur. Hector n'oublie pas, lui, de traverser ce boulevard des mémoires, il l'arpente souvent, bien trop fréquemment pour que les sculptures ne s'en agacent pas. Il est vrai que, en un sens… il les nargue, les provoque, les insulte sans mot dire, chaque fois qu'il utilise cette coursive pour rejoindre l'aile nord du castel.

Non loin de là, c'est devant le minois de feue l'Impératrice qu'il interrompt sa flânerie. En hommage aux humeurs castratrices de la madone, c'est lui qui somma à l'artiste de modeler un je-ne-sais-quoi d'ému sur les traits façonnés post-mortem, de sorte que les générations futures ne retiennent d'elle que cette simagrée bouleversée — d'aucuns diraient pathétique — en rien fidèle au caractère césarien de la sylphide. Les volutes opaques vomies par sa cibiche viennent caresser les callosités moelleuses du profil féminin, bientôt suivies par la senestre du Capitaine qui cueille dans sa paume la fine mâchoire. L'amabilité du mouvement se rompt soudain le cou contre l'âpreté de cette force insufflée par le bras ; le socle tangue, menace sa majesté d'éclater en milliers de morceaux sur le parquet lustré. Vilain jeu de main. Réécriture d'un trépas qu'il ne put pas fomenter ou brigandage orgueilleux, qu'importe. Le vide demeure sur sa faim. Un peu plus loin, à l'estuaire du muséum, des échos ricochent et le préviennent d'une venue imminente. Avec un certain regret perclus de paresse, la patte se dérobe et file recueillir son forfait manqué dans le temple d'une poche de pantalon. Sans non plus s'harnacher de la tenue militaire qu'on attend de ses troupes, des nippes austères et strictes le drapent de pied en cape. Rien de tape-à-l'œil, aucune nitescence pour l'Incendiaire. C'est peut-être pour ça que la carrure longiligne du nouveau-venu ne le remarque pas tout de suite — peut-être aussi parce que le fauve a déjà compris de qui il s'agissait, et que se tapir pour mieux bondir l'amuse. Jon Taerhin. L'ingénu féroce. L'égérie bizarre de ces entités qui l'intriguent et le révulsent tant. Bonhomme de glace qu'un rien pourrait briser, aux prunelles pourtant titanesques comme si, sous chairs et veinules de soie, le garçon abritait un monstre noble ; il est maintenant assez près pour distinguer le rougeoiement factieux qui l'attend, assez près pour décélérer. Les commissures d'Hector aboient une risette feutrée. Il approche, quittant la pénombre avec lenteur, la prédation accrochée aux grolles comme de la suie fangeuse. « Où est-ce que tu vas ? », s'enquiert le Charon que la destination de son hôte importe en vérité peu. L'astreindre à son goulet, c'est ce qu'il veut, c'est ce qu'il attend, ausculter son cobaye que le virus a, semble-t-il, affranchi de ses chaînes. Drôle de drame. Partout en Aksana, les moitiés pleurent ou s'ébrouent de trop sentir un vide en elles, et lui, lui qu'aucune courroie n'a jamais noué à quelconque audiutor, scrute le phénomène avec une prunelle d'hors-caste.
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‹ AGE : ( trente et une années ), presque trente-deux qui partent en lambeaux et creusent un peu plus les traits d'ores et déjà tirés.
‹ STATUT : ( célibataire ) qui tend à ne pas s'amouracher, étalon sauvage qui s'est juré de n'être jamais réellement dompté.
‹ SANG : ( mêlé ) Il ne devrait pas exister, il le sait, il n'encourage d'ailleurs personne à se reproduire si c'est pour mettre au monde un ou une qui génétiquement parlant lui ressemblerait.
‹ POUVOIR : ( télékinésie ), le bleu du bracelet à son poignet se reflète encore bien des années après. Il a essayé de le retirer définitivement, de le briser en deux mais rien n'y a fait. C'est donc les objets qui volent sur sa seule volonté ou sous le joug d'une trop forte émotion.
‹ METIER : ( palefrenier ), quitte à devenir un fervent serviteur, il préfère de loin mettre ses services auprès des équidés que des maîtres. Ces Hommes-là, il leur crache dorénavant au visage.
‹ ALLEGEANCE : ( Lui-même et sa famille disparue ), les autres peuvent bien aller au diable.
‹ ADIUTOR : Il est l'adiutor de ( Lexa Elessar ), une Aeristi qu'il méprise et qu'il a fui.
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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptySam 10 Mar 2018 - 23:04

Hector & Jon

crescendo





Il erre dans ce palais qu’il a maintes fois abhorré telle une âme traînante qui évite les foules. En ces temps troublés, Jon ne peut néanmoins le dénigrer ou même mentir sur le simple fait qu’il est plus en sécurité à l’intérieur de ces murs qu’il ne l’a jamais été. Peu d’alliés dans ces dédales de couloirs avec qui discuter, esprit de toute manière bien trop obnubilé par la propre santé de Nathan pour réellement penser à autre chose, ou même à lui. Pourtant il devrait y songer, mais s’y refuse. Seuls les aléas de températures à son passage prouve que quoi qu’il en dise il n’est pas encore en très bon état. A la perte du lien fameux avec celui qu’il considère quasiment comme son Autre, le blondinet a longtemps hésité et à la fois refusé l’idée seule de partir. Libre, il est pourtant libre et plus rien ne le retient ici entre ces murs jugés désagréables, véritable prison dorée qu’on a voulu le forcer à aimer. Quitter Nathan, pour l’heure, il ne saurait s’y résoudre et c’est sans doute là tout le fond du problème. Bon nombre de fois le mêlé a rêvé en silence de s’évader, et d’ailleurs, il a plusieurs fois quitté discrètement les portes pour vaquer à d’autres occupations au risque de se faire réprimander, camouflant des errances curieuses, véritable début d’attirance pour le vagabondage et la découverte d’environnements extérieurs. Se perdre dans les livres suffit un temps, et la soif de savoir de Jon est si grande en définitive qu’elle ne peut se contraindre à demeurer dans un château. Plus pragmatique que théorique, voilà la personne qu’il est. A trop fouler le sol de ce palais et de ceux qui se disent plus grands, il a même fini par en attraper certaines manières et attitudes outrageuses. Qu’à cela ne tienne, si ça ne leur plait pas il n’en a que faire. Avant la destruction du lien il s’en fichait déjà, maintenant qu’il n’y a plus rien, il s’en fiche encore davantage, pour ne pas dire complètement.

