Une tranquillité qu’elle n’a jamais connue, enfant héritière des valeurs de la première grande guerre. La moitié de sa vie passée à trembler sous l’angoisse des combats, la peur de tout perdre et la loyauté obligée aux Oshun. L’autre moitié elle fait partie d’eux, partage leurs opinions publiques et élève ses enfants comme les joyaux de ce royaume qu’ils méritent  et se doivent d’être. Un mental d’acier, une courtoisie, une étiquette exceptionnelle qui lui permettraient de vivre et survivre dans cet abîme de monstres de pouvoir. Charme-les et ils t’épargneront, te marieront, qu’on lui apprenait. Un savoir transmis à ses enfants, plus précieux à ses yeux que n’importe quelle alliance de guerre. Cette dissolution de l’empire lui rappelle un temps qu’elle n’a jamais connu, comme un faux sentiment d’apaisement pour tous. L’anxiété s’empare d’elle quand elle repense à l’empire Oshun qui n’est plus. La peur d’une deuxième guerre qui ferait vivre à ses enfants tout ce qui a défini sa propre vie. Une purge qui l’extirpe de ses doux rêves, tremblante, la nuit en hallucinant que ses enfants soient maudits. La peur qu’ils puissent se trouver de l’autre côté de ce monde, loin de ses étreintes de mère. Un virus qu’elle condamne, un crachat de l’humanité. Des existences futiles qui ne font que ruiner les sacrifices des autres. Qu’ils crèvent.