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(os) everybody know that the dice are loaded

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(os) everybody know that the dice are loaded Vide
MessageSujet: (os) everybody know that the dice are loaded (os) everybody know that the dice are loaded EmptySam 26 Mai 2018 - 0:01

And everybody knows that it's now or never
Everybody knows that it's me or you
And everybody knows that you live forever
When you've done a line or two
Everybody knows the deal is rotten
Old Black Joe's still picking cotton
For your ribbons and bows
and everybody knows

Quand il atteint la plage, le jour vient à peine de se lever. La lumière est là, il ne fait clairement plus nuit, mais le soleil n’est pas encore assez haut pour que les environs soient baignées de la douce lueur orangée du matin. Tout est froid, tout est gris, à la fois les galets qui crissent sous ses pas et l’eau qui semble l’appeler. Personne autour de lui, absolument personne. Le silence est tel qu’il entendrait presque son propre cœur battre, lentement, apaisé. Son pas aussi est lent, et ses yeux, gris aussi, sont rivés droit devant lui. Il n’a aucun manteau, aucun sac, une simple corde et sa taie d’oreiller sur l’épaule gauche. Il aurait presque froid si seulement il en avait quelque chose à foutre. Mais c’était Salazar Dragomir.

Il n’en avait plus rien à foutre.

Comme il avait anticipé, quelques barques attendaient sur la plage, et il s’avance vers l’une d’entre elles sans même y réfléchir. Il laisse la corde et le bout de tissu s’échouer sur le bois, au fond de la barque. Il frotte son nez, qui commençait à le gratter à cause de l’air marin, avant de se pencher et de ramasser quelques galets, qui trouvent à leur tour place au fond de la barque. Il lâche un long soupir, tourne la tête, malgré tous les efforts qu’il lui avait fallu pour résister à cette tentation. Il pense à la cause qu’il laisse derrière lui, à son peuple qu’il ne reverra plus. Il pense au simple bout de papier qu’il avait laissé à sa sœur, lui qui avait toujours été convaincu qu’il était le dernier Dragomir. Le dernier dragon. Pensée qui le fait légèrement glousser. Il n’avait rien écrit, si ce n’était au revoir, et avait laissé sa bague par-dessus. Il ne voulait pas partir avec sa bague. Il soupire encore, avant de se retourner et de pousser la barque sur l’eau. Le bas de son pantalon et ses chaussures sont trempés à cause des quelques pas qu’il fait dans l’eau, mais  il n’en avait rien à foutre.  Il saute dans la barque une fois assez éloigné de la plage, s’assoit sur le banc qui craque sous son poids. Mécaniquement, comme si son cerveau n’avait plus besoin d’envoyer d’ordres à ses membres pour qu’ils agissent, ses doigts s’enroulent autour des pagaies. Et il s’en va.
Il ne cesse pas de regarder devant lui. Il ne va nulle part en particulier, il va juste loin. Là où personne ne le trouvera jamais. Il pagaie, pendant il ne savait pas trop combien de temps. Il a tout le temps de réfléchir. Il aurait pu changer d’avis, il en aurait eu l’occasion. Mais non. Il reste campé sur sa décision, gravée en lui. Il serre les dents pendant tout le temps qu’il pagaie, et au fur et à mesure, sa respiration se fait plus lourde. C’était comme s’il la sentait arriver, comme s’il la sentait le suivre et s’approcher. Bientôt elle serait juste derrière lui, en train de susurrer à son oreille, trop heureuse de se faire un nouvel ami. Mais pour l’instant, il pagaie, alors que certains souvenirs défilent devant ses yeux. Et si tous ne lui font pas la même chose – si certains auraient fait rire n’importe qui, ou fait pleurer les âmes les plus solides – aucune émotion ne vient teinter ses traits tirés par la fatigue. La fatigue, et le chagrin. Il avait prétendu être immun au chagrin, mais il était bien là, infamie qu’il ne connaissait pas. Il repense à ce matchmaker corrompu, qui l’avait précipité sur le chemin qui le mènerait à sa fin. Il repense à Aymeric et à toutes les fois où ce malade avait failli le faire tuer. Il repense à Feyre et les coups qu’elle lui avait assénés, les uns après les autres, animée par le simple désir de lui retirer la vie. Il repense aux gardes, la nuit où les Osanos avaient été rejetés par la couronne, qui auraient très bien pu l’assassiner en même temps qu’Aymeric une fois la fuite commencée. Il repense aux combats menés pour Pollux, où le sang coulaist à flots, et où le sien avait éclaboussé ses propres vêtements. Il s’était toujours vanté, Lazar, d’échapper à la Mort aussi brillamment à chaque fois qu’elle tentait de venir le chercher. Mais à chaque fois, c’était pour elle. S’il mourrait, elle mourrait. Il avait continué de rester en vie, même après le lien brisé, pour la bonne et simple raison qu’il avait envie de rester – rester pour elle. Et qu’avait-elle fait ? Traîtresse. Imprudente. Menteuse. Il ne saurait jamais si elle s’était battue ou si elle s’était rendue. Il ne saurait jamais si elle avait essayé, un moins un peu, de rester en vie. Il déglutit. La colère ne l’avait pas quitté, pas depuis ce jour froid où on lui avait dit qu’elle était morte. Morte. Depuis combien d’années répétait-il qu’il ne restait que parce qu’elle était toujours là ? Il soupire. Elle est morte. C’est ces mots qui l’avaient frappé, quelques jours auparavant, et c’est après ces mots qu’il s’était demandé :

Qu’est-ce que je fais encore là ?