Le silence est de mise à cette heure tardive, chacun étant rentré dans ses quartiers, le blond lui-même ne devrait pas être là, à errer. En réalité, il cherche à se perdre dans l’un de ses rituels et il n’a pas hésité à faire un détour par les cuisines afin de piquer une pomme qu’il est venu fourrer dans sa poche. Ce soir il a rendez-vous avec les étoiles, un peu comme tous les soirs à dire vrai, ou au moins trois soirs par semaine. Le jeune homme aime à se perdre dans la contemplation des astres, nommant ainsi une bonne partie des étoiles et autres galaxie céleste pour en avoir longuement étudié les quelques cartes en sa possession. S’il assiste l’ancien Grimsrud dans ses découpes et expériences sur mêlé, il n’en demeure pas moins que son domaine de prédilection est sûrement l’astronomie. Pour une raison qu’il ne comprend pas vraiment d’ailleurs, sûrement pour le calme et l’apaisement que ça procure, ou bien l’immensité de vide qui en réalité les entoure tous. L’Homme se bat pour des royaumes qui en définitive sont bien plus étroits que tout ce que la voie lactée aurait à offrir. De cela, il ne peut en être certain, mais il le sent, tout au fond de lui. Un intérêt bien plus grand pour le ciel qu’il n’en a pour toutes ces têtes mortes de Flamaerin. Les ancêtres. Cette pièce, et même cette allée  le met tout bonnement mal à l’aise. Exemple typique d’un égocentrisme avancé. Aucune pierre tombale ou statue pour sa défunte mère perdue trop tôt et un père inexistant à ses yeux sombres. Cette volonté de rendre hommage, il ne la comprendra jamais vraiment. Qui plus est, à en voir leurs têtes, ce n’est pas toujours dans leur véritable avantage.

Les pas discrets résonnent malgré tout dans le silence morbide, mais il s’agit là d’un raccourci vers ses quartiers, ou plutôt le point d’observation idéal. De celui qu’il ne partage qu’avec très peu de personnes. La vue serait suffisante de sa chambre mais il a envie d’air ce soir, et rester ici à geler une pièce ou la faire fondre commence tout bonnement à le rendre dingue, lui et ses traits tirés. Visage pâle d’une fatigue évidente. Jon a la volonté farouche de ne pas s’éterniser parmi les visages, mais lorsque les yeux se relèvent vers l’obscurité, seul le point rouge et brasier fumant lui font comprendre qu’il n’est pas aussi seul qu’il voulait bien le penser. Pieds ralentissent pour finalement s’arrêter devant les airs facétieux d’Hector Oshun. Ce timbré des couloirs. Les hématomes et autres plaies de son visage et de son corps se souviennent encore de lui, et de l’idée saugrenue de le pousser à user de ses mains. Mêlé forcé de subir car la violence n’est qu’une aberration de la nature. En ce temps-là, broncher n’était pas nécessairement recommandé, pas avec le Capitaine en tout cas… Où est-ce que tu vas ? Les sourcils se froncent, Taerhin ne souhaite nullement répondre et garde longuement le silence, toisant d’un air dédaigneux celui qu’il devrait en toute logique respecter. En soi, Jon ne fait strictement de mal et de toute évidence, il est dorénavant libre de ses mouvements, nullement accroché à un quelconque maître et nullement un esclave comme certains ont pu l’être jadis.

« Je vais là où cela ne vous regarde pas. » que lâchent ses lèvres au bout d’un laps de temps sûrement trop long, obsidiennes se posant sur le bout fumant de la cigarette qui empeste la pièce déjà bien étrange. L’impétueux bouche le passage, et la silhouette imposante d’Hector n’aide en rien. Même s’il le voulait, Jon est plus fin et clairement moins fort qu’une brute épaisse qui se complait dans l’usage des muscles et sûrement peu de ses neurones ou son esprit. « Auriez-vous décidé de me faire passer un nouveau test ? Si tel est le cas, sachez que la violence est une forme de faiblesse à laquelle je ne souhaite nullement me lier. ». Délicatement, le blond vient croiser ses mains dans son dos, le port fier et l’allure typique du je-m’en-foutiste de première. En réalité, la température de la pièce s’est d’ores et déjà mise à baisser, Jon le sait, commence à repérer les signes avant-coureur d’un pouvoir qui n’en fait qu’à sa tête et ne fonctionne plus correctement. Tel un tic attrapé depuis quelques jours, ses doigts dans son dos se mettent à tourner le bracelet rouge qu’il a au poignet depuis une éternité, refusant de quitter les yeux de son bourreau. Si j’étais vous, je m’en irais avant que le froid ne vienne vous mordre. Devrait-il dire. Mais Jon ne dira rien.



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Dernière édition par Jon Taerhin le Lun 12 Mar 2018 - 11:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyLun 12 Mar 2018 - 2:04

