Son cœur s'emballe furieusement dans sa poitrine, cognant et frappant douloureusement contre l'enveloppe de chaire pour se défaire de cette prison humaine. Son pouvoir coule, dégueule de chaque partie de son être pour se répandre contre le mobilier de ce nouveau palais où ton précieux règne en maître. Les paupières vacillent, alors que sa mâchoire se crispe et que ses poings se referment sur le vide, laissant tout le loisir à ses ongles d'entamer la chaire. Elle cherche, avidement, elle puise au plus profond de son être un semblant de contrôle. En vain. Les objets s'envolent à travers la pièce, certains d'entres eux viennent s’écrase contre le mur dans un vacarme assourdissant. Les quelques occupants présents dans ce nouveau fief Griffith se risque un regard à la désastreuse mêlée. Elle laisse échapper un soupire, exaspérée d'être dépossédée de la sorte par les affres d'un virus qui a déjà fait bien trop de dégât. Elle ouvre les yeux, elle s'évade, elle prend la fuite, laissant les objets retomber mollement contre le sol alors qu'elle leur fausse compagnie. Elle presse le pas, la Dochain, elle espère échapper à de nouvelle frasque imputé à ce pouvoir qu'elle ne contrôle plus. Elle n'est plus qu'une vulgaire enveloppe corporelle, abritant un don indomptable qui glisse en elle, s'abreuvant du moindre soupçons de sentiment pour s'extraire de sa carcasse et se déployer sur le monde. Elle est réduite à cela, la fille au bracelet bleue, alors qu'elle s'était forgée une carapace, pour que nulle ne se doute jamais de ce qu'elle dissimulait. Elle est perdue, la brune, torturée par des sentiments contraires qu'elle aurait voulu ravalé. Adonis. Magnifique prince. Précieux roi. Elle n'avait jamais douté de ses capacités, mais aujourd'hui, elle se noyait dans cette océan d'allié. Elle n'était qu'une parmi tant d'autres. Elle n'était plus rien. Dépossédée de la seule chose qui ait jamais compté pour elle.  Elle ne savait plus où était sa place, puisqu'on lui avait arraché ce qu'elle avait toujours été pour lui. Protectrice déchue. Zahir. Furieux spectre de son passé, d'un temps où elle sillonnait encore les rues de la capitale impériale. Elle avait oublié de penser à lui, jusqu'à ce que l'annonce de ses fiançailles ne viennent taquiner ses oreilles, empoisonnant Son cœur d'un sentiment étrange qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Le fantôme du fils des flammes sortait de nul part, s’extirpant de son cœur pour le tordre d'une douleur insupportable.

Elle passait le seuil de sa chambre, refermant la porte à la hâte avant que les sentiment n'explose et que les objets ne recommencent leur valse pour finir par s'écraser contre un pan de mur. Elle a envie de hurler, l'enfant mêlée, elle a envie de se décharger du poids qui pèse contre son cœur, l'empêche de respirer, rendant chaque respiration cruellement douloureuse. Elle vient s'installer contre son lit, ses doigts effleurant le tissus avant de s'y accrocher avec force. Son regard s'accroche au vide. Elle se laisse sombrer dans ses ténèbres, s'enfonçant dans le néant, là où ses pensées et ses sentiments ne peuvent remonter à la surface pour s'accrocher à ce furieux pouvoir qui ne demande qu'à déborder, destructeur. Un bruissement lointain. Une vois qui s'élève, emplissant le silence qui imprégnait la pièce. Oui. La voix rocailleuse de la mêlé s'élève, invitant la dame de cœur de son roi à pénétré. Aléa ne s'avait pas ce qu'était la Griffith pour elle. Peut-être rien, si ce n'est une voleuse, qui lui arracherait bientôt les vestiges du lien qui unissait autrefois la mêlée à son roi sans couronne. Elle passe ses mains de chaque côté d'elle, pour se donner l’impulsion suffisante et se relever, allant à la rencontre de la fille de la terre alors qu'elle pousse les portes de son refuge. Le regard de la sang souillée glisse sur la Griffith, elle flirte entre l’impertinence et le respect. Aléa, te voilà. Je suppose que tu ne t'attendais pas à ma visite aujourd'hui, mais j'ai à te parler. Ses orbes papillonnent. Elle n'a pas envie de lui parler. Elle n'a pas envie de quoi que ce soit d'autre que d'éteindre ses pensées pour stopper l’agonie d'un cœur qui se perd, qui ne sait plus ce qu'il doit ressentir. Elle ne dit rien, elle toise cette jeune femme, cet enfant qu'elle a vu éclore en une sublime créature. Puis-je? Un sourire ironique vient fendre les lèvres de la beauté sauvage. Elle hausse les épaules. Qui est-elle pour autoriser la maîtresse de s lieux à jouir des meubles qui sont les siens? Personne. Elle n'est plus personne. Ce château sera désormais le tient. Elle a la voix abîmée par ses silences. Elle suit la reine de son roi, croisant ses mains derrière son dos, ses doigts viennent s’accrocher les uns aux autres, ils s’agrippent les uns aux autres, comme ils se retiendraient à une bouée lancée dans une mer trop agitée. Elle attend, polie mais rongée par l'impatience, elle ne sait pas ce qu'elle fait là, la princesse Griffith, elle ne sait pas ce qu'elle lui veut, elle ne sait pas à quoi s'attendre. Elle attend. Trop sagement peut-être. Elle s’accroche à cette présence, pour ne pas bifurquer sur tes sentiments incontrôlables qui alimenteraient son pouvoir et le forcerait à se rependre au delà de son corps.