C’est à ce moment-là que Salazar Dragomir se met à pleurer. Il n’avait jamais pleuré, ou alors était-il trop jeune pour s’en souvenir. Il ne pleurait pas parce qu’il ne ressentait pas. Jusqu’ici, du moins. Il ne le remarque sûrement pas, qu’il pleure. Il reste de marbre alors que les larmes trempent ses joues sèches, ne clignent pas des yeux alors qu’elles brouillent sa vue. Qu’avait-il besoin de voir, de toute façon ? Il n’avait plus rien à voir, si ce n’était l’océan qui s’étendait à l’infini, partout autour de lui. Etait-ce là qu’elle était, la nymphe, déesse des eaux qui lui manquait tant ? Il espère que non. Il ne veut pas qu’elle sache qu’il était lâche, qu’il abandonnait juste parce qu’elle n’était plus là. Il espère qu’elle ne le voit pas, peu importe où elle était. Peut-être n’était-elle nulle part, condamnée à fermer les yeux jusqu’à la fin des temps. Il était sur le point de savoir.

Il arrête de pagayer quand ses épaules commencent à lui faire mal. Il passe une main dans ses cheveux courts avant de se pencher en avant, toujours assis, lentement pour ne pas renverser la barque. Pas tout de suite. Il ouvre la taie d’oreiller qu’il avait prise avec lui, et commence à la remplir, gravier après gravier. Bientôt, elle est presque trop lourde pour qu’il puisse la porter à une seule main. Il déroule ensuite la corde, qu’il noue autour du tissu pour fermer le sac qu’il venait de terminer, et enroule le reste autour de ses deux chevilles. Et bientôt, il ne sait plus bouger ses jambes. Il baisse les yeux vers ses mains, retire la bague de Diana qu’il n’avait portée qu’aujourd’hui. Il la regarde un instant, avant de la lancer, aussi loin qu’il peut, en même temps qu’il la maudit et qu’il crie. Il ne pleure plus. Il soupire, encore une fois, et les battements de son cœur se font plus rapides. Elle est là, cette fois, juste dans son dos. Il pourrait presque sentir sa main sur son épaule. La Mort. Elle est venue, comme il l’avait espéré. Parfait. Et, après avoir crié à Askana tout entier qu’il pouvait aller se faire voir, il s’agite, fait tanguer la barque en balançant son buste de gauche à droite, un peu plus fort et un peu plus vite à chaque fois. Plusieurs longues secondes passent, durant lesquelles il aurait pu changer d’avis et repartir, avant qu’enfin la barque ne cède et se renverse. Soudain, il est entouré d’eau, l’eau qu’elle chérissait tant, et l’eau qui le retirerait de la surface de la terre, alors que les galets, si lourds, l’entraînent vers le fond.

Il a d’abord le réflexe de fermer la bouche, parce que son instinct empêche l’eau de gagner ses poumons. Il retient sa respiration, en sachant pertinemment que quand l’air lui manquera trop, il aura le second réflex de respirer – et c’est là qu’il commencera à se noyer. Il a l’impression de sentir son crâne gonfler alors que l’oxygène se fait désirer et que la pression s’attaque à son organisme. Arrivera un moment où ses oreilles et son nez se mettront à saigner, parce que la majeure partie de ses vaisseaux sanguins auront explosé. Le sel de la mer pique ses yeux qu’il lutte pour garder ouvert. Son corps réagit sans qu’il puisse n’y faire quoique ce soit, et il commence à se débattre contre cet élément incontrôlable – en tous cas, pas par lui. Il finit par rouvrir la bouche, et il s’étouffe, et il aimerait pouvoir tousser. C’est là qu’il regrette. Il y avait sûrement un moyen plus rapide et plus douloureux d’en arriver là. Tant pis. Souffrir un peu plus ou un peu moins ne changerait rien. Il fait trop noir, aussi loin de la surface, pour qu’il remarque le sang qui s’échappe de ses narines et qui se met à flotter autour de lui. Il est vite épuisé, à force de se débattre et de désespérément chercher de l’air. L’énergie le quitte à une vitesse qu’il n’aurait su soupçonner, et soudain, il ne trouve plus la force ni de bouger, ni de garder les yeux ouverts.

Et Salazar Dragomir meurt.

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