La muflerie du jeune chiot accroît ce rictus qui mord le labre du Capitaine. Obscène est son amusement qui, en cette nuit sans lune, déraille. Le Taerhin appelle au crime par sa seule existence ; parce qu'il porte cette gloriole lui étant sienne avec autant d'aisance qu'un usurpateur ne porte sa couronne. Et parce qu'il exsude le dédain pour ces choses absconses et primitives que sont les entités semblables au Dragon. Une fatuité plénière qu'on attendrait d'un prince ou d'un héritier — certainement pas d'une pareille vermine. Or cette morgue a pris des proportions effarantes depuis que le virus a rudoyé les lois de l'obédience. Et maintenant ? Maintenant, Jon est pire. Et donc autrement intéressant. Sa maniaquerie pour l'indiscipline et la contestation brûle la chandelle par les deux bouts, une humeur Ô combien suicidaire lorsque babinée sous le nez de l'Oshun. Pour autant, et paradoxalement, ses douces insubordinations divertissent la Bête comme la souris charme le serpent, ainsi agitée, ainsi sûre d'elle, gigotant sur l'erg, pensant se mesurer à quelque égal lorsque son sort est foutrement scellé. « Auriez-vous décidé de me faire passer un nouveau test ? Si tel est le cas, sachez que la violence est une forme de faiblesse à laquelle je ne souhaite nullement me lier. » Le poitrail ricane et vomit des fumeroles irrespirables. Même son verbiage, il est léché. Une vraie gouape érudite. « Ça ne m'étonne pas. Quand on a le sang aussi pleutre, on doit craindre la moindre secousse. » Les phalanges rameutent la cibiche vers la gueule masculine qui a perdu de sa sympathie viciée. Il se remémore sans peine la carcasse affaissée du mêlé, gisant dans son lagon rubigineux après seulement quelques coups assénés par l'un de ses sous-fifres. Une loque humaine brimbalée par les malchances successives et l'absurdité d'être né aussi calamiteux. Rien d'étonnant à ce qu'il ait magnétisé l'attention de son Altesse ; les aberrations qui dérangent le fatum ont toujours suscité une inclinaison particulière chez celui qui gêna aussi longtemps les faisceaux fraternels. « Las, Taerhin, ce que tu souhaites m'importe peu. » Et de lui exhaler une fois encore un smog de nicotine en pleine figure, barbarie puérile pour un adversaire qu'il ne considère pas moins enfantin. Qui aime bien châtie bien, diraient les sages du Vertice, de vertueux ascètes ayant tout pigé du degré de vacherie dont peut être capable un basilic narquois sous couvert de l'ennui. « N'en déplaise à ta petite personne. » D'une chiquenaude rôdée, pouce et majeur envoient valser le mégot sur les frusques du gringalet. Un bouquet d'étincelles morigène les maxillaires glabres et rissolent quelques coutures. Telle bouffonnerie ne se sustente à l'auge d'aucun autre dessein sinon celui de sortir l'adiutor de ses gonds. Le voir glavioter cette fureur qu'il étreint tant et qu'il n'abandonne jamais à quiconque, voilà ce à quoi aimerait assister le belliqueux. Napalmiser les affects, c'est ce qu'il sait après tout faire de mieux.

Tant et si bien volcanique qu'il ne remarque pas immédiatement être assiégé par la perfidie d'un frimas ouaté. Alentour, les effigies marmoréennes grelottent déjà, sentant sur leur granit d'albâtre la caresse du froid qui s'en vient les cajoler. C'est une fois la clope éboulée, une fois que la condensation de son souffle provoque à son tour des arabesques blafardes, que le seigneur ébouillanté note la brusque dégradation de température. Un frimas qui le saisit. Sa carne frisonne d'horreur en sentant la piqûre hiémale. « Qu'est-ce que tu fais…? » Jamais le Palais des Flammes n'a t-il eu à subir pareille opprobre, jamais un olibrius n'avait-il réussi à refroidir l'Incendiaire, en sa propre demeure ou même ailleurs. Il avance d'un pas, le poids de la menace martelant le sol. « Cesse immédiatement. » Feu horripilé. Prêt à calciner son précieux jouet et tous les déserts de Flamaerin pour qu'on lui rende sa touffeur natale.
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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyLun 12 Mar 2018 - 14:01

Hector & Jon

crescendo



L’angelot n’a que trop conscience de ses airs enfantins ou même angéliques. Bon nombre de mêlés foulant les dédales de couloirs du Palais des Flammes ne lui donnant pas son âge. Vingt-neuf bougies pourtant bien portées et entamées. D’ordinaire il en use et en abuse, Jon, de ces traits particuliers qui sont les siens, mais en d’autres temps ceux-ci sont également bien dérangeants. Comme ici présent, les airs ne sont nullement pris au sérieux, quand bien même les palabres se font distinguées, déformation professionnelle à trop traîner jusque dans les alcôves de la richesse encore toute récemment impériale. C’est à trop côtoyer ces allées et mondanités que l’enfant d’un rien s’est mis à faussement calquer son attitude sur ceux qui se prennent pour meilleurs qu’ils ne sont. A l’image de la violence qui vient se mêler aux bas-fonds, cigarette rougeoyante crachant sa fumée désabusée au travers de la pièce que le blondinet ne supporte que peu. Hector. L’infamie ayant supporté la seule vue de cette particularité qui est la sienne, hémoglobine s’écoulant comme si la lame elle-même était venue le trancher de part et d’autre. En soi, aucun drame, seule une guérison intensément lente qui a laissé ses marques et ses hématomes pendant de trop longs jours et semaines. Fine humiliation qui a posé au Taerhin bien des problèmes et regards de travers de la part de son maître. Anomalie génétique qu’il veut discrète et camouflée, mais qui, aux yeux de l’Oshun en a été toute révélée. La pique acerbe et amère qu’il lui lance alors n’est strictement rien en comparaison de la haine qui se tapie à l’intérieur de ses entrailles à la vision seule de celui qu’il considère comme un vaurien. Oshun est peut-être maître, mais Taerhin est dorénavant bien plus qu’un vulgaire adiutor, mêlé à part entière qui, s’il ne quitte pas ces murs, ne saurait se faire dicter faits et gestes sans rien dire. Dites merci au virus.

Ça ne m'étonne pas. Quand on a le sang aussi pleutre, on doit craindre la moindre secousse. Le ricanement s’envole du fond de la gorge de l’animal tandis que les obsidiennes fixent d’un air qui ne se veut nullement impressionné cette même bête. Présentement, Hector ne ressemble à rien d’autre qu’un loup inoffensif dans une bergerie, contraint de regarder les proies sans être en mesure de se jeter dessus au risque de s’y casser les crocs. C’est sans doute pour cette raison que Jon le toise sans faiblir, refus arrogant de ne pas baisser les yeux là où l’autre continue de faire valoir un pouvoir qu’il pense encore détenir. Las, Taerhin, ce que tu souhaites m'importe peu. Doigts glissant dans le fond de ses poches d’un air nonchalant, le blondinet ne bouge pas, se contente d’observer à retord le dédaigneux, fumée de nicotine venant fouetter les pores de son visage d’ange. Le nez se plisse en guise de seule réaction mais n’offre nulle remarque acerbe en réponse, ce ne serait lui accorder que bien trop d’importance par rapport aux ressentiments que l’Oshun lui inspire. Il a tout au plus l’allure d’un fou. « Ravi de voir que vous connaissez mon nom de famille, pour quelqu’un qui n’accorde aucune importance à ce que je souhaite ou même ce que je suis. » est tout ce qui s’échappe temporairement de ses lippes irrémédiablement closes.   N'en déplaise à ta petite personne. La rougeoyante est giclée, sur ses habits modestes vient s’effondrer et ricocher. Le brasier abîme dans l’élan, brûlure offrant presque un trou irréversible. D’un réflexe lent, le blondinet dégage la cigarette encore fumante, cette dernière s’écrasant à même le sol sombre de l’allée des morts. Cette fois, la contrariété se lit un peu plus au froncement de sourcils qui plisse les traits du visage d’ordinaire si enfantin. Il n’apprécie guère les fanfaronnades gratuites d’un maître, membre de la suprême dynastie ou non.