Et je compte bien le partager avec chacun de ceux ayant prêté allégeance à Adonis. Elle écoute Aléa, cette future reine, celle qu'Adonis a choisi pour être à ses côtés. Elle ne comprend que trop bien ce qui a poussé son précieux prince à un tel choix, elle le comprend, c'est tout ce qu'elle peut faire... Parce que si le brun apprécie la compagnie de sa cousine, ce n'est pas le cas de son ancienne protectrice. Elle la toise de toute sa hauteur, restée volontairement debout alors que la fille au sang bleu est installée sur l'un des fauteuils de sa propre chambre. Elle l'observe sans ciller, la princesse qui se prend déjà pour une reine, usant de ses plus beaux atours, comme si cela suffisait pour lui faire gagner ce titre tant convoitée. Contrairement à son précieux prince, celle qui lui fait fasse n'a rien fait pour arriver là où elle se trouve, si ce n'est porter le nom des Griffith. Elle ne dit rien Aléa. Elle ne dit pas ce qu'elle pense, elle ne peut pas se le permettre. Pourquoi Aléa ? Elle hausse un sourcil, perplexe, interrogative, elle n'est pas certaine de savoir où veut en venir l'enfant de la terre.  Pourquoi es-tu revenue ? Un sourire vient éclore sur les lèvres de la fille au bracelet d'azur. Elle sourit, mais ce sourire là est dépourvu de saveur. Elle est piquée au vif, Aléa, même si la belle en face d'elle n'emploie pas un ton accusateur, elle n'accepte pas ses interrogations. Qui était-elle pour exiger une quelconque réponse alors qu'Adonis lui même l'avait laissé revenir auprès d'elle. Son regard sombre reste ancré dans celui de la noble alors que ses doigts se crispent contre le dossier de son fauteuil vide. Je veux dire, tu aurais pu être libre, pour de bon, pour toujours. Tu aurais pu enfin avoir la vie que tu voulais et rejoindre je ne sais quelle organisation pensant défendre les intérêts des mêlés. Elle a envie de lui envoyé sur les roses, la précieuse fille de la terre. Elle ne sait pourquoi elle lui fait un tel effet. Elle est sur la défensive, le moindre mot prononcée est encaissé avec difficulté. Peut-être parce que c'est elle. Elle et tout ce qu'elle représente aujourd'hui. Elle est la femme qui dormira à la place qui a trop longtemps été la sienne... Elle crève de trouille, maintenant que le lien est brisée, qu'Adonis puisse trouver refuge auprès d'une autre... Après tout rien n'était plus comme avant, plus depuis que le lien avait été rompu, plus depuis que le vide et l'absence de lui la rongeait de l'intérieur. Et elle, venait tout menacé, elle et sa prétendue supériorité vis à vis des mêlées. Elle ne s'en était jamais cachée, Izolda, et Aléa, elle, n'en avait jamais douté. Première fracture entre les deux brunes qui étaient diamétralement opposées l'une à l'autre. Et pourtant tu as fini par revenir. Pourquoi ? Elle fronce les sourcils, parce qu'elle croit percevoir des brisures dans le masque parfaitement travailler de la divine créature. Pourquoi toi tu es revenue ? Elle sourit, féroce, furieuse enfant sauvage qui découvre enfin les non-dits cachés derrières les mots de la princesse Griffith. Elle se penche légèrement, elle prend appuie contre le dossier du sofa, elle s'abaisse vers elle, comme si elle allait lui offrir une confidence, mais elle n'est pas réellement elle même, Aléa, le fond de son regard est teinté d'une lueur animale et féroce. Le simple fait que tu poses la question me prouve que tu ne peux pas le comprendre. Ses mains poussent contre le fauteuil, se donnant une impulsion suffisante pour s'en écarter. Elle a toujours se sourire alors qu'elle fait quelques pas dans la pièce. Les meubles tremblent, mais ils ont été fixé au sol, on ne peut plus entendre que le vrombissement des objets qui ont été mis à l'abri à l'intérieur du mobilier, pour ne pas être sous le joug du pouvoir destructeur de la fille myosotis. Elle laisse son regard couleur sur la belle, brisé, comme elle. Douce ironie. Nos âmes sont sœurs, elles ont été séparés, mais elles ne peuvent vivre l'une sans l'autre. Elle le clame sans peine, le cœur gonflée d'un espoir, celui que ses paroles soient encore réels pour lui...

Et bien justement, si je viens ici, c'est pour comprendre Aléa. Elle est lasse Aléa, elle laisse éclore un soupire alors qu'elle fait encore quelques pas dans la pièce. Elle est instable, aussi, titillée par un pouvoir dont elle n'a plus la maîtrise, elle le sent pourtant, vrombir en elle, dégouliner d'elle pour se répandre dans la pièce sans qu'elle n'en ai rien décidé. Elle se fait violence, parce que si la belle devant elle n'est définitivement pas sa reine, elle est celle de son précieux roi de granite. Que vos âmes soient sœurs, je le sais déjà, c'est ce que nous apprenons à l'académie et comme toi, j'y suis allée. Non. Elle ne sait pas, la fille de la terre, parce que rien de tout cela ne se trouve dans les livres, rien de tout cela n'est dispensé à l'académie. Non. Le lien qui unissait son âme et celle du Griffith allait au delà de la magie d'un lien forcé. Bien au delà de son propre cœur, qui crevait à l'idée de ne plus être dans celui de son ancien maître. Elle ne la prenait pas pour une sotte ou une écervelée, mais elle la pensait réellement incapable de comprendre ce qu'il y avait entre Adonis et Aléa. Non ce que je veux savoir, c'est la vraie raison qui t'a poussé à revenir. Aléa soupire alors qu'elle revient vers elle, plantant son regard dans le sien. Elle secoue la frimousse à la négative, elle n'est pas agressive, juste lassée, exaspérée, parce que sa réponse, elle la lui a déjà offerte. Je ne suis pas venue pour te faire la guerre ni pour te juger. C'est en cela, que je te laisse penser ce que tu veux de ma personne. Cela m'importe peu, et je sais que ton opinion à mon égard ne changera certainement plus. Elle aurait pu regretter ses propos, la belle Aléa, elle aura pu s’apitoyer sur la façon dont elle avait traité cette pauvre princesse, elle aurait pu, mais elle en était incapable. Elle accusait les remontrances de la princesse sans ressentir une once de culpabilité. Izolda ne s'était-elle pas montrée pleine de jugement à son égard, simplement parce qu'elle était le fruit d'une union entre un maître et une mêlée, parce que son sang était souillée, une anomalie, une déficience de la magie qui sillonnait Aksana. Asenath aussi est partie. C'est pour cela, uniquement pour cela que la beauté cruelle s’intéresse à l'enfant aux bracelets bleus. C'est uniquement pour cela qu'elle s’intéresse à elle, pour nourrir ses besoins égoïstes, ses questionnements qui lui déchirent le cœur. Et je ne sais pourquoi elle continue d'ignorer l'appel de mon âme envers la sienne. Elle savait, Aléa, elle savait, mais elle n'était pas certaine de pouvoir le dire à autre voix. Leur lien n'était pas aussi fort que ce qu'elle avait cru, le lien n'était pas aussi fort que pour perdurer malgré la perte de l'union magique qui les réunissaient l'une à l'autre, le lien était déjà probablement fragilisée avant l'arrivée du virus. Mais elle ne dit rien, Aléa, parce qu'elle est tout sauf cruelle. Même avec elle. Mais après tout, une noble au sang bleu n'a pas de quoi être plainte, n'est-ce pas ? Elle soupire, secoue son minois à la négative, enfoncée dans son fauteuil sans quitter du regard la précieuse créature de la noblesse. Elle aurait pu avoir de la peine pour cette gamine, si elle n'était pas aussi théâtrale, à prétendre connaître les pensées de la mêlée. Aléa ne pensait pas que la royauté Aksanienne était à l'abri de la souffrance, non, elle ne le croyait pas, elle avait essuyé les larmes de son précieux maître tant de fois qu'elle ne savait que trop bien à quel point leur place se montrait cruelle. Elle croyait tout savoir, mais elle ne savait rien, parce que rien ne tout cela ne s'apprenait dans les livres ou à l'académie. Non. Je pense que tu ne sais pas, justement. Rien de ce que j'ai appris à l'académie ne m'a préparé à la force du lien qui 'unis à lui. Rien. Nous étions fait l'un pour l'autre, au delà de la magie, au delà de tout ce que tu crois savoir. Et encore aujourd’hui, alors qu'il laisse un trou béant dans son âme, elle ne peut renier l'amour qu'elle a pour lui, plus pure que n'importe quel autre. Elle laisse échapper un soupire, hausse les épaules, presque désolée. Je suis à lui et il est à moi. Comme personne ne le sera jamais. Je ne sais pas ce que c'est, je sais juste que ma vie n'est complète que lorsque je suis à ses côtés... Je sais juste que je n'avais pas connu la souffrance réelle avant que notre lien ne soit brisé.