Mais alors que le fourbe s’empourpre dans ses basses besognes et puérilités infantiles, l’air devient innommable fraîcheur, fruit d’un contrôle qui ne se fait plus sur son seul pouvoir. La température lui joue des tours et bientôt l’ère polaire s’empare de la pièce, fine perle blanche naissant sur les statues des ancêtres passés. Le vent de panique qui s’insuffle chez l’Oshun est si jouissif que Jon en oublie jusqu’à la propre gêne de son corps. Qu'est-ce que tu fais…? Le reste du brasier fumant n’est plus, contaminé et assassiné par la température basse. Intérieurement, Jon peste contre ce manque de stabilité et de contrôle, lui, le mêlé qui a toujours su contrôler parfaitement sa capacité d’une main de maître, toute ironie mise de côté. « Rien. Justement. ». Mais les billes sombres continuent d’observer le géant dans la pénombre, serait-il indisposé face aux volutes de fumée qui s’échappent de ses lippes ? Cesse immédiatement. Un pas est fait, Taerhin ne recule pas, doigts qui restent se séparant de la chaleur des poches pour que les bras se croisent d’un air tout aussi menaçant que le sien. Cette fois, le yoyo des températures ne le dérange pas plus que cela, uniquement car il apprécie le spectacle qui se joue devant lui. « Je ne peux pas. C’est un contre effet du virus… Celui que vous n’avez pas subi, vous savez ? ». Celui qu’il n’a pas subi et dont il ignore en définitive les effets puisque pour une raison que le blondinet ignore, Hector n’a pas d’adiutor. Un autre pas est fait en avant, mais pas de la part du feu, bel et bien de la part du moins que rien. Avec lui, le froid mord un peu plus. « Seriez-vous gêné ? ».  


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crescendo. (jonor) Vide
MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyMar 13 Mar 2018 - 19:00

Sa flamme vacille. Étouffée par le manteau de bure blanc que l'hiver a déposé, elle interroge les chairs sous lesquelles elle gîte ; et sa molle comptine aux accents d'agonie fait tressaillir l'anatomie du volcan que l'élégie gagne. Le froid est un cauchemar que lui répètent souvent ses songes. Ânonné avec dolence, il prend la forme d'un poison qui se répand, goutte après goutte, dans le sable de son âme, et finit par forer l'ardent noyau recueilli en deçà pour en taire les passions, les fièvres, la vie. Enfant, assoupi à l'ombre des oliviers peuplant les monts de Dryang, il avait rêvé de la nuit éternelle qui le ravirait un jour, du vide qui l'accueillerait alors et de sa froidure ineffable qui pétrifierait à jamais l'impétuosité de ses membres. Il s'était éveillé en compagnie de l'épouvante, et avec l'incurable certitude de devoir, tôt ou tard, affronter le sommeil hiémal dont il n'avait eu qu'un aperçu étiolé. Depuis, la phobie le hante. Elle trotte dans son ombre en bêlant des rires moqueurs chaque fois que le climat rafraîchit ses épaules. Il pensait cependant que l'âge et la maturité avaient oblitéré les saillies rugueuses de cette transe, que sa ferraille d'exosquelette travaillée par les guerres et la résilience l'avait caparaçonné contre les aléas vexants d'une telle trouille. Mais force lui est de constater que non. Qu'on ne se défait pas d'une tumeur placée là pour damner l'esprit.  

Ses muscles noueux se serrent et s'enserrent, galbant sa fureur. L'ire s'épand dans ses vaisseaux et incinère le phlegme dont il harnache usuellement ses courroux. Pour cette faille-ci, il n'a nulle panacée, et la sanie qui pointe en pourtour de strie pue la violence incoercible ; car terrifiée par l'inexplicable. Si les bustes alentour pouvaient causer, ils tempêteraient probablement à l'aspiole de déguerpir loin du maelström bouillant que devient le Dragon. « Je ne peux pas. C'est un contre effet du virus… Celui que vous n'avez pas subi, vous savez ? » La cabèche se penche et tire sur les vertèbres qui craquèlent à l'instar de l'émail que la mâchoire broie. Fauve curieux, il est vrai, face à ces miraculés vérolés que la vague des fièvres a emportés dans ses noirs abysses, pour les vomir, finalement, sur le rivage crapoteux de leur nouvelle terre promise. En temps normal, l’officier aurait prêté oreille aux assertions du bouc émissaire ; parce que son cas, analogue à bien d’autres misérables touchés par le virus, est une étude subjacente qu’il entend mener à bout. Mais la pondération de son esprit n’est, dans l’immédiat, plus qu’un tas de cendres balayées par le vent du désarroi

« Seriez-vous gêné ? » Le battoir vient rafler les frusques du Taerhin, s'enrouler dans les plis et rudoyer la silhouette longiligne qu'il soulève de peu et brimbale jusqu'au mur. Hector y écrase le râble de l'éphèbe, qu'il moleste ensuite d'un bras puissant venu s'appesantir contre le poitrail adverse. Ses semelles ont manqué les faire tous deux valser tant le sol souffre du gel insufflé dans la coursive. Même la torche, auprès de laquelle se retrouve la tignasse dépareillée du diablotin, pâtit de la nette rupture ayant abattu les degrés. Mais au plus les lippes du Capitaine bleuissent, au plus les fleurs de la vésanie germent dans ses orbes. Césarisme seigneurial et subversion démentielle battent leurs propos sur la table de sa volition, campant tous deux sur leurs positions et niant tout de go l'argutie de l'autre ; en résulte la querelle qui gronde dans le gosier de l'Oshun, aussi bien tenté de châtier l'insolence de l'adiutor que de museler le pouvoir endommagé. Encore que. Ladite faculté n'est peut-être en rien détériorée. La morgue du Rouge est sûrement le seul et unique rouage à pareille manœuvre. « Oui », lui concède-t-il, d'une phonation caverneuse où bruissent les périls, et de reprendre, après un silence, le poing continument pelotonné contre le col du vêtement. « Et je conchie toute chose pouvant me gêner. » Réflexion faite à haute voix. Dont le sarcasme suppure, là, évaporé en travers des exhalaisons opaques. Cravachée par la froideur qui s'aggrave, c'est toutefois bien la psychose qui, face à la colère disciplinée du belliqueux, obtient gain de toutes les causes mises, ici, entre eux, en jeu. Son sinistre voile passe dans le regard du maître et aveugle la raison. La dextre bobinant les fringues de Jon se meut, abandonne sa prise qui recouvre terre, mais au lieu de libérer la proie, se jette crûment contre la gorge tiède. Sous paume, la glotte roule et les mots se meurent, racornis par la pleine éclipse de l'asphyxie. Qu'il claque donc, l'enfant des séracs, qu'on lui coupe les fils de son imbuvable pantomime. Tout débat est superflu. Le colosse endigue là les coups, là les mouvements, appareillant ses réflexes martiaux à l'acharnement du verdict. Le secondes fluent et avec elles le monstrueux espoir de mettre fin à cet hiver qui l'horrifie.

La maçonnerie, peu à peu transie par les gerçures destructrices, se rompt au-dessus des têtes antagonistes, menaçant de pilonner les boîtes crâniennes dans la chute qui succède. La pogne assassine troque brusquement ses velléités morfales en un essor vigoureux qui repousse le Taerhin et le maraude au bourroir fatal — mécanique de l'instinct plantant là les prétentions morbides du myocarde. Ils dégringolent de conserve en arrière, esquivant de peu l'éboulis qui se plante dans le parquet en crevant son bois.


Dernière édition par Hector Oshun le Dim 18 Mar 2018 - 14:37, édité 4 fois
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‹ AGE : ( trente et une années ), presque trente-deux qui partent en lambeaux et creusent un peu plus les traits d'ores et déjà tirés.
‹ STATUT : ( célibataire ) qui tend à ne pas s'amouracher, étalon sauvage qui s'est juré de n'être jamais réellement dompté.
‹ SANG : ( mêlé ) Il ne devrait pas exister, il le sait, il n'encourage d'ailleurs personne à se reproduire si c'est pour mettre au monde un ou une qui génétiquement parlant lui ressemblerait.
‹ POUVOIR : ( télékinésie ), le bleu du bracelet à son poignet se reflète encore bien des années après. Il a essayé de le retirer définitivement, de le briser en deux mais rien n'y a fait. C'est donc les objets qui volent sur sa seule volonté ou sous le joug d'une trop forte émotion.
‹ METIER : ( palefrenier ), quitte à devenir un fervent serviteur, il préfère de loin mettre ses services auprès des équidés que des maîtres. Ces Hommes-là, il leur crache dorénavant au visage.
‹ ALLEGEANCE : ( Lui-même et sa famille disparue ), les autres peuvent bien aller au diable.
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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyMer 14 Mar 2018 - 20:17

Hector & Jon

crescendo




Doigts trouvent les plissures de ses vêtements et s’y accrochent sans ménagement. En un éclair, le dos heurte la surface trop lisse et froide d’un mur qui n’était pourtant pas si près d’eux. Par réflexe, le mêlé pose les siens contre les poignets mais c’est juste avant que le choc ne se fasse trop fugace et ne vienne perturber sa propre accroche. Le souffle se coupe un bref instant, même si Jon n’est pas sans force il n’en demeure pas moins chétif pour quiconque le regarde et surtout pour Hector, bien plus apte que lui à porter un certain nombre de poids ou même à briser des os. C’est à peine si les pieds touchent le sol et le blondinet n’a pas même eu le temps de noter la presque-glissade du grand brun aux sourcils froncés de colère. La colère qu’il a lui-même causée, mais Jon n’a nullement honte de l’assumer. La stupeur pend à ses lèvres entrouvertes qu’il se met à pincer, prunelles sombres avisant les furibondes d’un air malavisé. Seules les secondes approchant vont être à même de dire ce qu’il va se passer, mais en son for intérieur, le myocarde, à tout rompre, bat déjà et ne saurait plus s’arrêter. Il bat d’une colère sourde mais aussi d’une pointe de crainte éveillée lorsque le bras le coince davantage contre la surface rugueuse. La poigne du furieux est franche et méprisante, éclat de violence qu’il abhorre et qui n’est rendue à l’impétueux que par le biais de l’obscurité de son regard. Sous ses airs enfantins se cachent probablement aux yeux de l’Oshun un véritable démon mais il n’en est rien, Jon ne fait que copier sans le vouloir les attitudes princières et dédaigneuses. Et surtout, il ne cache pas le fond de ses pensées, c’est sûrement là tout le problème, à moins que cela ne soit qu’un contre effet de sa première rencontre avec le maître. Celle qui s’était mal passée et lui laissait encore un goût amer sous sa langue présentement austère.  

Oui. Les billes noires fixent leurs semblables sans jamais s’abaisser, analysant que mieux la potentielle future réaction du rageux. Le temps s’arrête, alors que le silence retombe dans la froideur de la pièce qui continue de s’acharner sans que le mêlé n’en ait un quelconque contrôle. Pire encore, l’on dirait que l’excès de violence à son encontre n’a fait qu’aggraver la situation au point de faire délicatement claquer des dents le fauteur de trouble qu’il est. Et je conchie toute chose pouvant me gêner. Jon n’en doute pas une seule seconde de cet état de fait, l’être du feu est tout ce qu’il y a de plus sanguin et prompt à la hargne, cela, l’angelot l’a détecté dès que leurs regards se sont croisés la toute première fois. Les doutes n’ont fait que se confirmer bien après, et encore aujourd’hui Hector lui prouve de quoi il est fait, même si cette peur panique qui semble transpirer de tous ses pores est un élément que le mêlé ne comprend pas. Une chose qui attise sa curiosité et développerait presque son envie pragmatique de venir se risquer à en creuser les raisons. Silence continuant son chemin de sa part, les doigts fins reviennent oser se poser contre l’un des poignets, à l’instant même où son col dorénavant détendu est lâché. Le temps d’un battement de cil, les lippes se rouvrent, enfin prête à rétorquer des mots acerbes entre des dents claquantes, mais la poigne qui se saisit alors de sa gorge le coupe dans son élan et rapidement l’air vient à lui manquer. La main serre alors le poignet, très vite accompagnée de la seconde. Les ongles toujours en silence s’enfoncent, seuls les sons irréguliers de ses tentatives d’inspirations viennent troubler le vide de la pièce. Les volutes de fumée se font angoissées du peu qu’elles parviennent à s’échapper du corps. Dans l’éclat des prunelles sombres se lit toute l’urgence de la situation. « Qu… ». Vaine tentative que de parler, le peu d’ongles s’enfonçant avec une force non dissimulée dans le derme pâlichon du feu consumé par l’air glacial non évité.