Elle est agacée, Aléa, Agacée par les manière de la petite dernière de la famille Griffith, de ses silences qui en disent bien plus que ses mots. Elle la toise, insensible, impérméable, inaténiable, parce qu'au fond, elle se fiche bien de ce que cette jeunesse dorée peu bien pensé de sa personne. Elle n'est rien, elle n'est personne aux yeux de la fille au bracelet myosotis. La poupée Eartanerienne se froisse, se heurte au propos de l'orpheline, elle se vexe, se sent agressée, alors que la mêlée ne fait que répondre sincèrement aux questionnement qui torture les pensées de la Griffith. Elle ne cherche même à l'atteindre, non, elle mets des mots sur ce qu'elle ressent, sur la force de ce lien qui l'unit à Adonis. Elle n'essaye nullement de prendre cette place d'épouse, persuadée d'avoir une place différente et particulière au côté de son maître. Et si Aléa doute, il lui suffit de plongé son regard de les orbes bronzes du souverrain pour savoir. Elle ne prétend pas être la seule et l'unique, non, mais elle sait sa place particulière, tout comme leur appartenance mutuelle est réelle, intangible et inébranlable. Evidemment, je ne peux pas saisir. Suis-je sotte. Cette condescendance. Encore. Les propos claquent méchamment sous la langue de la nymphe, alors qu'elle se relève, magestueuse et impériale, comme si elle portait une couronne qui n'est pas réellement la sienne. La souillir mêlé reste dans son fauteuil, suivant chacun des mouvements de cette beauté qui se croit bien plus importante qu'elle... Mais elle s'en fout, Aléa, elle n'a rien à prouver, ni à elle, ni à quiconque, si ce n'est le roi de son coeur. Mais ne t’en fais pas Aléa, je ne suis pas là pour prendre ta place. A dire vrai, j’espérais que nos relations puissent s’améliorer maintenant que nous sommes toutes les deux concernées par la même guerre à venir. Un sourire qui vient fendre les lèvres de la jeune guérrière alors qu'un rire dépourvu de saveur s'extirpe de sa bouche. Elle secoue la tête à la négative, alors que ses épaules se soulèvent vaguement dans le vide. Si elle n'apprécie guère les airs hautains de la petite noble, elle ne cherche nullement à se heurter à elle... Indifférente à l'insignifiante petite reine qu'elle croit être. Mais ça n’est pas grave, le palais est bien assez grand pour que nous n’ayons pas à nous Elle roule des yeux alors que 'lenfant détourne son regard d'elle. Si c'est ce qu'elle désire, ce n'est certainement pas la mêlé qui va la retenir. Ses doigts jouent contre le accoudoir de son fauteuil alors qu'elle observe toujours la précieuse reine. Si tu n'es pas capable d'entendre mes réponses sans les prendre pour des attaques personnelles, il ne fallait pas me poser la question. Qu'elle finit par lâché, calme, posée, apaisée, elle n'a rien à se reprocher, Aléa, ses propos de concernait même pas la fille des forêts. Elle secoue à nouveau son visage à la négative, laissant échapper un soupire sans prendre la peine de me dissimulé. Tu m'as demandé ce qui m'avait poussé à revenir et je t'ai répondu avec sincérité... Visiblement, ce n'est pas ce que tu souhaitai, pire, tu les prends comme si c'était une attaque personnelle à ton encontre. Tu veux une autre vérité? Le monde ne tourne pas autour de toi et tu n'étais en rien pointé du doigt ou menacée par tout ce que j'ai pu dire. Tu ne peux pas me reprocher ce qui nous lie l'un à l'autre. Il aime et il aimera... Parce qu'il est comme cela, un roi au grand coeur, adulé, admiré et par dessus tout aimé... parce que lui même à tellement d'amour à donner. Il n'y a pas d'animosité dans sa voix, elle aprle, esprit libre, elle dit ce qu'elle pense et qu'importe si elle deviendra la reine d'Adonis.