A mesure que l’asphyxie le gagne, les étoiles dansent devant ses yeux, étonnamment composées de fils électriques. Orbites commençant à se teinter légèrement de rouge à l’image du bracelet qu’il porte toujours, le mêlé fixe le plafond puis les stries qui se forment en tous sens. Ainsi donc il s’était trompé, de croire que la température ne pourrait descendre encore plus bas. Au diable alors les stupides racontars, il demeure encore un point noir dans le décor. Esprit embrouillé cherchant la rationalité, Jon se sent perdre pied mais à la violence il refuse très nettement de céder. La panique s’insuffle dans ses veines fourbes à mesure que sous les doigts de l’autre la peau forme déjà un hématome. « Hec… » qu’il réitère avec son peu d’air. Chaque battement de paupière se fait plus long à mesure que la poigne se resserre, une chance alors d’être sauvé par le gong ou plutôt le joug de la capacité qui débloque. Les sculptures, elles, nullement ne s’effondrent mais rapidement le plafond s’affole et bien qu’il n’y comprenne rien, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la prise se lâche et il se sent violemment vaciller. A la renverse, il tombe, évitant ainsi de justesse les éclats de roches qui sur le sol s’effondrent mais ne fuit pas le bourreau, bien au contraire.

Tandis que l’oxygène rentre difficilement dans ses poumons et qu’il en tousse à les cracher, la paume de sa main vient se plaquer contre ce qu’il ne comprend pas tout de suite comme s’agissant d’un torse humain. Ce n’est qu’au moment où ses yeux rougis croisent les billes électriques qu’il se rend compte être littéralement tombé sur l’assassin. D’un geste brusque il se redresse, juste avant de constater que le plafond s'effondre encore et instantanément, la respiration difficile, Jon revient se plaquer contre lui. Bien qu’Hector ne contrôle rien, le jeune homme se dit que les éclats de roches auraient moins de chance de les toucher s'ils restent soudés. Rester là en attendant que ça se calme était sûrement la meilleure chose à faire, même si… Par les Sept ce que la situation pouvait être précaire. Le cou est à présent bien marqué et la glace cède place à la tiédeur qui se fait bientôt violente chaleur et met cette fois à mal le détenteur du pouvoir lui-même. Pourtant il se refuse à bouger, respiration sifflante et larynx en feu. Il veut juste que tout s’arrête, lui qui devait simplement aller regarder les étoiles s’est retrouvé pris au piège d’un beau traquenard.    



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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyMar 27 Mar 2018 - 19:12

C’est dans le trémolo morfal de la destruction que l’Incoercible recouvre subitement ses esprits. Layon brutal qu’empruntent les mânes de son effroi, le chaos aspire la poix ayant jusqu’alors imprégné ses pensées ; comme s’il fallait cela, au Dragon, la discorde et le tumulte, pour polariser la vésanie de son cœur et redresser les herses de fer derrière lesquelles il coffre en temps normal cette humiliante phobie. Le brouillard de substance écarlate se désépaissit dans l’abbatiale profanée qu’est sa cabèche, et la réalité se corrige sous son regard cyanosé. Le pantin désarticulé gît sur son poitrail — l’a t-il finalement occis, le mêlé ? l’équanimité corrosive louvoyant dans les orbes seigneuriaux reprend la forme malsaine de cette curiosité que le Rouge attise, mort ou vif. Il remue pourtant. Il respire, même. C’est qu’il n’est pas si crevé que ça. Pointe de satisfaction chez le bourreau qui, malgré ses égarements d’ordre criminel, préfère sans conteste que le bimbelot soit vivant — sinon quoi il perdrait de son intérêt. Mais le mal est fait. Partout autour d’eux la construction surannée du corridor se fend et s’écroule, car si elle ne succombe plus au frimas dévastateur, c’est à présent la brusque montée du mercure qui la fait complètement céder, abdiquant au dérèglement climatique qui étrille sa pierre. La dextre puissante s’enroule aux frusques de l’énergumène tandis que la senestre s’appesantit à terre pour soulever la carrure de l’homme qui se courbe et se relève, entraînant dans son essor la silhouette prostrée. Il fait une chaleur que le plus ardent des noroîts ne saurait même pas charrier dans les déserts flamaerins ; touffeur grâce à laquelle renaît le Phénix, aussi suante soit sa carne, aussi pénible soit sa respiration. Membres et muscles se délassent avec régal, portent aux nues brûlantes la stature qui avale les mètres la séparant elle et son faix de leur seule issue. Des gravats sont enjambés. Des agrégats sont évités — par trois fois de justesse, écorchant les gueules et mains qui sortent de là poisseuses et maculées.

L’aile nord est regagnée. Empierrement lisse et ouvragé sur lequel l’Oshun jette sans ménagement sa proie épargnée. On entend au loin des trots hâtifs, des éclats de voix, la maisonnée toute entière qui s’émeut du vacarme et fonce droit vers le tandem que la poussière des décombres couvre comme un terne vélum. Les serres du Dragon débarrassent ses épaules des particules avant qu’une pogne s’abatte pesamment contre le faciès pour en essuyer la crasse tantôt cendrée, tantôt rubigineuse. « Mettez-moi ça aux fers », qu’il édicte aux gardes accompagnant la grappe de domestiques alertés, l’inflexion comme de coutume sévère abcédée ici par la rogne. Sans délai, ses hommes obéissent au diktat de leur dynaste et saisissent le pauvre hère. Aux protestations éventuelles et autres manifestations revêches, son Altesse n’oppose qu’un geste nonchalant, deux phalanges raidies balayant la révolte comme on souffle sur un grain de sable.

* * *

Le cénacle des pénombres noctambules s’est déployé dans la citadelle, portant la lune comme un diadème régalien légitimant son raid obscur. Voilà plusieurs heures que Taerhin croupit dans sa geôle, cellule auprès de laquelle nul ne vient ; ordre qu’aucun ne brave, ni la plus matoise des sentinelles rôdant dans la prison, ni le plus cabochard des soldats relevant parfois un confrère. On l’y laisse pourrir, puisque tel est le désir du Coryphée. Celui qui, justement, fend l’allée à pas quiets, déversant sur les barreaux alignés le clairon de sa venue. Débarrassé de ses frusques salingues, changé et propre — aussi propre que puisse l'être une ordure — il fait halte dans le clair-obscur malingre des lieux, face au mitard habité. Dans l'un de ses battoirs, un verre d'eau est serré. Boëtte pacificatrice au demeurant perverse, avec laquelle il entend préluder un dialogue qui aurait de toute évidence été vain, s’il n’avait pas apporté cette cynique obole. « Tu dois être assoiffé. » Quel bon seigneur. Ce labre si sec où coule la pyorrhée des satires s’étire en lenteur et ébauche un sourire à l’obliquité faunesque. Il tend le cristal. Un bref instant. Mais le ramène aussitôt, abattant par là même sa risette qu’un rictus empreint détrône. « Ce contre-effet, que fais-tu pour le garrotter ? Pratiques-tu la méditation ? » En connaît-il seulement l’existence. Ces gouapes sont-elles vraiment instruites, ou bien l’Institut qui les régurgite sur le palier de l’Académie ne leur enseigne-t-il qu’à plier l’échine aussi bas que possible ? Si l’Ancien n’a jamais porté à ces ichors mêlés qu’une attention médiocre, leur émancipation apocryphe survenue vingt-cinq ans plus tôt n’a jamais manqué de le faire rire. Un rire grogné par le sarcasme, guttural d’être aussi profondément écœuré par l’exquise fragrance avec laquelle la sujétion de cette caste a été ointe. Pauvres, pauvres rats.
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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyDim 1 Avr 2018 - 21:45

Hector & Jon

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Il a perdu le contrôle. Encore une fois. Il a perdu le contrôle sur un pouvoir qui s’est soudainement révélé dévastateur pour la pièce aux riches et froides statues. Le changement climatique fissure le plafond qui s’effondre sans demander son reste et porte alors sur lui toute l’attention. Allongé contre ce torse qui le répugne, Jon tente tant bien que mal de respirer dans l’épaisse chaleur qui le dévore. Le cou et la gorge tachetés d’une multitude de teintes bleues et violacées, il fait fi de ce qui l’entoure pour ne pas se prendre de pierre par inadvertance. Ainsi lové contre l’éhonté, il se refuse à bouger mais n’en souffre pas moins pour autant. Quelle horreur de se trouver dans pareille situation pour un vulgaire coup de sang et un intérêt mal avisé que le brun a envers sa particularité. La température fait une embardée si violente que le blond a l’impression d’étouffer lorsque l’Oshun se saisit de ses vêtements pour littéralement le porter hors de la salle. Accroché, la chaleur écrasante qui fait perler à son front une fine couche de sueur l’empêche de réaliser convenablement ce qu’il se produit, il ne lui faut alors que la lourde chute à même le sol frisquet du couloir pour comprendre l’action qui s’est tout juste déroulée. Les paumes se plaquent avec justesse contre le sol froid, respiration sifflante et haletante, gorge en feu suite à l’étranglement qui a manqué le tuer. L’étourdissement est grand autour de Taerhin qui reprend ses esprits suite à la température écrasante. Au moins ici, semble-t-il avoir retrouvé un semblant de contrôle sur sa capacité. Les pas résonnent, billes sombres se posant sur les gardes et autres personnels qui affluent sous le vacarme. Jon déteste être l’objet de toutes les attentions, si bien que d’un geste la manche est rabattue sur ce bracelet rougeoyant qui caractérise si bien sa condition de mêlé. Et ce, malgré sa liberté retrouvée. Mettez-moi ça aux fers. D’un geste vif, le visage se retourne en même temps que le buste pour toiser du regard le poussiéreux, celui qui a tenté de le tuer et l’a sauvé quelques secondes auparavant. Paradoxe ultime pour un être qu’il ne comprend pas mais qu’il ne craint pas non plus.

Les paluches se saisissent de ses bras frêles et il peste le mêlé, serre les dents comme un forcené mais ne fera pas le plaisir à l’Oshun de se rebeller. C’est donc en silence mais non sans essayer de se séparer de leur poigne vainement, qu’il se fait entrainer au loin direction des les cachots du palais des flammes. Il n’y a jamais mis les pieds. Sans le moindre ménagement, on l’y balance, clefs tournant déjà dans la serrure. La petite pièce est sombre, sans fenêtre et humide. L’odeur pestilentielle n’est pas sans lui rappeler un mélange de sang et d’urine qui ne parvient plus à sécher. La poussière qui trône encore sur son visage, il l’essuie d’un revers de manche, toussant plusieurs fois de suite à la manière d’un asthmatique qui a du mal à retrouver sa respiration. Nul ne sait pourquoi il est là, mais Jon a bien sa petite idée sur la question. Aucun spectateur en ce lieu pour admirer les potentiels noirs desseins d’un homme intrigué par ce qu’il considère comme un moins que rien étrange. Ainsi l’intelligent Taerhin pense avoir une certaine théorie, hypothèse probable quant à son enfermement ici. Mais les minutes s’enchainent, bien trop longues et épuisantes pour celui qui devait voir les étoiles. Soirée gâchée par une rencontre inopinée, tôt ou tard l’angelot lui ferait payer. D’une manière ou d’une autre, il saurait trouver. Personne ne vient si ce n’est Silence et à mesure que les heures se mettent à défiler, le mêlé grelotte bientôt face à l’humidité. Plusieurs fois, les murs se glacent ou suintent de tous leurs pores, pertes de contrôle temporaires qui le fatiguent au point qu’il ne finisse par fermer les yeux, recroquevillé dans un coin et tête touchant la pierre froide. C’est lorsqu’il n’y croit plus et qu’il est seul avec ses démons que le félon pointe enfin le bout de son nez, telle l’image burlesque d’un sauveur qui se veut apprenti super héros.

Au bruit de pas significatif, le curieux s’avance uniquement pour apercevoir au travers de la petite fenêtre de la porte barricadée. Les barreaux lui permettent de reconnaître la fière silhouette tenant en sa main un verre d’eau qui le met en appétence. Il est vrai que sa gorge est horriblement sèche et mériterait de se revigorer, mais Hector ne semble nullement motivé. Il a presque une image religieuse à apparaître ainsi à la lumière d’un fin rayon de lune, mais Jon ne le lui avouera jamais, se contentant de le toiser d’un regard des plus noirs, pic de colère s’étant élevé dans le fin fond de ses entrailles. Tu dois être assoiffé. Il l’est, mais ne répond rien, laisse tout le loisir à son nouvel ami Silence de s’exprimer à sa place. Par la seconde ouverture, trappe servant à nourrir les plus récalcitrants qui bénéficient de ce type de cellules, il observe le verre approcher, est presque tenté de l’attraper mais il est plus malin que ça, le mêlé. Ce contre-effet, que fais-tu pour le garrotter ? Pratiques-tu la méditation ? Les sourcils se froncent davantage à la question tandis que ses pas discrets le rapprochent de la petite fenêtre, mains se posant sur le rebord de la trappe pour se mettre autant à ses aises que possible. Le menton vient délicatement se poser contre le bord de la fenêtre aux barreaux et il sonde du regard son vis-à-vis à cause de qui il se trouve dans ce piège à rats. « C’est quoi ta prochaine étape Hector, tu m’attaches ? » qu’il répond finalement en évitant sa première question temporairement. Jon cherche à voir si son hypothèse s’avoue véridique, n’a-t-il usé de son pouvoir sur autrui uniquement dans le simple but d’avoir une conversation privée avec lui ? A trop l’intriguer, le blond préfère en jouer, histoire de voir jusqu’où la patience d’ange de l’Oshun peut aller. Qui plus est, oui, Jon est assoiffé, mais pas au point de briser sa fierté.  



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MessageSujet: Re: crescendo. (jonor) crescendo. (jonor) EmptyMer 25 Avr 2018 - 2:01

Le cristal demeure inerte dans la paume de l’homme. Flaque molle suspendue dans les airs, l’eau de l’oasis se refuse obstinément à la bouche asséchée. C’est au faciès seigneurial que revient la tâche de tiquer ; un simple rictus vient déformer les traits, il les étire, les éprouve, jonchant le portrait de ridules bizarres exprimant tant la colère que l’amusement. Dans les orbes de son Altesse, un éclair furibard foudroie la familiarité que le sylphe a glissé entre eux — ses restes sont dévorés par la mutité sourdingue qu’Hector rétorque au quolibet sous-jacent. D’un pas, il approche, calfeutrant les rayons de la lumière crue que les lampes dégoisent dans le couloir. « Pour t’arracher ce muscle putride qui te sert de langue, probablement, oui. » L’amabilité de l’inflexion transpire l’ire. Reste que le nase, s’il se plisse effectivement, tranche la pénombre avec calme pour s’en aller frôler de peu les barreaux de l’huisserie blindée. Il toise la bête claustrée qui de son malin minois lui rend ses regards. Cette race de quidams ne s’éduque pas de la même manière que les autres. Elle demande une certaine patience et plus de doigté qu’il n’en faudrait pour faire jouir une rombière. La violence, évidemment, hélas, même, ne lui servirait à rien ; c’est un autre genre d’argile qu’il doit ici façonner. Une terre moelleuse qui ne prend aucune forme, s’affaisse entre les doigts quelle que soit la posture qu’on espère lui faire prendre. Car, sculpter ce curieux personnage, telle est l’ambition du maître artisan — des projets pour ce petit, il en a plein la cabèche. Entre autres choses, la condition immanente du mêlé pourrait servir ses desseins et, par extension, devenir un apanage. Le verre est déposé contre le petit support soudé à la trappe. « Mais tu ne me serais d’aucune utilité, muet. » Encore moins irascible. C’est là tout le problème. Pour mener à bien ses plans, le consentement plénier du Taherin lui est nécessaire, tout autant que sa plus vive coopération sans quoi l’échange escompté serait très vite voué à l’échec. Il lui faut un érudit capable de lui transmettre certaines informations à propos des mêlés — il lui faut un Prométhée, le premier de ces surhommes qui, peut-être, garniront un jour les rangs de son armée. Le virus a été une bénédiction en cela où les entraves, jusqu’alors handicapantes, ont libéré les molosses de leurs propriétaires. Et l’Oshun rêve d’une escouade aux dents longues crachant sur l’ennemi des capacités aussi débridées que celles du Rouge.

« À quoi tient la servitude ? » Posée à brûle-pourpoint, la question file sans ambages jusqu’au prisonnier. « À une cellule ? » Il lorgne l’armature constituant la porte de ladite geôle. « Après tout, je pourrais te laisser crever ici que personne n’interviendrait, pas même ton ancien maître. » Gonflant ses bronches qui odorent le parfum de moisi et de pisse rancie, il poursuit alors, agrippant de son index la poignée. « Figure-toi que non. La servitude tient à bien moins que cela. » Il exerce une pression. Le loquet cède sans grand effort. C’était déjà ouvert — ou plutôt, ça n’a jamais été verrouillé. « Elle est aussi bancale et fragile qu’une certitude. Tes prédécesseurs l’avaient compris, du temps de la Grande Guerre. L’Ordre établi n’est qu’un point de vue adopté par la majorité, ça n’est pas une vérité, encore moins une réalité. On t’envoie au trou, et parce que tu es habitué à être celui que l’on opprime, tu n’essaies même pas de te révolter, d’éventrer ta cage. Koldoveretz a bien besogné. Te voilà conditionné à n’être que victime. » La dextre dégringole et abandonne sa prise. Sur les lippes hispides, la sériosité trône. « Lorsque tu auras décidé de bouleverser les règles, viens me voir. Je peux t’offrir ce que nul ne t’accordera jamais. » Et sans en dire plus de reculer, cultivant le mystère à l’endroit de ce legs qu’il est prêt à lui abandonner ; une manière comme une autre d’appâter le Farouche. En tournant talons, la phonation rocailleuse s’amuse toutefois. « Considère-toi chanceux. Quelques heures aux fers ne sont rien, comparées à des décennies de crédit. Tes polissonneries destructrices auraient pu te coûter cher si l’envie m’avait pris de te faire rembourser les dégâts que tu as si fortement occasionnés. » Il sourcille. « De mon temps on t'aurait pendu pour avoir démoli des œuvres aussi illustres que celles des Douze Bustes. » Le Dragon croise battoirs sur son râble et broie entre crocs que les bonnes choses se perdent, tout en quittant les lieux et en laissant derrière lui la geôle entrebâillée.
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crescendo. (jonor)

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